TDF chap.10 - Un fief tranquille

[Crépuscule]

Jolan sourit à l'évocation du chevalier blondasse.

"Je l'ai craint... tant mieux si rien ne leur est arrivé.

Lysette, vous allez l'air de savoir bien des choses, c'est un talent bien utile, et vous n'ommetez pas les détails. Dites m'en plus s'il vous plaît. Savez vous ce qu'ils ont trouvé dans les marais? "

[Iris]

Lysette, passé le choc du retour du mort à la vie commença à se rappeler de détails... et son expression changea vers une forme de méfiance rusée comme si elle disait "Ah, tu ne m'auras pas, toi!" , mais quant à savoir à quel propos...

En ayant assez de rester debout et comme le messire pupille n'allait pas claquer de suite, elle s'assit sur un des coussièges et ouvrit la fenêtre, son attention captée par une hirondelle. Ce devait être une bonne vie, hirondelle.

"Ah oui..."

"Ben, y z'ont ramené un chat. Un gros." Elle montra de ses mains une taille de chat adulte, rien d'extravagant. "Non, mais en fait, c'est un chaton là. Mais il a déjà la taille du tigré qui chasse les souris." Et qui avait tout vu de son humiliation dans l'écurie. Perdant un instant contenance, elle chassa le souvenir et reprit plus laborieusement. "Il est chez les jeunes ladys, avec un gros panier. Parait qu'il a les yeux fermés encore mais qu'il griffe déjà bien. C'est Blondas... euh pff le chevalier qui l'a pris dans les marais. "

" Oui, parce qu'en fait, y z'ont tué la mère du chat, mais qu'était vachement plus grosse, au moins comme la table."

" Sauf que du coup, on est bien embêtées avec le chaton. Faut du lait rien que pour lui, faut s'en occuper, parce que les petites ladys, tu parles ! On sait même pas pourquoi il est là. Et avec ses griffes, sitôt qu'il va sortir du panier, ça va être terrible ! Et qui c'est qui va devoir réparer, hein ?"

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[Thalgrim]

Myrosh ramassa l'arc et le carquois et les rangea avec soins sur son cheval, tout en expliquant à Béric ce qu'il comprenait des traces. Lorsque les deux hommes s'approchèrent de l'îlot, le prêtre héla le paludier. Il s'avança ensuite avec satisfaction vers le brasero. Il contempla pendant quelques minutes les flammes, adressant une prière silencieuse à R'hllor pour qu'il veille au rétablissement de Jolan et lui permette de retrouver ses agresseurs. Puis il se tourna vers leur hôte :
"J'aurai aimé revenir te voir dans de meilleurs circonstances. L'un de nos amis s'est fait attaquer aux abords du marais durant la journée d'hier. Il a été retrouvé en ville dans la soirée, et quelqu'un avait pris soins de ses blessures. Était-ce toi? Si c'est le cas, pourrais-tu nous en dire plus sur son état? Sa plaie est particulièrement mauvaise, et nous pensons à une maladie, ou plus probablement un empoisonnement? Tu connais peut-être des plantes qui pourraient l'aider?"

[Crépuscule]

Jolan grimaça de nouveau, portant sa main à son ventre. Après quelques instants, il sourit de nouveau à Lysette comme si ce n'était rien.

"Alors il y avait bien un monstre dans ces marais ... celui là n'est plus au moins ... un grand fauve vous dites ...
Vous dites que son chaton est ici ... je ne sais pas si c'est une bonne idée ... s'il survit sans sa mère il va grandir ... Alyse..."
Il s'agita subitement inquiet "Alyse! Elle m'a vu blessé? Elle est au courant ?"

Une douleur retentit dans son ventre qu'il ne parvint pas à contenir et il poussa un cri. La douleur s'atténua et Jolan se rallongea, pris d'un fort épuisement comme si ses forces s'étaient enfuies, peinant à garder le yeux ouvert.

"Je ... je crois que je vais ..." ses yeux restèrent fermés.

Entrouvant de nouveau les yeux il lui dit : "C'était Thallia ... il faut leur dire ... sa dague, elle portait en elle les ténèbres ... les ténèbres d'un démon. .."

Ses paupières se refermèrent sur une fièvre grandissante.

[Iris]

Les considération de Jolan en matière d'éducation laissèrent Lysette indifférente. Elle trouvait ça tout drôle ce messire pupille qui n'arrêtait pas de dire "vous", ça sonnait bizarrement.

Alyse..?... Oh la petite lady, sa sœur ! Ben... Lysette n'en savait fichtre rien ce qu'elle faisait. Elle répondit avec un haussement d'épaules pour montrer son défaut d'information.

... un démon ?... il y avait une arme démoniaque ? Mais... mais... alors elle restait avec un homme maudit !!? Lysette n'était pas trop croyante, mais quand un mourant pourrissant parlait de trucs maléfiques et puis plus rien, ben ça fichait quand même vachement la trouille !

Lysette resta plantée, tétanisée un bon moment, sans savoir quoi faire. On ne lui avait rien dit de spécial pour ce cas... Lady Aleth ou Mestre Corvin finiraient bien par revenir : eux ils sauraient. En attendant, elle devait juste vérifier que le pupille continuait de respirer et qu'il avait toujours ses bandages. A ce propos elle s'approcha sur la pointe des pieds, tremblante à l'idée d'un nouveau sursaut soudain. Les bandages étaient sous la couverture. Peut-être qu'ils étaient en état et que tout allait bien ? Mais comment vérifier ?...

Après un long regard suppliant en direction de la porte, Lysette déglutit et son sens du devoir prit le dessus. Elle s'empara d'un tisonnier grâce auquel elle put soulever à distance et précautionneusement la couverture pour la vérification des bandages. Alors qu'elle s'affairait, son esprit fut soudain assailli par une question existentielle : "Est-ce qu'il est à poil dessous ? " Ils n'allaient pas le laisser avec des habits tout sanglants... Une expression critique -- et comique -- sur la figure, elle jeta un regard aux parties intimes de Jolan, couvertes en partie par l'ombre des couvertures soulevées et qui retombèrent. Le mouvement fit glisser un bras de Jolan hors du lit. Ce geste inerte lui donnait un air de cadavre ou à la rigueur juste d'agonisant. Lysette entreprit donc de faire remontrer le bras à l'aide du tisonnier... un jeu d'adresse qui l'occupa un moment.

[Casaïr]

Darren nota avec amusement l'effet qu'il fit sur les protégées de Dame Adrienne mais resta concentré sur celle-ci malgré tout, un léger sourire sur le visage. Il ne savait pas si elle cachait bien son jeu ou s'il lui était totalement indifférent mais dans les deux cas, ce serait un sacré défi que de la faire ployer. Elle avait un sacré caractère et, il s'en rendit vite compte à sa façon de parler, bien plus d'instruction que la majeure partie des gens d'ici. Quand elle parla de renard, de poussins et lui demanda s'il fallait se méfier de lui, il rit légèrement, affichant un fin sourire par après.

"Je pense qu'il est naturel de se méfier de quelqu'un que l'on ne connait pas, c'est même plutôt sain. Mais j'espère pouvoir vous démontrer un jour prochain que ma langue n'est pas habile que pour le verbiage..."

Saluant Dame Adrienne et sa suite alors qu'elles poursuivaient leur route, Darren ne savait pas trop quoi penser de l'invitation du soir. Bien sûr, passer la porte sans se faire éconduire était déjà encourageant, par contre, il craignait que les tarifs une fois à l'intérieur ne dépasse quelque peu le contenu de sa maigre bourse. Il va falloir que j'en parle à Béric, histoire de voir avec lui comment ça se passe une fois la Jouvencelle pénétrée...

Amusé malgré lui par son piètre jeu de mots, il poursuivit sa promenade jusqu'à Cecily, égale à elle-même. Un vrai rayon de soleil cette fille, se dit-il en riant sous cape. Se sentant plus en veine que la veille, il adressa cependant un brillant sourire à la nordienne lorsqu'il la rejoignit finalement.

"Je te pensais encore occupée à fendre des crânes avec ton bâton ! Alors, que me vaut les honneurs de tant d'attention de ta part en cette belle mâtinée ? Chercherais-tu Gyles ?" demanda-t-il en observant attentivement la jeune Snow. son comportement serait sans doute plus simple à décrypter que celui de la tenancière de la Jouvencelle.

[DukeTogo]

Jack Bulwer examina l'ancienne tour. "C'est donc ça, la troisième tour du blason de votre famille... Cela fait quand même loin des deux tours du château."

L'évocation de Jolan le fit grimacer. "Il a du cran pour avoir eu la force de revenir jusqu'à la grande place vu l'état dans lequel il avait l'air d'être."

"C'est une bonne chose que votre père soit allé chez les Hastwyck avec des hommes. Aucun vassal Hightower ne l'aurait fait. Ma soeur l'aurait peut-être souhaité mais n'aurait pas osé, je pense."

Il écarquilla les yeux de surprise en entendant la lady raconter qu'elle avait fait l'objet d'une embuscade et d'un contrat pour sa vie et se rapprocha pour voir les dommages de la seconde flèche. "Je ne vois rien, est-ce que?"

"Floki, dites-vous? Dans vos geôles? Je suis descendu dans vos geôles hier soir avant de savoir que vous étiez en ville. Je n'y ai vu que des gredins." Il sera le poing de rage. "Ils ont le droit de rejoindre le Mur mais je vous assure que... ce Floki va en baver au point de regretter ne pas avoir été pendu !" Il se calma en redoutant d'avoir montré un visage mauvais à la jeune lady. "Pour ce... Norbert. Il me semble effectivement avoir déjà entendu parler d'un chef brigand surnommé le Balafré, qui dirige un secteur de Villevieille derrière le quai des guildes marchandes. Un dément qui fait peur à ses hommes, à ce qu'on dit. Je pourrais le débusquer, mais je ne suis et ne serais sans doute jamais le bienvenu à Villevieille. Mais Alysane, elle, elle pourrait sans doute demander à ce qu'il soit arrêté."

"Mais quel homme retors derrière lui pourrait vouloir vous nuire? Ca n'a pas de sens. Ce Floki n'a pas tout dit, je le pressens. J'irais lui parler." A nouveau, son attitude calme céda la place à une colère sourde qui disparu en la regardant.

"Vous ne méritez pas ça, lady Aleth. Je connais votre coeur, je sais que vous n'avez rien fait pour mériter ces conspirations."

[Iris]

Aleth perdit ses mots au moment où Jack se rapprocha pour examiner son visage en quête d'une éventuelle cicatrice. Elle parvint juste à murmurer : "Juste effleurée." Le reste du monde n'existait plus, elle était sur une île qui se limitait à la vieille tour, où ils étaient seuls. Elle sentait son cœur battre avec joie et l'envahir de l'élan de prendre Jack dans ses bras.

Sans s'en rendre contre, elle avait posé une main, légère comme une plume, sur son bras ; l'autre sur sa poitrine. Perdue quelque part, le regard plein de tendresse, ne quittant le visage de Jack un instant, elle ramena ses bras contre elle, oiselle repliant ses ailes avec un sourire un peu gêné, et baissa les yeux en répétant dans un murmure : "Vous connaissez mon cœur..."

Après quelques secondes à reprendre contenance, elle arbora une mine plus amusée et déterminée, et s'exprima d'un ton vif d'autodérision :

" Vous savez ce qui est le pire quand on a des assassins aux trousses ? C'est d'apprendre que vous n'êtes sans doute qu'un leurre ou un appât ! "

Évidemment Jack ne pouvait comprendre. " Apparemment le but n'est pas ma mort, mais retrouver une jeune fille sensiblement de mon âge, possiblement cachée par Reswald Hastwyck par le passé. Elle aurait été l'amante d'un personnage important, probablement installé à Port-Réal. Il semble par ailleurs très probable que Lord Baelish soit directement impliqué dans la tentative d'enlèvement de Lady Alyse Hastwyck... "

Elle soupira en se rendant compte que Jack ignorait tout et qu'elle risquait surtout de le perdre en racontant des bribes dans le désordre : "Toute cette histoire est embrouillée, et je risque de vous répondre en mélangeant les faits avérés de mes spéculations. Je pense qu'il faudrait bien une ou deux heures pour en faire le tour : des dragons d'or d'une édition limitée, un traître à la confrérie de la Liberté, le retour des hiboux, une belette aussi, et puis l'épée à louer Corbin Celtigar..."

Pleine d'entrain : "Puisque vous nous rejoignez au château -- vous venez n'est-ce pas ? -- nous trouverons bien le temps pour que je vous raconte tout ce que vous avez manqué. Tisane et galette de frangipane sous le vénérable tilleul de notre jardin ? " proposa-t-elle

Revenant à Floki : "Je voulais aussi l'interroger de nouveau. En particulier je voudrais savoir précisément quand il a reçu son ordre de mission. Cela me permettrait de comprendre s'il y a un lien de cause à effet entre mon passage à Hautjardin et l'attaque, ou bien si ces deux événements doivent être considérés séparément. "

Plus sombre : "J'aimerais aussi savoir ce qu'il faisait à Rubriant... il semble y avoir été... n'a-t-il fait là-bas que me suivre de loin pour constater qu'il n'avait pas d'opportunité pour me tuer?... et il faut aussi que je vous parle de Rubriant... de la décision de Lord Tyrell..."

[DukeTogo]

Il fallut se répéter à plusieurs reprises, en cherchant des parfois des synonymes pour se faire comprendre du paludier. Heureusement, Myrosh avait des bonnes bases linguistiques entre l'ouestrien, le haut valérien, le bravosi, voire même des rudiments dothrakis, chacun à des degrés différents et avait donc l'habitude de communiquer.

Le paludier n'avait pas soigné Jolan. Il était heureux que le prêtre rouge soit revenu et partagea sa pitance, grenouilles grillées et racines bouillies, saveurs surprenantes mais pas désagréables. Un rapide coup d'oeil sur son installation révela que les deux huttes, pas si sommaires, étaient montés sur d'anciennes ruines. La vieille pierre était calfeutrée par endroit pour assurer l'étanchéité du plancher recouvert de mousse. Le paludier montra fièrement à Myrosh tout le bois sec qu'il avait empilé en une seule journée. A mieux y regarder, il possédait très peu de tissu ce qui confirmait que l'ermite ne pouvait pas avoir fait les bandages du pupille Hastwyck. Le fait qu'il soit friand et curieux des accessoires de Myrosh et Béric, tel que gourde, bourse de cuir, ceinturon, toge, pièces d'armures et autres contenants donnaient à croire qu'il apprécierait un peu de modernité dans cette havre hors du temps. Il répéta les noms de ses visiteurs pour les bien apprendre et se désigna lui-même avant de rire en voyant leur mine embêté.

"Myrosh... Myrosh... Béric... Béric... Myrosh... Fécal !"

[DukeTogo]

"Tant d'attentions? C'est ton crâne que je vais fendre si tu n'enlèves pas ce petit sourire satisfait de ta face ! Tu peux bien faire ce que tu veux, je m'en fiche !"
Elle jeta un regard mauvais en désignant le groupe de Dame Adrienne dont certaines continuaient de lancer des oeillades au chevalier.

Elle détendit ses épaules quand Darren fit preuve de moins de joie et plus de sérieux pour lui demander ce qu'il pouvait faire pour elle.
"Hmm... Je voulais des nouvelles de Jolan. Gyles dort encore, j'en entendu qu'il était retourner dormir chez les Bartheld après sa nuit à l'auberge alors c'est à toi que je demande. Ca pose un problème?" Cecily se calma pour formuler de manière moins agressive.
"Bon alors euh... Il va s'en tirer?"