[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[NailsEater]

-Euh... j... je... oui...

Oanell observa le soldat, l'espace d'un instant son sourcil s'était levé.Très éloquent ...

- Désolé de te faire venir comme ça. Voilà, un petit groupe dont nous faisons partit allons chercher quelques informations dans une ferme pour Dame Blodwen. Elle s'est dit que nous aurions sûrement besoin de quelqu'un sachant se battre et pouvant assurer notre protection en plus des autres membres de groupe.

Oanell avançait d'un pas sur et essayer de ne pas rester trop près du garde afin de ne pas le contaminer. Il valait mieux respecter les consignes. Pendant qu'elle expliquer la mission à son interlocuteur, elle en profita pour l'observer. Elle l'avait déjà vu quelques fois comme la plupart des autres soldats mais n'avait pas encore eu l'occasion de discuter depuis son retour à Terfynisel. Ils rejoignirent rapidement Aeldred et Pwyll.

Voici Dubthach. Il nous accompagnera à la ferme d'Aodren.

"Vérifiez bien vos équipements, je n'ai plus de torches. Donc si vous avez quelque chose pour qu'on y voit un peu mieux, je suis preneur. Une fois qu'on saura où aller, il nous faudra faire attention : on ne sait pas du tout sur quoi on va tomber là-bas. Oanell, si ça ne te dérange pas, je passerai devant pour tâter un peu le terrain. Tu as toujours la dague que je t'ai donnée ? On ne sait jamais ce qui peut arriver, mais j'aime autant que tu aies de quoi te protéger.Et après ça, je mets en œuvre ce que Blod... DAME Blodwen a dit : penser un peu moins et plus ressentir ! Ca me semble bien, non ? Ca ne me fera pas de mal, j'imagine, d'être plus spontané, non ?"

Oanell acquiesçât au sujet de la dague et sourit à l'évocation de la spontanéité d'Aeldred, retrouvant un brin de bonne humeur, elle se permit de glisser :

-Je sais que tu peux être spontané quand tu veux.

Phrase qu'elle accompagna de son plus beau sourire.

Pour les torches peut-être y en a-t-il à l’intérieure ? C'est bon, tout le monde est prêt ? Dubthach si tu as des questions n'hésite pas, c'est le meilleur moment.

Elle sourit au nouveau venu d'un air bienveillant. Les choses allait déjà vite pour elle alors elle n'arrivait pas se mettre à la place du garde.

[grayfoxliquid]

Dubthach suivait cette inconnue sans même savoir pourquoi. Pouvait-elle lui donner des ordres ? Il devrait le demander à son chef… En plus elle marche vite. On aurait dit qu’elle essayait de le fuir. Mais pourquoi l’a-t-elle appelé alors ? Mince ! La mission ! Il fallait se concentrer, elle était en train de parler.

…Elle s'est dit que nous aurions sûrement besoin de quelqu'un sachant se battre et pouvant assurer notre protection en plus des autres membres de groupe.

Oui, se battre il pourrait. Mais pourquoi ? Protection de quoi ? Et quel groupe ? L’avait-elle déjà dit ? Voilà qu’il ne faisait déjà plus attention à ce qu’on lui disait. Décidément, ils avaient vraiment raison, il n’est bon à rien.

Finalement ils rejoignirent deux autres personnes. Un type aux cheveux courts ayant l’air assez jeune mais couvert de sang. Qu’a-t-il bien pu arriver pour qu’il se trouve dans cet état ?
Dubthach lui-même avait coupé ses cheveux bruns court. C’était mieux pour se battre, ils ne gênaient pas, ne tombaient pas dans la figure. D’ailleurs, cela dégageait son beau visage. Il ne le savait pas ou n’y prêtait pas attention, mais beaucoup de filles de son âge aimaient le voir. Il était attirant malgré son air rêveur. Son regard perdu dans le vague ne dissimulait pourtant pas leur éclair d’un gris bleuté. Une légère cicatrice lui barrait l’œil gauche en commençant juste au-dessus de l’arcade sourcilière et se terminant sur la joue, ce qui ne faisait qu’ajouter à son charme. Son physique entraîné et bien sculpté finissait ce tableau attrayant.

- Voici Dubthach. Il nous accompagnera à la ferme d'Aodren.

C’est donc cela qu’il fallait faire ! Aller à la ferme d’Aodren.

"Vérifiez bien vos équipements, je n'ai plus de torches. Donc si vous avez quelque chose pour qu'on y voit un peu mieux, je suis preneur. Une fois qu'on saura où aller, il nous faudra faire attention : on ne sait pas du tout sur quoi on va tomber là-bas. Oanell, si ça ne te dérange pas, je passerai devant pour tâter un peu le terrain. Tu as toujours la dague que je t'ai donnée ? On ne sait jamais ce qui peut arriver, mais j'aime autant que tu aies de quoi te protéger.Et après ça, je mets en œuvre ce que Blod... DAME Blodwen a dit : penser un peu moins et plus ressentir ! Ca me semble bien, non ? Ca ne me fera pas de mal, j'imagine, d'être plus spontané, non ?"

Ces personnes travaillaient déjà ensemble depuis un moment, c’était sûr. Mais pouvaient-ils lui dire quoi faire ? Surtout lui, il était plus jeune que Dubthach de facilement un cercle d’âge. Bon. S’il parlait comme ça, c’est qu’il en avait probablement le droit se disait-il.

Il répondit timidement à ce jeune homme :

- Euh oui, je… je suis prêt…

Il était mal à l’aise et sa réponse timide était si basse que la plupart ne l’auraient probablement même pas entendu.
Qu’allait-il devoir faire ?

[Casaïr]

-Je sais que tu peux être spontané quand tu veux.

Le sourire d'Oanell, en plus de faire bondir le cœur du jeune homme dans sa poitrine, appuyait nettement cette dernière phrase faite exprès pour le taquiner. Il lui sourit en retour, heureux de voir qu'elle semblait aller mieux et -surtout !- pour ne pas lui laisser voir l'effet qu'elle lui faisait en cet instant. Tout en niant le fait que son visage le brûlait, comme trop souvent avec la barde quand elle cherchait à le déstabiliser.

Détournant le regard de la jeune femme, il se retrouva à fixer... Dubthach ? Pourquoi il ne me dit rien ?... Le nouveau venu semblait passablement perdu, et Aeldred ne saisissait pas vraiment son trouble, jusqu'à ce qu'il regarde à nouveau en direction de son amie.

Tu l'as appelé sans lui expliquer, hein ?

Aeldred réprima difficilement un sourire, songeant à cet instant que le côté taquin d'Oanell l'avait peut-être autant contaminé que ce qui trainait ici.

"Nous allons demander à l'ansaileir comment nous rendre à la ferme d'Aodren, il semblerait que la maladie qui ronge le village soit partie de chez cet homme. Nous devons donc savoir immédiatement ce qu'il en est, afin que Dame Blodwen et Ultana puissent soigner de la meilleure des façons les malades.

"En parlant de cela, c'est toi qui devras sans doute t'entretenir avec l'ansaileir s'il ne veut pas sortir de la maison : il n'est pas atteint -pas que je sache en tout cas- et toi non plus. Alors que nous trois, dit-il en se désignant lui-même ainsi qu'Oanell et Pwyll, le sommes peut-être. Nous nous occuperons donc de toucher tout ce qui pourrait transmettre le mal."

Le garde n'avait pas l'air des plus dégourdis, et il eut de la peine pour lui de l’entraîner là-dedans, aussi ajouta-t-il : "Ne t'en fais pas, la maladie se transmet surtout par le sang, les selles et les humeurs, si tu t'en tiens écarté, tu ne craindras rien."

... Pas comme moi qui doit ressembler à un monstre pour ce pauvre bougre, songea-t-il

[Arthus]

"C'est exact."

Les regards se tournèrent vers Blodwen, qui se tenait sur le perron de l'ancienne rosace en compagnie d'un garde, visiblement un vétéran (pour peu que les gardes de Terfinysel méritent ce qualificatif).

A ses bras croisés et à ses sourcils froncés, les plus perspicaces pouvaient aisément deviner que la dame était contrariée.

"Voici Burgred, le garde qui sera en charge du commandement de cette mission pour tout ce qui a trait aux questions militaires.

Vous serez tous deux -elle s'adressait directement à Dubthach- en charge de la protection de ce groupe, que ce soit contre des menaces extérieures ou contre lui-même.

En effet, ils ont probablement été contaminés par la maladie qui sévit ici, raison pour laquelle ils peuvent entrer en contact avec les lieux infectés par la maladie.

Vous êtes encore sains, donc gardez vos distances, et évitez tout contact physique avec eux. S'ils sont attaqués, défendez-les. Mais s'ils commencent à voir et à lutter contre des choses imaginaires, vous avez ordre de les neutraliser "en douceur", c'est à dire sans les blesser ni les tuer, autant que faire ce peut.

Vous leur administrerez alors ce remède, après leur avoir trouvé un abri à l'écart des autres malades, que l'un d'entre vous défendra pendant que l'autre viendra nous trouver, Ultana ou moi, pour faire son rapport"

Blodwen désigna plusieurs gourdes, contenant chacune plusieurs doses de son infusion : assez pour que le groupe entier puisse tenir deux jours en prenant une dose régulière.

"Oanell est en charge de l'enquête, et possède l'autorité sur ce groupe pour tout ce qui ne relève pas des questions militaires."

Elle se tourna ensuite vers Aeldred :

"L'ansaléir ne vous sera pas d'une grande utilité, je le crains : il est gravement atteint, et a probablement pris son remède à l'heure qu'il est. Cet après-midi encore, c'est sa fille qui m'a ouvert la porte, parce que lui-même était dans l'incapacité de le faire.

Fort heureusement, Burgred est un patrouilleur, et connaît la région. Il sait où se trouvent les fermes isolées, et pourra probablement vous conduire à la ferme d'Aodren, la plus proche de la maison des damathairs si j'ai bien compris."

Blodwen se demandait tout de même si elle ne devrait pas accompagner cette mission, après tout... D'autant que ses anciens sens de varigale se réveillaient à l'idée de guider un groupe en terrain inconnu, et potentiellement hostile. Et puis... n'était-elle pas infectée, elle aussi, depuis que le groupe avait ramené Gillean en plein milieu de la rosace? Si c'était le cas, elle pouvait aussi bien les accompagner...

Un léger balancement de ses jambes ainsi qu'une prise crispée sur son carath (comme si son corps souhaitait de lui-même se mettre en marche) trahissaient discrètement son dilemme intérieur.

[Iris]

https://soundcloud.com/cryo-chamber/still-waters

Burgred allait sur la cinquantaine et avait patrouillé longuement dans les marais et les terres des Terfynisel. Cheveux gris coupés courts, moustache abondante, il resta stoïque à l'annonce de sa mission. L'homme était un traditionaliste rigide qui était réputé pour tenir son foyer de la même manière qu'une caserne. Bien que garde permanent, il travaillait également comme charpentier. Il prit une lanterne et ouvrit la marche que fermait Dubthach .

A Terfynisel, les lanternes étaient rares, on utilisait soit des lampes à huile, soit dans les marais, des lucioles hallucinantes -- malgré tous les risques que cela comportait. On complétait parfois avec des faisceaux de roseaux graissés, faisant plus ou moins office de torche.

Swelbecky était mortellement silencieux, puis déchirée d'un cri provenant d'une maison : les cauchemars commençaient, la chasse était ouverte. D'autres sanglots et cris parvenaient indistinctement. Un instant le groupe resta tétanisé, puis il se remit en mouvement, plus vite. D'après leur guide, la maison d'Aodren était à l'écart, il fallait dépasser la maison des dàmàthairs et marcher encore un moment sous le couvert de la forêt sombre. Un hibou ululait tristement, son chant transmettant une indicible mélancolie. La brume était de plus en plus épaisse.

La silhouette de la maison était en vue. Burgred dégaina son épée courte tout en poursuivant son avancée, vigilant. Rien ne semblait menacer le groupe, mais prudence semblait mère de sûreté à ses yeux.

...

[Casaïr]

Quand Blodwen les sermonna, Aeldred prit un air contrit de circonstance. Autant pour la spontanéité, hein ? Il ne cacha ni sa déception en apprenant la maladie de l'ansaileir, ni son étonnement quand elle les confia à un autre garde qui connaissait, lui, la région, ni son inquiétude en voyant l'hésitation de son amie et seigneur. La situation ne devait pas être simple pour elle : en tant que seigneur, elle devait superviser maintenant, ce n'était plus vraiment son rôle de battre la campagne même si elle en mourait d'impatience.

Et puis...

Un regard vers sa jambe... Il n'était pas certain qu'après la journée qu'ils avaient passé, elle serait capable d'encore les suivre dans le noir. Il ne dit cependant rien de sa dernière pensée, étant le seul à avoir senti ce défaut dans la cuirasse de Blodwen, et se rappelant à quel point cela l'avait mise en colère la seule et unique fois qu'il avait évoqué ce sujet avec elle. Finalement, le groupe se mit en route et il fit un signe d'au revoir à la guérisseuse, se concentrant à nouveau sur la mission.

***

Ils avaient cheminé en silence sous la direction de Burgred, Aeldred s'étant lui-même tenu un peu plus à l'écart du groupe, étant certain d'être malade quand les autres n'étaient que "supposés atteints". Il en profita pour se concentrer sur la tâche à venir, se demandant dans quel état ils trouveraient cet homme, surtout s'il était celui d'où était partie la contamination. La région ne lui était pas familière, aussi avançait-il prudemment, veillant à ce que chacun de ses pas ne le fassent pas trébucher et tentant de prendre quelques repères si jamais il devait y avoir une prochaine fois.

Ils virent bientôt la maison mais de là ou ils étaient, et avec la brume qui s'était levée, impossible de savoir s'il y avait de la lumière à une fenêtre ou de la fumée à la cheminée. Notant la prudence du soldat, Aeldred prit son arc en silence et encocha une première flèche, se plaçant un peu en avant d'Oanell pour la couvrir si nécessaire.

Tout en avançant, et puisque Burgred semblait attentif à ce qui pouvait provenir de devant eux, le jeune homme préféra se concentrer sur les bruits autour d'eux : dans un environnement inconnu avec une météo défavorable, c'était le meilleur moment pour une embuscade...

[NailsEater]

Quand ils se remirent en marche, Oanell suivit les autres, attentive. Ils se retrouvèrent une nouvelle fois aux abords de la forêt. Les cris et les sanglots qu'ils avaient entendu, les a poussé à accélérer le pas, si bien que la barde, peu habituée à tant d'effort physique commençait à être à la traîne. La brume s'épaississant, Oanell se rapprocha instinctivement de la personne juste à ses devants. Tout son corp semblait crié : qu'est ce que j'aimerai être dans mon lit ... Pourquoi on marche encore ?

Ils finirent par voir la maison. Et chacun se mit sur ses gardes. Aeldred se rapprocha et se rangea devant la jeune femme, arc prêt et Burgred fit de même avec son épée.
S'aêrcevant qu'elle retenait sa respiration sous la tension, Oanell se remit à respirer, observant les lieux et, se sentant de nouveau un peu bête, elle mit la main sur la dague - au cas où.

Elle attendit que les autres se remettent en marche pour les suivre doucement.

[grayfoxliquid]

Dubthach fermait la marche du groupe en se dirigeant vers le but de leur mission. On ne pouvait pas dire qu’il se sentait à l’aise, mais au moins il était plus confiant maintenant. Ne devant pas parler, il pouvait simplement faire attention aux arrières du groupe.
Lorsqu’il entendit le cri il sursauta légèrement, surpris et… un peu effrayé aussi, même s’il ne voulait pas se l’admettre. Il était garde, il ne pouvait pas avoir peur aussi facilement. Ou était-ce justifié ? Il pensa à sa pipe. Pourrait-il l’allumer ici ? Juste un peu ?

En voyant Burgred sortir sa lame, Dubthach l’imita en dégainant ses deux épées. En temps normal il aurait pris l’arc, tout comme Aeldred, mais dans cette obscurité, le temps de voir un ennemi, il serait déjà sur lui.

C’est à ce moment qu’il vit une silhouette dans l’obscurité.
"Qui va là ?" Hurla-t-il par réflexe militaire dans sa direction, oubliant un court instant les autres personnes présentes. Ses épées étaient brandies en position de défense, prêtes à accueillir un éventuel attaquant.

Mais après cette courte seconde c’est un malaise qui s’installa en lui. Une sensation qui lui fit perdre quelque peu ses repères et trembler ses jambes. Cette silhouette était claire, pâle, même livide. Un visage de mort comme il n’en avait que rarement un vu. Un crâne qui… Un crâne ? Mais… N’était-ce pas un visage ? Même une silhouette ? Depuis combien de temps regardait-il comme cela dans le noir ? Y avait-il seulement quelque chose à regarder ?

"Qu… Qu’est-ce qu…"

Dubthach se sentait mal, un sentiment de nausée le prenait. Quelque chose n’était pas normal. Il aurait voulu vomir.

[Iris]

https://soundcloud.com/cryo-chamber/aeg ... re-esteren

Les brumes dansaient autours de la lampe, paraissant soupirer tandis que les branches craquaient doucement et gémissaient en se balançant imperceptiblement. Mais personne ne répondait à l'appel du soldat, le silence l'éteignait.

Le vieux soldat dit après avoir tendu l'oreille : "Il n'y a personne. On va à la maison."

[Casaïr]

Alerté par l'étrange réaction de Dubthach, Aeldred se tourna dans la direction à laquelle le garde faisait face, mais ne vit strictement rien. Se tournant vers lui, il dit simplement :

"Ce n'est rien, tu as probablement vu une chouette ou autre bestiole nocturne."

"Il n'y a personne. On va à la maison."

Préférant se fier à Burgred qu'à leur impressionnable compagnon, le jeune chasseur hocha la tête en silence et suivit, un ou deux pas en arrière. Il ne se sentait pas vraiment inquiet mais resta malgré tout sur ses gardes, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver.