OdE - Chap. 8.1 - Masques et déséquilibre

[Val]

Pandross maudit intérieurement Lyrielle. Il avait délibérément éviter de mentionner le sujet, attendant de voir quel camp l'aborderait en premier, pour rebondir dessus. Ah les bardes ! Sans eux, les jeux politiques seraient beaucoup plus drôles...

"Nos demandes ?"

Pandross éclata de rire.

"Mais celà tombe tellement sous le sens que je n'ai même pas pris la peine de les formuler ! Et bien soit."

Il se releva et posa les deux mains sur la table.

"Nous les Ronces n'avons d'autre but que de servir le peuple de Tri-Kazel dans son intégralité. Comme vous le savez, la grande force militaire dont nous disposons est essentiellement au service de l'interaction entre les royaumes, et de leur sécurité. Et quand je parle de la sécurité, je ne parle pas de la sécurité d'un Reizhite, d'un Gwidrite, ou d'un Talkéride. Je ne parle pas de la sécurité d'un démorthèn, d'un vendeur de poteries ou d'un moine vénérant je ne sais quelle entité, non ! Je parle de la sécurité d'un Homme avant tout. Depuis plusieurs centaines d'années, nos chevaliers combattent le mal en combattant la menace féonde. Notre réseau ne souffre d'aucune frontière. Le seul mal que nous ne pouvons pas combattre est celui des hommes."

Pandross marqua une courte pause, avant de reprendre.

"Vivre en Tri-Kazel n'est pas aisé, et je doute que le royaume de Gwidre, pour ne citer que lui, ne puisse se passer d'échanges commerciaux, fut-il en guerre civile. Les Ronces ne demandent qu'à continuer leurs activités. Nous ne sommes pas regardant de qui sont les commanditaire des échanges que les instances des capitales nous demandent de convoyer, et comme l'exige notre code, nous continuerons de pratiquer cette activité quel que soit le camp qui y a recours. Nous demandons à ce que chaque force en présence respecte un pacte de non-agression envers notre ordre, ce qui, je le répète, relève de l'intêret général."

Pandross scruta chacun des représentants des forces en présence.

"Toute agression à l'encontre de Ronces, quelles que soient les biens ou marchandises qu'ils convoient, quels que soient les hommes qu'ils aident dans leur combat contre la menace féonde, sera vu comme une agression envers les Ronces eux-même, même si la cible réelle en est une autre."

Avant de se rasseoir, Pandross ajouta :

"Une dernière chose : j'ai entendu des rumeurs sur un prétendu droit d'asile que nous accorderions au sein de nos rosace. Pour assurer le maintien de notre neutralité, nous avons peu d’intérêt à garantir l'asile sans conditions. En tant que Ronces, nous nous engageons néammoins à acceuillir tout réfugié non armé sur nos terres. Dans un tel cas, les réfugiés seront escortés le plus rapidement possible vers l'une des trois villes les plus proches de la rosace, par le prochain convoi qui s'y rend. Ce qui se passe hors de nos terres ne regarde que vous."

[Wolfen]

Au moins Pandross n'avait pas sa langue dans sa poche et avait de fortes convictions, la suite promettait d'être intéressante. Par contre Kevan pouvait sentir que certains ici bouillaient intérieurement... C'était désagréable au plus haut point...
Il ne restait qu'aux varigaux à présenter leurs revendications, et on rentrerait plus en avant dans la suite des réjouissances

[Iris]

Ce fut le tour de Deirdre Louriène.

Ses revendications étaient simples : immunité pour les varigaux qui ne devraient être pris à parti par personne.

Problème bien vite soulevé par le délégué du roi : Les varigaux connaissant les chemins de traverse, ils étaient les guides parfaits pour les espions, et le transport de leurs colis. Il fallait pouvoir les contrôler...

Le délégué du Temple confirma : des varigaux convertis à l'hérésie avait aidé leurs coreligionnaires...

... Or... contrairement aux Ronces... les varigaux ne disposaient d'aucun moyen de pression pour espérer défendre leurs prérogatives...

Le délégué des Seigneurs d'Emeraude remarqua, avec un certain bon sens, qu'avec l'absence de hiérarchie et d'organisation des varigaux, chacun était libre de ses opinions politiques et devait les assumer. En outre, il n'y avait que les varigaux tatoués du nord de Reizh qui étaient identifiables... ce qui ne les rendait pas forcément neutres sur le plan politique (allusion au fait que leur principal centre est Kermodhran, siège du Gouverneur, et donc directement en lien avec le pouvoir royal de Reizh...)


La tension montait d'un cran : en fait, tout le monde utilisait les varigaux, ... et chacun souhaitait que les autres ne puissent bénéficier de cet atout trop dangereux...


...

Lyrielle des Atours allait clore ce débat, quand Dame Haelara, suivi du chevalier gwidrite (le supposé espion), vint glisser quelques mots à Lyrielle des Atours et son fils Osheen. Les plus doués lurent sur leurs expressions de la contrariété, de la surprise et de l'inquiétude, avec un gros effort pour rester impassible. La barde finalement interrompit la séance :

" Le Commandeur Earn Melian, de l'ordre des Sigires, a été retrouvé mort en bas des remparts. Nous ignorons à l'heure actuelle ce qui s'est produit."

Voilà... c'était terminé pour l'instant... les gens quittaient la pièces en multiples conciliabules...


...


De son côté Kevan avait une impression étrange... comme s'il y avait des réactions émotionnelles anormales... non pas exactement... en fait, les émotions étaient là, forte, mais quelque chose... ?... quelque chose d'inédit pour lui... semblable à une ancre, mais néanmoins très différent... quelque chose d'autre était à l'oeuvre...


...

Et maintenant ? ...


Compte tenu de la situation, le déjeuner allait être servi dans les appartements des différentes délégations, le temps de clarifier un peu la situation, éviter des festivités alors que l'on était en deuil etc.

Bref, ceux qui voulaient discuter pouvaient le faire à leur aise dans la salle commune de leur tour...

[Avrock]

L'annonce sonne aux oreilles de Garn, c'est un choc pour lui et même s'il essaie de rester de marbre par rapport à cette déclaration, il en devient tout de même pâle comme un linge.

* Qu'a-t-il bien put se passer ? En plus des négociations tendues, il y a maintenant le meurtre d'un homme que je considère comme mon père... *


Alors que la pose déjeuner allait commencer, Garn informe le représentant de la délégation qu'il part se reposer dans ses appartements, puis sans attendre de réponse il s'y rend.
Une fois dans sa chambre, dans le peu d'intimité qu'il y trouve, il laisse sa tristesse éclater et les larmes couler. Le cœur lourd, il ferme les rideaux et plonge la chambre dans les ombres. Il s'installe ensuite, assis dos contre le mur de l'endroit le plus sombre de la chambre, ses fidèles lames sur les genoux.
Il essaie de se plonger dans cet état de semi-conscience, de se placer a la limite du réel comme il l'a déjà fait de nombreuse fois. Il tente d’apercevoir les limbes, de s'y plonger à la recherche de son mentor. La colère, la tristesse et la passion sont de mauvaises conseillères, mais il doit le faire, il doit le retrouver et pouvoir lui faire ses adieux et espérer glaner quelques informations pour venger sa mort...

[Wolfen]

Kevan s'attendait à beaucoup de choses mais pas à ça... Il avait vu Garn et Earn ensemble la veille, et à coup sûr il n'était pas le seul à les avoir vu, chacun avait ses petits espions ici... Garn allait avoir des ennuis.

"On va devoir agir vite..."

Ce qui bloquait le plus Kevan pour le moment était cette sensation qui ne le quittait pas, couplée avec les émotions de chacun il n'arrivait pas à faire le point. Pour l'heure il suivit le mouvement de foule, mais demanda aux membre de la Garde de le suivre à l'extérieur dans les jardins. Il n'y qu'Amy et Maëlys qu'il ne demanda pas. Si elles étaient ensemble à discuter il ne voulait pas les déranger pour le moment.

Après s'être assuré auprès des experts qu'ils étaient seuls, il put faire un point.
"Garn va avoir des ennuis... il était avec cet homme hier, je les ai vu discuter ensemble, cet Earn en est venu aux mains à un moment. Je ne suis certainement pas le seul à les avoir vu. Arzhel, on a plus que jamais besoin de savoir ce que sait ce chevalier, je trouve que les choses s'enchaînent trop bien... Nialan, les réformés sont dans notre tour et la chambre de Garn pas trop loin du salon, peux tu donner le change en t'occupant de Corentin dedans et ainsi garder un œil sur la chambre de Garn, je ne doute pas de ce qu'il va essayer de faire. Sors le chien si besoin, si tu restes tout le temps ça ne sera pas discret, mais essaye de voir ce qui se passe dans notre tour..."

"Lianna, tu vas devoir garder un œil sur moi... Je ne suis plus certain qu'il y ait une ancre ici. Il y a quelque chose mais je ne sais pas ce que c'est. Et je ne sais pas comment cela pourrait m'affecter. Pour le moment j'ai les idées claires. Grirav, je te laisse t'occuper de la liaison avec le Clos ? Je ne leur ai pas parlé de ma marque tu le sais, mais parle leur de la possible présence d'une ancre ou du moins de quelque chose de perturbant. S'ils te demandent des détails dis leur de voir avec moi s'il te plait..."

[Iris]

La Garde des Ombres écouta les instructions :

• Arzhel : contre-espionnage du côté du Temple
• Nialan : éviter que Garn sorte de sa chambre et fasse des bêtises ; équipé de Corentin. Le chien aboie et se comporte assez bizarrement, quand Garn plonge dans les Limbes et que le chien est proche de la chambre
• Lianna : s'assure que Kevan arrive à gérer sa marque sans tuer personne (en attendant qu'il soit aussi détaché et expérimenté à ce propos qu'Essylt...)
• Grirav : le contact du Clos des Cendres est Anaïs Cruyssec

...

[ramb]

Un homme mort, de plus un homme qui n'était pas là pour envenimer les chose.
Bref un meurtre abjecte, et des complications.
Nialan Protégerait bien Garn, Grirav en était sur.

Il se dirigea donc discrètement vers les appartements du clos des cendres.
Une fois à la porte, il tape et se présente, si personne ne peux le voir, comme un membre du clos des cendres, sinon comme une membre de la garde venu parler pour le compte de Kevan.

Il demande à voir Anaïs Cruyssec

[Iris]

Du côté de Grirav

Il ne faut pas longtemps à Grirav pour être introduit, et son interlocutrice lui propose d'aller parler sur la tour, à l'extérieur, profitant du panorama qui s'offre à eux.

Anaïs Cruyssec, 38 ans, est de taille moyenne, les cheveux châtain clair coupés très courts. Elle est presque maigre, avec des yeux et un teint pâles, en contraste avec ses vêtements d’un rouge profond et son ample manteau noir. Très intelligente, remarquable médecin, elle a cependant une approche émotionnelle du monde, tranchant avec son allure austère et travailleuse. Bien plus que nombre de magientistes ou chercheurs, elle a un profond souci de faire le « bien ». Son sens éthique n’est pas abstrait, mais affectif et empathique.

" Nous pouvons parler sans crainte ici."

[Wolfen]

"Garde ta flûte à portée de main..."

Bon Kevan se retrouvait seul, enfin avec Lianna mais elle avait ceci de remarquable qu'elle pouvait être là sans créer d'interférence avec ses pensées.
Kevan s'essaya donc à trouver ce qui pouvait être présent en ce lieu, si ce n'était pas une ancre (du moins pas forcément), il voulait pouvoir le définir au mieux. Aussi essaya t il de se concentrer au maximum afin d'établir une sorte de connexion.

[Iris]

Lianna restait en attente.

... Du côté de Kevan... la chose qu'il cherchait était discrète et évitait d'attirer l'attention sur elle... Elle était probablement présente dans la salle du conseil...

... en tous cas... aucun contact ni connexion, rien de concluant...

Un peu décevant... les choses ne seraient pas si simples...