Temps présent - Monde en mouvement

[Iris]

Salutations,

Une catégorie de thème qui touchent aux questions de société et souvent aussi de droit, mais qui s'inscrit dans un présent perpétuel, changements, brèves... Il s'agit de signaler les liens vers des lieux de réflexion, ressources, sources, et pourquoi pas de les analyser & critiquer. Par défaut, il s'agit d'une porte d'entrée, un moyen de découvrir des éléments dont on ignorait parfois jusqu'à l'existence,

Pour inaugurer le sujet, quelques liens présentés :

• http://www.nonfiction.fr/ : critiques de livres, analyses et réflexions sur des questions d'actualité sociale, politique, philosophique, ... bon moyen d'avoir un panorama des débats, tendances et problématiques ainsi qu'un aperçu de divers angles pour les aborder.
• http://www2.revolution-fiscale.fr/ : un site sobre sur la fiscalité, un domaine qui souvent ne paie pas de mine mais qui est vraiment bien expliqué, et j'invite tous les curieux à tenter l'exercice de créer une réforme fiscale avec le générateur :http://www2.revolution-fiscale.fr/simul ... me-fiscale, c'est ludique, et en même temps un vrai casse-tête de réussir à concevoir un système fiscale performant et juste ! Perso, je trouve que ça donne le tournis et je pense que je ne deviendrais jamais fiscaliste, là, c'est sûr, mais je trouve que l'effort pour rendre ce domaine accessible, pour faire manipuler les notions est vraiment une excellente initiative, bref une agréable surprise.

A suivre,..

[Iris]

Bonjour,

Je viens de trouver, via un lien sur un commentaire d'un article du Monde.fr consacré à la dégradation de la note de la dette souveraine états-unienne de AAA à AA+ avec perspectives négatives, un blog sur l'économie qui est tout à fait didactique et assez amusant à lire. Vu que j'ai toujours un peu de mal à m'y retrouver sur la compréhension des systèmes de finances internationaux, je suis toujours contente de trouver des éclairages lisibles pour néophytes,

En l'occurrence : http://jphdenis.over-blog.fr/

En lien avec l'actualité je suggère les articles évoquant les "Ponzi" actuels (bon, il faut au préalable savoir qu'un Ponzi est une arnaque dans laquelle on vous propose de hauts taux de rendement en utilisant le capital des personnes qui entrent dans la pyramides après vous, donc les derniers arrivés sont les dindons de la farce), et puis aussi les courts commentaires du 21 juillet 2011 sur la crise des dettes souveraines européennes avec un clip funky qui est synthétique et ... presque joyeux (ça me fait penser aux blagues du temps de l'URSS, à croire que l'humour est le meilleur quand tout va mal !) : http://jphdenis.over-blog.fr/article-ma ... 01838.html et des commentaires & liens désabusés sur la spéculation des hendge funds qui aggravent délibérément la situation. J'hésite un peu sur le qualificatif qui pourrait être attribué à une telle démarche de prédation : quelle forme de vie rend malade et détruit pour manger plus et plus vite au risque de tuer à moyen et long terme sa source d'approvisionnement qui autrement aurait pu le nourrir régulièrement ? ça ressemble à un comportement parasitaire, mais avec un très grand nombre de parasites et très virulents, en passe de tuer leur hôte. Quoique les parasites "naturels" sont moins virulents et pervers, car ils se contentent de détourner l'énergie vitale et les ressources de leur hôte, la maladie étant un effet secondaire ; là, la maladie est l'effet primaire pour récupérer en effet secondaire des ressources.

On l'aura compris, le peu que je comprends des systèmes financiers ne me convainc pas, mais n'ayant pas de compétences suffisantes pour proposer un meilleur modèle, j'en suis un peu réduite à compter les points...


I

[Iris]

Toujours dans ma grande quête visant à comprendre ce qui se passe dans ces crises internationales financières, j'ai trouvé un article du Monde.fr assez éclairant. Il explique comment les agences de notation sont apparues et comment elles ont réussi à s'imposer aux États suite à un jeu de chantage assez odieux.

Lien : http://finance.blog.lemonde.fr/2011/08/ ... r=RSS-3208

L'essentiel (ce que j'ai retenu du moins) :

• "La théorie veut que cette notation était requise par les investisseurs. [...] les vrais commanditaires des agences de notation sont les banques qui dirigent ces émissions."
• "Dans le case des risques souverains, ce sont les mêmes banques d’affaires [celles qui ont noté AAA les prêts hypothécaires subprimes !] qui se ont mis en les agences de notation auprès des Etats leur précisant que, sans notation, le coût de leurs emprunts serait supérieur."
• "On a donc réussi à faire payer par les Etats des notations en leur vendant le fait que cela réduisait leurs couts d’émission."

Donc logiquement, si les États paient un "service nuisible" ils ont le pouvoir d'arrêter de le subir, en prenant des décisions au niveau international. Même si le dosage n'est pas évident, une action politique est possible pour mettre fin à un système aberrant et hautement toxique.

[Iris]

Dans la suite des articles sur l'économie et le fonctionnement du système financier international, un texte de Antoine Brunet, coauteur de La Visée hégémonique de la Chine (L'Harmattann, 2011) publié sur le Monde.fr : http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... r=RSS-3208

En bref, ce que je retiens :

• depuis 1989, la Chine a décidé de s'ouvrir, mais uniquement à ses propres conditions
• elle a contrôlé son yuan à taux bas, en force : "la Chine maintient le yuan à 0,15 dollar et à 0,11 euro, quand, selon le Fonds monétaire international (FMI) et l'ONU, il devrait valoir 0,25 dollar et 0,21 euro"
• les pays "occidentaux" sont conscients du problème qui provoque un grave déséquilibre des balances commerciales, une désindustrialisation massive de l'Europe au profit de l'industrialisation massive de la Chine, avec transferts rapides de technologies, chute de la croissante ici, au profit d'une croissance à 10% là-bas...
• les solutions "trouvées" pour améliorer la situation en occident sans toucher au taux de change de la Chine n'eurent d'effets bénéfiques qu'à court terme, et provoquèrent deux crises majeurs :
  • la crise des subprimes (issue de la tentative de doper l'économie en facilitant l'accès au marché immobilier aux plus pauvres)
  • la crise de la dette des états (issue de la tentative de limiter la casse et de doper l'économie en faisant des apports massifs)
• Actuellement, le problème "racine" n'est toujours pas réglé, le yuan est toujours trop bas et la politique économique chinoise très agressive, refusant de se plier aux règles qui s'imposent aux autres et profitant de sa position hors norme

Ce qui me fait penser que j'avais entendu un économiste dans une émission TV expliquer que "la Chine tient la dette des États Unis comme la corde tient le pendu" ... hum... je ne sais pas exactement ce qu'il faut en déduire, mais ça ne semble pas spécialement positif ni constructif comme relation ! ...

[Eoin Mac Aoidh]

Ce qui m'amuse sur cette crise, c'est que l'économie réelle se porte très bien ; j'en veux pour preuve les vente d'Airbus, par exemple.
En fait, selon un économiste (dont j'ai oublié le nom), ce n'est qu'une crise de confiance : je ne nierais pas qu'il y ait une crise, mais en fait, ce que les marchés sanctionnent, c'est :
- un manque de visibilité globale, ce qui pénalise la Bourse (qui travaille à l'anticipation),
- le fait que les décideurs n'arrivent pas à se mettre d'accord (l'accord a minima arraché entre Républicains et Démocrates aux USA, un système d'aide européen qui peine à se mettre en place, des promesses d'achat de bouts de dette par la BCE...) ; le fait que les principaux décideurs soient en vacances n'aide pas,
- un manque total de confiance, dès lors, qui va même jusqu'à se méfier de titres sur l'or en se réfugiant dans l'or réel, une première depuis des décennies.

En fait, en poursuivant l'analyse, pour faire cesser ce krach, il suffirait que l'UE d'un côté, les USA de l'autre (principalement) prouvent qu'ils agissent de concert ; ainsi, la preuve que la BCE ait racheté de la dette italienne et espagnole réussirait je pense à rassurer les marchés (déjà, cette promesse et la baisse du taux souverain des USA a aidé ces deux pays européens). Un fédéralisme économique européen même, suffirait à nous donner une réelle force à l'échelle mondiale. Bref, que l'Europe aille jusqu'au bout de sa structure, qu'elle ne reste pas ridiculement le cul entre deux chaises.

Moralité ? Achetez des actions genre Airbus, Boeing, des entreprises qui vont bien. Leurs actions vont nécessairement remonter à moyen/long terme. Un spéculateur devenu riche utilisait cette allégorie :
"Prenez un promeneur et son chien. Le promeneur sait où il va ; parfois il ralentit, s'arrête pour se reposer, mais il sait où il va. Le chien, lui, tourne autour du promeneur, se retrouve parfois devant, parfois derrière. Mais le chien rejoint toujours le promeneur. Hé bien, le promeneur c'est l'économie réelle, et le chien, c'est la Bourse."
Et l'économie réelle se porte vraiment à merveille, merci pour elle. Il suffit juste que les décideurs arrivent à redonner confiance en l'avenir.

edit : il reste le problème des agences de notation, assez passionnant en soi, et du yuan, mais là, je ne saurais pas m'aventurer dessus...


Et désolé de ne pas mettre de liens, c'a été écouté au hasard sur France Info, même si la synthèse est mienne.

[Kirk-Tarn-Krun]

Salut! long silence mais je reviens. Je suis toujours apprenti. Encore une année de CAPA. "Pas franchement une mauvaise chose" m'a dit m'a patronne. En tout cas, j'ai hâte d'être qualifié pour pouvoir quitter le giron familial.

[Iris]

Salut !

Tu te serais pas planté de sujet de discussion ? Le côté "nouvelles personnelles" c'est juste à côté dans l'Agenda 2011 (bon d'accord, "Temps présent" est un titre qui peut induire en erreur, pas de soucis)

Par ici c'est plutôt calme, les parties avancent gentiment, avec de grosses pauses dues aux vacances des Joueurs. Pas de nouvelles propositions pour l'instant, c'est la rentrée, les gens reviennent doucement... On y verra sans doute plus clair en septembre. Sinon, en attendant d'avoir une partie à te mettre sous la dent, il y a les discussions générales ici (FIM-Artland, actualités, romans, films...) entre les sections : "Au jour le jour", "Concept", "Roman".


A suivre,

I

[Kirk-Tarn-Krun]

Ca marche Iris. Pardon pour l'erreur. Bonne soirée.

[Iris]

Vu un article sur le manque d'implication militante critique des jeunes américains avec plusieurs critères proposés comme explication (http://www.activistpost.com/2011/08/8-r ... fight.html)

D'après l'auteur, les élites ont créé une structure sociale qui érode la volonté de lutte sociale de la part de la jeunesse. Je ne sais pas si le constat est fondé, je ne me suis pas rendue sur place pour constater un climat particulier de résignation à son sort, de conservatisme ou assimilable, si l'auteur a raison ou s'il néglige des aspects importants ; cependant la démarche argumentative me paraissait pas mal à la lecture et une partie des points soulevés m'interpelle.

1.Les dettes résultant du coût des études universitaires : démarrer dans la vie en étant endetté amène à craindre de perdre son emploi, l'angoisse permanente, sourde en arrière plan fait perdre toute insouciance et capacité d'agir sans se soucier de ce qui pourrait être perdu. Je pense qu'il y a là quelque chose d'important à garder à l'esprit et qui me parait vraisemblable, ensuite il serait intéressant de savoir si l'endettement crée un comportement de soumission. Il me semble que certainement car la mécanique de dette impossible ou quasi à rembourser fut souvent utilisée dans l'Histoire pour asservir des individus voire des groupes entiers : système des geishas, système des premiers colons dans les Caraïbes (pas les esclaves noirs mais les esclaves blancs), la nécessité de se racheter pour se libérer pour les serfs ou plusieurs types d'esclaves, les ouvriers encadrés par des maisons de jeu yakuza, le système des dettes en Mésopotamie antique qui provoque une servitude "temporaire"...

La dette est bien un instrument d'asservissement. Les seuls emprunts qui ont des conséquences positives sont ceux qui ont lieu sur un investissement pour un projet entrepreneurial (micro-crédit et crédits aux entreprises), mais ça implique une idée claire, bien délimitée. Je me demande s'il ne serait par exemple pas possible de remplacer l'achat d'une maison à crédit par la location à fin d'achat : un individu A vend à une banque ou à un établissement public intermédiaire ; ensuite un individu B s'installe en location, s'il totalise une vie locative de .... mois (évidemment beaucoup, de l'ordre d'une dizaine à quinzaine d'années), il devient propriétaire. Un tel système aurait de nombreuses conséquences sur le marché locatif, l'accès à la propriété des plus pauvres, le crédit et gênerait considérablement la spéculation immobilière de même que le fait d'être propriétaire rentier de plusieurs logements. On ne pourrait être propriétaire rentier qu'avec des logements pour étudiants (ils n'y restent pas plus de 5 ans) ou des colocations (là aussi les gens n'y restent pas assez longtemps pour accéder à la propriété). Autre avantage que je vois : le malheureux qui subit un coup du sort ne peut plus se voir contraint de vendre pour rembourser des dettes monstrueuses, le coût du logement dans le budget reste également prévisible. Évidemment un tel système, qui aurait sa place dans un programme électoral d'extrême-gauche, impliquerait tellement de changements d'habitudes que ce serait une révolution dans la vie quotidienne et les perspectives à long terme.


2. Les diagnostiques d'hyperactivité : une jeunesse sous médicament sitôt qu'elle devient incontrôlable et ce dès l'enfance est une perspective effectivement effrayante. Dans l'état actuel, ça ne concerne que des enfants, mais pourquoi pas les adolescents qui posent problèmes, en révolte ou en relation délicate avec la famille, puis les jeunes adultes aussi... Pouvoir prescrire largement des médicaments affectant le comportement et le mental sur des prétextes légers donne aux "adultes" un pouvoir malsain.

5. L'assimilation entre école et étude / formation / apprentissage aboutit à ce que celui qui n'aime pas l'école (dégoûté par le contexte) se mette à croire qu'il n'y a rien à apprendre, que rien n'est intéressant, qu'il ne peut pas se former... Une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment est celle de la possibilité et de la manière de changer complètement le contenu des enseignements pour qu'il soit orienté sur :

• comment apprendre à apprendre par moi-même ? (et donc devenir autodidacte, capable de changer de vie, de métier...)
• et comment apprendre à s'insérer dans le monde : lecture, écriture et calcul sont des fondamentaux pour devenir autonome. Mais il y a d'autres savoir-faire très utiles et totalement négligés alors qu'on enseigne des mathématiques abstraites à des 1er et Terminales S en sachant pertinemment que la majorité des élèves n'en auront pas besoin et ne tireront même pas bénéfice de l'odieux bourrage de crâne du bac. J'aurais tendance à faire un programme scolaire qui inclue au moins des notions minimales en droit (à qui m'adresser pour tel ou tel problème, quels sont mes droits fondamentaux...) ; des notions sur le fonctionnement de la politique et de la société civile en encourageant à avoir une expérience au sein d'une association reconnue d'intérêt public (c'est pas ce qui manque) et comment agir. Après j'ajouterais bien des sports de combat (pour donner de l'assurance aux timides notamment) et de danse (pareil, pour désinhiber les adolescents et faire prendre conscience de son corps mieux que dans un bête sport individuel ou collectif qui ne l'enseigne pas vraiment), et des activités collectives coopératives (jeux de rôle, chorales, nettoyage d'un site pollué, organisation de fêtes...), économie domestique (droit de la consommation, cours sur le fonctionnement des banques, analyser les publicités, comment lire des étiquettes d'aliment et croiser avec des connaissances en diététique, faire un budget familial, réparation d'objets cassés, petits travaux de couture, cuisine...)

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