TDF Chap. 5 - Un fief paisible (2)

[DukeTogo]

Aleth passa un moment agréable avec sa mère. Oui, elle s'était inquiété mais constatait qu'elle allait bien et endurait la gène avec courage.
Elle raconta à sa fille une très lointaine conversation qu'elle avait eu avec son grand-père paternel, décédé avant sa naissance qui lui avait dit :
"Oui, je suis vieux et malade. Mais je suis d'abord un Castellane et nos gens croient que nous sommes fait d'un meilleur bois qu'eux. Un seigneur ne s'adonne pas au misérabilisme." Ce que disait Guenièvre à Aleth, c'est que ce sont nos comportements qui font de nous des nobles et des seigneurs plus que notre sang.

Ensuite elle essaya de croiser Mestre Corvin mais il courrait partout, harassé de travail par Tristifer. Elle devina qu'il avait vraiment envie de passer un moment avec elle, mais mieux valait reporter aussi monta t'elle en selle pour aller à Waterford, escorter par deux cavaliers.

De son coté, Gyles fut bien accueilli par une Ayleth Bartheld très guillerette qui lui demanda s'il y'avait de jolies filles et de jolis garçons à ce mariage.
En ville, pas grand chose qui sortent du quotidien n'avait eu lieu durant son absence.

Ensuite, Gyles trouva Aleth qui venait de récupérer une commande auprès du tisserand en le remerciant chaleureusement.

[Iris]

Aleth & Mère

Contrairement aux attentes d'Aleth sa mère ne lui fit pas de reproches, même voilés, et comme par ailleurs elle ne réclamait pas d'en savoir plus, la jeune fille évita d'expliquer que la situation était assez préoccupante et que ce n'était peut-être pas un assassin isolé qui avait agi... "Un seigneur ne s'adonne pas au misérabilisme"... certes Aleth était confortée dans son attitude chez les Harte, à savoir autant qu'il était possible, n'avoir pas laissé paraître sa souffrance, mais elle se jugeait désormais avec dureté d'avoir eu la faiblesse de demander aux Tarly de l'accompagner sur le chemin du retour. Qu'elle eût mal ou peur, cela ne regardait qu'elle, et elle ne devait compter sur personne pour la consoler ou la protéger.

Aleth & l'écharpe noire

Laissant de côté de sombres pensées quant au fait qu'elle ne pouvait échapper à la mort en se cachant derrière quelqu'un, qu'il lui fallait mener une vie digne d'être reçue dans un domaine heureux de l'Au-delà, ou qu'elle devait redoubler d'efforts pour apprendre le maniement des armes, Aleth quitta le château au trot... simplement pour ne pas franchement galoper ! Son écharpe devait être prête depuis un moment et elle était impatiente de la tenir entre ses mains. Ses pensées vagabondaient vers les motifs, les couleurs de fils, et le destinataire.

Sans surprise, l'étoffe était aussi fine que résistante, douce, avec un tombé élégant. Rêveuse et souriante, elle sortit de l'échoppe, admirant encore les bordures à la lumière du jour, commençant à la ranger pour la ramener au château. Elle ne tenait pas à ce que l'on cancane et jase sur ce choix de couleur peu orthodoxe. Personne n'était mourant ou récemment mort, et à part Tristifer, les teintes les plus sombres et les allures délibérément sinistres n'étaient pas valorisées. En contraste avec les nuances de pourpre, rose, mauve, ou anis, vert d'eau, vert tendre... portés par Aleth sur le domaine familial, un noir profond tranchant.

" C'est joli en fait, du noir à côté d'une couleur..."

Elle n'eut pas le temps de prolonger ses méditations quant aux jeux de coloris et de teinte : Gyles Waters se présentait à elle avec des viennoiseries. Son sourire s'évanouit aussitôt. Depuis l'épisode "Tarly", elle ne lui adressait plus la parole que si nécessaire et s'astreignant à une neutralité polie, rien de plus. Achevant plus vite de faire disparaître l'écharpe et adoptant une attitude plus réservée et dépourvue d'émotions visibles autant que possible, elle écouta ce que le troubadour avait à dire.

[Iris]

Aleth & Gyles

"Merci, je n'ai pas faim." répondit-elle en déclinant la proposition de viennoiseries savoureuses, chaudes et parfumées

Laissant le ménestrel s'empiffrer (?) d'une double ration de petits pains, elle l'écouta, en regardant par réflexe du côté du septuaire en entendant mentionné Tom le Bref. Réfléchissant un moment, elle finit par répondre :

" Il n'y a pas de grand secret : tout ce que je peux vous dire peut être appris en habitant ici quelques temps."

" Le vin de Waterford est essentiellement exporté vers Rubriant, la plus proche grande ville. Lyndal Flowers a ici une position dominante, détenant plus de la moitié de la surface allouée sur le marché. Il a acquis de longue date des documents l'autorisant à commercer ici et semble avoir des relations influentes à Rubriant lui permettant de s'assurer de n'avoir aucune concurrence pour écouler le vin des Castellane. "

" Je pense que le problème est à deux niveaux. En premier lieu, l'absence de concurrence est inévitablement préjudiciable à Waterford, cependant le seul moyen de contrebalancer la puissance de Lyndal Flowers serait j'imagine d'entamer un second partenariat, mais, compte-tenu de la situation, certainement pas avec un marchand de Rubriant. Ensuite, la contrebande est une activité illégale, or une bande de brigands sévit sur nos marches depuis plusieurs années, et il y a toujours un risque de connexion, pour écouler la marchandise volée notamment."

Concluant : " En d'autres termes, j'ai tendance à analyser votre mission comme visant à mieux connaître les moyens et activités de Lyndal Flowers, ainsi que les moyens de pression possibles contre lui. A ce propos, savoir quels sont ses appuis à Rubriant ne pourrait pas nuire. "

Précisant enfin : "Le tournois se tiendra dans une semaine."

Aleth regarda Gyles Waters avec la distance qui lui était devenue habituelle à son égard (et ne paraissait avoir strictement aucun impact sur l'humeur de l'artiste). Elle supposait qu'il n'avait aucune autre question et s'apprêtait à le quitter pour repartir au château. De son point de vue, l'échange était clos.

[MeiYaw]

Aleth refuse de manger, c'est fort dommage. C'est petits pains sont les plus réussis que j'ai jamais goûté ! Ca m'en fera plus, voilà tout. Je lui raconte brièvement ce que Tom a pu me dire de la visite de son oncle au marchand suspecté de contrebande. Une fois cela fait, je me contente de me taire, la laissant intégrer les informations et les recouper avec ce qu'elle a en tête. Je n'ai aucun doute sur le fait que son esprit analytique sera à même de tirer les conclusions les plus évidentes.

Alors qu'elle me répond et sans aucune formalité, je prends un croissant et croque dedans à pleine bouche, savourant la douceur du beurre, le craquant de la croûte, le moelleux de la mie. La chaleur sucrée se propage dans ma bouche et mon sourire s'élargit encore plus si c'est possible, malgré moi et malgré le sujet en cours. Lorsqu'elle se tait, je n'ai pas appris grand chose de plus. Je me contente donc d'un :

Très bien Lady Aleth. Je reste en ville, afin d'observer les allées et venues autour de ce marchand. Et j'irais à Rubriant pour le tournoi. J'ai à y faire et cela me permettra d'aller chiner quelques informations sur place. Bonne journée à vous, Lady.

Sur une courbette des plus réussie, j'attends que Aleth passe son chemin pour me mettre en route également, en direction du marché. Je dois organiser le cambriolage du dépôt au plus vite.

[Iris]

Aleth souffrit avec stoïcisme l'étalement du plaisir gustatif de Gyles, en s'efforçant surtout de regarder ailleurs et de faire abstraction des bruits de mastication et autre ravissement alimentaire.

Laissant le ménestrel à ses affaires, elle repartit pour le château. Là, elle retourna dans ses appartements et installa avec soin son matériel de broderie, examinant encore longuement l'écharpe avec un sourire rêveur, et considérant les fils et les aiguilles avec détermination. Elle espérait que Jack Bulwer ne viendrait pas malencontreusement avant qu'elle n'ait fini, ou durant le tournois de Rubriant d'ailleurs (peut-être y serait-il ? il devrait y avoir beaucoup de voleurs !)... elle craignait aussi qu'il ne veuille pas la prendre... des fois que les vœux de chasteté soient accompagnés d'un vœu de pauvreté... mais argumentait intérieurement qu'une simple pièce de vêtement aussi peu visible ne devait pas poser de problème.

Tout installer prenait un peu de temps et il allait être l'heure de déjeuner. Guillerette, Aleth avait désormais un nouveau plan et fondit sur Jolan qui se rendait à table : "Je voudrais avoir une entrevue avec Dame Adrienne la patronne de la Maison de la Jouvencelle... Pourrais-tu t'arranger pour la faire entrer dans le septuaire au prochain jour de marché ?.. que je puisse m'entretenir avec elle ?... Il faudrait aussi occuper Tom le Bref pendant ce temps, je n'ai pas envie qu'il écoute tout."

Lui laissant à peine le temps d'accepter, elle conclut avec un "Merci !" joyeux et mangea de bon appétit, guettant dans les sujets de conversation de Tristifer des indices quant aux moments où Corwin aurait la paix (idéalement quand Tristifer ferait une promenade au milieu de ses chères vignes).

[Crépuscule]

Jolan fut heureux de voir approcher le maître d'arme, il avait tant de sujet à aborder avec lui.
Béric devait probablement connaître le talentueux archer Alester.
Après quoi, il lui demandera s'il avait repris les entrainement pour Rubriant. S'étendant sur le sujet de tournoi, il demandera également comment fonctionnait le tournoi, si les participants devaient être de toutes les épreuves ou s'il y avait des catégories ... Il finira pas lui révéler le fond de sa pensée.

"Je crois qu'il est temps que je donne au nom Hastwyck une autre image que celle que ce nom a acquis avec la chute des Targaryens. Je crois que je devrais tenter de représenter ma maison au tournoi de Rubriant. Je sais bien que je n'ai encore ni l'entrainement, ni les moyens nécessaire pour la lice, mais je pourrais me présenter pour le tir à l'arc et le combat au sol, qu'en penses-tu ?"

[...]

"Sinon, au sujet de Thalia Penn, j'ai pensé à quelque chose ... il va être l'heure de rejoindre la table, on pourrait en parler en chemin ..."

[DukeTogo]

Le soir tombait.

Dans l'après-midi, Aleth croisa Corvin qui lui glissa que Tristifer serait absent ce soir...

***

Beric pu répondre à Jolan qu'en général, les tournois avait des épreuves distinctes. Nul besoin de participer à tout. L'épreuve phare étant la joute à lance qui se terminait parfois au combat au sol. Parfois, il y'avait de grandes mêlées à sept contre sept. Jolan avait le niveau pour concourir à l'archerie.
Le maitre d'armes ne connaissait pas d'archer nommé Alester et puis Jolan était dans la maison avant lui. Pour poursuivre leur conversation après le diner, ils s'installèrent dans la cour avec deux chopes de bières. Jolan nota dans un coin de sa tête de passer à la Maison de Jouvencelle ensuite pour délivrer le message d'Aleth.

Béric, à toi de reprendre la conversation avec Jolan.

***

Telle une ombre silencieuse dans la nuit, Gylehan était accroupi et surveillait l'entrepôt utilisé par les sbires de Lyndal Flowers. Très peu de passage, des rires plus loin, sans doute des marins affalés sur le minuscule comptoir d'Harald le docker à écouter une énième histoire de Robert Garrys, le capitaine du port. Ayant fait le tour de l'entrepôt, il avait vu qu'il y'avait une chaine et un cadenas sur la porte de devant ainsi qu'une fenêtre un peu haute sur l'arrière de la bâtisse. Le grand marché n'étant que le surlendemain, il y'avait peu de chance que les hommes de Flowers se pointent aujourd'hui. Différer à demain serait plus risqué...

[Iris]

L'après-midi

Aleth fut un peu étonnée d'apprendre que Tristifer disparaissait le soir, mais n'avait pas le temps de poser des questions à ce propos au moment où elle apprenait la nouvelle. En conséquence, elle consacra son après-midi à ses broderies et à une commande de vêtement auprès d'une des couturières du château. Comme toutes les personnes de sa profession, elle devait faire régulièrement la part entre les demandes et le réalisme, à quoi s'ajoutait de prendre en compte la croissance des enfants (anticipée parfois en jouant sur des réserves d'ourlet, enfin, quand il fallait faire des économies, mais les Castellane n'étaient pas à ça près). Pourtant en dépit de toutes les commandes passées, la couturière avait droit cette fois-ci à une demande atypique de la part d'une jeune fille en fleur :

" Voyez-vous j'aimerais une tenue d'entraînement pour apprendre le combat et l'escrime avec Béric. Les robes sont malcommodes pour apprendre. "

Bien sûr, elle n'allait pas cesser de porter des robes au quotidien, mais si elle voulait s'entraîner sérieusement, il fallait se pas être gênée dans ses mouvements.

" ...et j'aimerais bien aussi un long manteau de voyage à capuche de couleur noire."

Dans son idée, le noir serait une couleur peu salissante, allant avec toutes les autres, discrète de nuit, et attirant peut-être moins l'attention que des roses, jaune, rouge, vert... et peut-être que les flèches iraient se ficher ailleurs ?

" ... et aussi voyez pour ajuster.. un peu... juste un peu, hein ? mes corsages... vous comprenez ?... le tournois de Rubriant est pour très bientôt..."

Aleth n'avait pas envie de ressembler à Silva Harte, mais pas non plus d'être une source d'amusement pour les harpies de Rubriant. Si on trouvait qu'elle était vêtue comme une enfant significativement plus jeune que ce qu'elle était, cela pouvait prêter à piques ou nuire à son crédit. Elle ne tenait pas à se mettre spécialement en avant, mais pas au prix d'un ridicule finalement tout aussi voyant.


Aleth & Corwin

Le soir donc, Aleth se rendit aux bureaux et bibliothèques du château, ne pouvant s'empêcher de trouver les circonstances étranges.

" Bonsoir Corwin. " et rapidement, poussée par la curiosité : "Comment se fait-il que Tristifer soit absent ?" avant de compléter : "Vous a-t-il parlé de cette sinistre histoire d'assassin aux dragons d'or d'une édition rare ?" se retenant de lui demander aussitôt derrière quelles étaient les nouvelles ici.

Si elle était disposée à raconter ses aventures, elle pouvait tout aussi bien s'épargner de longues explications dont son interlocuteur connaissait déjà la teneur.

[MeiYaw]

J'attends quasiment toute la journée. Je fais quelques allers et retours entre la rue commerçante et le port. Je me procure une pierre à feux et deux petites bougies, en prévision de la nuit à venir... Je sens que ça va être le bon moment.

Dans la nuit noire, noire et obscure, obscure et sombre, je reste accroupi dans un coin, appuyé contre un mur. Je suis à une heure très avancée dans la nuit. J'écoute le silence proche. Une très légère brise m'apporte les rires de quelques marins.
Je n'ai pas le choix, il faut absolument que j'agisse. Maintenant. La porte et le cadenas ? Ouaip, je pourrais essayer de forcer la serrure, mais la porte est trop exposée, au moindre passage, ma présence serait remarquée par le cadenas ouvert. Je n'ai pas d'autre choix que de passer par l'arrière... Au sol, je frotte mes mains dans la poussière et m'en tartine le visage. Je serais bon pour un bain chez Ayleth.
Je me décale doucement afin de vérifier la présence d'une caisse ou d'un tonneau qui me servira à atteindre la fenêtre. On est sur un port marchand, ce n'est donc pas très difficile à trouver.

L'adrénaline monte d'un coup. Je m'élance, sortant tel un chat de sa cachette, et me colle silencieusement au côté de l'entrepôt. Je me faufile jusqu'à l'arrière, à nouveau dans l'ombre. Je grimpe sur le tonneau et me hisse sur le minuscule rebord de la fenêtre. Je regarde au travers, mais il fait si sombre... Je force sur ma vue... Est ce que j'y vois quelque chose ? Une présence peut être, auquel cas, je renonce à la suite.
Le mécanisme est il accessible ? Si je le trouve, je le forcerais, et dans le cas contraire, j'envelopperais mon poing dans un pan de chemise et j'attendrais le prochain éclat de rires afin de casser la vitre sans trop de bruit.

Une fois la vitre brisée ou le mécanisme déverrouillé, j'ouvre le battant de la fenêtre et me coule littéralement à l'intérieur.

[DukeTogo]

Concernant ses tenues, les réponses mêlées d'hésitations pleines de bonne volonté qui lui furent faites lui rappelèrent qu'il valait mieux avoir recours au tisserand pour trouver les bons matériaux. Ensuite, bien sur, le personnel de la maison comprenait des mains pas trop maladroites pour coudre. Daveth, l'homme de la maison avec un degré d'exigence pour les tenues très stricts.

Tu peux considérer que tu porteras la tenue de ton souhait pour ton départ à Rubriant

Le soir venu, elle avait trouvé Corvin de très disposition et souriant avec retenue.
Pour la question de l'absence de Tristifer, le mestre se contenta d'un haussement d'épaules.

Quand aux dragons d'or rares lié à un assassin :
"Oui, Aleth, je suis au courant. Je... Votre analyse sur la période des dragons d'or est pertinente, vous ne vous êtes pas trompé de période.
Mais, s'en prendre à vous... C'est d'une lâcheté! Rien ne justifie que vous soyez prise pour cible!"

Corvin était monté crescendo vers un monologue crispé. Réalisant qu'il s'enflammait quelque peu, il reprit son calme :

"Est-ce que la flèche vous a fait mal? Je voudrais vérifier l'état de votre épaule, je vous ai vu la tenir à quelques reprises durant le diner."