PJ - Aeldred Mac Terfynisel (Forêt Engloutie)

MJ Iris
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PJ - Aeldred Mac Terfynisel (Forêt Engloutie)

Message : # 45481Message Casaïr
05 mai 2015, 18:15

Nom : Aeldred
Sexe : M
Age : 21 ans
Cheveux/yeux : Châtains clair/gris
Taille/poids : 1,75m/69kg
Peuple : Tri-Kazel
Métier : anciennement chasseur, puis clerc au service de Blodwen, maintenant seigneur des anciennes terres des Mac Trahern
Lieu de naissance : Terfynisel
Revers : Violence familiale
Classe sociale : Roture (artisan)
Date de naissance : 17 Céitean 887
Traits de caractère : Concentré, routinier

Voies

Combativité 2
Créativité 1
Empathie 3
Raison 5
Idéal 4

Avantage : Vif d'esprit (+1 Sciences, Magience, Occultisme)
Désavantages : Ouïe faible (-1 Perception), malchanceux
Revers : Violence (père meurtrier, assassin de sa mère, 1pt de Trauma)

Domaines (domaine/discipline + Voie)

Artisanat 3 (2+1, Créativité) ou 7 (2+5, Raison)*
Combat au contact 5 (3+2)
Discrétion 4 (1+3)
Érudition 10 (5+5)
Milieu naturel 8 (5+3)
  • Discipline Survie 9 (6+3)
Occultisme 10 (4+5+1 via Vif d'esprit)
Perception 7/6 (2+5-1 sur l'audition)
Prières 7 (3+4)
Prouesses 3 (1+2)
Relation 7 (4+3)
Représentation 1 (0+1)
Tir & lancer 7 (5+2, Combativité) ou 10 (5+5, Raison)*
Sciences 7 (1+5+1 via Vif d'esprit)
Voyage 7 (4+3)

Défense : 13
Rapidité : 5
Potentiel : 1
Prière : 7 (3+4)
Protection : 2
Santé : 5/5/4/4/1
Vigueur 10
Survie : 2 | Reste : 2

Exaltation : 12

Santé mentale

Traits de caractère : concentré/routinier
Personnalité : rationnelle
Trauma : 5 (3 (déséquilibre)+1 (désavantage)) +1 définitif (résurrection))
Résistance mentale : 9
Désordre latent : Obsession (Purifier la forêt de la présence des Limbes)
Sensibilité Psychique : -1

Expérience

Dépense :
Relation +1 (10) | Relations +1 (10), Occultisme +1 (10) | Érudition +1 (10), Occultisme +1 (10) | Voyages +1 (10) | Érudition, Prières, Sciences, Relation +1 (40) | Prouesses +1 (10) |Relations +1 (10) | Prières +1, Occultisme +1 (20) | Occultisme +1, Prières +1 (20)
Reste : 6pts
Total : 166pts

Équipement :

Armes : arc + carquois (15 flèches), épée, couteau
Protection : cotte de cuir cloutée (protection 2)

Vêtements de voyage + rechange (dans le sac)

Sac à dos contenant : Bol en bois, couverts en bois (fourchette+cuillère+couteau), briquet à silex, casserole, sac de couchage, collets (4), torches (2), corde (5m.), pot de baume cicatrisant, bandages.

Objet précieux : Une fibule d'argent en forme de rossignol qui appartenait à sa mère. Valeur à ses yeux : inestimable.

Rations : 3 jours (fromage, pain, viande séchée), outre d’eau (2l.)

Porte-monnaie : 6
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Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.

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Re: PJ - Aeldred

Message : # 45482Message Casaïr
05 mai 2015, 18:16

Histoire :

Aeldred est un jeune chasseur du village de Terfynisel, mais si l'on ne se fiait qu'aux apparences, on pourrait tout aussi bien croire qu'il n'est qu'un étranger de plus en son sein, tant les villageois font leur possible dans leur écrasante majorité pour l'ignorer.

Pourtant, sa vie aurait pu être tout à fait normale : un père charpentier qui ne manquait guère de travail, une mère aimante et qui ne travaillait pas, suite à une santé affaiblie depuis des années à la suite d'une maladie, et des amis de son âge en pagaille. Aeldred était un enfant joyeux et très distrait, ce qui catastrophait autant son père que cela amusait sa mère.
Killian, le père d'Aeldred, décida de reprendre en main son fils afin de canaliser toute cette énergie afin de le préparer à prendre sa relève, et bien qu'Aeldred n'ait jamais vraiment été enthousiaste à cette idée, en bon fils il obéit à son père et travailla d'arrache-pied.

A douze ans, son père fut victime d'un grave accident à son atelier qui brisa cruellement sa jambe gauche, le laissant handicapé lorsque sa blessure guérirait. Aeldred ne se souvient pas ce qui s'était passé ce jour-là, alors qu'il était bien présent au moment fatidique mais depuis ce jour, tout changea autour de lui. Son père, pourtant si bon, devint de plus en plus aigre, sombrant dans la boisson au fil du temps. Enora, sa mère, se voilait la face et pensait que tout rentrerait bientôt dans l'ordre et au sein du village, des rumeurs sur l'accident commencèrent à circuler.

Au bout de plusieurs mois, Killian, devenu un ivrogne prompt à la colère, en vint aux mains sur son fils, l'accusant de son état. Horrifiée par son geste, Enora s'interposa et fut giflée à son tour. À partir de cet instant, sa mère commença à rassembler leurs affaires à elle et son fils dans un petit sac de voyage et récupéra une maigre bourse de cuir contenant les quelques piécettes que son époux n'avait pas englouti dans l'alcool. Elle attendit que Killian soit endormi pour prendre la fuite avec son fils mais elle n'eut pas le loisir d'aller très loin : son mari avait observé le petit manège d'Enora et fit semblant de dormir pour la prendre sur le fait. Pris d'une rage folle, il commença à l'insulter, prit le tisonnier près de la cheminée et la frappa si fort qu'elle tomba à terre, le visage en sang. Il s'acharna sur elle tant et si bien qu'il la tua, pendant qu'Aeldred courait dehors et appelait à l'aide. Il fallut pas moins de trois hommes pour arrêter Killian qui fut attaché et jeté dans un cachot. Deux jours plus tard, il était pendu pour le meurtre de sa femme.

Vint la délicate question d'Aeldred. Celui-ci n'avait que treize ans et n'avait plus de famille. Mais personne ne voulait s'en occuper, les rumeurs sur l'accident puis la déchéance de son père, conduisant à la mort de sa mère, avaient fait leur chemin dans la tête des gens pour qui l'enfant était responsable, soit parce qu'il était maudit, soit parce qu'il avait tout manigancé. Seul Rhea, la plus jeune des dàmàthair décida de le recueillir. Elle n'avait que dix-neuf ans à l'époque mais était plutôt mature pour son âge, et personne ne lui contesta ce droit, soulagé de voir Aeldred confié à quelqu'un qui n'était aucun d'entre eux. Rhea l'éleva de son mieux et une grande affection les lia, comme celle qui unit un frère à sa sœur. Mais si au sein de son nouveau foyer, tout se passait bien, ce n'était pas la même chose dehors. Les gens faisaient tout pour l'éviter et ceux qui avaient des enfants leur interdisaient désormais de jouer ou même de discuter avec lui. Ultana, la demorthèn eut beau tenter de raisonner les villageois, cela ne changea strictement rien à la situation.

Peu après avoir été adopté par Rhea, Aeldred commença à faire d'horribles cauchemars dans lesquels il revoyait sans cesse son père assassiner sa mère. Nuit après nuit l'enfant se réveillait en pleurs et Rhea avait bien du mal à faire face, bien qu'elle comprenait parfaitement la situation. Mais une nuit, alors que le cauchemar atteignait son paroxysme, celui-ci laissa place à sa mère. Elle se tenait au bout de son lit et lui chantait cette chanson qui le berçait depuis qu'il était tout petit et qui le calmait quand il était effrayé ou malheureux. Elle revint toutes les nuits pendant un mois, si bien qu'au fil du temps, le cauchemar avait de moins en moins d'emprise sur l'adolescent et quand il disparut pour de bon, sa mère ne revint plus non plus. Demandant conseils à la demorthèn, celle-ci tenta tant bien que mal de lui expliquer que sa mère n'était pas revenue en fantôme pour le protéger, mais que c'étaient ses souvenirs d'elle qui lui avait permis de surmonter le traumatisme. Aeldred n'était pas vraiment convaincu mais accepta néanmoins les paroles d'Ultana.

Avec le temps, il s'intéressa à ce que disaient certains voyageurs, qu'il s'agisse d'un vecteur de passage lui parlant de l'immortalité de l'âme ou un étrange voyageur évoquant la présence bienfaisante de l'esprit de sa mère et de la chance qu'il avait eu qu'elle décida de rester pour l'aider à surmonter cette épreuve. Tout cela l'intrigua et dès qu'il en avait l'occasion, il questionnait les voyageurs pour leur demander des histoires de ce genre, se nourrissant de toutes ces étranges histoires qui semblaient peupler la Péninsule.

Aujourd'hui il est devenu chasseur, aussi bien pour tenter d'apporter son aide à la communauté que pour être seul. Récemment, il fut victime d'un accident de chasse le confrontant à un sanglier plus gros que la moyenne et qui terrorisait les fermiers alentours. Il réussit à le faire fuir, lui crevant un œil d'une flèche mais sans l'intervention d'une femme l'avertissant d'un danger, il y aurait sans doute perdu bien plus, ne recueillant qu'une vilaine blessure à l'oreille. Le plus étrange, c'est que cette voix ressemblait étrangement à celle de sa mère...

Désormais, Aeldred vit seul, au grand dam de Rhea. Leur relation commence à prendre une tournure étrange pour le jeune homme et il préféra s'installer ailleurs pour éviter une situation ambigüe.

Personnalité :

Aeldred finit toujours ce qu’il a commencé, et jusqu'à récemment il était difficile de le faire changer d’idée. Seule Rhea arrivait à le convaincre de ses erreurs et à le faire changer d’avis quand il s’entêtait de façon absurde. Il a toutefois beaucoup changé sur ce point et accepte désormais plus facilement d'être remis en question. C’est un jeune homme seul et isolé, renfermé sur lui-même et qui se livre peu. À cause du comportement des villageois, il souffre d’un manque de reconnaissance important et ne sait pas vraiment comment se comporter quand quelqu’un lui porte de l’intérêt.
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Re: PJ - Aeldred

Message : # 48163Message Casaïr
03 nov. 2015, 13:12

Aeldred (sans le tatouage dans le cou ^^) :

Image

En tenue de chasseur :

Image

Vêtement de l'ancien seigneur Breth Mac Terfynisel dont il a hérité :

Image
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Re: PJ - Aeldred

Message : # 49262Message Casaïr
15 nov. 2015, 18:23

Evolutions

Amour

Aeldred est très épris d'Oanell, la jeune barde qui termine son apprentissage auprès de Maelor. Sa maladresse habituelle et son énorme manque relationnel le bloque fréquemment dans ce qu'il cherche à entreprendre, même s'il a réussi, presque sans s'en rendre compte, à avouer ses sentiments à la jeune femme. Maintenant, son but est aussi bien de lui prouver qu'il n'est pas celui que les villageois disent de lui, que de se prouver à lui-même qu'il mérite mieux que son sort actuel.

Evolution : Le baiser qu'Oanell lui donna, le soir de l'inhumation du vieux seigneur et de la reconnaissance de la filiation de Blodwen, lui fit prendre conscience qu'il y avait peut-être une chance pour qu'elle ressente au moins quelques sentiments pour lui. Maintenant, ses doutes sont tels qu'il ne se considère pas encore en couple, pas "réellement". Il va donc travailler d'arrache-pied chaque jour pour lui prouver qu'elle a bien fait de le choisir. Elwigg lui a conseillé d'arrêter de réfléchir, s'il ne voulait pas arriver au résultat inverse à celui qu'il recherchait, et malgré tous ses doutes, il devait bien convenir que son ami avait raison. Il lui fallait donc être plus... instinctif, à partir de maintenant.

Juste avant de partir pour Swelbevky, il décida de passer à l'action et embrassa fougueusement Oanell. Le fait qu'elle se soit laissé aller à cet instant, plus sa promesse de réfléchir à la demande du chasseur lui permet d'espérer, d'attendre et surtout d'agir plus sereinement vis-à-vis de la jeune femme. Alors que la situation était plutôt incertaine pour le groupe, Oanell, à sa façon, s'est déclarée au jeune homme. C'était subtil, tout à fait le genre de la jolie barde, et Aeldred accepta la réponse de son amie avec reconnaissance.

Malheureusement, quelques mois plus tard, après le procès de son homonyme, Aeldred de Swelbecky, Oanell rompt avec lui alors qu'il venait de la demander en mariage : ils n'ont aucun désir commun selon elle, que ce soit à courte ou longue échéance. Dévasté, Aeldred tente de faire front mais ne sait plus comment se comporter envers son amie.

Amitié

Au niveau des amis, Aeldred n'est pas franchement mieux loti et peut les compter sur les doigts d'une seule main : Rhea (qu'il considère comme sa demi-soeur), Elwigg, Oanell et Blodwen bien que son cas soit particulier : en tant que nouveau seigneur de Terfynisel, il y a fort à parier qu'il verra la jeune femme beaucoup moins souvent et cela le peine. Il la considère comme sa meilleure (mais aussi comme sa première) amie. Des enfants du village ayant grandi en même temps que lui, aucun n'a gardé de contacts, suivant ainsi les ordres de leurs parents. En grandissant, ils se sont tous peu à peu éloignés. Si toutefois certains considèrent encore Aeldred comme un ami, ils ne le lui ont jamais dit et continuent de l'éviter actuellement.

Evolution : Pwyll est récemment venu s'installer à Terfynisel et, si l'on excepte les enfants du village, compte parmi les plus vieux amis d'Aeldred. Le voir de retour lui fait un bien fou, même s'il constate régulièrement que son ami n'a pas changé d'un pouce depuis bientôt 10 ans.

Famille

Aeldred vient de découvrir qu'il a (peut-être) une soeur, vivant quelque part dans la forêt engloutie. Même si pour le moment il ne s'est entretenu de la chose qu'avec la guérisseuse Névéna et la demorthèn Ultana, Rien n'est certain quand au fait que cette femme (car elle semble plus âgée que lui) soit toujours en vie, que le hameau où elle vit existe toujours, ou quoi que ce soit d'autre. Sa seule piste est Moudenn, sur le domaine des Mac Lormel, des cadets des Mac Terfynisel, situé à deux jours de Terfynisel. De là, il lui faudra trouver les pistes pour trouver sa soeur, en espérant qu'elle n'ait pas disparue corps et âme.

Il a également appris que sa mère avait apparemment fuit son village d'origine quand elle était jeune (âge ?) mais qu'elle n'avais jamais voulu dire ce qui s'était passé. Les villageois ont imaginé toutes sortes de choses, et bien souvent les pires. Pour comprendre ce qui était arrivé à sa mère, Aeldred devra trouver des gens qui pourraient potentiellement en savoir plus. Il compte en parler avec la dàmàthair la plus âgée de Terfynisel, des fois qu'elle ait pu lui parler, ou à Joavan, l'aubergiste. Ancien varigal, il y avait de grandes chances qu'il sache quelque chose, ou même qu'il connaisse quelqu'un qui pourrait l'aider. Reste à savoir s'il acceptera de l'aider gratuitement.

Bien que n'étant pas liés par le sang, Aeldred considère Rhea comme sa sœur. Elle est la seule à s'être émue de son sort à la mort de ses parents, la seule qui ait bien voulu lui donner un toit. L'amour que lui porte Aeldred est pur et sincère, même s'il a préféré réemménager dans la maison de ses parents lorsqu'il a cru que ses sentiments déviaient vers autre chose. Aujourd'hui, sa sœur est heureuse et va bientôt se marier avec Gillean, originaire de Swelbecky. Cela lui fait un pincement au cœur, mais il s'est rendu compte, grâce à Fredelme, que ce n'était pas pour ça qu'elle s'éloignerait de lui.

Évolution : Gillean est mort, officiellement de maladie, officieusement, c'était un rusemort et Aeldred et ses compagnons durent le tuer dans les Limbes.

Réputation

Le terme de "chat noir" est un doux euphémisme lorsque l'on parle d'Aeldred, ce depuis l'étrange accident de son père. Lorsqu'il sera en paix avec lui-même, il cherchera à comprendre ce qui s'est passé ce jour maudit à l'atelier. Bien qu'il ait toujours dit ne pas se souvenir de l'accident, personne n'a jamais voulu le croire. De là est partie la rumeur sur la duplicité de l'enfant, voire... autre chose...

Evolution : La (re)découverte du bracelet dans les affaires de sa mère a réveillé des souvenirs que le jeune homme avait jusque là enfoui si profondément dans sa mémoire qu'il les avait pratiquement totalement oublié. Toutefois, revivre son cauchemar dans la Rosace lui a permit de, peut-être, faire un lien entre cette breloque et le comportement de son père. Malheureusement, même en fouillant dans sa tête, il lui fut impossible de se rappeler de l'endroit où il l'avait obtenu, pas plus que le nom de celui ou celle qui lui avait donné. Du reste, l'avait-il jamais su un jour ? C'était en tout cas un premier pas pour laver sa réputation.

Etude

Aeldred est chasseur par obligation. C'était le seul métier qu'il pouvait effectuer pour se rendre utile aux yeux de la communauté, et éviter ainsi le bannissement qu'il craint chaque jour de sa vie. En se débarrassant des nuisibles et en chassant/pêchant hors du village, il permet d'aider aux réserves tout en étant absent de la vie de la communauté le plus clair de son temps, ce qui, pour le moment, convient parfaitement aux deux parties. Jusqu'à quand, c'est une question que ne se pose pas le chasseur mais, idéalement, il préfèrerait partir de son propre gré pour pouvoir devenir plus que ce qu'il est. Dans ce but, il prend des cours de lecture et d'écriture avec Fredelme. Son amie Oanell s'est également proposé pour l'aider, ce qui lui convient parfaitement aussi.

Aeldred a toujours été curieux de nature mais n'a jamais pu assouvir ce besoin. Écrire est un premier pas dans cette direction, lui permettant de s'émanciper un peu et de lire ce qui l'intéresse sans attendre une âme compatissante pour l'aider.

Evolution : Aeldred s'est beaucoup exercé à la lecture et a même trouvé une lecture inspirante dans le Manuel de la Lune Noire. Il y apprit énormément de choses concernant les esprits et les lieux hantés, ainsi que nombre de contes et légendes.

Croyances

Aeldred n'est guère porté sur la foi, surtout demorthèn dans laquelle il ne trouve aucune explication quant à ce qui est arrivé à ses parents, pas plus que sur la présence de sa mère à ses côtés par la suite lorsque ses cauchemars devenaient totalement insurmontables. Grâce à Fredelme, il s'est aperçu qu'il y avait quelques éléments de réponse possibles dans la religion uniste. Désireux d'en apprendre d'avantage, il a décidé de demander au vecteur de l'instruire à ce sujet.

Evolution : Aeldred se reconnait de moins en moins dans la foi demorthèn qu'il commence à détester. Les méthodes d'Ultana pour "exorciser" un couple possédé par un fantôme l'ont tout simplement ulcéré et renvoyé à sa propre impuissance. De plus en plus la foi uniste trouve grâce à ses yeux et il songe sérieusement à se convertir.

Lors d'une mission dans le marais proche de Swelbecky pour retrouver les hilderins disparus, Aeldred meurt, terrassé par un feond aquatique. D'une façon qu'il serait bien en peine de décrire, il revint à la vie, manifestement sauvé par l'Unique. Cette expérience devait le transformer totalement.

Personnel

Depuis qu'il est revenu de Swelbecky, Aeldred a énormément changé, au point d'en être méconnaissable. Le fait de former un couple avec Oanell n'y est évidemment pas étranger, mais toutes sortes de choses sont arrivées, lui faisant prendre conscience qu'il pouvait à nouveau avancer sans crainte dans la vie. La première étape, et non des moindres, est de redonner vie à la maison de ses parents, et donc d'y faire tous les travaux nécessaires pour la réhabiliter, notamment l'atelier. La chambre de ses parents devra aussi être refaite mais, ayant moins souffert des outrages du temps, ne nécessitera pas autant de main d'œuvre.

Évolution : Depuis sa rupture d'avec Oanell et sa mort (suivie de sa résurrection), Le caractère du jeune homme s'est transformé : la majeure partie de ce qui le hantait a disparu, comme s'il avait été lavé de tout ce qui le tuait à petit feu jusqu'au point de non-retour. Désormais, il affiche une tranquillité sereine que personne ne lui connaissait. Il est aussi plus posé même s'il lui arrive encore de s'enflammer dès lors qu'un sujet le passionne.

Juste avant de se rendre à Llewellen, Blodwen lui proposa de rentrer au service du domaine et de devenir clerc à son service, ou plus exactement, clerc, messager et éclaireur. Et c'est le cœur gonflé de gratitude qu'il accepta ce changement de vie.
Dernière modification par Casaïr le 21 mars 2018, 12:55, modifié 12 fois.
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Maison et dépendances

Message : # 51399Message Casaïr
23 janv. 2016, 22:54

La maison d’Aeldred

Le corps principal de la maison est en bon état même si les traces un peu frustres des quelques réparations d’Aeldred se voit çà et là. Elle est constituée d’une grande pièce de vie servant de salle à manger avec un coin cuisine et d’un autre réservé à la toilette, et de deux chambres, la plus petite étant toujours occupée par Aeldred. Celle de ses parents est toujours inoccupée mais il a enfin décidé de la nettoyer de fond en comble avant de vérifier les travaux qui pourraient s’avérer nécessaire.

Après Swelbecky et la réponse positive d'Oanell quant à ses sentiments, la jeune femme, à la demande d'Aeldred, se charge de remettre la maison au goût du jour, en respectant un cahier des charges quant aux couleurs et autres décorations nécessaires totalement incompréhensible au chasseur. Celui-ci la regarde faire, à la fois perplexe et amusé, attendant de voir le résultat final.

La séparation du jeune couple fut terrible pour le jeune homme qui venait de lui demander sa main. Il se demande désormais à quoi bon faire des efforts si ceux-ci ne trouvent pas grâce aux yeux de la personne qu'il aime ? De désespoir, il enleva toutes les décorations qui lui rappelait cette période de sa vie. La maison était redevenue exactement comme avant.

Peu après son retour du marais qui devait aboutir à la découverte des corps des hilderins disparus et à sa mort, Aeldred décida de faire le point. Libéré des poids noirs qui alourdissaient son cœur, il replaça les objets placés çà et là par Oanell, rendant à la maison son caractère d'accueil. Même si cela lui rappelait douloureusement ces instants de vie d'avec son ex-compagne, il savait aussi que laisser la maison tel qu'elle avait toujours été ne pourrait lui faire que du mal.

L’atelier de Killian

Depuis le jour du drame, Aeldred n’est retourné qu’une seule fois dedans : lorsqu’il dût aller y chercher les outils de son père, afin de pouvoir effectuer (lentement) les quelques travaux de réparation dans la maison. Aujourd’hui, si les murs tiennent toujours debout, l’intérieur est dans un état lamentable, attaqué par la moisissure et autres parasites.

Après son retour de Swelbecky, Aeldred a décidé de faire de la rénovation de l'atelier familial son cheval de bataille. Il souhaitait en faire cadeau à Oanell, en guise de cadeau de fiançailles, mais leur rupture met à mal ce projet. Maintenant, Aeldred ne pense plus qu'à s'en débarrasser.

Quelques mois plus tard, Aeldred n'a pour l'instant fait que déblayer l'atelier de son père. Il se demande toujours quoi en faire bien qu'il se rende compte qu'il faudra très certainement l'abattre, la bâtisse ayant méchamment souffert des intempéries. Cependant, il n'est guère plus avancé qu'avant pour faire quoi que ce soit de l'espace qui s'en trouvera ainsi libéré.

Le poulailler

Retapé, il héberge une demi-douzaine de poules et un coq. Il l’a entouré d’une solide palissade afin de les protéger des renards et autres animaux sauvages. Il a ainsi une petite réserve d’œufs qui lui serve périodiquement. Aimant beaucoup ces petites bêtes mais n'ayant aucune conscience de ce qui est bien ou pas, il a tendance à trop les nourrir, et certaines d'entre elles ont visiblement bien profité des largesses de leur jeune maître.

Le potager

N’étant pas suffisamment chez lui et n’ayant pas franchement la main verte, l’une des premières choses qu’il fit en reprenant la maison de ses parents a été d’enlever les ruines du potager de sa mère. À la place, il installa un mannequin de paille qu’il utilise comme cible de tir de temps en temps. Cela lui permet de se relaxer en focalisant son attention sur cet unique but, se fermant à toute intrusion extérieure.

Malgré son changement de vie, Aeldred ne tient pas à arrêter le tir à l'arc. Il affectionne cette discipline qui l'a façonné dans un sens, et tirer sur des cibles lui permet toujours de se calmer et de se concentrer sur un but unique. Généralement, une fois sa session d'entrainement terminée, il peut retourner à ses autres activités avec un regain d'énergie.
Dernière modification par Casaïr le 21 mars 2018, 13:05, modifié 4 fois.
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Quotidien (pour Iris :P)

Message : # 51401Message Casaïr
23 janv. 2016, 23:15

Parler et échanger :
  • Banalités : Aeldred a changé. Lui si peu loquace auparavant s'ouvre de plus en plus aux autres. Il n'est pas encore complètement à l'aise en société mais cela s'améliore tous les jours.
  • États d’âme : L'ancien Aeldred a presque entièrement disparu. Bien sûr, il lui arrive encore de manquer de confiance en lui dans certaines situations et parfois il se sous-estime encore un peu (dificile de changer de si vieilles habitudes), mais l'on sent que, dans l'ensemble, le jeune homme est beaucoup plus positif dans sa tête et dans ses relations avec les autres.
  • Réflexions : Doté d'un petit -mais solide- cercle d'amis, Aeldred est désormais plus enclin à la discussion et à se confier aux autres. Bien sûr, sa préférence ira toujours vers sa sœur qu'il adore, et Fredelme reste un confident privilégié, mais cela ne s'empêche plus désormais de se lier à d'autres.
Besoins vitaux :

En tant qu'ex-chasseur d'un petit village, Aeldred sait comment répondre à certains de ses besoins primaires en premier lieu.
  • Eau : Aucun problème grâce au petit ruisseau proche de chez lui et à son tonneau d’eau de pluie.
  • Nourriture : Ses talents de chasseurs lui permettent aisément de faire ses provisions de viande ou de poisson, et il connait des coins où poussent des fruits ou des baies sauvages qu'il dispute régulièrement à la faune locale. Toutefois, n'ayant toujours pas la patience de s'occuper d'un potager, il lui manque toujours les légumes qu'il se procure aux alentours, le plus souvent en troquant des services.
  • Rites : Aeldred manipule toujours sa fibule d'argent lorsqu'il est stressé et, lorsqu'il est chez lui, la pose bien en évidence sur une petite table où il lui arrive de parler à sa mère. Il se rend encore dans sa Clairière pour y passer un moment tranquille, au moins une fois par semaine. Il a également taillé -un peu maladroitement- le symbole de l'Unique dans une planche de bois, en remerciement pour l'avoir sauvé. Il ne prie pas encore, ne sachant pas comment s'y prendre, mais il s'accorde toujours cinq minutes pour le contempler, le soir avant de se coucher.
  • Argent : Aeldred n’est pas très argenté, et on ne peut pas dire qu’il soit souvent payé en espèce sonnante et trébuchante (même si cela arrive quand même). À la place, il utilise le troc, échangeant ses services ou le produit de sa chasse contre d’autres produits, plus rarement d’autres services. L'avantage, c'est que les quelques daols qu'il possède ne sont utilisés que si vraiment nécessaire.
  • Entretien : Aeldred s’occupe de sa maison et a retapé la chambre de ses parents. Même s'il l'a nettoyée, il n'ose faire plus, le lieu ayant un petit côté sacré qu'il n'arrive pas à dépasser pour le moment. L'atelier de son père est désormais totalement vidé de ses entrailles et sera vraisemblablement abattu dans les jours ou les semaines à venir. Reste à savoir ce qu'il y aura à la place. Il s'occupe également de ses poules qui le lui rendent bien.
  • Formalités : Sorti des impôts, rien à signaler. Pour le moment en tout cas.

Entraînement :

  • Tir à l’arc : que ce soit derrière chez lui, dans un champ voisin, ou lorsqu’il chasse, Aeldred utilise presque tous les jours son arc.
  • Combat à l’épée : Bien que ce ne soit pas sa discipline de base, il se défend suffisamment dans cet exercice pour ne pas vouloir se laisser aller.
  • compétence de survie : Étant quasiment dans la forêt tous les jours, il n’a pas vraiment d’effort à fournir pour rester à niveau, surtout lorsqu’il part dans son Refuge pour se ressourcer.
À long terme :
  • Accroître ses connaissances : Sachant désormais parfaitement lire et écrire, il a envie de plus, et se nourrit de tout ce qui peut lui tomber sous les yeux : occultisme, science, religion. Il aimerait également trouver des écrits sur la magience, afin de comprendre ce domaine si cher aux reizhites.
  • Projet 1 : Découvrir qui est sa sœur (si tant est qu'elle existe réellement et qu'elle soit toujours en vie).
  • Projet 2 : Remonter l'histoire du bracelet, très certainement le vrai responsable de la mort de ses parents [toujours en cours].
  • Projet 3 : En apprendre d’avantage sur la religion du Temple (en parler avec Fredelme). Possibilité de conversion ? [toujours en cours]
  • Projet 4 : Comprendre ce qui se cache derrière les fantômes et (si cela se confirme) les objets maudits (Occultisme).
  • Projet 5 : En pause !
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Éléments du passé d’Aeldred

Message : # 51637Message Casaïr
05 févr. 2016, 15:59

902 – Premier amour

À l’âge de quinze ans, Aeldred n’avait plus guère d’amis, ceux-ci ayant tous reçu la consigne de leurs parents de ne plus l’approcher. Toutefois, Lizon, d’un an sa cadette, bravait régulièrement cet interdit en cachette, soulageant un peu le quotidien du jeune homme. Au fil des semaines, les sentiments d’amitié qu’il ressentait muèrent en un amour sincère, mais il se refusait le droit de déclarer sa flamme à la jeune fille. En premier lieu, parce qu’il n’était pas vraiment sûr que cela soit réciproque (bien que quelques signes de Lizon aient pu suggérer le contraire), et ensuite, parce qu’il ne voulait pas attirer d’ennuis à son amie.

Aeldred connaissait bien les parents de Lizon, notamment Branden, un ami proche de son propre père. Ceux-ci tenaient une ferme où ils élevaient des moutons pour leur laine et des calyres pour leur lait. Branden faisait partie des plus virulents à ce qu’Aeldred soit tout bonnement envoyé dans un autre village, de peur que son malheur ne soit contagieux, et aujourd'hui, un peu plus de deux ans après, il n’avait guère changé d’opinion à ce sujet. Aeldred ne voulait donc pas que Lizon puisse être punie par sa faute et préféra se taire, ce qui, ironiquement, accru également sa souffrance.

Cette situation perdura jusqu’à son service d’ost qu’il effectua à Louarn. Si à son retour, un an plus tard, il revit Lizon, celle-ci avait fini par se détourner de lui, comme tous les autres.

903-904 – Service d’ost

Lorsqu’il eut seize ans, Aeldred partit pour Louarn effectuer son service d’un an. Il voyagea seul, puisque personne ne souhaitait être vu avec lui, de près comme de loin. Ne prenant pas ombrage de la situation, le jeune homme partait du principe qu’au moins là-bas, personne ne connaitrait son passé.

Les premières semaines furent difficiles, Aeldred n’ayant guère d’aptitudes athlétiques, et son caractère effacé firent de lui une cible privilégiée des gros durs, jusqu’à ce que Hernan, son sergent instructeur, ne prenne son problème à bras le corps. Il fit passer de rudes moments à Aeldred mais il lui permit de se faire une vraie place parmi les autres jeunes effectuant leur service en même temps que lui et, pendant près d’un an, le jeune homme dégusta le retour à une vie presque normale. S'il n'est pas possible de parler d'amitié entre les deux hommes (Hernan se refusant à tout sentimentalisme avec un bleu), un certain respect finit par les lier malgré tout, ce qui leur permit de travailler dans de meilleures conditions.

Malheureusement, son retour à Terfynisel signa le retour à son quotidien d’avant, personne hormis Rhea n’ayant été là pour l’accueillir. Ses sentiments pour sa sœur devinrent ambivalents à cette période et il prit peur, aussi bien à cause du risque de la perdre s’il n’y prenait pas garde que vis-à-vis de la réputation de sa demi-sœur : en effet, les gens glosaient sur la raison qui poussait Rhea à accueillir encore le jeune homme chez elle et commençaient à douter de ses capacités à exercer en tant que dàmàthair. C’est ainsi que, quelques mois plus tard et contre l’avis de sa sœur, il décida de reprendre la maison de ses parents dont personne ne voulait. Ses nouvelles compétences lui permirent de se faire chasseur, un métier qui, au moins, ne le mettait pas en permanence en contact avec la population tout en lui permettant de se rendre utile malgré tout.
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I - La chasse

Message : # 53823Message Casaïr
05 juin 2016, 10:42

Cela faisait maintenant deux jours qu’il suivait la trace de ce maudit sanglier. Il ne l’avait entr’aperçu qu’une seule fois, la veille au matin, et depuis, c’est comme s’il jouait au chat et à la souris. Sauf qu’on jurerait que c’est moi la souris… Aeldred se penchait régulièrement pour suivre les traces, mais le temps maussade ne l’aidait guère en cette fin d’hiver. Il lui semblait entendre l’animal, comme s’il se jouait de lui, mais ce n’était qu’une bête, non ? Du peu qu’il en avait vu, le sanglier était nettement plus gros que ses congénères, avait le poil noir et semblait plus malin aussi.

*****

Quelques jours plus tôt…

- Ah, Aeldred, tu tombes bien pour une fois.

Le jeune homme ne s’était pas vraiment attendu à être bien accueilli par Bertram et sorti de sa réserve habituelle, non sans une certaine méfiance.

- Un problème ?
- Oui, et pas un petit, répondit l’homme en désignant son champ. Y a une saloperie d’animal, p’tèt un sanglier ou quelque chose du genre.
- Les autres ne sont pas disponibles ? demanda Aeldred en examinant les traces.

Il faisait bien sûr référence aux autres chasseurs du village que l’on appelait quand il n’était pas nécessaire de lui demander d’intervenir, même si malgré cela il y avait assez de travail pour lui.

- Tu penses ! Ils sont tous occupés ailleurs. Reste que toi, pour ce que ça vaut…

Aeldred tiqua mais ne dit rien. Les traces étaient bien celles d’un sanglier, mais celui-ci était énorme. Il repéra assez facilement la direction qu’empruntaient les empreintes avant de se relever pour faire face à Bertram, se frottant les mains sur son pantalon pour en chasser la terre.

- D’autres fermes ont été visitées ?
- Me semble, oui : le vieux Liam ainsi qu’Haran. Tu peux t’en occuper alors ?

Le scepticisme dans la voix du fermier ne laissait pas vraiment de doute quant à ce qu’il s’imaginait des capacités du jeune homme en matière de pistage alors que lui, comme tous les autres, n’avait jamais eu à s’en plaindre jusque-là. Préférant ne pas ergoter et ainsi perdre du temps, Aeldred acquiesça en regardant Bertram.

- Le temps de récupérer du matériel, et je m’y mets.

*****

La traque était pénible, dans tous les sens du terme, et voilà que cette sale bestiole se dirigeait vers le Refuge d’Aeldred… Le jeune homme était crispé et il y avait de quoi : si jusque-là il s’était moqué comme d’une guigne des déprédations de l’animal dans les fermes autour de Terfynisel -même si cela lui donnait un peu de travail-, le fait qu’il se dirige vers la clairière ou aime à rendre Aeldred ne faisait plus rire celui-ci. C’est peut-être ma punition pour n’avoir pas plus compatis, j’imagine… Malgré cela, il n’arrivait pas bien à comprendre le comportement erratique de la bête, qui était à des lieues de celui de ses semblables. À nouveau, il avait la sensation que cet animal ce jouait de lui. Mais à ce petit jeu, c’est moi qui l’emporterais.

Un bruit dans le fourré droit devant. S’accroupissant, Aeldred saisit son arc avant d’encocher une flèche. Il n’était pas caché, n’avait pas eu le temps de se préparer, bref, il s’était laissé déconcentrer. Pestant intérieurement, il se mit à l’affût quand tout à coup…

- Aeldred ! À gauche !
- Que… ?

À peine avait-il entendu la voix que l’animal surgit comme un démon sur le flanc du chasseur. L’avertissement lui avait donné à peine plus de temps pour se préparer à l’assaut et ne put qu’amortir le choc comme il put, la charge du sanglier l’envoyant bouler contre un arbre. La douleur provenant de ses côtes et de sa tête lui rappelèrent qu’il était douloureusement conscient, et il dû faire usage de toute sa volonté pour lutter contre une violente nausée et voir où était son assaillant. Il le vit soudain revenir à la charge, et eut tout juste le temps d’encocher une seule flèche. Ça passe ou ça casse, songea-t-il, adressant une prière muette à qui voulait bien l’entendre juste avant de tirer. La chance fut heureusement de son côté. Elle ou les C’maogh, Aeldred ne pourrait jamais le dire vraiment. Toujours est-il que son trait s’enfonça profondément dans l’œil du sanglier noir qui s’enfuit dans un cri de douleur terrible. Ce fut sa dernière vision de l’animal…

*****

Quand il rentra au village, blessé, seule Rhea et Nevena vinrent s’enquérir de son état. Il s’empressa de les rassurer, même si sa mine et le sang maculant ses habits trahissaient le contraire. La nouvelle comme quoi Aeldred s’était débarrassé du sanglier fit rapidement le tour du village mais, si les fermiers en furent soulagés, bien peu au final remercièrent le jeune chasseur pour le mal qu’il s’était donné. Quant à lui, il se demandait bien ce qui était arrivé en ce jour. Cette voix qui l’avait prévenu ressemblait à celle de sa mère, sauf que c’était totalement impossible, celle-ci étant morte des années auparavant. Et le sanglier aussi était une énigme. La flèche s’était enfoncée bien trop profondément dans son œil pour ne pas le tuer, et pourtant, il avait juste fuit. Il lui fut impossible d’en trouver le cadavre ou même de quelconques traces dans les jours qui suivirent, mais jamais le sanglier noir ne revint semer le trouble dans les fermes de Terfynisel…
Dernière modification par Casaïr le 05 juin 2016, 23:03, modifié 1 fois.
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II - Lizon

Message : # 53839Message Casaïr
05 juin 2016, 23:01

7 Luchar, An 902

Cela faisait un an maintenant qu’Aeldred vivait chez Rhea. Les cauchemars avaient cessés depuis longtemps mais ce n’était finalement qu’une étape dans la vie de l’adolescent. Depuis un moment, il voyait bien que ses amis s’écartaient peu à peu de lui, obéissant à leurs parents pour une raison que lui-même ne comprenait pas. À croire que la mort était contagieuse ! Même Kanvael, son meilleur ami, finit par s’éloigner de lui. Au début, Aeldred avait mis cela sur le compte de son comportement exécrable, résultat de vaines nuits passées à rester éveillé le plus longtemps possible pour éviter le retour des mauvais rêves, mais certains de ses camarades avaient fini par lui dire : leurs parents avaient peur de lui. Ce fut un véritable choc pour le garçon qui s’emmura petit à petit dans un silence inquiétant. Il ne se déridait que le soir avec Rhea, mais la journée…

Ce matin, Aeldred attendait que Tuallen leur donne la permission pour passer à table. Le comportement de la dàmàthair avait changé envers lui : elle semblait le plus souvent peinée mais il y avait autre chose dans son regard que l’adolescent ne parvenait à saisir –et dont, finalement, il se moquait comme d’une guigne. Pour l’heure, il était seul, comme tous les jours maintenant, tenu à l’écart par ses anciens camarades. Traçant de vagues cercles avec un bâton, il ne vit pas que l’on s’approchait de lui, jusqu’à ce que…

- Dis, tu veux bien que je m’assoie à côté ?

Surpris, Aeldred ne put que lever les yeux vers celle qui venait lui parler : Lizon, jeune fille aux cheveux bruns nattés et aux yeux bleus dans lesquels perçait une grande intelligence, plus jeune d’un peu moins d’un an par rapport à lui. Elle ne faisait pas partie directement de son cercle d’amis –ex-cercle serait plus juste maintenant-, aussi ne comprit-il pas ce qu’elle venait faire là. Tout en réfléchissant toujours à la question, il assentit à sa demande, méfiant malgré lui ; si certains des autres enfants avaient semblé navrés à l’idée d’obéir, d’autres en revanche lui en faisaient voir de toutes les couleurs ; il s’imaginait donc qu’elle était peut-être là pour se moquer de lui.

- Ça va toi ? En ce moment j’veux dire. C’est pas… Enfin, je voulais venir te voir avant mais papa…
- Mmm. Ça peut aller, répondit-il, distant.
- Tu as envie de discuter ?...

*****

C’est ainsi qu’Aeldred et Lizon devinrent des amis proches, jusqu’à devenir le confident de l’autre. Les semaines passèrent doucement, la jeune fille remontant le moral souvent très bas du garçon, et lui-même l’écoutant et riant à ses plaisanteries. Il leur arrivait de s’éclipser dans la forêt, jusqu’à la clairière ou aimait se rendre Aeldred pour rester seul, d’où ils traitaient d’idiots les gens qui les avaient énervés dans la semaine. Cependant, la liste s’allongeant régulièrement, ils finirent par y aller juste pour avoir un coin tranquille.

Au fil du temps, Aeldred, appréciant de plus en plus la jeune fille, finit par se rendre compte que ses absences lui faisaient de plus en plus mal, et lorsqu’ils étaient ensemble, il lui arrivait de se sentir frustré sans comprendre. Un soir, n’y tenant plus, il finit par en parler à Rhea. Qui éclata de rire devant la mine déconfite de son protégé.

- Bon sang, excuse-moi, fit-elle en reprenant son sérieux devant l’air boudeur d’Aeldred. En même temps, je m’y attendais, à force de vous voir tout le temps ensemble. Tu es amoureux mon grand !
- Que… Non ! Arrête ! C’est pas possible, c’est juste qu’elle est gentille et…
- Et tout le temps avec toi. Vous discutez, riez ensemble, vous vous promenez aussi, un vrai petit couple !

Aeldred rougit violemment, déclenchant une nouvelle fois l’hilarité de Rhea.

- Arrête, grande sœur ! C’est pas amusant !
- Grande… sœur ?

Rhea s’était arrêtée immédiatement de rire, regardant, un peu étonnée, le garçon devant elle.

- Bin oui, tu peux pas être ma mère, t’es trop jeune, mais tu peux être… ma grande sœur. Si tu veux.

La phrase sonnait un peu comme une supplique, et c’est émue que la dàmàthair se leva pour serrer fort contre son cœur le jeune orphelin.

- Évidemment que je veux bien. Je serai la meilleure grande sœur qu’un garçon puisse avoir, et mon premier conseil sera : va dire à Lizon ce que tu ressens pour elle.
- Quoi, mais ?! C’est pas drôle, Rhea !
- Non, ça ne l’est pas, c’est mignon, le taquina-t-elle. En plus, je ne vois pas pourquoi tu ne tenterais pas ta chance, d’autres garçons du village le font bien. Allez, finis ton repas et va au lit réfléchir à ta déclaration !

Les taquineries de Rhea rendaient songeur Aeldred. Devait-il vraiment lui dire ? Ce serait une bonne idée, mais il n’était pas certain que son père accueille la nouvelle de gaieté de cœur. L’indécision maintint l’amoureux longtemps éveillé avant que le sommeil ne vienne s’en mêler, l’empêchant de faire un choix tout de suite. Tant pis, je verrai demain, pensa-t-il en bâillant, acceptant l’invitation au repos qui s’offrait à lui.

*****

Ce matin, après les leçons de Rhea, Aeldred et Lizon se retrouvèrent dans leur coin à eux, au bord d’un ruisseau où l’on trouvait toutes sortes de libellules le jour et de lucioles la nuit. Et comme tous les jours depuis deux semaines, L’adolescent n’arrivait pas à se déclarer. Crétin, se répéta-t-il une fois de plus. Crétin, crétin ! Comment c’est possible de bloquer comme ça sur une si petite phrase ? Il observa discrètement son amie qui se regardait dans l’eau, rougissant brutalement quand, une jolie main rejetant une longue mèche tombante derrière son oreille, elle le surprit. Un rien étonnée, elle se rapprocha de lui, pieds nus sur l’herbe tendre.

- Il y a quelque chose qui ne va pas ?
- Non, ri-rien du tout, je t’assure ! répondit-il, jurant intérieurement de son manque de courage.

Elle était si près de lui qu’il lui était impossible de faire autre chose que de la regarder avec l’impression d’être assis sur un tapis de braise. Après une moue, elle se rassit à ses côté, déclenchant le plus subtil des soupirs qu’Aeldred pouvait faire en cet instant, juste avant d’arrêter de respirer quand elle lui posa LA question.

- Tu es amoureux de quelqu’un, toi ?

L’adolescent failli en avaler sa langue de surprise et dut se contenter de secouer la tête négativement, déclenchant dans son esprit une ribambelle de jurons dont Rhea devait ignorer l’existence et qui, présentement, étaient tous dirigés contre lui. Lizon le regarda avec un air étonné avant de fixer le ruisseau, un léger sourire aux lèvres.

- Moi oui ! Enfin, je crois.
- Ha ? fut le seul mot à franchir la bouche du jeune homme, raidi par l’attente.
- Oui, mais je n’ai pas encore osé lui dire. Il vient avec ses parents rendre visite aux miens, de temps en temps. Ca s’explique pas. J’ai l’impression que quand il n’est pas là, il me manque quelque chose, tu comprends ce que je veux dire ?

Aeldred ne comprenait que trop bien ce que voulait dire Lizon et pourtant il fit non de la tête. Le lit de charbons ardents fut remplacé par un matelas de glace, et le froid l’envahissant l’empêcha de réfléchir normalement. Il ne vit pas l’air étrange de Lizon à cet instant, trop éphémère et pourtant bien présent.

- Je… Si tu as besoin de mon soutien, commença un rien mécaniquement Aeldred, je suis là.
- J’espère bien, souffla la jeune fille.

Elle le regarda avant de l’embrasser sur la joue, se leva ensuite en époussetant ses vêtements.

- Tu es mon meilleur ami, tu le sais, non ? Alors, si tu as besoin de me parler, je suis là, compris ? Je le serai toujours.
- Oui, Promis.

Bien qu’ayant assuré Lizon qu’il le ferait, Aeldred ne put jamais lui avouer ce qu’il ressentait. Il tenta bien plusieurs fois, mais le spectre de l’amoureux de son amie l’empêcha totalement de se dévoiler. À quoi bon du reste ? Si c’est pour me faire jeter... Rhea ne put rien pour l’aider, incapable de le dérider à ce sujet. Aeldred souffrait, et semblait incapable d’y remédier.

- Pourquoi refuses-tu de lui parler ? finit par demander sa grande sœur. Tu te fais du mal pour rien !
- Elle est amoureuse d’un autre. Et puis, c’est mieux non ? Au moins, celui qu’elle présentera à son père sera apprécié du village. Ou en tout cas, personne dira de lui qu’il a tué ses parents.
- Tu… Tu le penses vraiment ?...

Rhea était catastrophée de voir à quel point les réflexions semblaient avoir détruit ce garçon qui, à peine un an auparavant, respirait la joie de vivre. Voir ce qu’il endurait jour après jour l’attristait toujours d’avantage. Et si l’on rajoutait cette réflexion concernant Lizon, qu’elle pressentait comme une tentative un peu désespérée pour la protéger, Rhea ressentit encore plus de tristesse. Tout ce qu’elle put faire pour lui, fut de le prendre dans ses bras en lui disant que ça finirait par s’arranger, que tout finissait toujours par s’arranger.

Lorsque vint le jour de son départ pour le service d’ost, seule Rhea lui dit au revoir. Aucune autre personne du village n’était présente pour lui, pas même sa meilleure amie. C’est ainsi que, la mort dans l’âme, il partit pour un an…
Dernière modification par Casaïr le 13 mai 2017, 13:05, modifié 1 fois.
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Voie de l'Unique

Message : # 56905Message Casaïr
04 janv. 2017, 00:37

Points d'Exaltation :

Miracle :
  • Résurrection
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