TDF Chap. 5 - Un fief paisible (2)

[MeiYaw]

Allons allons !!! Imposteur, comme tu y vas !! Je suis un artiste, mon métier est parfois de jouer à être quelqu'un d'autre, de là à me nommer imposteur, tout de même !

J'essaie de passer à autre chose.

Je suis allé à un mariage, et la fête a été très agréable.
Dis moi, toi qui est souvent là sur la place, que s'est il passé cette semaine passée en ville ?

[DukeTogo]

Béric Kardalt & Kieran Orell

"Oui, la famille est prévenue. Enfin, de famille, il n'avait qu'un frère cadet. On a fait comme d'habitude, il a touché la solde du cavalier et on lui a proposé un travail au vignoble."

"Pour Rhéomar, je pense qu'il doit être sur le point de repartir de chez les Hastwyck, si ce n'est déjà fait. Vu que ces gens n'ont pas de mestre, je m'attends pas à voir des corbeaux arriver."

"Et de quelles rumeurs tu parles?"

Aleth & Tristifer Castellane

Tristifer avait totalement arrêté de travailler pour écouter sa nièce, un sourcil levé et les doigts joints.

"Tu soulèves un point important, Aleth. Jusqu'alors, le sujet de cette confrérie, ni plus ni moins que des loyalistes targaryens, se cantonnait à rançonner des maisons nobles. Un contretemps pécunier, tout au plus. Je ne vois que deux explications à ces manoeuvres de corruption de cette bande de fourrageurs que tu semble tenir en estime.
Un, les discréditer? J'en doute, car dans ce cas, autant prendre pour cible des maisons majeures si l'on souhaite que cela fasse grand bruit.
Deux, vouloir effectivement te tuer. C'est fâcheux. Et en plus, c'est ridicule, tu n'es pas mariée ni même fiancée. De fait, qui pourrait-tu gêner? Il doit y avoir autre chose...*
Puis soufflant :"Ta mère était dans tout ses états, elle voulait envoyer un corps de cavaliers pour te ramener de chez les Harte-Manning. Le pire, c'est que si ton père aurait été là, il aurait sans doute céder à son caprice. Plus d'honneur que d'honneurs, que diable. L'archer est mort, Béric à mis une raclée à ces brigands, passons."

Tristifer déplace quelques parchemins et relève le nez vers Aleth.

"Tu n'as pas peur, au moins?"
"Bon, d'ici une semaine, il y'a le tournoi de Rubriant. Il n'est d'ailleurs pas impossible que mon frère et mon neveu t'y rejoigne en revenant de Tremière. A ce que l'on dit, lord Florent attend beaucoup de participants, les places vont être chers. J'ai ordonné au gros Flowers d'apporter de ma part deux caisses de notre meilleur cru à Alester Florent. Si l'homme à des manières, il veillera à ce que l'on ne refuse pas la participation de notre représentant à son fameux tournoi. "

Aleth connaissait déjà la très haute estime qu'avait Tristifer pour le vin Castellane. Et elle savait aussi qu'un lord tel qu'Alester Florent avait les moyens de s'offrir des dizaines de caisses de vins de la Treille...

"J'attends de Béric qu'il fasse honneur à toutes nos dépenses pour lui, en monture et autres mannequins d'exercice. Puisse le Ferrant suggérer au Guerrier qu'il ne molisse pas à la tâche. Toi, ma chère..." Tristifer fit une pause pour sourire, d'un sourire presque grotesque venant de quelqu'un qui ne souriait jamais "...tu seras un aigle, un aigle au regard acéré pour discerner le vrai du faux. Tu seras un mestre, un vrai. Du genre qui n'oublie rien. Qui fait quoi, qui jalouse qui? Tu seras souriante, tu seras notre bannière, fière et d'un aplomb sans faille. Ton frère est trop jeune et trop sot pour faire bonne figure. Mais toi..."

[DukeTogo]

Gyles Waters & Tom le Bref

"Un mariage? Ha, ça fait si longtemps que je n'ai pas vu un beau mariage, un grand mariage, un vrai mariage. Devait être ridicule, ton mariage! Et toi, tu faisais quoi à part danser comme une gourdasse? Sais-tu marcher sur les mains au moins? Bah!"

Visiblement, Tom le Bref avait décrété dans sa tête d'hurluberlu que Gyles n'était qu'au mieux, une piètre danseuse. Et puis, comme ils étaient plusieurs dans sa tête, il rebondit aussitôt sur le sujet du village.
"Ah, oui, des gens, trop de gens qui viennent dans ma maison. Oui, ma maison, là. Le sep-quoi? Oui, le septuaire. 'Peuvent pas prier chez eux, tout ces miséreux? Puis, bah sinon, à part que j'ai vu un bel accrochage entre le gros marchand et çui qui disait qu'c'était lui le seigneur en l'absence du seigneur, rien de particulier."

Gyles comprenait très bien que Tom parlait de Lyndal Flowers et de Tristifer.

Jolan

La soeur de Jolan était contente de voir son grand frère. Ce qui lui plaisait le plus, c'était le château d'autant qu'elle n'était pas habitué à voir autant de serviteurs. Il est vrai que le château Castellane était autrement plus grand que la bâtisse Hastwyck. Quand à Lysanor, elle haussa un peu les épaules. Il comprit aussi entre les lignes que les servantes n'étaient pas très gentille avec elle.

Quand il s'entrainera avec la garde, il réalisera de beaux tirs. Il entendra un vieux garde évoqué que Jolan est presque aussi bon que le fut Alester.

Il alla retrouver plus tard Béric, afin d'aborder le sujet de la traque de Thallia Penn. Il souhaitait vraiment se concentrer sur des problèmes qui pouvaient être résolus pour ne pas penser à ceux qui ne le seront jamais.

HRP : Vu que cette action est annoncée, il est plus simple que Béric réponde directement.
PS : Je vous donne des précisions en HRP

[Iris]

Son oncle parlait... et comme elle était polie, Aleth ne le coupa pas bien qu'elle eut à plusieurs très envie de réagir et n'en pensa pas moins.

" Mère avait voulu dépêcher des cavaliers à notre rencontre ? Aurais-je dû taire ma blessure ?... Mais j'aurais de toute façon dû mentionner la mort du soldat Lorren, elle se serait aussi inquiétée... "

Culpabilisant d'avoir été une cause de souci pour sa mère qui avait manqué de perdre sa fille dans les mêmes circonstances que son fils aîné, Aleth manqua de sursauter à la question de Tristifer lui demandant s'il elle n'avait pas peur. Peur ? Avait-elle peur ? Pas quand elle se convainquait que la flèche ne l'avait frappée que du fait d'un hasard malheureux. Par contre, à la pensée d'un commanditaire mécontent, elle se voyait déjà à Rubriant, empoisonnée au cours d'un toast mortel, ou lardée de coups de poignards, au sommet d'un escalier (oui, un escalier, pas un couloir ni une cours). Dans cette vision fantasmatique, elle était seule : Béric était occupé à ses histoires de tournois, Jolan à son futur mariage avec Milena Cendregué, Gyles à faire la conversation avec Samwell Tarly et Cecily... euh... quelque part. Elle se voyait sans peine découvrant l'infâme criminel surgir de nulle part avec un rictus mauvais, et frapper, encore et encore... jusqu'à ce qu'elle s'effondre dans son sang, sa main crispée lâchant le rebord du mur auquel elle s'était agrippée dans un spasme de douleur, avant de rendre son dernier soupir sur la pierre dure et indifférente...

Ne tenant pas à dire à son oncle qu'elle se sentait plus morte que vive, elle secoua la tête vivement.

La suite fut l'occasion d'une surprise : "Depuis quand Tristifer est-il ami avec Lyndal Flowers ? Et ... depuis quand Tristifer a-t-il envie que nous participions à un tournois alors que cela coûte de l'argent au domaine ?!" Elle faillit lui demander, mais son oncle continuait de parler et... il lui... sourit ?...!... le rictus de l'assassin qu'elle imaginait n'était pas si éloigné que cela de l'expression de Tristifer lui disant "Ma chère..." ... la suite la faisait tomber des nues, là où pourtant elle parlait d'aigle. Un aigle qu'on pouvait abattre d'une flèche bien placée...

A la seconde, la succession de culpabilité, d'anxiété, de stupeur et d'étonnement, ne la portait pas à se sentir grandiose.

" Tristemine m'estime davantage que Corwin, Mère ou Jared ?..." Pour un peu elle en rosirait tant cette prise de conscience lui insufflait une émotion étrange, teintée de fierté et d'embarras à la fois. Cela lui rappelait l'estime étrange de Lady Silva Harde-Manning... Là aussi elle avait eu du mal à se reconnaître dans le miroir que lui tendait cette intrigante. Dans une fulgurance elle comprit ce qui la gênait tant : si des êtres qui respectaient si peu les Sept se reconnaissaient en elle dans leur propension à manipuler, calculer, comploter et manigancer, cela signifiait-il qu'en dépit de tous efforts pour être vertueuse, elle était en réalité rongée par une corruption dont elle ne se rendait pas compte, mais qui était visible pour tous les autres ?

Sentant confusément qu'elle devait répondre quelque chose pour éviter au silence de s'installer trop pesamment après la tirade de son oncle et surtout lui éviter de tomber à plat : "Je ferai au mieux mon oncle."

[Iris]

Jusqu'ici elle avait préféré ne pas envisager sérieusement l'attentat délibéré contre sa personne, cette explication lui paraissant par trop extravagante. Quelle importance avait-elle ? Tristifer le disait lui-même, cela ne rapporterait rien à personne de tuer Aleth. Mais si la réflexion passant par le mobile ne fonctionnait pas, il était possible de réfléchir aux moyens.


... La Confrérie de la Liberté... elle voulait bien admettre que sa théorie n'était pas solide, mais c'était tout de même étrange de faire appel à l'un de ses membres pour commettre un assassinat... cela impliquait de savoir qui il était, et signifiait soit que le commanditaire de l'attentat était à l'origine de son recrutement dans la société secrète et savait pouvoir le contacter au besoin (thèse d'Aleth par défaut et impliquant Port-Réal ou les Tyrell) ; soit qu'il avait son propre réseau lui permettant de travailler comme tueur à gage (très compliqué sur le plan logistique et pourquoi rester dans la Confrérie de la Liberté, cela rendait la vie d'un assassin professionnel bien trop précaire aux yeux d'Aleth sans lui rapporter grand-chose en contrepartie) ; soit qu'il y avait un courant corrompu à l'intérieur de la Confrérie de la Liberté, que l'archer en faisait parti, et que ce mystérieux courant avait son propre agenda (mais quel rapport avec Aleth ?!).

... Si l'on partait du postulat d'un attentat délibéré, alors se posait aussi la question de son organisation. Il fallait savoir que les Castellane passeraient. Qui était au courant de leur voyage ? Les Tyrell et d'éventuels agents implantés à Port-Réal ; les Harde, les Manning, et éventuellement des membres de leur voisinage, ainsi que tout Waterford. La route qu'ils prendraient était relativement prévisible dans sa globalité. Mais ni les Harde, ni les Manning ni leur voisinage, ni les habitants de Waterford ne pouvaient anticiper le passage par Haut-jardin qui avait été décidé exclusivement pour remettre un "Manteau d'Or" aux Tyrell. Seules des personnes de confiance à Waterford étaient au courant : Rhéomar, Tristifer, Mestre Corwin. Aleth n'imaginait aucun en parler ni aucun être souhaiter sa mort. A Haut-jardin en revanche, elle ignorait tout du sort de l'information. Elle supposait que les Tyrell surveillaient les informations sensibles, si donc elle avait abouti à un attentat qui n'avait aucun intérêt pour les Tyrell (à quoi bon abattre la fille d'un vassal loyal ?), alors il y avait un ou plusieurs espions bien placés ou individus aux intérêts "composites".

Silencieuse et songeuse, elle ne voyait pas beaucoup de commanditaires : quelqu'un lié aux Tyrell, un agent de Port-Réal infiltré à Haut-jardin, un mystérieux courant corrompu de la Confrérie de la Liberté. Personne d'autre, a priori, n'avait les moyens techniques de mettre cet attentat en œuvre. Mais elle ne voyait de mobile valable dans aucun des cas.


" Si l'on considère les seuls moyens nécessaires pour organiser cette embuscade impliquant un membre de la Confrérie de la Liberté, et si l'on part du postulat que j'étais bien la personne visée, le massacre du reste de notre délégation étant un bonus appréciable... Alors il n'y a plus beaucoup de profils vraisemblables pour ce qui est d'avoir commandité l'attaque. Il fallait savoir par où nous passerions, et quand approximativement, tout en agissant rapidement. Je ne vois que trois profils : quelqu'un lié aux Tyrell et accédant à leurs affaires en haut-lieu ; un agent de Port-Réal infiltré à Haut-jardin ; un mystérieux courant corrompu de la Confrérie de la Liberté. Tous les trois peuvent d'ailleurs s'entremêler à des degrés divers."


Mais n'étant toujours que peu convaincue : "Je ne vois toujours pas, malgré tout, ne serait-ce que l'ombre d'un mobile valable."

[MeiYaw]

Hahaaaa, voilà qui est intéressant ! Tristifer me demande d'enquêter sur une personne qu'il connait manifestement mieux que moi ! Il faut que je continue à le faire parler ce bougre là !

Ho oui, un beau, un grand mariage !! C'est vrai, tu as raison, c'est quelque chose de rare, de nos jours. Surement faudra t-il attendre que la jeune Lady Aleth se marie pour en connaitre un, qui se fera probablement chez toi d'ailleurs !!

J'omet consciemment de revenir sur mes propres capacités professionnelles car cela n'apporterait rien de le contrarier au moment même où mon but est de le flatter afin qu'il m'en dise encore plus. Une fillette passe alors avec son chariot de jolies viennoiseries, et j'ai l'eau à la bouche. Ma visite chez Ayleth est retardée, pour la bonne cause, mais j'ai toujours faim ! Je décide d'acheter à la concurrence - à moins qu'elle ne soit l'employée de ma chère amie ? - pour une fois, deux belles brioches. J'en offre une à Tom.

Tiens l'ami, repose donc ton dos pour quelques instants et raconte moi par le détail ce qu'il s'est dit entre ce gros marchand et le faux seigneur !

[Maëlys]

Béric était plus à même de parler de certaines de ses inquiétudes à Kieran, un compagnon, qu'aux membres de la famille Castellane.

"J'ai entendu parler de quelques membres de la garde qui tremperaient dans des histoires de trafic en tout genre, ou de corruption. J'ai l'impression de remettre toujours ça sur le tapis mais c'est le genre de gangrène que j'aime pas.
Je sais bien que si je descends moi-même en ville, ils se tiendront tous à carreau d'une façon ou d'une autre mais derrière... Si certains sont à même de faire ce qu'ils veulent dans la ville, je ne pense pas que ça se fait sans la complicité de certains de la garde."

Le sujet était ainsi abordé avec Kieran, reste à voir ce qu'ils pourraient en faire par la suite.

Une fois que cela sera terminé, il comptait aller voir Jolan, où qu'il soit. Il avait commencé à évoquer le sujet de Thallia sur le trajet et il était en effet grand temps de développer ceci.

[DukeTogo]

Aleth
La conversation entre Tristifer et Aleth se termina sur leurs deux visages soucieux. L'un et l'autre sentait bien que quelque chose de sérieux se tramait et n'aimait pas ne pas comprendre de quoi il retourne. Il était encore tôt et Aleth avait tout le loisir d'occuper le reste de son temps à son envie.

Gylehan
Tom grimaça de joie comme il le faisait à chaque fois qu'on lui offrait quelque chose. Il croquait, mâchait, régurgitait, postillonnait, ravalait.

"Ah ça, le sire à cheval disait au gros marchand... il disait quoi, d'ailleurs?" puis singeant d'être à cheval, il se lança dans une comédie grotesque, décrivant entre chaque phrase un cercle de 10 pas, jouant à la fois la monture qui s'ébrouait et le Tristifer hautain.
"Ah oui! Flowers! Vous n'êtes pas le bienvenue sur les terres de Waterford. Vous n'échapperez pas au courroux de la justice!"
Ah ça, le Flowers, il a rien compris. D'ailleurs, les quelques gens qui étaient autour non plus. Je m'rappelle que les costauds de Flowers ont commencé à avoir les mains qui filent sous les fruits et les caisses, je m'attendais à du lardage de petits soldats. Z'étais que deux autour du nobliau, y claquaient des guiboles et le Tristifer, y voyait rien.
Les bonshommes de Flowers, c'est pas des tendres, y m'ont déjà tapé une fois, j'ai bien cru que que j'allais chier les dents qui me restent.
Et puis bon! Le Flowers y'a dit qu'il était tout en règle, qu'il payait bien ses droits d'étals à la ville et aussi que si Tristifer ne voulait plus qu'il vende du vin Castellane à la grande ville, qu'avait qu'à le dire tout de suite. Là-dessus, l'autre, y s'est redressé sur ses étriers et y'a dit -cataclop cataclop cataclop gnihihihihihihi brooooo -
...Qu'est-ce y'a dit, déjà? Ah oui : La maison Castellane est bonne avec ses amis et intraitable avec ses ennemis! puis après il est parti."
"C't'bouffi d'orgueil. Plus c'est noble, moins ça voit les choses..."

Jolan
Le nom d'Alester n'évoqua pas grand chose au fils Hastwyck. Jolan ne connaissait pas spécialement les meilleurs archers de la région et avait de sérieux doutes sur le fait que lord Florent soit une référence en archerie.

Beric
Kieran Orell grimaça aux évocations de Béric. "Que l'Etranger emporte les tire-aux-flancs! On va chercher ça et resserer les rangs... Le truc, c'est qu'on a moins de monde, vu que le lord a amené des soldats au Hastwyck... et puis Tristifer à pas voulu réduire les effectifs de ceux qui bossent dans sa foutue vigne"

Beric a ensuite toute latitude pour retrouver Jolan qui est en train de finir de s'entrainer, transformant en porc-épic la cible de paille de l'autre coté de la tour. Le jeune avait incontestablement progressé.

HRP : Vous faites comme vous avez envie, soit vous mettez au point votre projet en HRP et quand vous êtes prêt vous me faites signe, soit vous jouez vos échanges en RP. Ce que j'ai déjà pu lire est très intéressant.
Pour le vignoble, je ne sais pas si j'ai déjà donné l'info, mais il y'a des rotations. Les soldats ne sont pas soldats 7j/7, ils alternent avec du travail au vignoble.

[Iris]

Après toutes ces évocations de difficultés et de mystères insondables, ni Aleth ni Tristifer ne se trouvaient d'humeur très bavarde, aussi Aleth le quitta-t-elle : " Je vous rédigerai un rapport sur les personnes que j'ai pu voir chez les Harte et les événements." Elle l'avait déjà fait la fois précédente, cela ne semblait pas avoir posé problème. Aleth hésita à question son oncle au sujet de cette histoire de caisse de vin pour Rubriant qui devait être convoyée par Lyndal Flowers... La mine sombre de son interlocuteur la dissuada et elle quitta le bureau.

Un instant elle songea à aller voir Mestre Corwyn, mais à la réflexion, ce serait plus tranquille quand Tristifer n'était pas dans les parages immédiats, prêt à aboyer des ordres. Aussi décida-t-elle de repousser un peu cette visite, à un moment plus propice, et tâcha de trouver sa mère. Dans l'idéal elle préférait pouvoir lui parler en tête à tête, mais si ce n'était pas possible, s'accommoderait de la présence des servantes.

Se présentant avec les révérences attendues et l'attitude digne attendue en la présence de Dame Guenièvre Castellane : "Mère, je tenais à vous présenter mes excuses pour le souci que je vous ai causé par mon message. Je pensais qu'il était juste d'avertir au plus tôt les proches du soldat Lorren. Il n'était sans doute pas nécessaire de mentionner que j'avais été blessée, d'autant que la plaie guérit bien et ne sera plus un problème d'ici quelques jours. " Aleth se demandait dans quelle mesure elle aurait mieux faire de taire sa propre blessure, après tout cette information n'était pas utile, elle n'avait servi qu'à semer le trouble et elle se reprochait cette erreur de jugement. Une autre question la rongeait désormais : devait-elle ou non faire part de la tentative d'assassinat ? Mère l'apprendrait tôt ou tard par Père, mais quelle solution était préférable ? Limiter les sujets d'inquiétude ou donner la pleine mesure d'une réalité qui n'était pas maîtrisée ?

[MeiYaw]

C'est en essayant de ne pas pouffer de rire en voyant son spectacle que j'écoute attentivement les quelques détails fournis par Tom. En esquivant les postillons aussi. Ce qui, de loin, doit donner de nous l'image d'un duo absurde et grotesque, gesticulant comme deux damnés. Et faire le tri des informations en se tortillant n'est pas chose aisée.

Ce que j'en retiens, c'est que Tristifer a essayé de venir intimider Flowers, mais qu'il a juste réussi à se ridiculiser, en lâchant derrière lui une phrase qui lui a permis une sortie romanesque mais qui reste inefficace sur ce genre de personnage qu'est le marchand. Pourtant, le fait qu'il vende des produits de Castellane doit avoir une incidence sur l'économie de la Maison du même nom... Quelle est donc l'emprise de l'un sur l'autre ?

Tristifer ne veut pas de contrebande mais il est tenu par les ficelles économiques, et j'imagine que les rentrées d'argent qui découlent des affaires de cet important marchand ne sont pas neutres...

Ok Tom, Ok... Ben ça du etre une sacrée journée dis donc avec tout ce grabuge ! Aller, faut qu'j'te laisse moi. A une prochaine.

Je passe par ma boulangerie préférée, maintenant, et je salue Ayleth avec un grand sourire. Je lui prends un assortiment de ses meilleurs viennoiseries, que je paie aussi généreusement que possible grâce à mes gains au mariage, et je croque immédiatement un petit pain aux raisins, tout en lui demandant des nouvelles de la ville. Je lui raconte succinctement ce que j'ai glané auprès de Tom afin de savoir si elle a des compléments d'informations.

Suite à cela, je remonte vers le château afin de retrouver Aleth, à qui j'offre les viennoiseries fraîches, et lui raconte la scène qu'a joué son oncle en ville, ainsi que mes déductions. En sait elle plus sur les finances de sa Maison ? Oui certainement. M'en dira t-elle plus ? J'en doute... On ne parle pas de cela à un ménestrel.