Matthew Rainhorm s'était donné du mal pour retrouver la trace de Juste dans l'un des innombrables monde des morts. Il avait découvert que le jeune homme était plongé dans les profondeurs d'une région infernale. Champi avait expliqué que l'âme après la mort se rendait dans le territoire qui l'attirait le plus, celle qui était la plus proche de ses préoccupations ou de ses vœux. Juste, malgré ses dehors vaillants et gais, avait perdu ses parents, et longtemps cru qu'ils étaient partis explorer des pays exotiques. Il portait des marques de dissonance d'Ombre et d'Air. Être perdu dans une région étrangère, aux allures tropicales, naufragé solitaire en des terres aussi mystérieuses que mortellement dangereuses, voilà qui semblait avoir été le plus proche écho planaire du fond de son être. Matthew avait appris que les âmes aux Enfers étaient à la fois immortelles et mortelles : lors de sa première vie, l'individu se rappelait de tout, de sa vie et de sa mort ; mais il évoluait dans un monde extrêmement dangereux, aussi, tôt ou tard finissait-il par mourir, et se réveiller toujours au même endroit, mais en oubliant à chaque fois un peu plus de sa vie dans le monde matériel. Les damnés qui évoluaient depuis très longtemps dans les Enfers étaient convaincus que c'était la seule réalité, qu'elle était leur "monde matériel" à eux, et qu'ils risquaient réellement de mourir (oubliant en fait les innombrables morts qu'ils avaient déjà subies)...
Le garçon était assis à côté d'un feu de camp où il faisait griller des poissons aux allures démoniaques, mais dont la chair était nourrissante. Depuis son naufrage ici, il lui avait fallu apprendre à survivre, à pêcher, chasser, poser des pièges... Il fallait échapper aux innombrables prédateurs, et même à des tribus indigènes cannibales qui se feraient un plaisir de le manger et de garder sa tête réduite en trophée... Il était fièrement vêtu de haillons agrémentés d'accessoires en palme tressée ou découverts ici et là en explorant des ruines antédiluviennes.
Des froissements dans les feuillages. Son réflexe fut de saisir immédiatement ses armes. Elles avaient beau être rudimentaires, elles n'en étaient pas moins efficaces, surtout maniées par quelqu'un qui avait la rage de vivre !
Quelqu'un ou quelque chose approchait, mais son pas dénotait qu'il ne savait pas avancer silencieusement, ou n'essayait pas... Les ennemis et les prédateurs se cachaient... Qu'était-ce donc ? ...
Ambiance a écrit :