TDF Chap. 12 : Sept jours pour agir

[Thalgrim]

Entre le retard d'Aleth, l'absence injustifié de Corvin et le fait que Jolan ai lui aussi quitté le château, Myrosh décida finalement de se rendre en ville. De toute façon, il était désormais trop tard pour solliciter une entrevue avec la jeune lady.

Une fois à Waterford, le prêtre rouge déambula un peu dans les rues. Malgré l'heure tardive, il espérait bien tomber sur un habitant qui pourrait lui indiquer s'il avait récemment vu Aleth ou Jolan. À défaut, si sa petite ronde nocturne ne donnait rien, Myrosh terminerai sa soirée à l'auberge.

[Iris]

La scène lui paraissait irréelle. Après le cauchemar sans fin auprès de Corwin, voilà qu'elle vivait un drôle de rêve. Allant de surprise en surprise, elle se laissait porter par le courant, sans être certaine de vraiment comprendre.

Un réflexe de pudeur lui fit ramener le peignoir contre elle. C'était absurde, elle le savait. Ainsi étaient les habitudes ancrées par des années de recommandation : quand bien même on avait conscience qu'elles étaient vaines, elles s'imposaient sitôt qu'on ne luttait plus contre elles.

"Ainsi les hommes qui m'auront vue nues sont... un dément criminel... et un reître..."

Toute son éducation l'avait portée à n'accorder ce privilège qu'à son époux. Accepter l'idée de s'offrir ainsi à Jack était déjà une entorse majeure à ces principes, mais elle pouvait -- tant bien que mal -- se le justifier en songeant que Mère était prête à la forcer à se marier uniquement par intérêt.

A présent, tout ce qu'elle savait qu'on attendait d'elle s'effritait.

Tout ce qu'elle voulait réaliser devenait vain. Elle avait voulu que ses parents retrouvent le sourire, mais se préparait à leur révéler l'horrible vérité. Elle avait sincèrement tenté d'aider Corwin, convaincue qu'il était un peu dérangé uniquement parce qu'il était extrêmement malheureux -- alors qu'il n'était qu'extrêmement malfaisant -- . Elle avait maladroitement tenté de rendre le sourire à Lysanor en lui apportant une camarade de jeu et en plaidant pour des cours de musique, mais tant que le monstre qui lui empoisonnait le cœur restait là, c'était impossible.

La robe était une véritable surprise.

Se voir ainsi coupa le fil de ses ruminations. Elle se prit à sourire timidement et souhaiter prendre modèle sur elle pour les retouches de ses vêtements et la finition de la robe de soie d'Asshaï.

Assise devant le miroir, son regard portait la trace de la douleur amère de la découverte de la trahison. Elle s'était vue mourir. En un sens dame Adrienne n'avait pas totalement tort. Elle avait été sage, modérée, humble, discrète... et qu'en avait-il résulté ? Cela ne lui avait épargné aucune violence.

"Je n'aime pas cette façon qu'ont les gens de me traiter comme une chose fragile et sans défense."

"Je me retiens sans cesse de dire ce que je pense. J'avais des réticences à libérer ce démon qui me hurle de ne plus mendier mais prendre -- ne plus subir, mais me battre. "

A haute voix, d'un ton triste, elle conclut ses pensées :

"J'ai toujours pensé que je devais avoir quelque chose de mauvais à désirer ce que d'autres ont décidé ne pas être fait pour moi. Aujourd'hui, j'ai rencontré un véritable monstre. Je crois que je n'en suis pas un."

Elle était triste de tout ce qui s'était passé -- et se sentait encore fragile --, mais elle ne voulait pas se laisser détruire. Cette contrainte devait devenir une opportunité. Elle connaissait enfin le nom de l'un au moins de leurs ennemis -- il serait désormais possible d'agir. Elle allait déraciner ce mal secret enfoui qui prospérait impunément dans le non-dit, la honte et la compromission.

"Merci pour votre bienveillance à mon égard."

"Il est temps que j'aille au poste de garde. Il y a encore des choses à faire cette nuit."

[Crépuscule]

Agenouillé, serrant Bénédicte contre son coeur, Jolan hurla toute sa douleur et sa rage, le visage ruissellant de larmes.

Il se détestait, haïssait le monstre qui avait noircit son coeur, l'être sombre qui prenait les rênes de sa raison et lui dictait ses actes, il le fallait... cette pensée pouvait resurgir encore et encore ... il le fallait ... cela n'enlevait en rien la douleur ... il le fallait ... un monstre que rien ne pouvait arrêter ... il le fallait ... rien ne le pourra si ce n'est ce qu'il lui restait de cœur ... il le fallait ... s'il fallait s'arrêter, c'est maintenant ... il le faut ...

Jolan rouvrit les yeux, son regard se posa sur la lanterne posée au sol prêt de lui... un signe ? Qui mieux que R'hllor pour décider s'il devait vivre ou mourir, si son acte était un sacrifice nécessaire ou l'acte horrible d'un monstre ...

Sans lâcher Bénédicte, il tendit le bras pour saisir la lanterne, ouvrit le réservoir d'huile et commença à faire couler l'huile sur sa tête...

[DukeTogo]

La jeune femme s'approcha d'un pas tranquille et posa un instant le bout de ses doigts sur les lèvres de Darren en murmurant, de manière presque inaudible un appel à se taire. Son sourire était doux, exprimant tendresse, bienveillance et désir serein. Ses yeux légèrement en amande devaient être bruns ou d'une couleur sombre, quant à ses cheveux, peut-être étaient-ils châtains, bruns ou auburns ?
Les chandelle éclairaient un salon aux tons d'un bleu indigo profond évoquant le ciel d'été au crépuscule, ce moment où les étoiles commencent à briller. Le plafond était peint d'un firmament argenté qui scintillait. Le satin des draps paraissait presque liquide, évoquant une étendue d'eau dormante sous le couvert d'un saule pleureur. Les murs étaient ornés de motifs floraux. Ici et là, des bouquets diffusaient dans l'air leur parfum capiteux, renforçant l'illusion d'une rencontre onirique au sein d'une nature généreuse et paisible.
L'inconnue caressa la joue du chevalier et écarta doucement les pans de son vêtement de l’autre. Se dressant sur la pointe des pieds devant un Darren pour l’heure immobile, elle l’embrassa lentement. Il sentait contre lui sa petite poitrine au travers de ce voile, cette tunique translucide qui laissait deviner des formes sans totalement les révéler.

[DukeTogo]

HRP : Vous allez devoir me faire confiance, j'arrive pas à me connecter au lanceur de dés.
Myrosh Observation : 13

Myrosh arriva rapidement à Waterford et obtint sans mal l'accord d'un garde pour rester à cheval. A cette heure tardive, les rues étaient généralement vide et à moins que le cheval n'hénisse fort ou qu'il galope sur les rares portions pavées, il ne réveillerait personne. Le soldat ne savait pas où était Jolan ou Aleth mais savait que Béric... euh, ser Béric le... - sa mémoire lui joue des tours - payait sa tournée à la grande auberge.

Sur la grande place, il entendit un long cri, mélange de rage et de désarroi. Remarquant un peu de lumière émanant de la bâtisse près de septuaire, là ou Aleth avait organisé la prise en charge des blessés de l'émeute du marché, il s'en approcha rapidement. Sautant de selle, il fit irruption à l'intérieur pour voir un spectacle saisissant : Bénédicte gisait à terre, couverte de sang et Jolan était à genoux, également maculé de sang, tenant une lanterne penchée au dessus de sa tête. Le reliquat d'huile chaude déjà tomber sur ses cheveux provoquait une fumée sombre. Le pupille semblait à la fois présent et absent, les yeux vides et affolés. Myrosh avait déjà vu pareil regard chez des personnes que la raison avait quitté.

[Crépuscule]

Derrière eux, gisait le corps tout aussi ensanglanté du mestre.

Levant les yeux vers Myrosh, Jolan murmura tandis que l'huile coulait sur son visage en marquant sa chair et en se répandant sur ses vêtements ::

"Il le fallait ... c'est ma faute, je n'ai pas su la protéger du mal ... de lui ... de moi ... "

Myrosh serait donc l'instrument de son choix ...

"Que R'hllor décide de ce qui doit être. "

Jolan baissa alors les bras pour briser la lanterne au sol.

[Thalgrim]

Myrsoh resta un instant interdit devant le spectacle qui s'offrait à lui : le sang, les cadavres, le regard plein de folie de Jolan.... Les paroles du jeune homme, bien qu'incompréhensibles, brisèrent sa stupéfaction et il se jeta en avant pour interrompre son geste. Le prêtre rouge espérait pouvoir attraper le bras de Jolan et lui arracher la dangereuse lanterne des mains. Si jamais il arrivait au contact trop tard, ou qu'elle se cassait durant l'empoignade, il ferait le nécessaire pour éteindre au plus vite les flammes et éloigner le pupille Hastwyck du bâtiment.

[Casaïr]

Qui était-elle ? Que faisait-elle ici ? Et pourquoi m'avait-elle choisi ? Toutes ces questions me brûlaient les lèvres alors qu'elle me faisait taire d'un baiser. J'avais eu beaucoup d'aventures, mais aucune qui puisse s'approcher un tant soit peu de celle-ci ; j'avais l’impression –étrange- de me trouver en terrain inconnu, et cela ne me déplaisait pas. Je pouvais sentir sa chaleur alors qu’elle se pressait contre moi, et mes mains vinrent doucement vagabonder sur son corps, épousant chacune de ses courbes, profitant ainsi pleinement de cet instant hors du temps.

La connaissais-je ? L’avais-je seulement vu, moi ? Je rendis doucement son baiser à la demoiselle, ne voulant pas précipiter les événements, tout en enserrant sa fine taille de mes mains. Quand elle voulut aller plus loin, je l’aidais, tentant de dissimuler ma curiosité à son égard, mais je crois que mon regard envers elle ne devait pas la laisser dupe très longtemps. Finalement, je me décidais à la séparer de son voilage, cherchant à sentir sa peau contre la mienne, contenant à grand-peine mon excitation grandissante en lui baisant et lui mordillant le cou. Mais je ne voulais pas céder trop vite ; découvrir ma partenaire de ce soir, ses désirs, devint soudainement plus important que le reste.

En règle générale, j’avais tendance à mener la danse dans les jeux intimes, mais ce soir, j’avais envie de me laisser guider. Peut-être parce que je ne reconnaissais pas celle qui m’avait attendue ce soir ? Ou parce que justement, elle m’attendait depuis hier? Je ne souhaitais passer ni pour un goujat ni pour une brute, j’avais assez donné récemment. Plus encore, je ne voulais pas décevoir ses attentes. Alors ce soir, je décidais de profiter de toute la douceur qu’il m’était possible d’accorder et de recevoir. C’est ainsi que, sans un mot mais souriant, et avec son accord, je la soulevais tendrement pour la déposer sur le lit et continuer de faire danser mes mains et ma bouche sur son corps.

[DukeTogo]

La belle ondine muette était emportée au lac par le chevalier couronné d'or. Dans son regard brillant, dans le frisson à l'instant d'être soulevée du sol par son athlétique amant, Darren put supposer satisfaire ses désirs. Alanguie, elle le laissa l'allonger dans un soupir réjoui. Il la caressait et embrassait son corps frémissant et brûlant. Elle s'abandonnait et savourait ces instants uniques, éphémères - cette nuit exceptionnelle, hors du temps et de l'espace. Le délice croissait, mais elle ne faisait rien pour précipiter l'union.

Les chandelles brûlaient silencieusement, petit à petit. Sous leur éclairage, la chevelure de Darren scintillait presque autant que les étoiles. Fascinée par cette beauté princière, irréelle, qui n'était qu'à elle en cet instant, elle le regardait, caressait et glissait ses doigts entre ses boucles angéliques. Elle l'avait invité ici, l'avait entraîné dans un songe, et il devenait l'incarnation d'un désir idéal. Il se sentit bienvenu à poursuivre, à se montrer raffiné, plein de doigté et de goût.

Darren explorait le corps et les recoins tendres et sensibles de sa dame de la nuit. Elle accueillait ses soins avec plaisir, yeux rêveurs, mi-clos. Elle se laissait porter par les vagues qui léchait ses rivages délicats, soupirant d'aise. La douceur de ce grain de peau, son parfum délicat et tous les détails presque indiscernables : elle avait ardemment désiré cette rencontre, elle s'y était préparé, cherché à se rendre aussi attirante pour le chevalier d'or qu'il pouvait l'être pour elle.

[Casaïr]

À voir les réactions de ma compagne d’un soir, je sus que j’avais pris la bonne décision ; en temps normal, j’adaptais mes caresses à la personnalité de la jeune femme qui partageait ma couche. Toutefois, pour en arriver là, je devais connaitre ma partenaire, ne fut-ce qu’en surface. Cette fois, je devais me faire l’écho de ses désirs du moment, de ce que je ressentais dans ses gestes, ses soupirs, son regard. Je me sentais… privilégié, oui c’était le mot. Courtisé aussi, d’une façon inédite, mais Ô combien plaisante. Et plus que jamais, je ne voulais pas décevoir ses attentes.

Désormais, je goûtais sa peau de la pointe de ma langue, m’arrêtant un instant sur un sein pour en titiller le mamelon durci avant de poursuivre ma descente, alternant caresses, baisers et coups de langue, tout en douceur, avant d’embrasser l’intérieur de ses cuisses. Bien vite, je décidais de porter mon attention sur son intimité, dévoilant d’un doigt son bourgeon avant de le prendre en bouche délicatement, sans trop exagérer. Je savais que chez certaines demoiselles, cette zone pouvait être sensible au point d’en être douloureuse, je cherchais donc à voir quels délicieux supplices ce petit appendice pouvait subir avant de rendre grâce, tout en lui jetant un regard de temps en temps, afin de savoir à quel moment elle souhaiterait aller plus loin.