TDF chap.10 - Un fief tranquille

[Maëlys]

Dans les marais, Béric suivit consciencieusement le prêtre rouge qui démontra une fois de plus qu'il avait de nombreux talents, il lui fut ainsi aisé de décrypter les différentes traces au sol où avait eu lieu l'affrontement ...
Mais il était impossible de savoir exactement où était partis les truands ... En tout cas ce n'était pas une bête, c'était sûr, et surtout ils avaient récupéré l'arc de Jolan auquel il tenait tant.

Puis ils avaient continué vers la demeure du Paludier, Fécal selon ses souvenirs, même si cela restait un peu embrouillé avec la blessure qu'il s'était traîné. Les paroles qu'eut Myrosh lui paraissaient néanmoins bien au delà de ce qu'il pouvait comprendre.. A moins qu'il ne se soit trompé ... Mais non, il a été nécessaire de prendre pas mal de temps afin qu'il puisse comprendre et se rendre à l'évidence que ce n'était pas lui qui s'était occupé de Jolan ...

Il s'adressa donc à Myrosh :

"Au moins cela nous avance, on sait que ce n'est pas Fécal ... Je doute que cela soit aussi un des villageois de Waterford... Resterait un inconnu ou bien ceux qui l'ont attaqué ... Mais pourquoi le blesser puis le soigner et le laisser presque mort .... ?"

Il entreprit à la suite d'expliquer, éventuellement aidé par Myrosh, à Fécal qu'ils reviendraient plus tard, avec qui sait des objets pour lui.

[Thalgrim]

La mine de Myrosh s'assombrit en apprenant que le paludier n'avait pas soigné Jolan. L'air soucieux, il répondit à Béric après être parvenu aux mêmes conclusions que lui.
"Peu de chance que ce soit un inconnu.... À moins qu'il y ait un autre ermite comme notre ami dans la région qui voudrait à tout prix éviter le contact avec les habitants de Waterford. Mais même un inconnu de passage aurait pris la peine de venir jusqu'à l'auberge la nuit dernière. Reste les agresseurs de Jolan. Peut-être cherchaient-ils à lancer un avertissement ou une menace en le blessant de cette façon? En tous cas, ça ne présage rien de bon pour la suite. Espérons qu'il reprendra conscience rapidement pour nous en dire plus."

Le prêtre aida ensuite le maître d'arme à transmettre ses explications au paludier. Il tenta aussi de décrire du mieux qu'il put la blessure de Jolan, demandant à l'habitant des marais si cette affliction lui disait quelque chose, et le cas échant, s'il connaissait un remède capable de la combattre. Pour finir, il fit de son mieux pour faire comprendre à son interlocuteur que le sobriquet dont les brigands l'avaient affublé n'était rien d'autre qu'une cruelle moquerie, et lui proposa de se choisir un autre patronyme.

[Casaïr]

Darren fut plutôt surpris de la réaction de Cecily, preuve en était de la moue qu'il affichait à ce moment. Il se reprit toutefois, observant la nordienne comme s'il la voyait pour la première fois.

"Je n'ai pas croisé Aleth ce matin, mais je suis certain qu'il s'en tirera, ce gaillard a une sacrée force de volonté. Par contre ta réaction m'étonne, je ne pensais pas te voir inquiète pour lui... Une raison cachée ?"

Le jeune homme souriait toujours, mais il s'était quelque peu refroidit.

"Dans le marais hier, j'ai eu la sensation que tu ne disais pas tout au sujet des bandits qui se cachaient dans le marais. Ai-je raison de penser que tu connais l'identité du responsable de son état ?"

[DukeTogo]

Jack Bulwer resta interdit quand Aleth posa ses mains sur lui. Si la lady fut troublée de ce contact, le frère juré le fut sans doute aussi car il n'en menait pas large sur l'instant d'embarras qui suivit.

L'expression de Jack devint très grave à mesure qu'il écoutait les explications d'Aleth. L'évocation de Port-Real le fit frémir. Il expliqua qu'il évitait d'y aller depuis qu'il s'était fait copieusement raillé d'être né noble pour finir frère juré. Son homologue Yoren, un vieux corbeau, avait lui bien plus de contact parmi les gardiens des geôles du Donjon Rouge.
Evidemment, hiboux et belettes n'avaient aucun sens pour lui. Le nom de Celtigar ne lui était pas inconnu. Il savait qu'une maison noble de ce nom vivait au large de Peyredragon et de Port-Real, à Claquepince ou sur l'ile aux Crabes, il n'était plus très sur.

Il acquiesça avec plaisir aux propositions gustatives d'Aleth. Concernant Rubriant, il connaissait déjà la terrible annonce qu'avait fait lord Mace Tyrell car tout le Bief ne parlait que de ça. Concernant Floki...

"Douce Aleth, laissez-moi l'interroger. J'ai l'habitude de ces fripouilles... quoique fripouille est un mot trop doux" Il sourit légèrement en voyant l'expression hésitante de la lady et se rapprocha d'elle.
"Je vous ai vu hier soir sauver le jeune Hastwyck. J'étais dans la foule. Les gens ne parlait que des pouvoirs du prêtre rouge mais c'est vous que j'ai vu. C'est cette bonté d'âme que je veux emmener en souvenir. Ne vous salissez pas à côtoyer cette ordure. Ce Floki vous mentira, vous menacera et que sais-je encore. J'ai l'expérience des types de son espèce. Il avouera... Tout comme j'avoue manquer d'expérience en matière de galette... Aleth."

Jack souriait gaiement de sa rime involontaire. Ses yeux avaient pris un pli rieur et affectueux. "Marchons. Montrez moi Waterford, le château, ce qu'il vous plaira. Vous n'aurez qu'à me congédier quand vous serez fatiguée !"

Voilà qu'il plaisantait maintenant.

[DukeTogo]

Le paludier ne fut pas d'un grand secours pour diagnostiquer à distance la blessure de Jolan. Il faisait une grimace en écoutant la description et eut des gestes étranges en réaction, s'empressant même de prier dans des gestes maladroits face au brasero.

De la magie? murmura Myrosh avec inquiétude.

Concernant son patronyme, il évoqua plusieurs mots. Le plus simple à prononcer était "Le gris", qui correspondait à son allure générale, un autre était Crannog. Le paludier apprécia d'entendre qu'il aurait bientôt de nouveau objet pour son foyer. Concernant sa collaboration avec des paysans pour assécher une parcelle des marais, il était enthousiaste et d'accord surtout si le prêtre rouge était d'accord. L'homme riait de bon coeur, tout était prétexte à le faire pour lui. Sauf la contemplation studieuse du feu de Rh'llor.

Il les raccompagna un bout de chemin et découvrit avec eux Miles Tanry, accompagné de quelques paysans, venu aux abords des marais.

[DukeTogo]

Cecily se raidit en entendant la première puis la seconde question du chevalier.
"Et bien... C'est que... Je m'inquiète juste qu'avec ce qui est arrivé à Jolan, le maître d'armes oublient de libérer mes potes."

Mais non, elle ne disait pas tout. Coincée, elle avoua.
"Euh... oui, ces brigands, je... enfin... je les avais déjà vu... et ils se sont montrés menaçant alors... j'ai... j'ai peut-être tapé un peu fort."

Même si la bâtarde du nord cherchait ses mots à tâtons, elle n'était pas non plus en train de s'excuser. Elle avait crispé ses poings en parlant d'eux. Elle se redressa, se rendant compte qu'elle en avait trop dit. Elle cracha au sol en jurant avec une expression de défi.

"Bon débarras, ils n'embêterons plus personne. Et alors?! J'ai fait ce pourquoi j'étais venu. Parce que vous les avez pas tués, les autres brigands, d'abord?"

S'il n'essayait pas de la retenir, elle tournerait ensuite les talons.

[Iris]

Douce Aleth ?... Dans la bouche de Jack c'était pour elle plus inattendu que les gredins et autres fripouilles. En l'écoutant elle avait l'impression qu'il hésitait entre sa vie passée noble dont le langage lui revenait, et puis la violence de son existence présente.

Le laisser interroger Floki... elle aurait voulu expliquer que...

"Mais..."

...mais il était déjà tout près d'elle et coupa ses élans de contestation -- temporairement peut-être. Elle l'écouta avec attention, elle allait répondre...

"Je..."

...mais déjà d'une pirouette il changeait de sujet. Comme elle n'avait pas envie de le contredire ni contester dans un moment pareil, elle accepta la promenade avec le sourire.

Le menant en direction de la place, elle signala le plus important à ses yeux : "Vous trouverez ici les boutiques des époux Bartheld, tisserand et boulangère. Ce sont des gens charmants et des artisans très qualifiés dans leurs domaines respectifs. Pains au lait et viennoiseries... Ne manquez pas l'occasion de goûter ! Gyles le ménestrel s'est installé chez eux... peut-être en partie à cause de la qualité du petit déjeuner !"

Puis elle passa au septuaire, évoquant les réparations à effectuer "mais Tristifer est réticent... enfin, vous l'avez vu hier soir..." puis elle décrivit l'émeute, ses causes, la future école aménagée en dispensaire...

A la sortie de la ville, elle reprit le grand panier qu'elle avait laissé là dans l'idée de revenir au château en cueillant les bouquets de Jolan. Ils cheminèrent par les sentiers, Aleth mettant fréquemment pied à terre sitôt qu'elle découvrait de la mauve, des bleuets, des marguerites et bien d'autres encore : "C'est pour Jolan. Il me semble aimer autant les fleurs sauvages que les roses qu'il cultive avec un soin attentif, dans le jardin du château." puis, se plantant guillerette tout près de Jack, elle le questionna : "Et vous ? Dites-moi ce que vous aimez ! Quelles fleurs, quelles couleurs, quels plats... Je voulais préparer un bouquet pour votre chambre aussi, mais j'ignore quels sont vos goûts. Et ne me dites surtout pas que tout vous ira ou que tout est du pareil au même ! Je veux une véritable réponse !" et taquine elle compléta : "Je vous imagine mal nourrir une passion pour le lilas ou la glycine, tant leur parfum est sucré, mais je me trompe peut-être ?"



Tandis qu'elle cueillait dans les champs, sur les bords des chemins et dans les prés, encombrée de son grand panier chargé de tant de fleurs qu'elle pourrait orner généreusement au moins deux chambres, elle questionna Jack sur ses aventures depuis qu'ils s'étaient séparés, prête à se passionner pour chaque détail, chaque rencontre, chaque anecdote.

S'il n'était nécessaire de rentrer au château pour mettre les fleurs dans l'eau, Aleth aurait volontiers prolongé la promenade. Avec sa brassée de fleurs, elle guida Jack jusqu'à la chambre de Jolan.

[Maëlys]

Apprendre le nom du Paludier était bien plus simple ... Il n'aurait plus à lui donner celui attribué par les brigands.
C'est donc après quelques instants passés à s'exprimer comme il pouvait avec la grande aide de Myrosh que les deux hommes décidèrent de revenir vers Waterford.
Crannog, car c'est ainsi qu'on devait désormais l'appeler, les accompagna même un bout de temps.

Chemin faisant, Béric se mit à penser à cette histoire de magie... Comment était-ce possible ?

En tout cas, il fut tiré de ses réflexions par des pas au loin, c'est donc accompagné de Myrosh et Crannog qu'il vit Myles Tanry arriver, avec quelques paysans. S'avançant un peu par rapport au groupe, il vint à la rencontre du représentant des paysans.

"Tanry ! Je ne pensais pas vous voir aussi vite aux abords du marais !
Vous venez déjà faire du repérage ?"

Dans son dos, Myrosh et le paludier arrivaient, il se permit donc de présenter ce dernier.

"Ah et voilà Crannog, l'ermite dont on a parlé hier soir. Il connaît le marais comme sa poche, je ne doute pas qu'on aura beaucoup à apprendre des deux côtés..."

[DukeTogo]

La promenade bucolique d'Aleth Castellane et Jack Bulwer était un instant de grâce pour la lady, une trêve délicieuse au milieu de tant de préoccupations. Elle l'était apparement aussi pour le frère juré qui arborait par moment quelques sourires qui n'étaient pas une mince victoire pour Aleth vu l'âpreté de sa vie quotidienne.

Bien qu'ils prirent leur temps, la silhouette du château apparut bien trop vite. Jack demanda une pause à l'infatigable Aleth. Non pas qu'il est besoin de récupérer de cette marche champêtre mais pour la remercier pour cette journée dont le souvenir agréable lui tiendrait chaud au plus froid de l'hiver et lui donnerait une ancre au plus loin des contrées d'au delà du Mur.

***

Ser Darren avait l'intime conviction que Cecily n'avait pas tout dit. Peut-être que le pétillant Gyles aurait plus de résultats avec elle. Son charme était d'une autre nature et ils partageaient tout deux une condition sociale similaire. Le troubadour dormait encore à poings fermés d'après l'épouse Bartheld.

***

Miles Tanry et les paysans furent assez amusés par la drôlerie du paludier. Celui-ci fut heureux de leur montrer certains secrets de la faune et de la flore. Les paysans reconnurent l'expertise de l'ermite et voir le visage du seigneux Miles Tanry s'éclairer en découvrant ce que révélait Crannog fit sa journée à Béric. Le maitre d'armes avait déjà eu par le passé de nombreux accrochages avec le vieil homme qui n'avait pas la langue dans sa poche. Un de ses pires souvenirs fut la fois où il avait du s'interposer entre lui et Kieran Orell.
C'était le moment de conforter une première rencontre qui se passait bien. Myrosh accompagna les futurs meilleurs amis du monde découvrir le lieu de vie du paludier tandis que Béric retournait à Waterford voir les soldats. Le prêtre rouge constata la surprise des paysans devant le braséro et répondit à leur question entre curiosité, fascination et inquiétude.

***

Gyles somnolait paisiblement. La boulangère le reveilla sans ménagement.
"Hé, debout, mauvaise graine. Rends-toi utile.
- Mééééé laissez-moi tranquille !
- Mais rien du tout. Et tu avais de la visite, tiens.
- Ah bon, qui ça?
- Un beau chevalier. J'aurais peut-être du le laisser entrer pour te réveiller lui-même."

Le troubadour disparu de nouveau sous sa couverture. Les rêves seraient un endroit où sauver le chevalier serait plus facile que dans la réalité. Il fallait vraiment que ce soit les artistes qui écrivent l'histoire...

HRP : Je vais maintenant faire un petit jumping en avant, pour arriver au moment où Jolan vous parle, peut-être de façon moins cryptique ^^

[DukeTogo]

Après avoir transpiré un long moment durant la journée, l'état de santé de Jolan connait une brève amélioration. Sa douleur n'a pas disparue et le tien bien éveillé.

Pendant que Jack discutent avec les gardes et Kieran Orell, Aleth suit mestre Corvin qui lui demandent de l'aider sans délai avec Jolan dont la plaie à repris une virulence maligne. Ils sont ensuite rejoint par Béric, Myrosh et Darren qui constatent l'aspect peu rassurant de la blessure avant que le bandage ne soit refait.

Jolan a un moment de lucidité et reconnait ses amis, bien réels.