TdF - Chap. 6 - Le tournoi des Frères

[Iris]

Entraînement du matin

Aleth écouta avec attention les leçons et se plia avec persévérance aux exercices, tâchant de bien tout ce qui pourrait être répété seule. Relativement aux mentions portant sur l'usage de la dague :

" Y'a-t-il des différences d'approche en fonction des protections de l'adversaire ? Car s'il porte une cotte de maille, la dague sera-t-elle vraiment dissuasive ? A contrario, s'il n'est que légèrement équipé, plus que les articulations, ne sont-ce pas les artères qui sont à viser ? Ce n'est pas vraiment beaucoup plus petit... Surtout, il y a une différence majeure. D'une blessure à une articulation, personne ne meurt dans l'immédiat alors qu'une artère touchée est une blessure létale à moins de soins immédiats... et encore, opérer l'artère fémorale, dans le cas d'une blessure à l'aine, c'est si compliqué que le patient a toutes les chance de mourir avant qu'on ait pu recoudre..."

Précisant comme pour s'excuser : "Je devrais déjà m'estimer heureuse si je peux frapper et toucher juste : je doute qu'on me laisse une seconde chance."

Mais la leçon avait déjà bien duré, et les réponses attendraient sans doute le lendemain.


En chemin

La perspective d'arriver bientôt et l'absence de menace en chemin ramenèrent le sourire sur le visage de Lady Aleth, de plus en plus impatiente de découvrir ce qui serait présenté à la foire et de visiter la ville parée pour les festivités.

Le soir à l'auberge

" Comment se déroulent les événements ? J'imagine que nous devons nous présenter au personnel des Florent chargé de l'organisation ? Béric, il faut encore régler la question de votre inscription. Tristifer a contacté Lord Florent en ce sens, mais nous n'avons reçu encore aucune confirmation. "

Un regard vers la porte de l'auberge... de la même manière qu'elle avait à plusieurs reprise durant le trajet guetté derrière eux, en soupirant.

Réfléchissant : " Gyles, vous savez mieux que quiconque comment vous préparer pour votre ... joute verbale. La journée de demain vous appartient : organisez là à votre guise. Nous serons dans le public et même si nous vous perdons à cause de la foule, il y aura toujours un organisateur pour vous indiquer l'emplacement de nos tentes." Le ton était un peu "Je vous laisse vous débrouiller à votre guise, pour moi affaire réglée." et elle se tourna vers Béric :

" J'ignore comment on procède en matière d'inscription pour les tournois. Je sais seulement que Ser Emmon Cuy et Ser Edwyd Fossovoie ont préparé leur inscription en avance... mais quelle est la part de retardataires ou de cas particuliers ? Comment voulez-vous procéder ? Je peux m'enquérir de la situation pendant que les tentes sont montées et au besoin plaider votre cause. Mais peut-être préférez-vous être là ?

[Crépuscule]

Au matin du départ, les affaires du jeune Hastwyck étaient fin prête pour le départ, notamment une tenue aux couleurs de sa maison, alternant le jaune et vert à l'image de son blason burelé d'or et de sinople. Mais dans la chambre du jeune homme, nulle trace de ce dernier.

L'aube réveilla Jolan quand ses lueurs s'insinuèrent entre les planches des volets et vinrent taquiner ses paupières. Ou se trouvait-il au juste, le lit était moelleux, plus douillet que celui du château ... mais il sentit également cette barre lui tambourinant le crâne... les événements de la veille était flous, lui, pas encore vraiment réveillé.

Une silhouette se déplaça furtivement dans la pièce, Jolan se redressa et chercha sa dague ... mais réalisa qu'il ne savait même pas où étaient ses vêtements. Les formes de la silhouette se dessinèrent soudain quand se positionnant devant les volets, elle les ouvrit, inondant la petite chambre de lumière.

La voix féminine appartenant aux formes charmantes qu'il avait entraperçut l'interpella alors :
"Mon seigneur ferait bien de se mettre sur pied s'il ne veut pas rater le départ pour le tournoi de Rubriant."

Le tournoi! Sa mémoire lui revenait d'un coup, du moins en partie, et il réalisa du même coup qu'il n'avait pas une seconde à perdre ... Il sauta sur pied, fini par trouver ses vêtements, s'habilla vivement, remercia la fille dont le nom ne lui revenait pas sur l'instant, un nom de fleur lui semblait-il ... une des filles de dame Adrienne, puis il fila à cheval jusqu'au château. Les images de la soirée retrouvait leur clarté en même temps que l'air frais lui fouettait le visage.

Ayant été 'chassé' de la cour où il s’entraînait encore et encore à cribler les cibles de paille de ses flèches, et encourager à se détendre un peu, il avait passé un peu de temps avec les gars qui l'avaient accompagné dans la traque à la démone qui hantait depuis ses songes. Au moins, pour une fois, il avait dormit paisiblement sans que des cheveux de feu ne viennent perturber son sommeil, le remède qui lui avait été prodigué n'était pas des plus désagréables, soirée bien arrosée à ripailler, puis, n'étant plus tout à fait lui même tout en étant peu être une part de lui qu'il refoulait, il s'était laissé entraîné à la maison de la Jouvencelle et la suite était probablement ce dont il avait besoin ...

***

Quand il arriva au château, du monde s'activait déjà dans la cour, mais heureusement, tout n'était pas encore fini de charger. Il aperçut un peu à l'écart Béric et Aleth, ces deux là déjà prêt, en train de discuter un peu à l'écart. L'avait-il remarqué ? Il n'aurait su le dire et puis après ... il n'était plus un enfant ... mais pourquoi ce sentiment de culpabilité alors ? De retour à sa chambre, il s'équipa de ses affaires de voyage, le reste de ses affaires ayant déjà été groupée avec les autres pour charger la carriole. En redescendant, il alla trouver sa soeur qu'il trouva la mine triste. Il parla avec elle, tenta de la réconforter et lui dit qu'il gagnerait son tournoi pour elle, ce qui était d'ailleurs une partie de la vérité car en redorant le blason de sa maison, il donnait d'autant plus de chance de permettre à Alyse de trouver un partie plus intéressant que ce qu'il serait possible à ce jour ... mais la petite n'était pas encore à songer à cela, Jolan le présenta donc avec plus de poésie, à la façon où les dames et les héros sont chantés.

Il lui dit qu'elle retournerait bientôt au château. Il lui demanda d'être attentive aux instructions qui lui seraient donnée en son absence et de se montrer cordiale, respectueuse et reconnaissante envers leurs hôtes car c'était une grande chance pour eux deux d'être sous la tutelle de la maison Castellane. Si à son retour, elle s'était montré un jeune fille bien eduquée, Jolan lui promit de s'atteler à préparer son retour à la Trémière.

C'est à peu près à ce moment que le soldat envoyé par Béric pour le chercher le trouva. Il rejoignit le convoi mais à la vue du visage d'Alyse quand elle se montra au bord de la cour, il ne put se résoudre à partir ainsi. Il pria ses compagnons de ne pas l'attendre, puis alla s'isoler dans le jardin du château pour parler longuement avec sa soeur, écouter ses craintes, ses problèmes, parler de leur avenir, tenta de trouver les mots pour la réconforter et lui donner plus de force pour tenir bon. Il lui donna autant de conseils qu'il put pour qu'elle voit le bon côté de la situation et qu'elle en profite au maximum.

Il était déjà bien tard quand il alla aux écuries équiper un cheval et fila vers la route de la Rose. Ne ménageant pas sa monture, il dût finalement s'arrêter en chemin pour la laisser (elle et son propre fessier) récupérer. Malheureusement, à la nuit tombé il n'avait pas atteint la prochaine auberge et finit par demander le gîte dans une petite ferme qu'il trouva en route, espérant un peu d'hospitalité, malgré sa maison, mais il n'allait pas la renier pour espérer un toit pour la nuit, et était prêt à dormir à la belle étoile si son nom n'était pas assez bien pour mériter l'hospitalité.

Quoi qu'il en soit, il reprit la route à l'aube, croisa l'auberge quelques heures plus tard où la délégation Castellane avait fait halte et apprit qu'il devait à présent être à mi-chemin pour Rubriant. Ayant appris de la veille, il ne poussa pas trop sa monture, sachant qu'il arriverait avant la nuit et les rattraperai au pire à Rubriant.

C'est donc ainsi qu'il arriva l'auberge de Rubriant où il découvrit les gens de Castellane et y entra à l'heure où ses amis entamaient leur repas.

[Iris]

Le repas était déjà bien entamé, les conversations ayant démarré bon train sur les tournois et joutes de pitre quand enfin Jolan arriva. Aleth se leva pour l'accueillir avec le sourire soulagé de l'attente qui s'achève : "Te voilà ! Je commençais à croire que tu avais décidé de rester à Waterford !"

" Viens, installe-toi."

" Gyles et Béric nous parlaient des tournois auxquels ils ont assisté. Demain aura lieu la joute des pitres où nous espérons que Gyles régalera l'assemblée de piques et bons mots. Je parlais avec Béric de la question de son inscription : Tristifer a décidé de la soutenir auprès de Lord Florent, mais nous n'avons pas eu de réponse, il faudra donc nous assurer rapidement que tout est en ordre. "

A l'adresse de Béric, elle posa une question qui n'appelait pas nécessairement de réponse : "Je suis tout de même curieuse de savoir comment vous avez pu conduire mon oncle à de si bonnes dispositions à votre égard."

Et à Jolan qui arrivait et s'attablait : "Alyse va-t-elle mieux ? " Avant de compléter quelques instant plus tard : " Je me demande si Père et Jared viendront de leur côté au tournois... En tous cas Ser Emmon Cuy sera là, il aura peut-être des nouvelles fraîches de la Trémière... Si la sécurité y est assurée... il est inutile de prolonger son séjour parmi nous où elle semble bien malheureuse. "

[Maëlys]

Le matin

C'était étrange, pour une fois le voyage s'était déroulé convenablement de A à Z, aucune embuscade, aucun danger particulier ni problème technique. C'est donc un Béric plus détendu qu'à l'habitude que ses compagnons de route avaient pu observer.
Le soir-même, dans la petite ferme dépendant de l'autorité des Castellane, il s'était même laissé allé à quelques rires comme la situation s'était détendue.

C'était donc de bonne heure, comme à son habitude, qu'il avait réveillé pour une fois Aleth et Gyles en vue de l'entraînement qu'elle attendait tant.
D'une façon qui ne l'étonnait guère, il se rendit compte qu'elle était très motivée, peut-être même plus que son petit-frère par certains côtés, elle cherchait à apprendre vite et bien, réfléchissant sans cesse.
Une fois que toute la séance fut terminée, il prit le temps de parler quelques peu avec elle :

"La plupart du temps, vous n'aurez pas d'ennemis avec de la cotte de maille, c'est du matériel lourd, qui plombe sur place pas mal d'hommes. Si vous vous retrouvez face à eux, il faudra la plupart du temps les épuiser avec des mouvements inutiles avant de frapper le moment opportun. Après, cela peut paraître compliqué pour l'instant mais avec le temps ça semblera plus simple. Sinon je vous montrerai aussi comment manier le stylet qui est plus spécifique.
Pour le choix des articulations, c'est surtout que la plupart des protections sont ajourées à ces niveaux là pour permettre le mouvement, atteindre ces endroits là a un double avantage, vous coupez complètement le mouvement et vous avez de forte chance de toucher des artères.
Viser seulement l'artère, d'autant plus la fémorale est une erreur grave avec une dague, d'une part vous serez beaucoup trop proche de l'adversaire et plus à même de recevoir un coup en retour et en plus vous vous baissez ce qui lui donne encore plus de facilité à vous toucher de sa hauteur. Avec une dague, on vise essentiellement l'articulation de la main, du coude et de l'épaule. Dans de moindre mesures le cou mais pour cela, il faut qu'il y ai un raté important dans la garde adverse.
De plus, une artère peut être comprimée avec la main libre le temps d'un combat, cela ralentit certes mais il y a encore possibilité de combattre, certains hommes même avec des blessures mortelles peuvent porter des coups pendant plusieurs minutes si la rage les anime encore."

"Quand à frapper juste, ce sera essentiel, beaucoup ne se méfieront pas de vous d'un côté, et de l'autre vous verrons comme une femme valant cher, ils tenteront donc de ne pas vous "abîmer" en limitant leurs coups. C'est sur ce point-là que vous pourrez sortir votre épingle du jeu."

Avant de partir de la ferme, il remercia une fois de plus les propriétaires des lieux puis donna l'ordre de se mettre en marche

Le soir

Une journée tranquille, sans encombre, cela en devenait quasi bizarre ! Le soir-même, il ordonna qu'on s'arrête à la première auberge, ce n'était pas nécessaire de forcer la chance et le campement se monterait bien assez vite le lendemain.
Le repas était commandé et l'ambiance était une fois de plus agréable autour de la table des Castellane. Alors qu'il allait entamer la conversation sur son inscription après avoir pas mal parlé sur les tournois, Jolan fit son entrée, il vaut mieux tard que jamais !

"Installe-toi Jolan !" puis il appela l'aubergiste pour qu'il puisse aussi manger et dormir.

Puis il tourna son regard vers Aleth :

"C'est également votre père qui a appuyé ma demande, quand à votre oncle, il a sûrement dû penser aux retombées. Le reste je ne le sais pas.
Quant à l'inscription, elle émanera de vous, en tant que représentante des Castellane, par contre j'aimerai être présent. Cela laissera ainsi le temps aux hommes de s'occuper du campement, pendant que Gyles se préparera."

Il regarda ensuite Jolan :

"D'ailleurs, tu comptes toujours te présenter au concours d'archerie ?"

[Iris]

Durant la matinée

Écoutant Béric avec attention, elle prit le temps de réfléchir avant de répondre : "Je mesure bien une tête de moins que vous. Pour être en mesure de frapper, je suis de toute façon obligée de m'approcher plus que vous ne devriez le faire si vous utilisiez la même arme. Il est évident que je pars avec des handicaps : moindre musculature, plus petite, encombrée d'une robe. Ah oui, quand je vous parlais de l'artère fémorale, ce n'était qu'un exemple, pas d'une préférence particulière. Par contre, vu ma taille par rapport à celle de la plupart des hommes, je n'ai pas à me baisser tant que cela pour frapper par là." Et avec un rire : "C'est peut-être le seul avantage que j'ai avec ma corpulence : avec une dague, la fémorale m'est plus accessible que la carotide !"

Tout aussi légèrement : " D'ailleurs, il faudra m'expliquer à l'occasion en quoi le stylet se distingue de la dague. Ce qui me fait penser... J'avais dans l'idée de m'acheter une arme à Rubriant : il doit y avoir plus de choix qu'à Waterford, et je n'aurai plus à emprunter mon matériel. Si vous pouviez me donner des indications à fournir à l'artisan ou des points à vérifier quant à la qualité du matériau, cela me permettrait de faire mes courses plus facilement."

Puis après un silence : " Vous devez bien vous rendre compte que je m'intéresse surtout à pouvoir me défendre contre un assassin, un brigand ou quelque fripouille des cités. Je m'inquiète assez peu des amateurs de rançon ; davantage de ceux qu'on paie 10 Couronnes d'or pour me cribler de flèches. Dans tous les cas, si j'étais confrontée au même problème qu'Alyse Hastwyck, je n'ai pas l'illusion de croire que je tiendrais deux secondes face à quatre adversaires déterminés, entraînés et bien équipés. J'ai besoin de savoir comment réagir à une embuscade et comment quitter le combat au plus vite et le moins mal possible."


Le soir, tous ensemble

Aleth hocha la tête pour marquer qu'elle avait bien compris l'intention de Béric d'être là pour les inscriptions et qu'elle n'avait pas d'objection, au contraire.

Elle garda le silence, plongée dans ses pensées, réfléchissant et laissant Jolan et Béric discuter de leurs épreuves et inscriptions respectives.

[DukeTogo]

Quand Jolan rejoignit la petite délégation Castellane dans l'auberge du nord est de Rubriant, il eu une pensée pour la Maison de la Jouvencelle et le luxe qui y résidait. Il y était allé très tard et avait eu la bonne surprise d'être autorisé par Dame Adrienne en personne a rester dormir pour peu qu'il parte sans bruit et ne fasse pas étalage de cette largesse en sa faveur. La bienfaitrice des jouvencelles avait été d'humeur bavarde et s'était montré très intéressée par la vie de Jolan, lui témoignant un intérêt valorisant. Le reste de la nuit n'avait été que délice auprès de Becca qui lui avait donné du "mon seigneur" avant de lui donner sa propre personne.

Qu'importe l'assiette pourvu qu'on est une assiette pleine ! Retrouver des personnes qui faisaient partis du rare nombre qui ne le regardait pas comme un profiteur de la générosité de Lord Rhéomar était toujours agréable et il fit un sort à la soupe de panais.

***

Le maître d'armes ne savait que trop bien que le sujet de sa participation au tournoi n'avait pas toujours eu l'adhésion de Tristifer. Les mots de Kieran Orell lui revinrent à l'esprit.

"Mon gars, tu as interêt à faire des brochettes de tes concurrents. Je sais bien que tu places l'honneur en grande estime. Mais dans le cas présent, je préférerais que tu gagnes, même de façon moche que de perdre avec honneur..."

L'échange qui avait suivi apprit à Béric que Rhéomar s'était copieusement accroché des lunes plus tôt avec Tristifer qui était comme d'habitude contre toute dépense non attribué au développement du domaine. Le lord avait du taper du poing sur la table et rappeler qu'avant d'être son frère, il était le seigneur de Waterford et qu'il voulait que ses décisions soient exécutées. Cela n'avait pas empêché le cadet d'assurer que le seigneur regretterait cette dépense conséquente qui n'aurait pas de retombées mesurables pour la maison. Kieran Orell appréciait peu Tristifer et confia qu'il aura aimé que Rhéomar s'en prenne à son insupportable frère au lieu de la table. Pour ce qui était de l'honneur, il ne blâmait pas Béric d'avoir des principes mais il lui assura, en désignant sa guibole boiteuse, qu'il y'avait en Westeros de très nombreux chevaliers qui en avait moitié que lui...

***

La non-réponse des Florent pour l'acceptation de Béric à leur tournoi n'avait pas été un signe positif et il faudrait assurement défendre sa candidature pour le faire concourir. Il faut dire que les Florent n'avait pas beaucoup d'estime pour les Castellane. Par le passé, la maison Negrebar de Bandallon était du nombre de leur vassaux. Mais c'était le mouton noir, davantage demandeur de soutien que capable de verser des impôts. Le drame de la chute de l'ancien gouverneur du Bief, le père de Mace Tyrell, avait fini par décider les Florent à les sortir de leur giron. La maison Negrebar était trop ancienne pour que les Florent puisse prétendre leur confisquer le domaine et y placer une autre famille... Quand la situation des Negrebar allait enfin s'arranger avec le mariage de lady Jalane et de Dugal Castellane, les Florent avaient laissés entendre à Rhéomar qu'il ne devrait s'engager dans cette voie... Mais Lord Castellane n'a jamais été homme à se faire dicter outre mesure sa conduite. Il n'y avait qu'à songer à Jolan Hastwyck...

Finalement, Aleth tenait bien de son père et faisait parfois la sourde oreille sur ce qu'elle ne devrait pas faire.

HRP : Merci à tous de marquer une pause (à l'exception éventuelle d'une réponse de Jolan qui s'est fait trop rare récemment) pour laisser à Gyles le temps d'intervenir ! (si MeiYaw est dispo)

[Crépuscule]

Jolan mangea avec appétit. À la question d'Alyse il se montra rassurrant mais Aleth ne le connaissant que trop lut aisément à travers ses mots que le sujet le préoccupait.

"Si le temps est venu, elle rentrera, ça fera deux heureuses... voir trois... " Jolan ne s'étala pas plus et profita de la question de Béric pour changer de sujet.

"Oui, je vais concourir en archerie si la chance m'en est donnée. J'accompagnerai Aleth pour les inscriptions."

[MeiYaw]

L'entrainement du matin me permet de faire mes étirements, et un peu de danse. Je sais que je passe pour un folklorique lorsque je me remue devant Beric, Aleth, et les soldats, mais peu m'importe.
Bon évidemment, lorsque Beric me prend pour partenaire dans la démonstration et m'envoie valser contre un arbre, c'est nettement moins drôle et plus douloureux que prévu, mais je le fais tout de même avec bon coeur. Que les spectateurs puissent rire de moi, cela me convient : j'en ai l'habitude, et j'en ai même fait mon métier !
Je prends donc cette séance comme un entrainement également, pour mon art. Je le fais à ma manière, certes pas tellement utile pour la bataille, mais nettement plus efficace sur scène, et c'est bien ce qui est important pour moi, surtout dans le contexte du tournoi prévu dans quelques jours, heures, à peine !!

Le soir venu, pas d'instrument de musique pour moi. Il est temps que je commence à me concentrer sur ma prochaine joute. Ce ne sera pas mon premier tournoi, aussi, j'essaie de me remémorer les joutes passées, les concurrents déjà rencontrés...
Y en aura t-il de nouveau ? Oui, surement, comme chaque année.
Reverrais-je certains membres de mon ancienne troupe ? Potentiellement, oui... J'espère ne pas tomber sur ce vieux chnoc, ni sur cette enquiquineuse qui se prétendait mon amie... Rhaaaa ceux là si je les croise, je m'en vais te leur envoyer quelques traits !!
Quelles sont les dernières chansons qui me sont parvenues ? Par quel esprit ont elle été créée ? Je dois aiguiser mon sens du rythme, des rimes, et de l'acide ! Ha oui !! Le public aime l'acidité des vers, c'est bon quand ça pique, et c'est lui qui proclamera le vainqueur ! Je dois plaire au plus grand nombre !

Autant de question, qui, pour un fois, me laisseraient presque silencieux au milieu du festin... jusqu'à ce que Béric entame le sujet ouvertement. J'ai toujours une oreille qui traine, un vilain défaut parait-il, mais qui m'a souvent sorti du pétrin !
Le sujet est brûlant et me passionne, aussi c'est donc avec plaisir que j'ajoute quelques anecdotes épicées au récit fait par le maître d'armes. Je relance même le débat souhaitant mettre en avant mes connaissances en la matière :

Et si je vous racontais l'histoire des Sept Frères dont s'inspire les Florent pour nommer leur tournoi ?

Et c'est avec un enthousiasme non feint que j'entame cette histoire, régalant les convives de menus détails... ((Merci MJ ))

A la fin du repas, et sur la suggestion de Béric, j'annonce que je ne serais pas debout à l'aube :

Je tiens à reposer mon esprit avant ma partie du tournoi. Quelques heures de sommeil supplémentaires seront nécessaires à ma vivacité d'esprit et mon débit de paroles.
Je vais d'ailleurs vous souhaiter une bonne nuit réparatrice à tous, et pour ma part, je vais vous quitter là : je souhaite aller préparer quelques répliques destinées à certains de mes adversaires !!

Ce disant, je chippe le pichet de vin le plus rempli de la table, lance un sourire suivi d'un regart appuyé à la jeune servante, et quitte le groupe.

***
La nuit se passe...
***

[DukeTogo]

Gyles : Connaissance mythe et légendes : 3D+1B : 14
Duperie / Comédie : 4D+1B : 20

Aleth : Connaissance mythe et légendes 11

Gylehan le ménestrel raconta donc l'histoire suivante, pour le plaisir des Castellane réunis et des autres personnes présentes.

Notes : Dans votre lecture de cette histoire relative à l'origine des Andals et de la création des Sept Royaumes, remplacez Conflans par Westeros.

Il fallait voir son imitation de vieillard bossu et de grand septon pétri de piété ! Il en faisait des tonnes mais apporta le sourire dans toute la salle. Aleth fut agréablement surprise des connaissances de Gylehan qui lui permettait de mieux connaitre cette histoire dont elle ignorait certain détails.

Le tavernier lui offrit même un pichet de vin qu'il confia aussitôt à la garde de la servante d'Aleth en lui chuchotant "peut-être pour un dernier acte en privé, ma jolie".

La servante dormait dans la même pièce que lady Castellane mais durant la soirée, ils avaient convenus qu'elle s'éclipserait une fois la lady endormie... Mais ceci est une autre histoire.

[DukeTogo]

Au matin, Béric, Aleth et les gardes étaient fringants et près à partir pour s'installer au campement du tournoi.

La servante avait un visage qui affichait un manque de sommeil mais elle faisait de son mieux pour n'en rien montrer.
Jolan non plus n'avait pas l'air très frais, mais qu'importe puisque que le tournoi ne commencerait que le lendemain. Il avait veillé assez tard avec Gylehan qui avait donné un tour de chant tardif, histoire de faire travailler sa capacité à improviser. Jolan était finalement parti se coucher quand il avait vu la servante réapparaitre en catimini dans la grande salle...

Comme convenu, on laissa donc là le troubadour avec une petite envie de dire à l'aubergiste de lui faire croire qu'il lui revenait la charge de payer toutes les chambres.

Les Castellane passerent par les artères principales et constatèrent que l'activité en ville était fort dense et que nombres marchands s'était installé en divers endroits.
Aleth partagea ce qu'elle savait de la lignée des Florent car il n'était pas inutile pour les candidats à participer qu'était Béric et Jolan de connaitre leurs hôtes. Le pupille et le maitre d'armes connaissaient déjà un certain nombre de choses mais pas autant de détail.

C'est par là, post sur la maison Floren

En arrivant, ils trouvèrent la zone dédiée aux tentes des compétiteurs. Il restait beaucoup de places et donc l'embarras du choix pour s'installer. D'autres participants allaient sans doute arriver dans la journée. Vu les frais que représentaient une telle sortie, il n'était pas rare d'arriver la veille comme le faisait les Castellane parfois même le matin même de très bonne heure pour les maisons les moins aisées, avec l'impact que cela pouvait avoir sur la forme physique des concurrents.

Les soldats savaient ce qu'il avait à faire et aurait même l'aide de la servante. C'est ainsi qu'Aleth, Béric et Jolan se rendirent à la tente du sénéchal du tournoi. Chemin faisant, ils croisèrent quelques chevaliers. Comme il n'était pas le moment de lier connaissance, ils ne firent pas de halte et aurait toujours le loisir de les saluer davantage par la suite.

Jet d'ingéniosité / logique : Aleth 13, Jolan 9, Béric 7.

Pour Aleth et Jolan, il semblait que l'avance qu'ils avaient sur les candidats qui allaient affluer était un bon point pour faire accepter Béric au tournoi, bien qu'il n'était pas ser...

Quand ils pénétrèrent dans la grande tente, il virent un homme richement vétu portant et d'un certain âge qui était en train de discuter avec un personnage à la crinière flamboyante tout de rouge vêtu.

Jet d'observation / vigilance : Béric 11, Aleth 12, Jolan 15
Jet d'ingéniosité / mémoire : Béric 8

Ils reconnurent tout trois de la peau de renard sur les atours du vieux noble. Quand à Béric, il reconnut le rouquin comme l'homme qu'il était. Il s'agissait de Thoros de Myr. Comment oublier l'homme qui le premier escalada les remparts de Pyk transformés en éboulis par les catapultes de la flotte de Robert. Le prêtre rouge et guerrier avait mené l'assaut, une épée enflammé en main talonné de près par Jorah Mormont qui gagna durant le matage de la rébellion des Greyjoy son titre de ser. Thoros était réputé pour être un solide compagnon de boisson du roi lui-même et un participant avide de tournoi, prompt a faire le spectacle avec son épée enflammée.

Statut/Bienséance : Aleth 4D = 17, Jolan 11, Béric 9

Si Jolan et Béric s'était montré un peu gauche dans leurs hommages et leur présentation, lady Castellane fit preuve d'élégance et d'un port de tête remarquable en se présentant. Le vieil homme, économe en geste sembla apprécié et la félicita même avant de se présenter. Il n'était autre que Ser Colin Florent, intendant de Rubriant et parfois même gouverneur en l'absence de son frère lord Alester. Tout indiquait qu'il était celui qu'il fallait convaincre. Pour Jolan, cela ne devrait pas poser de problème car le tournoi d'archerie était ouvert à tous à condition de prouver son talent. Pour les joutes, être un ser ou ne pas en être un pesait beaucoup dans la balance.

Thoros de Myr se décala de quelques pas pour laisser la place au conciliabule. Il n'avait visiblement pas reconnu Béric. Par contre, il semblait connaitre d'autres personnes présentes dans la tente.

Thoros de Myr :