TdF - Chap. 5.3 - Du lierre sur la soie noire
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TdF - Chap. 5.3 - Du lierre sur la soie noire
En attendant Rubriant, en attendant une visite promise mais peut-être ne se concrétisant jamais, un rêve drapé de noir.
Noir comme les ailes des corbeaux de la tour qui volaient les uns puis les autres jusqu'au Mur,
Noir comme l'encre des lettres et mots dont elle emplissait son journal de pensées et de poèmes,
Noir comme la nuit porteuse de songes voués à se dissoudre à l'aube.
Noir comme les ailes des corbeaux de la tour qui volaient les uns puis les autres jusqu'au Mur,
Noir comme l'encre des lettres et mots dont elle emplissait son journal de pensées et de poèmes,
Noir comme la nuit porteuse de songes voués à se dissoudre à l'aube.
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Le sens de la broderie
Un soir, dans sa chambre au château, après avoir commencé à broder
L'ouvrage d'Aleth prenait lentement forme. Elle s'était mise avec ferveur à ses broderies, tenant à ce que l'écharpe soit terminée quand Jack paraîtrait à Waterford. Autant elle tenait à ce qu'il passât leur rendre visite, autant la tâche qu'elle s'était donnée l'incitait à espérer qu'il ne vînt pas trop tôt...
La lumière dehors déclinait, il allait falloir s'arrêter pour aujourd'hui. Elle se leva, s'étira, ankylosée d'être restée longtemps immobile, et examina l'ensemble. Une extrémité serait ornée de feuillages de barral, en référence au serment de la Garde la Nuit. L'autre était occupée par du lierre. Aleth avait pris cette plante comme emblème.
Hedera... le lierre... C'était une plante parmi les plus résistante, aussi bien au froid qu'aux sècheresse, poussant à l'ombre, et restant toujours verte, même au cœur de l'hiver. En ce sens, elle évoquait la vigueur de la vie, l'aptitude à survivre quelque contraires fussent les circonstances. Bien sûr, ce n'était pas un végétal aussi apprécié que les magnifiques roses, emblèmes du Bief, et pis, il s'agissait d'une plante sauvage, qu'on s'efforçait de contenir à l'extérieur des jardins. Contrairement aux idées reçues, le lierre n'était pas un parasite, et il avait même tendance à être un abri pour la faune, et il avait même des aspects protecteurs pour l'arbre sur lequel il poussait. Poussant volontiers sur les murs, il était aisé de l'associer avec les tours du blason des Castellane. Ce végétal avait tout de même tendance à dégrader les constructions, en révélant leurs failles, découvrant les faiblesses, et démontant les édifices qui n'étaient pas constitués de pierres de grande taille bien ajustées. D'un point de vue métaphorique, il devenait un révélateur de la fausse force. Outre tout cela, il y avait les vertus de la plante, ayant des aspects médicinaux. En revanche, les baies du lierre, noires, étaient modérément toxiques, mais provoquaient aussi une légère ivresse, et était associé dans des légendes avec l'aptitude à conférer des visions, un pouvoir de divination, ou simplement l'inspiration de poètes. Dans le langage des fleurs, il était d'usage d'user du lierre pour traduire une amitié (ou un amour) éternel, en tous cas, une profonde loyauté.
... il circulait aussi quelques métaphores un peu moins faciles à assumer, et qu'Aleth balayait d'un revers de la main en prétendant les ignorer, celles associant le lierre s'enroulant autour de l'arbre, à une femme enlaçant un homme (bien sûr dans le langage poétique, les hommes ont droit aux symboles de force et constance, tandis que les faibles femmes devaient se contenter des fleurs)...
Aleth était tout à fait convaincue que sa plante-fétiche était une excellente signature, et fort élégante, même si tranchant avec les goûts du Bief en matière de fleurs raffinées, cultivées avec beaucoup d'efforts. Il ne devait y avoir guère que Jolan qui avait une vague idée du fait qu'Aleth signait ses essais de poésie d'un "Hedera".

Cette écharpe était à elle seule un poème silencieux. L'éducation courtoise évitait l'explicitation du désir, et tendait à une sublimation des sentiments et ressentis au travers d'un entremêlement riche de symboles et métaphores complexes. L'interprétation poétique était un jeu qui distinguait ceux qui avaient les clefs, de ceux qui ne les avaient pas. Dans le cas de son ouvrage de broderie, il y avait plusieurs niveaux de lecture, et de sens. Elle en avait conscience, mais n'avait pas particulièrement envie, du moins pour l'instant, de les expliciter à un tiers, notamment parce qu'elle s'était rendue compte que son choix de motifs et structure en révélait plus sur elle que ce qu'elle avait pensé de prime abord. Cette création s'apparentait à une maïeutique au travers de laquelle elle se découvrait avec étonnement, mais sans trouver de quoi contredire ce qu'elle déchiffrait.
Le premier niveau de lecture était de voir un présent, choisi délibérément pour un Garde de la Nuit, du fait du noir. Le temps passé à broder signalait une forte implication.
Tout le reste nécessitait des connaissances supplémentaires, et elle était loin d'être certaine que Jack les avait aujourd'hui, s'il les avait jamais eues par le passé. Certes il avait reçu une éducation noble, mais les hommes passent en général moins de temps dans les ouvrages de poésie ou les romans que les femmes.
La soie noire était belle et douce, agréable à caresser... c'était un plaisir que d'orner un matériau d'aussi belle qualité.
Le lierre et le barral représentaient Aleth et Jack, séparés par l'étendue de noir. Lui-même était polysémique, représentant le serment, la mort, les longues nuits d'hiver, la Garde de Nuit... Les deux protagonistes étaient définitivement séparés, tout en étant liés par une trame nocturne. Il y avait l'expression du sacré et de l'absolu par le barral, et la force du lierre, qui était un vœu de chance et d'endurance dans l'adversité. Elle exprimait tout autant, par son lien avec le lierre, qu'elle était avec lui partout où cette plante prospérait, et cela jusque dans le Nord lointain. En se montrant sous l'aspect de sa plante fétiche, elle signifiait aussi que ce présent venait du fond du cœur et elle se montrait telle qu'elle se voyait, avec une grande sincérité.
L'association du lierre et d'un arbre n'étaient pas dénuée de connotations érotiques dont elle prenait conscience seulement maintenant avec un peu d'embarras, en souhaitant plus ou moins qu'elles ne fussent pas comprises. Le lierre qui s'enroulait autour de l'arbre, se retrouvait dans l'écharpe nouée autour du cou, et la matière soyeuse et chaude évoquait tout autant la peau. Elle exprimait le désir d'enlacer... Jack avait évoqué aussi le fait de chercher "un peu de chaleur" dans les bordels au sud du Mur... avec une pièce de vêtement qui précisément servait à tenir chaud, dans une matière aussi douce que résistante, elle revenait sur cette mention... Certes, ce n'était sans doute pas la même chaleur, mais celle du cœur est plus constante, non ?
Dehors, la nuit tombait.
Un moment, elle hésita à arrêter sa broderie et ne pas achever le présent, de peur ... de quoi au juste ?... d'être jugée ?...
S'asseyant à sa fenêtre, elle demeura un long moment à contempler les étoiles. Elle décida de terminer ce qu'elle avait entrepris. Si elle craignait que les personnes les plus à même de déchiffrer les signes, dont en particulier, il suffirait de l'offrir discrètement. De toute façon, il n'aurait pas été convenable d'accueillir Jack en lui sautant au cou. Avec cette écharpe, elle aurait dit ce qu'elle avait à exprimer, sans même avoir besoin de prononcer une seule parole. Un moyen comme un autre de contourner les nombreux interdits posés à une "jeune Lady comme il faut" : prendre l'initiative d'exprimer son désir et son affection, en sortant du rôle traditionnellement passif qui implique d'attendre d'être courtisée.
L'ouvrage d'Aleth prenait lentement forme. Elle s'était mise avec ferveur à ses broderies, tenant à ce que l'écharpe soit terminée quand Jack paraîtrait à Waterford. Autant elle tenait à ce qu'il passât leur rendre visite, autant la tâche qu'elle s'était donnée l'incitait à espérer qu'il ne vînt pas trop tôt...
La lumière dehors déclinait, il allait falloir s'arrêter pour aujourd'hui. Elle se leva, s'étira, ankylosée d'être restée longtemps immobile, et examina l'ensemble. Une extrémité serait ornée de feuillages de barral, en référence au serment de la Garde la Nuit. L'autre était occupée par du lierre. Aleth avait pris cette plante comme emblème.
Hedera... le lierre... C'était une plante parmi les plus résistante, aussi bien au froid qu'aux sècheresse, poussant à l'ombre, et restant toujours verte, même au cœur de l'hiver. En ce sens, elle évoquait la vigueur de la vie, l'aptitude à survivre quelque contraires fussent les circonstances. Bien sûr, ce n'était pas un végétal aussi apprécié que les magnifiques roses, emblèmes du Bief, et pis, il s'agissait d'une plante sauvage, qu'on s'efforçait de contenir à l'extérieur des jardins. Contrairement aux idées reçues, le lierre n'était pas un parasite, et il avait même tendance à être un abri pour la faune, et il avait même des aspects protecteurs pour l'arbre sur lequel il poussait. Poussant volontiers sur les murs, il était aisé de l'associer avec les tours du blason des Castellane. Ce végétal avait tout de même tendance à dégrader les constructions, en révélant leurs failles, découvrant les faiblesses, et démontant les édifices qui n'étaient pas constitués de pierres de grande taille bien ajustées. D'un point de vue métaphorique, il devenait un révélateur de la fausse force. Outre tout cela, il y avait les vertus de la plante, ayant des aspects médicinaux. En revanche, les baies du lierre, noires, étaient modérément toxiques, mais provoquaient aussi une légère ivresse, et était associé dans des légendes avec l'aptitude à conférer des visions, un pouvoir de divination, ou simplement l'inspiration de poètes. Dans le langage des fleurs, il était d'usage d'user du lierre pour traduire une amitié (ou un amour) éternel, en tous cas, une profonde loyauté.
... il circulait aussi quelques métaphores un peu moins faciles à assumer, et qu'Aleth balayait d'un revers de la main en prétendant les ignorer, celles associant le lierre s'enroulant autour de l'arbre, à une femme enlaçant un homme (bien sûr dans le langage poétique, les hommes ont droit aux symboles de force et constance, tandis que les faibles femmes devaient se contenter des fleurs)...
Aleth était tout à fait convaincue que sa plante-fétiche était une excellente signature, et fort élégante, même si tranchant avec les goûts du Bief en matière de fleurs raffinées, cultivées avec beaucoup d'efforts. Il ne devait y avoir guère que Jolan qui avait une vague idée du fait qu'Aleth signait ses essais de poésie d'un "Hedera".

Cette écharpe était à elle seule un poème silencieux. L'éducation courtoise évitait l'explicitation du désir, et tendait à une sublimation des sentiments et ressentis au travers d'un entremêlement riche de symboles et métaphores complexes. L'interprétation poétique était un jeu qui distinguait ceux qui avaient les clefs, de ceux qui ne les avaient pas. Dans le cas de son ouvrage de broderie, il y avait plusieurs niveaux de lecture, et de sens. Elle en avait conscience, mais n'avait pas particulièrement envie, du moins pour l'instant, de les expliciter à un tiers, notamment parce qu'elle s'était rendue compte que son choix de motifs et structure en révélait plus sur elle que ce qu'elle avait pensé de prime abord. Cette création s'apparentait à une maïeutique au travers de laquelle elle se découvrait avec étonnement, mais sans trouver de quoi contredire ce qu'elle déchiffrait.
Le premier niveau de lecture était de voir un présent, choisi délibérément pour un Garde de la Nuit, du fait du noir. Le temps passé à broder signalait une forte implication.
Tout le reste nécessitait des connaissances supplémentaires, et elle était loin d'être certaine que Jack les avait aujourd'hui, s'il les avait jamais eues par le passé. Certes il avait reçu une éducation noble, mais les hommes passent en général moins de temps dans les ouvrages de poésie ou les romans que les femmes.
La soie noire était belle et douce, agréable à caresser... c'était un plaisir que d'orner un matériau d'aussi belle qualité.
Le lierre et le barral représentaient Aleth et Jack, séparés par l'étendue de noir. Lui-même était polysémique, représentant le serment, la mort, les longues nuits d'hiver, la Garde de Nuit... Les deux protagonistes étaient définitivement séparés, tout en étant liés par une trame nocturne. Il y avait l'expression du sacré et de l'absolu par le barral, et la force du lierre, qui était un vœu de chance et d'endurance dans l'adversité. Elle exprimait tout autant, par son lien avec le lierre, qu'elle était avec lui partout où cette plante prospérait, et cela jusque dans le Nord lointain. En se montrant sous l'aspect de sa plante fétiche, elle signifiait aussi que ce présent venait du fond du cœur et elle se montrait telle qu'elle se voyait, avec une grande sincérité.
L'association du lierre et d'un arbre n'étaient pas dénuée de connotations érotiques dont elle prenait conscience seulement maintenant avec un peu d'embarras, en souhaitant plus ou moins qu'elles ne fussent pas comprises. Le lierre qui s'enroulait autour de l'arbre, se retrouvait dans l'écharpe nouée autour du cou, et la matière soyeuse et chaude évoquait tout autant la peau. Elle exprimait le désir d'enlacer... Jack avait évoqué aussi le fait de chercher "un peu de chaleur" dans les bordels au sud du Mur... avec une pièce de vêtement qui précisément servait à tenir chaud, dans une matière aussi douce que résistante, elle revenait sur cette mention... Certes, ce n'était sans doute pas la même chaleur, mais celle du cœur est plus constante, non ?
Dehors, la nuit tombait.
Un moment, elle hésita à arrêter sa broderie et ne pas achever le présent, de peur ... de quoi au juste ?... d'être jugée ?...
S'asseyant à sa fenêtre, elle demeura un long moment à contempler les étoiles. Elle décida de terminer ce qu'elle avait entrepris. Si elle craignait que les personnes les plus à même de déchiffrer les signes, dont en particulier, il suffirait de l'offrir discrètement. De toute façon, il n'aurait pas été convenable d'accueillir Jack en lui sautant au cou. Avec cette écharpe, elle aurait dit ce qu'elle avait à exprimer, sans même avoir besoin de prononcer une seule parole. Un moyen comme un autre de contourner les nombreux interdits posés à une "jeune Lady comme il faut" : prendre l'initiative d'exprimer son désir et son affection, en sortant du rôle traditionnellement passif qui implique d'attendre d'être courtisée.
Métajeu a écrit : http://clio.revues.org/9661
Dernière modification par Iris le 05 oct. 2015, 22:28, modifié 1 fois.
Raison : Titre du post
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Dans le septuaire
Jour du marché
Aleth avait insisté auprès de Jolan pour qu'il transmît à "Dame" (peuh !) Adrienne un rendez-vous au septuaire. Dans la foulée, elle avait également demandé instamment que Jolan trouvât un moyen d'occuper Tom le Bref, qu'il se tînt à distance suffisante pendant que les deux femmes pourraient discuter en "priant".
La jeune Castellane avait une idée, qu'elle trouvait alternativement stupide, amusante, anodine, brillante ou catastrophique. N'étant toujours pas décidée quant à ce qu'elle devait en penser, elle s'était néanmoins lancée dans son exécution, tenant sensiblement ce discours pour expliquer ce dont il était question :
" Merci d'avoir accepté cette entrevue. Je tenais à vous voir en personne pour vous poser une question sur une affaire un peu particulière qui me tient à cœur et qui me paraît être dans votre domaine de compétence."
" Voyez-vous j'ai un ... ami... qui devrait passer prochainement à Waterford. "
Hem...
" Dans son ... ordre... il... " soupir embarrassé puis plus vite : "C'est un Garde de Nuit. A l'entendre les maisons de tolérance près du Mur sont d'une qualité déplorable et il s'en plaignait. J'ai pensé qu'une visite de votre ... établissement... pourrait lui... enfin... convenir... hum..." Espérant ne pas être rouge de gêne : "Je me propose de payer pour lui, sinon ce ne serait pas un cadeau, vous comprenez ? " Oui, si le client achète son cadeau, ça ne va plus, n'est-ce pas ?
Essayant de garder contenance : "Si cela vous convient, je pourrais payer la moitié d'avance, et la seconde partie, une fois... hum... enfin, après..."
Heureusement que le septuaire était plongé dans la pénombre : "Puis-je compter sur vous pour assurer un... service... qui lui laisse de bons souvenirs de Waterford ?"
...
Plus que tout après cette entrevue, Aleth priait les Sept que Mère ne sût jamais l'idée saugrenue de sa fille si vertueuse qui avait étudié au grand septuaire de Villevieille...
Aleth avait insisté auprès de Jolan pour qu'il transmît à "Dame" (peuh !) Adrienne un rendez-vous au septuaire. Dans la foulée, elle avait également demandé instamment que Jolan trouvât un moyen d'occuper Tom le Bref, qu'il se tînt à distance suffisante pendant que les deux femmes pourraient discuter en "priant".
La jeune Castellane avait une idée, qu'elle trouvait alternativement stupide, amusante, anodine, brillante ou catastrophique. N'étant toujours pas décidée quant à ce qu'elle devait en penser, elle s'était néanmoins lancée dans son exécution, tenant sensiblement ce discours pour expliquer ce dont il était question :
" Merci d'avoir accepté cette entrevue. Je tenais à vous voir en personne pour vous poser une question sur une affaire un peu particulière qui me tient à cœur et qui me paraît être dans votre domaine de compétence."
" Voyez-vous j'ai un ... ami... qui devrait passer prochainement à Waterford. "
Hem...
" Dans son ... ordre... il... " soupir embarrassé puis plus vite : "C'est un Garde de Nuit. A l'entendre les maisons de tolérance près du Mur sont d'une qualité déplorable et il s'en plaignait. J'ai pensé qu'une visite de votre ... établissement... pourrait lui... enfin... convenir... hum..." Espérant ne pas être rouge de gêne : "Je me propose de payer pour lui, sinon ce ne serait pas un cadeau, vous comprenez ? " Oui, si le client achète son cadeau, ça ne va plus, n'est-ce pas ?
Essayant de garder contenance : "Si cela vous convient, je pourrais payer la moitié d'avance, et la seconde partie, une fois... hum... enfin, après..."
Heureusement que le septuaire était plongé dans la pénombre : "Puis-je compter sur vous pour assurer un... service... qui lui laisse de bons souvenirs de Waterford ?"
...
Plus que tout après cette entrevue, Aleth priait les Sept que Mère ne sût jamais l'idée saugrenue de sa fille si vertueuse qui avait étudié au grand septuaire de Villevieille...
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Re: TdF - Chap. 5.3 - Du lierre sur la soie noire
Eloigner Tom le Bref n'avait pas été une mince affaire. Il fallut le concours de Yorik Raik, le garde du corps peu loquace de Dame Adrienne pour le dissuader durablement.
Lady Aleth et dame Adrienne étaient donc dans le septuaire d'Endra. Du coin de l'oeil, la lady vit que le garde du corps dornien dissuadait aussi les badauds de pénétrer dans les lieux.
Elle dégageait une autorité et une assurance naturelle très présente. La tenue qu'elle portait se voulait chaste et pieuse mais rien y faisait, elle exsudait une aura troublante. Surplombant des voiles laissant habilement deviner des formes généreuses, ses longs cils encadraient un regard souverain mélangeant curiosité, intérêt et bienveillance pour la lady.
Il fallut tout son sang-froid à Aleth pour cacher son embarras, comprenant le magnétisme de cette femme et elle comprit que son vis-à-vis était habituée à être le chat en toute circonstance et avec quiconque. A son grand soulagement, Dame Adrienne ne sortit aucune griffe. Au contraire, elle la complimenta pour l'élégance de sa tenue, demandant ce qu'elle avait réalisé elle-même.
Quand vint la dernière note de la demande d'Aleth...
Elle eut comme un sourire qui pouvait signifier qu'elle appréciait la requête mais demanda néanmoins de façon quasi anodine : "Cet ami mérite-t'il autant d'attention?"
Lady Aleth et dame Adrienne étaient donc dans le septuaire d'Endra. Du coin de l'oeil, la lady vit que le garde du corps dornien dissuadait aussi les badauds de pénétrer dans les lieux.
Elle dégageait une autorité et une assurance naturelle très présente. La tenue qu'elle portait se voulait chaste et pieuse mais rien y faisait, elle exsudait une aura troublante. Surplombant des voiles laissant habilement deviner des formes généreuses, ses longs cils encadraient un regard souverain mélangeant curiosité, intérêt et bienveillance pour la lady.
Il fallut tout son sang-froid à Aleth pour cacher son embarras, comprenant le magnétisme de cette femme et elle comprit que son vis-à-vis était habituée à être le chat en toute circonstance et avec quiconque. A son grand soulagement, Dame Adrienne ne sortit aucune griffe. Au contraire, elle la complimenta pour l'élégance de sa tenue, demandant ce qu'elle avait réalisé elle-même.
Quand vint la dernière note de la demande d'Aleth...
...Dame Adrienne ne montra pas de surprise si ce n'est un sourcil circonflexe. Elle garda le silence un moment en observant Aleth qui ne voulait pas se décomposer."Puis-je compter sur vous pour assurer un... service... qui lui laisse de bons souvenirs de Waterford ?"
Elle eut comme un sourire qui pouvait signifier qu'elle appréciait la requête mais demanda néanmoins de façon quasi anodine : "Cet ami mérite-t'il autant d'attention?"
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister
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Dans le septuaire | Aleth et Dame Adrienne
Se rappelant un peu Silva Harte pointant l'aspect trop juvénile de sa garde-robe, Aleth nourrissait quelques doutes quant à l'absolue sincérité des compliments de Dame Adrienne, lui supposant des goûts encore plus marqués pour les tenus affriolantes, mais au moins elle se comportait d'une manière qui facilitait l'échange ; cela était appréciable.
Être parvenue à formuler ses demandes sans bafouiller ni bégayer ni quoi que ce soit d'équivalent, était en soi une source de satisfaction pour Aleth : la situation était déjà assez embarrassante en soi.
A la question de Dame Adrienne, Aleth fut un peu surprise, répondant aussitôt : "Bien sûr !" Pourquoi me donnerais-je toute cette peine sinon ?
Le cadre du septuaire lui rappelait son séjour d'étude à Villevieille. Les enseignants ont tendance à poser des questions sibyllines qui interrogent sur autre chose que ce qui paraît. La terme même de "mérite" la ramenait à des questions de morale relative au gain du salut. Il faisait immédiatement écho au choc d'avoir appris que des "manteaux d'or" avaient été prêts à accomplir de basses œuvres et même à violer une fillette.
Ces souvenirs se mêlaient et c'était davantage aux Sept qu'elle répondait, défendant sa demande qui paraissait heurter les valeurs auxquelles elle croyait, énonçant avec plus de gravité : " Il a bien plus de mérite et d'honneur que d'autres, qu'on voit célébrés et drapés d'or."
De nouveau elle porta son regard sur Dame Adrienne avec une expression interrogative, se demandant ce que la femme voulait vraiment savoir.
Être parvenue à formuler ses demandes sans bafouiller ni bégayer ni quoi que ce soit d'équivalent, était en soi une source de satisfaction pour Aleth : la situation était déjà assez embarrassante en soi.
A la question de Dame Adrienne, Aleth fut un peu surprise, répondant aussitôt : "Bien sûr !" Pourquoi me donnerais-je toute cette peine sinon ?
Le cadre du septuaire lui rappelait son séjour d'étude à Villevieille. Les enseignants ont tendance à poser des questions sibyllines qui interrogent sur autre chose que ce qui paraît. La terme même de "mérite" la ramenait à des questions de morale relative au gain du salut. Il faisait immédiatement écho au choc d'avoir appris que des "manteaux d'or" avaient été prêts à accomplir de basses œuvres et même à violer une fillette.
Ces souvenirs se mêlaient et c'était davantage aux Sept qu'elle répondait, défendant sa demande qui paraissait heurter les valeurs auxquelles elle croyait, énonçant avec plus de gravité : " Il a bien plus de mérite et d'honneur que d'autres, qu'on voit célébrés et drapés d'or."
De nouveau elle porta son regard sur Dame Adrienne avec une expression interrogative, se demandant ce que la femme voulait vraiment savoir.
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Chap. 5.3 - Du lierre sur la soie noire
"Et dire qu'au château, on vous croit rêveuse de beaux chevaliers sur leurs blancs destriers..."
Dame Adrienne eut un sourire tendre un brin amusé et ajouta, sérieuse :
"J'apprécie que vous ayez souhaité vous adresser à moi. Votre requête pour le moins inhabituelle est l'apanage d'une grande attention à son égard.
Une suggestion, cependant. Gardez vos dragons d'or et et puisqu'il s'agit de votre cadeau, que ne le lui offrez vous pas vous même?
Tandis qu'Aleth se retenait de virer pivoine, Dame Adrienne se rapprocha, réduisant la distance entre elles pour l'entretenir un ton plus bas.
Permettez-moi d'être pour vous une amie, lady Aleth... Je puis vous fournir toute l'intimité requise et une discrétion absolue : le secret est mon sacerdoce. J'approuve votre souhait que ce Garde de Nuit en retienne un souvenir reléguant les déplorables lieux de tristesse qui parsèment les Sept Couronnes à ce qu'ils sont, des bouges infâmes dégradant pour les femmes."
Elle approcha ses mains de celles d'Aleth pour les étudier avec intérêt.
"Je suis convaincue que vous êtes à même de prodiguer avec grâce une si noble intention. D'ailleurs, c'est aux soins des mains que je fais la différence entre la vulgarité et l'élégance... et la vulgarité est interdite dans ma demeure, quoi que puisse en penser les âmes chagrines et les esprits étriqués.
"Des mains fines, gracieuses et habiles sont choses rares", ajouta-t'elle en lorgnant l'ouvrage qu'Aleth avait réalisé sur les manches de sa tenue.
Délicatement, Dame Adrienne glissa une main sous celle d'Aleth pour la soulever légèrement tandis que de l'autre, elle fit lentement glisser son index droit sur l'auriculaire de la lady comme on tourne la page d'un livre pour découvrir un chapitre interdit. Son regard devenait intense, complice et encourageant.
"Je m'y entends en cadeau. Et je ne serais pas digne de la confiance que vous me témoignez si je ne vous recommandais pas de considérer très sérieusement le plaisir d'offrir. Il n'en sera que plus unique et personnel."
Dame Adrienne eut un sourire tendre un brin amusé et ajouta, sérieuse :
"J'apprécie que vous ayez souhaité vous adresser à moi. Votre requête pour le moins inhabituelle est l'apanage d'une grande attention à son égard.
Une suggestion, cependant. Gardez vos dragons d'or et et puisqu'il s'agit de votre cadeau, que ne le lui offrez vous pas vous même?
Tandis qu'Aleth se retenait de virer pivoine, Dame Adrienne se rapprocha, réduisant la distance entre elles pour l'entretenir un ton plus bas.
Permettez-moi d'être pour vous une amie, lady Aleth... Je puis vous fournir toute l'intimité requise et une discrétion absolue : le secret est mon sacerdoce. J'approuve votre souhait que ce Garde de Nuit en retienne un souvenir reléguant les déplorables lieux de tristesse qui parsèment les Sept Couronnes à ce qu'ils sont, des bouges infâmes dégradant pour les femmes."
Elle approcha ses mains de celles d'Aleth pour les étudier avec intérêt.
"Je suis convaincue que vous êtes à même de prodiguer avec grâce une si noble intention. D'ailleurs, c'est aux soins des mains que je fais la différence entre la vulgarité et l'élégance... et la vulgarité est interdite dans ma demeure, quoi que puisse en penser les âmes chagrines et les esprits étriqués.
"Des mains fines, gracieuses et habiles sont choses rares", ajouta-t'elle en lorgnant l'ouvrage qu'Aleth avait réalisé sur les manches de sa tenue.
Délicatement, Dame Adrienne glissa une main sous celle d'Aleth pour la soulever légèrement tandis que de l'autre, elle fit lentement glisser son index droit sur l'auriculaire de la lady comme on tourne la page d'un livre pour découvrir un chapitre interdit. Son regard devenait intense, complice et encourageant.
"Je m'y entends en cadeau. Et je ne serais pas digne de la confiance que vous me témoignez si je ne vous recommandais pas de considérer très sérieusement le plaisir d'offrir. Il n'en sera que plus unique et personnel."
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A défaut de pivoine, du rose vif ?
Aleth n'avait pas prévu que Dame Adrienne puisse lui suggérer de... d'offrir elle-même le cadeau dont il était question. Il lui fallut quelques instants pour soupeser les options. Le plus simple était de s'en tenir à son idée originelle. C'était le plus sûr aussi. Mais cela aurait été également plus sûr de ne pas tenter de cambrioler Tristifer, alors qu'elle s'était follement amusée à s'y risquer. Si elle ne se souciait pas tant de faire honneur à sa famille, tout aurait été plus simple...
" Ce que vous suggérez... Les obstacles sont... tels que... Toutes mes allées et venues sont observées : je ne fais pas un pas hors du château sans escorte, et où que j'aille... Quant à nouer mes draps pour quitter ma chambre par la fenêtre, je risquerai bien de me rompre le cou !" L'idée d'acrobaties aussi improbables la fit sourire. Descendre encore pourrait être envisageable, mais remonter ? Non, il fallait être honnête, elle en était incapable.
" Et les conséquences ? " Souffla-t-elle avec inquiétude. " Père est un homme bon, mais je doute qu'il tolère une fille enceinte avant son mariage. Notre Maison a bien assez souffert de la mort de Dulag..." De l'échec du mariage de Tristifer également. La perspective d'être une source de honte était presque angoissante quand elle n'avait cessé de s'efforcer d'être à la hauteur des attentes de sa famille et de compenser tant qu'il était possible la mort de son aîné. Et avec un sourire sans joie : "Même sans cela, que serai-je censée dire à mon futur époux ? Il me semble que ces messieurs ont tendance à considérer la question de la virginité de leur épouse avec orgueil." Ce qui ne les empêche pas de s'appliquer à eux-mêmes un standard différent...
" Je crains que mon plaisir ne soit une affaire compliquée."
Si Aleth n'avait pas refusé en bloc, à cause de tous ces obstacles, mais s'était contentée de les énumérer, c'était peut-être parce que, confusément, elle avait la tentation folle qu'ils pourraient être levés, mais elle n'imaginait pas comment. Dame Adrienne lui tenait la main et s'adressait à elle avec sollicitude. Elle regarda le jeu de leurs doigts, leur peau, songeant un instant à celui pour lequel elle prenait le risque de se compromettre avec la tenancière d'une maison close. L'idée l'avait effleurée qu'il aurait été agréable d'avoir la chance de passer plus de temps seule avec lui, mais cela restait un songe assez confus, et elle avait du mal à se faire une idée de ce que l'on venait chercher de si différent chez Dame Adrienne... (la propreté du lieu mise à part)
" Ce que vous suggérez... Les obstacles sont... tels que... Toutes mes allées et venues sont observées : je ne fais pas un pas hors du château sans escorte, et où que j'aille... Quant à nouer mes draps pour quitter ma chambre par la fenêtre, je risquerai bien de me rompre le cou !" L'idée d'acrobaties aussi improbables la fit sourire. Descendre encore pourrait être envisageable, mais remonter ? Non, il fallait être honnête, elle en était incapable.
" Et les conséquences ? " Souffla-t-elle avec inquiétude. " Père est un homme bon, mais je doute qu'il tolère une fille enceinte avant son mariage. Notre Maison a bien assez souffert de la mort de Dulag..." De l'échec du mariage de Tristifer également. La perspective d'être une source de honte était presque angoissante quand elle n'avait cessé de s'efforcer d'être à la hauteur des attentes de sa famille et de compenser tant qu'il était possible la mort de son aîné. Et avec un sourire sans joie : "Même sans cela, que serai-je censée dire à mon futur époux ? Il me semble que ces messieurs ont tendance à considérer la question de la virginité de leur épouse avec orgueil." Ce qui ne les empêche pas de s'appliquer à eux-mêmes un standard différent...
" Je crains que mon plaisir ne soit une affaire compliquée."
Si Aleth n'avait pas refusé en bloc, à cause de tous ces obstacles, mais s'était contentée de les énumérer, c'était peut-être parce que, confusément, elle avait la tentation folle qu'ils pourraient être levés, mais elle n'imaginait pas comment. Dame Adrienne lui tenait la main et s'adressait à elle avec sollicitude. Elle regarda le jeu de leurs doigts, leur peau, songeant un instant à celui pour lequel elle prenait le risque de se compromettre avec la tenancière d'une maison close. L'idée l'avait effleurée qu'il aurait été agréable d'avoir la chance de passer plus de temps seule avec lui, mais cela restait un songe assez confus, et elle avait du mal à se faire une idée de ce que l'on venait chercher de si différent chez Dame Adrienne... (la propreté du lieu mise à part)
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Re: TdF - Chap. 5.3 - Du lierre sur la soie noire
Dame Adrienne souriait aimablement sans jamais avoir l'air condescendante pour l'embarras de lady Aleth. Elle avait vu juste, la jeune femme nourrissaient des sentiments confus pour ce Garde de Nuit. Elle eut pourtant un ton presque implacable en répondant posément :"Que vous pensiez en être capable ou ne le croyez pas, vous avez raison."
"Cependant, ne laissez jamais personne vous dire que vous n'êtes pas capable d'une chose ou d'une autre, pas même vous, jeune lady. C'est avec cette conviction et cette confiance que les dorniènes grandissent, qu'en soit louée Nyméria."
Puis, plus douce :
"Quand à vos inquiétudes, je les comprends mais je n'y vois rien... d'insurmontable", lâcha-t'elle avec un léger rire.
Votre escorte? Allons... donner quartier libre à un garde pour qu'il puisse compter fleurette à une de mes protégées qui n'aurait -heureuse coïncidence- d'yeux que pour lui n'est pas chose compliquée.
Pour les maternités non voulues, il y'a longtemps que les femmes connaissent l'usage du thé de lune. Il est dommage qu'a votre âge, on est pas jugé bon de vous renseigner à ce sujet.
Pour les mariages et la cérémonie du coucher, vous n'avez pas tort. Mais croyez-vous vraiment que les hommes aient envie de se moucher ou se frotter les yeux avec l'intimité de notre sang alors que beaucoup défaillent quand ils ont une écorchure? Tâcher un drap n'est pas difficile quand y on est preparée. Je puis vous céder un anneau à réservoir, cela peut servir...
Dame Adrienne jeta un coup d'oeil dehors. Aleth sentit qu'elle pouvait partir d'un instant à un autre. La dirigeante de la Maison de la Jouvencelle lui était par la naissance inférieure mais il était évident qu'elle faisait grand cas de sa personne et de son temps et qu'elle ne se considérait pas une vassale. Orgueil ou fierté? L'espace d'un instant, Aleth se demanda comment s'en sortirait les inamovibles Beric ou Tristifer en face d'une femme qui exsudait une telle assurance.
Aleth revint à des considérations plus personnelles quand Dame Adrienne qui la dépassait d'une demi-tête la regarda à nouveau en ajustant voile et châle pour mieux couvrir ses charmes. La lady comprit qu'elle n'était pas de celle qui se répète ou qui renouvelle pareille proposition.
"Cependant, ne laissez jamais personne vous dire que vous n'êtes pas capable d'une chose ou d'une autre, pas même vous, jeune lady. C'est avec cette conviction et cette confiance que les dorniènes grandissent, qu'en soit louée Nyméria."
Puis, plus douce :
"Quand à vos inquiétudes, je les comprends mais je n'y vois rien... d'insurmontable", lâcha-t'elle avec un léger rire.
Votre escorte? Allons... donner quartier libre à un garde pour qu'il puisse compter fleurette à une de mes protégées qui n'aurait -heureuse coïncidence- d'yeux que pour lui n'est pas chose compliquée.
Pour les maternités non voulues, il y'a longtemps que les femmes connaissent l'usage du thé de lune. Il est dommage qu'a votre âge, on est pas jugé bon de vous renseigner à ce sujet.
Pour les mariages et la cérémonie du coucher, vous n'avez pas tort. Mais croyez-vous vraiment que les hommes aient envie de se moucher ou se frotter les yeux avec l'intimité de notre sang alors que beaucoup défaillent quand ils ont une écorchure? Tâcher un drap n'est pas difficile quand y on est preparée. Je puis vous céder un anneau à réservoir, cela peut servir...
Bien sûr que votre plaisir est une affaire compliquée. Vous apprendrez que celui des hommes est plus simple a atteindre."" Je crains que mon plaisir ne soit une affaire compliquée."
Dame Adrienne jeta un coup d'oeil dehors. Aleth sentit qu'elle pouvait partir d'un instant à un autre. La dirigeante de la Maison de la Jouvencelle lui était par la naissance inférieure mais il était évident qu'elle faisait grand cas de sa personne et de son temps et qu'elle ne se considérait pas une vassale. Orgueil ou fierté? L'espace d'un instant, Aleth se demanda comment s'en sortirait les inamovibles Beric ou Tristifer en face d'une femme qui exsudait une telle assurance.
Aleth revint à des considérations plus personnelles quand Dame Adrienne qui la dépassait d'une demi-tête la regarda à nouveau en ajustant voile et châle pour mieux couvrir ses charmes. La lady comprit qu'elle n'était pas de celle qui se répète ou qui renouvelle pareille proposition.
Dernière modification par DukeTogo le 08 oct. 2015, 18:27, modifié 1 fois.
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- Iris
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Dame Guenièvre ?.. le lapsus ^^
Aleth avait du mal à saisir ce que voulait Dame Adrienne, quelles pouvaient être ses motivations. Qu'une femme aussi ... forte ? fière ? ambitieuse ?... installât son commerce dans une ville aussi petite que Waterford la laissait perplexe et il lui paraissait difficile de croire que ce fût uniquement pour la qualité de vie au domaine.
La jeune Castellane devait avoir la mine concentrée d'une élève réfléchissant avec application à un problème complexe, en s'efforçant de considérer avec soin l'ensemble des éléments et des possibilités. Son interlocutrice se préparant à partir :
" La recette de votre thé de lune et cette bague à réservoir pourraient servir, si ce n'est ici, du moins pourraient-ils toujours me tirer d'embarras. Je serais intéressée à les acquérir. "
On ne sait jamais ce qui peut arriver et avoir une solution de secours en cas de vrai problème serait en soi un soulagement.
" Concernant votre offre de... m'héberger... je vous remercie de la proposition. Il me faut un temps de réflexion, et, dans tous les cas, un plan convenable... " Aleth se rappelait que son escorte comportait en général deux hommes et qu'ils risquaient d'ameuter toute la ville si jamais ils paniquaient soudain en croyant l'avoir perdue... et la pensée de cette urgence ne lui inspirait vraiment aucun plaisir.
" Je crains que des entrevues ici n'attirent l'attention, surtout avec Tom le Bref expulsé de "son" septuaire et un portier inattendu à l'entrée." Et j'ai du mal à vous imaginer prendre plaisir à venir ici à ma demande... sans compter que je vois mal Jolan jouer les messagers régulièrement sans se poser des questions.
" Comment pourrais-je vous contacter ? Directement ou indirectement, s'entend." En d'autres termes, comment faire passer efficacement et discrètement un message sans ameuter toute la place du marché devant le septuaire et sans gêner Dame Adrienne qui ne paraissait pas du genre à vouloir s'occuper d'intendance.
La jeune Castellane devait avoir la mine concentrée d'une élève réfléchissant avec application à un problème complexe, en s'efforçant de considérer avec soin l'ensemble des éléments et des possibilités. Son interlocutrice se préparant à partir :
" La recette de votre thé de lune et cette bague à réservoir pourraient servir, si ce n'est ici, du moins pourraient-ils toujours me tirer d'embarras. Je serais intéressée à les acquérir. "
On ne sait jamais ce qui peut arriver et avoir une solution de secours en cas de vrai problème serait en soi un soulagement.
" Concernant votre offre de... m'héberger... je vous remercie de la proposition. Il me faut un temps de réflexion, et, dans tous les cas, un plan convenable... " Aleth se rappelait que son escorte comportait en général deux hommes et qu'ils risquaient d'ameuter toute la ville si jamais ils paniquaient soudain en croyant l'avoir perdue... et la pensée de cette urgence ne lui inspirait vraiment aucun plaisir.
" Je crains que des entrevues ici n'attirent l'attention, surtout avec Tom le Bref expulsé de "son" septuaire et un portier inattendu à l'entrée." Et j'ai du mal à vous imaginer prendre plaisir à venir ici à ma demande... sans compter que je vois mal Jolan jouer les messagers régulièrement sans se poser des questions.
" Comment pourrais-je vous contacter ? Directement ou indirectement, s'entend." En d'autres termes, comment faire passer efficacement et discrètement un message sans ameuter toute la place du marché devant le septuaire et sans gêner Dame Adrienne qui ne paraissait pas du genre à vouloir s'occuper d'intendance.
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Chap. 5.3 - Du lierre sur la soie noire
Dame Adrienne soupira, un peu déçue.
"La décision vous appartient : choisir qui aura la primeur de votre jardin ou prier assez fort pour ne pas le voir piétiner par un rustre de noble naissance. Dans tout les cas, votre ami sera bien accueilli, avec ou sans vous selon ce que votre coeur vous commande. Pour m'en informer, vous n'aurez qu'à nous croiser, moi ou une de mes protégées lors de notre promenade les jours du grand marché."
Aleth a déjà constaté combien la promenade de Dame Adrienne et ses jouvencelles était une apparition remarquée. Elles avaient toujours une tenue impeccable et pas racoleuse. Les voyageurs de passages croyaient souvent à tord avoir à faire à des filles de notables, de bonne bourgeoisie voire même des ladys venus faire des emplettes à Waterford. Les enfants également leur tournait autour et les camelots et les marchands levaient haut les étoffes qu'ils voulaient vendre et il était rare qu'elles repartent les mains vides. Tant et plus de circonstances et d'opportunités pour échanger quelques mots.
"Pour les acquisitions et autres privilèges, ils se font invariablement dans ma demeure car il serait inopportun que l'on croit que je vende quelque chose sur la grand place. Nous visiter se fait à l'abri des regards, y compris de tout autre donateur occasionnel. Les volets des maisons voisines sont toujours fermés, mon garde du corps y veille et sait se montrer convaincant.
Bien sur, quelque soit mes mots, rien n'empêche de croire que je suis une marchande comme de croire que vous êtes une enfant."
"La décision vous appartient : choisir qui aura la primeur de votre jardin ou prier assez fort pour ne pas le voir piétiner par un rustre de noble naissance. Dans tout les cas, votre ami sera bien accueilli, avec ou sans vous selon ce que votre coeur vous commande. Pour m'en informer, vous n'aurez qu'à nous croiser, moi ou une de mes protégées lors de notre promenade les jours du grand marché."
Aleth a déjà constaté combien la promenade de Dame Adrienne et ses jouvencelles était une apparition remarquée. Elles avaient toujours une tenue impeccable et pas racoleuse. Les voyageurs de passages croyaient souvent à tord avoir à faire à des filles de notables, de bonne bourgeoisie voire même des ladys venus faire des emplettes à Waterford. Les enfants également leur tournait autour et les camelots et les marchands levaient haut les étoffes qu'ils voulaient vendre et il était rare qu'elles repartent les mains vides. Tant et plus de circonstances et d'opportunités pour échanger quelques mots.
"Pour les acquisitions et autres privilèges, ils se font invariablement dans ma demeure car il serait inopportun que l'on croit que je vende quelque chose sur la grand place. Nous visiter se fait à l'abri des regards, y compris de tout autre donateur occasionnel. Les volets des maisons voisines sont toujours fermés, mon garde du corps y veille et sait se montrer convaincant.
Bien sur, quelque soit mes mots, rien n'empêche de croire que je suis une marchande comme de croire que vous êtes une enfant."
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister