[JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexions

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Iris
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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15181Message Iris
06 avr. 2013, 19:35

Hello,

Pour ceux que l'érotique réfléchie à la mode Arte est susceptible d'amuser, ce soir dans la nuit : rediffusion de la "Face cachée des fesses" ( http://television.telerama.fr/tele/prog ... 193647.php )

Je l'avais déjà vu et dans mon souvenir c'était assez amusant ;)

Pour les couche-tôt, vous pourrez le revoir sur Arte TV+7 pendant une semaine sur le site Internet d'Arte donc ...
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DukeTogo
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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15188Message DukeTogo
07 avr. 2013, 00:24

Ok, c'est en cours d'enregistrement...

A mon tour de fournir un texte qui convient au sujet.
J'explique le contexte de l'histoire en préambule. J'ai le plaisir de participer à un jdr sur table très réussi, en med fan (Pathfinder). Je joues Bartholomeu, un prêtre de Desna, déesse du voyage, de la chance et des rêves. L'action se déroule avec Kendra, pnj, fille de mon ancien mentor malheureusement décédé. Kendra est descendante d'Aroden, le dernier Aztlant devenu dieu. C'est dire si elle trop zolie et possède des pouvoirs dont on ignore tout. Ce qui n'empeche qu'elle est aussi une jeune femme romantique : Elle est amoureuse de Barth' depuis l'enfance. Depuis 20 scéances joués, il ne s'est jamais rien passé entre les deux, en dehors de baisers fougueux durant la session 15 que je narres içi. Bartholomeu, c'est l'anti-thèse d'Enguerrand, bon comme le bon pain, l'anti-thèse de Kharas, calme et posé...

Extrait de mon texte de la séance n°15, mon pj vient de mourir et les autres l'ont amenés à la capitale ou il y'a un grand temple de mon culte où on réussit à me ramener d'entre les morts.

…J’étouffe tandis que l’eau envahie mes poumons et me débats en vain contre ces mains qui m’agrippent pour me noyer ! Je panique et résiste de toutes mes forces mais je me sens comme un pantin, faible comme un enfant face à des adultes. Je n’ai pas la force de lutter davantage…
Finalement, ces mains me sortent d’un grand bassin. Je crache faiblement l’eau que j’ai dans la bouche, levant péniblement l’avant-bras pour essuyer ma propre bave sur ma joue. Je suis rapidement recouvert d’un grand drap de lin mais je ne peux m’empêcher de trembler comme une feuille. J’ai tellement froid.

Puis l’on m’attache et on me tient fort… Mais où irais-je dans mon état ? Quel besoin d’une camisole ?
Mais… cette voix. Je la connais, c’est Céléna. Je retrouve peu à peu mes esprits, c’est elle qui me tient dans sa cape. Lyana est là aussi, qui me saisit à son tour. Je ne comprends pas un mot de ce qu’elles disent.

Je sais juste que je suis nu… et que c’est embarrassant.

Il y’a d’autres personnes. Ce sont mes pairs, des desnites. Ils sortent de l’eau une jeune femme dont je reconnais les vêtements trempés comme étant ceux d’une prêtresse de haut rang. Elle… Elle m’a « ramené ».

Une ombre sur moi… Forge est là aussi et se retient de me serrer à son tour contre lui. Je reprend conscience peu à peu et devine son… sentiment de joie.

Un prêtre desnite me soustrait à mes compagnons et une autre les éconduit poliment vers une salle voisine… sans omettre de faire sortir le rondouillard Chevrefeuille qui, sur la pointe des pieds et profitant du brouhaha pour se faire oublier, est en train de remplir une éprouvette avec de l’eau du bassin.

Plus tard, après quelques prières, je suis sur pied bien qu’affaibli. Mais je garderais une douloureuse et profonde cicatrice dans mon flanc droit…

Deux jeunes prêtres m’apportent cérémonieusement mes vêtements et sollicitent de m’aider à m’habiller.
Je me revois à leur place quand j’aspirais à devenir Arpenteur, fonction auréolé d’un certain mystère au sein du culte.
Ils me donnent un à un mes habits, imaginant à voix haute quelles routes lointaines ces vêtements élimés avaient empruntés. J’ai beau jeu de leur dire de ne pas se laisser tromper par l’état d’usure car j’ai manqué de temps pour prendre soin de mes vêtements, ils veulent des détails, des récits des lieux visités.
L’un d’eux bloque sur le trou béant de mon surcot de coton gris et me regarde interrogateur en passant deux doigts dedans. L’autre prêtre lui fait les gros yeux et lui prend rapidement le vêtement des mains pour me le donner. Il sait surement.
Le premier est confus, et ne sait quoi dire. Je fais alors de mon mieux, malgré ma voix faible, pour les mettre à l’aise.

« C’est le souvenir d’un mauvais chemin… Mes frères, nul besoin d’être pressé de prendre la route. Desna enseigne aussi le goût de la liberté, à déceler sa grâce et la chance dans nos quotidiens et à chérir le bien. Et si, lors de vos vœux, vous deviez choisir et être choisis pour arpenter le monde, vous pourriez, - non, vous devriez- tourner vos pas vers d’autre pays que l’Ustalav...»

Je rejoins mes compagnons qui m’ont attendus pour retrouver Kendra. Je ne leur avoue pas que j’hésite à y aller car dans mon état piteux, je ne sais pas si ce serait lui rendre service de me voir ainsi. Mais ce n’est pas tout : la mémoire m’est revenue.

Le papillon de sa famille que j’ai donné aux grands prêtres, m’en voudra-t-elle ?

Et l’échange âpre avec ces sommités des cultes majeurs : Salé, grande prêtresse de Sarenräe étonnamment vétu des atours d’Iomédäe, Sire Perseus, grand prêtre de Pharasma, un mystérieux mage cachant son visage que j’ai cru être Adivion et le pire, les mots durs d’Estrella, la grande prêtresse de Desna, qui résonnent lourdement dans ma tête : « J’aurais tellement aimé que tu sois vraiment des nôtres ».

L’admiration plus tôt des jeunes desnites ne change rien au fait que j’ai conscience d’être l’ombre de moi-même. La vérité est que je n’ai pas envie qu’elle sache que je ne suis pas à la hauteur de la confiance de son père. Kendra, si fière de moi quand je suis devenu Arpenteur…
Nous sommes accueillis dans une maison si confortable et incroyable que l’on en oublierait presque être à Caliphas. Ô déesse, que cette femme est belle. Elle a changé et fait montre d’une maturité impressionnante. Je garde le silence pour ne pas me décomposer comme neige au soleil.

Mes compagnons partagent avec elle certains évènements passés. Stoïque, elle comprend très vite que nous allons repartir dès demain. C’est pour moi que mes compagnons sont venus à Caliphas et l’opportunité de la revoir et de pouvoir enfin dormir sans craindre pour nos vies ne pouvait être manquée.
Nous tombons de fatigue et aussi délicieux que puissent être les plats, chacun va se coucher tôt. Lyana a beaucoup de temps à rattraper avec White. Il n’y a pas grand chose qu’on puisse lui dire : elle a déjà trop pleuré pour trouver encore des larmes sous ses paupières…

Le moment redouté où je suis seul avec Kendra fini par arriver. Nous commençons par des banalités avant de nous livrer à plus de confidences. A ses questions où je perçois une pointe de reproche, je lui avoue que je m’inquiète pour elle et que tous mes efforts qui me tiennent loin d’elle sont pour beaucoup motivés par l’envie de la soustraire au sombre projet du retour du Tyran-Qui-Murmure.

Nous parlons brièvement de son oncle. Elle me dit d’une voix atone qu’elle sait que je ne l’aime pas. Je n’essaie même pas de démentir… J’ai développé une réelle défiance envers les puissants et la suffisance hautaine de cet homme, son attitude supérieure et condescendante me fait sérieusement douté de son projet de sacrifier son existence pour la sauvegarde de l’Ustalav. Que lui chaux un pays alors que tout Golarion est son jardin ? J’ai la conviction que nous sommes ses pantins et que le cheval qu’il a donné à Lyana est le noir corbeau qui lui rapporte nos faits et gestes…

Le couperet tombe quand elle corrige ce que je croyais savoir. Ce n’est pas un descendant d’Aroden mais deux qui seraient nécessaires au retour de Tarbaphon ! Si cela advient, cela veut dire qu’elle devra périr également…
Elle dit cela avec calme, comme si une part d’elle était préparée à l’idée de mourir.

Mais je sais, moi, qu’il est impossible d’être réellement près à comparaitre devant la Dame des Tombes. Tout comme je sais que les desseins de la Voix qui Murmure sont si sombres qu’ils empêchent les âmes de trouver le repos éternel. Je chasse de mon esprit ma frayeur pour l’âme de son père de peur qu’elle ne lise en moi. Kendra, tu n’as pas besoin de savoir…

Enfin, je lui dis que j’aimerais être avec elle ce soir. Elle me répond que ce n’est pas possible, qu’elle doit « rester pure ». J’essaie de la rassurer sur mes intentions. J’aspire juste à être près d’elle, un fauteuil me suffira, comme l’illusion d’être vraiment capable de la protéger.

Une fois dans sa chambre, je rapproches un fauteuil près du lit. A la faveur d’un geste, comme deux adolescents maladroits, nos mains se frôlent, se cherchent et nous finissons enlacés. Le goût de ses lèvres est plus doux que dans mon souvenir… L’instant de surprise passé, nous nous embrassons encore à en perdre le souffle. Elle plonge ses yeux dans les miens, m’ouvrant son cœur, me signifiant sa confiance en moi.

Nous sommes seuls dans sa chambre, personne ne viendra.

Je fais glisser ses cheveux dans mes doigts, elle tourne son visage pour embrasser tendrement ma main et presse son autre main sur mon torse… Je n’arrive pas à contenir une grimace de douleur.
Elle est désolée mais c’est moi qui le suis en agrippant doucement ses poignets. Je ne peux pas.

Tu dois « rester pure ». Tu ne peux pas aimer un mort en sursis.

Nous nous regardons longtemps, elle dans son lit et moi assis tout contre.

Je ne suis pas sur de savoir qui de nous deux ferme les yeux le premier mais je garde sa main tant que je le peux dans la mienne, comme pour chercher dans ce contact la force que je n’ai plus.

C’est reposé que je me réveille. Et étonnamment, je ne garde aucun souvenir de mon rêve. Ni rêves ni cauchemar, d’ailleurs.
Est-ce la proximité de Kendra, le contact de ses doigts dans ma main qui a préservé mon sommeil? Je la regarde s’étirer, se réveiller peu à peu et me sourire en ouvrant les yeux.
A cet instant, le poids des derniers évènements semble plus léger…


Notre groupe repart le jour même combattre le mal, toussa toussa. L'appel du devoir, quoi... De fait, la jeune et jolie Kendra n'a toujours pas connu l'amour, d'autant qu'elle se réserve pour mon pj. Lui, par contre, au début de la campagne, à été un peu contraint de payer de sa personne auprès d'une pretresse d'Urgothoa (Luxure, aïe...) ce qui s'avera fort agréable physiquement et instructif techniquement. Extrait de mon récit de la session 8 :

...
Gabriella. Ainsi c'est elle, le gardien de la prison.
Du moins le gardien visible. Elle triomphe, en échange d'informations et glissant sous mots couverts quelques menaces aux velléités de mes compagnons de ne pas se laisser impressionner, ce qu'elle demande nous atterre tous.
Que je reste seul avec elle, docile, conciliant.
Nul besoin de dédommagement pécuniaire. Elle sert une divinité de corruption, de luxure, prendre dans ses filets un jeune prêtre de Desna est une opportunité qu'elle ne laissera pas passer.
Ma décision est prise. Solidaires, mes compagnons tardent à sortir de cette maison qui n'est rien moins que le temple d'Urgothoa. Le regard que me lance Celena en sortant est lourd de sens, sa peine pour moi est sincère.

Cette femme, Gabriella, finit par me faire manger une de ses fraises. La tête me tourne un peu. Des fraises... Au second jour de Pharast?

Déjà elle se tient debout derrière moi. Elle chuchote au creux de mon oreille, je sens son souffle chaud sur ma joue.
Ses mains flattent mes épaules avant que ses bras ne m'enlace le torse et le ventre. J'ai l'impression d'être la proie d'une divinité païenne à plusieurs bras. Je baisse les yeux pour comprendre comment cela est possible pour découvrir qu'elle entoure également ma jambe gauche avec la sienne, remontant son talon le long de mon mollet. Ses mains glissent sous mes vêtements, ses ongles agrippent ma peau.
Je ne peux pas bouger. A moins que je ne veuille pas. Je ne sais plus. Desna, protèges-moi. Dans un sursaut de conscience, j'enlèves mon médaillon. Elle m'entraine irrésistiblement vers le canapé le plus proche...

Je me sens épuisé, mes muscles sont endoloris et mon bas-ventre me brûle. Je suis parcouru de frissons qui résonnent encore dans ma tête. Elle me donne une serviette pour éponger ma sueur et je ne sais que penser de ce qu'elle me dit : flatterie ou moquerie? Qu'importe, je dois reprendre mes esprits au plus vite. Elle me fait boire une mixture qui m'aide à recouvrer toute ma raison.

Puis elle tient sa promesse. Elle me donne les informations attendues. En l'écoutant, en le regardant malgré moi, je prends conscience du pouvoir que peut avoir une femme sur un homme. Je remets mon médaillon pendant qu'elle me regarde amusée et me confirme que ce qui s'est passé içi restera secret tout comme elle ne s'amuse pas à claironner le nom de chaque homme qui vient goûter ses fruits.

...
Séance n°20 donc... Je rejoins Kendra dans sa chambre. Allez fin du suspense, après 1 an de campagne, les 2 persos vont enfin passer la nuit ensemble et pas que pour se tenir la main :oops:

...

Céléna est repartie avec Arwyll, que je reverrais demain matin car j'espère entrer en contact avec Aroden, l'ancien mentor de la déesse Iomédäe. Chevrefeuille, repu, rejoint le monde de Desna, intrusion peu féérique quand on connait le niveau sonore de ses ronflements. Je rejoins Kendra et nous pouvons enfin converser paisiblement dans le calme de sa chambre.

Nous parlons de mon dernier passage à Caliphas, et sans vraiment le dire, nous nous excusons sobrement sur divers malentendus. Le soir de notre arrivée, elle n'avait pu rester pour cause de rendez-vous obtenu de haute lutte chez le tailleur phare de Caliphas. De par son rang et son sang, Kendra se doit d'être présente au bal que va donner Carmilla Caliphaso car c'est l'évènement majeur de la ville. Je lui glisse qu'il ne s'est rien passé avec la très libre prêtresse de Desna mais elle le sait déjà, me confie-t-elle en rougissant un peu. Quand au mystère de son âge : elle a effectivement vieillie prématurément à cause des déplacements à travers les plans. Cet état de fait est imperceptible, de par son ascendance quasi divine : la fraîcheur de ses vingts printemps défie les outrages du temps.

Cette soirée... Elle est importante pour elle. Je lui propose de l'accompagner, ce qu'elle accepte, radieuse, en m'embrassant. Baiser que je lui rend avec plaisir. Ces yeux brillent et je suis en admiration devant leur éclat. Un ciel constellé d'étoiles s'y reflète, guidant le voyageur que je suis vers sa joue humide, son cou délicat, sa bouche offerte.

"Je dois rester pure" m'avait-elle dit par le passé, lors d'un élan commun qui voulait nous précipiter l'un vers l'autre. Je lui rappelle ses mots mais nous les écartons cette fois. La vérité, si vérité il y'a venant d'Adivion, est que son essence doit rester unique pour espérer enfermer Tarbaphon. Unique dans le sens de ne pas morceler son essence avec un enfant à naitre.
Nous n'avons pas besoin d'avoir peur. Nous pouvons dépasser cette inquiétude. Une certaine prêtresse d'Urgothoa m'a appris à garder le contrôle tout en m'abandonnant au plaisir et Kendra possède des pouvoirs qui nous échappent tel une oracle... Le fait est que nous savons que nous sommes libres de nos actes et de leurs conséquences. La liberté, Kendra l'a t'elle eu un jour?

Ce soir, son désir de choisir par elle-même est le plus fort. Elle veut devenir une femme et sa confiance en moi me désarme.

Debout devant moi, elle recule d'un pas, se rapprochant ainsi de son lit. Je vois aux mouvements de sa délicate poitrine que son souffle s'accélère à mesure qu'elle lève une main hésitante vers la bretelle de sa robe. Le mince cordon de soie glisse de son épaule, suivi par son jumeau. Sa robe légère tombe à ses pieds mais je n'ai d'yeux que pour son courage qui m'émerveille et brise toute cette réserve que je traîne chaque jour. Prudence et modération n'ont pas leur mot à dire quand une femme, quelle soit issue du peuple de peu ou d'ascendance divine, nous font un cadeau à ce point unique et précieux.

Ce moment est délicieux. Celui qui précède les baisers fougueux qui vont suivre, celui où nous savourons le désir de l'autre dans nos regards brûlants. J'ai l'expérience qu'elle n'a pas, qui plus est acquise d'une succube experte. Mais ce moment, celui d'un véritable désir est pour moi comme pour elle, le premier.

Après de nouveaux baisers toujours plus fougueux, nous nous glissons sous les draps. La précipitation du désir à cédé la place à des gestes maladroits et des rires nerveux. Ses gestes sont hésitants, les miens se veulent rassurants. Par mes sourires, je l'encourage à me découvrir. Nous progressons de concert dans l'exploration tactile de l'autre. Ce jeu doux amène son lot de frissons, d'interrogations. Elle vit certains effleurements comme des chatouillis et nous rions de bon coeur. Parfois son corps se raidit mais la curiosité, l'envie d'apprendre reprend toujours le dessus.

Apprendre... Je suis convaincu que Kendra sait tout ce qu'il y'a à savoir sur le corps humain, elle est terriblement instruite même si elle n'a pas l'expérience de la pratique. Elle expérimente l'effet de son corps nu contre moi et n'ignore rien de la réaction que cela provoque.
Sa voix se trouble quand ma main aimante parcoure son corps brûlant. Je la guide en posant sa main sur mon torse et elle devine dans mon sourire l'invitation à me découvrir de la même façon que je le fais.
Cette exploration commune dure une éternité, mais rien ne presse car la nuit nous appartient. Il est par moment difficile de continuer à choyer l'autre tellement notre propre plaisir est intense. A l'issue de ces caresses délicieusement partagées, mon amante a dépassé ses doutes : l'appréhension de l'anatomie masculine a disparu, elle n'en a plus peur et a découvert le pouvoir qu'elle avait dessus. Les doigts longs et délicats de sa main libre agrippent ma nuque tandis que je pénètre en douceur son intimité, rythmant mes gestes sur son souffle. La surprise cède la place au plaisir, sa bouche exsangue, ses yeux débordants d'amour encourageant les mouvements intrusifs et caressants de mes doigts.

Nous pourrions aisément en rester là mais c'eut été taire notre soif immodérée de l'autre. Kendra me fait comprendre qu'elle se sent prête et moi... moi, je le suis depuis un moment devant sa peau soyeuse et douce, la chaleur de ses bras, la contemplation de son anatomie féérique, succession de courbes, de virgules et de parenthèses enchantées.

L'espace d'un instant, je me revois dans le passé, ramené du domaine de la Dame des Tombes dans un bassin d'eau froide, voulant désespérément m'en extraire. Un flot d'émotion et de joie me submerge tandis que mon corps, concentré dans mon bas-ventre, se fraye un chemin dans l'écume chaude et bouillonnante des hanches de mon amante. Je passe mes doigts dans ses cheveux pour dégager ses yeux azurs aux reflets d'argent et m'enquérir de ce qu'elle éprouve et ressent. Un oeil moins exercé pourrait ne pas voir le léger tressaillement de ses paupières et le fait qu'elle expire plusieurs fois comme pour passer outre une gène, une douleur intime qu'elle voudrait ignorer.

Elle sait que je sais.

Confondante de courage et de désir, elle me tient fermement en passant ses bras dans mon dos. Dans son étreinte, je comprend qu'elle réfute toutes les fois où nous avons été séparés, souvent par mon initiative dans notre lutte contre le mal qui corrompt la terre. Ses mains descendent dans mon dos tandis que je sens ses reins qui ondulent imperceptiblement d'un mouvement qui la surprend elle-même, faisant de moi un bateau ivre sur un océan d'amour.

Un Arpenteur sait prendre le temps de s'arrêter au bord du chemin pour débarrasser ses chausses d'un caillou douloureux. Oh Kendra, ne continues pas alors que c'est douloureux... Je me concentre et sens l'énergie affluer en moi : un vague de soins divins nous entoure, grandit jusqu'à atteindre les murs de la chambre, illuminant les lieux par des formes géométriques.

"Tricheur..." chuchote t'elle en souriant avec d'ajouter "merci."

Nous pouvons désormais nous abandonner à notre étreinte délicieuse, tendre et mesurée. Elle écarquille des yeux interrogateur, se découvrant autant qu'elle me découvre. Son sourire radieux et son souffle chaud au diapason de mes mouvements sont autant de signes encourageant un rythme plus passionné, que j'entreprend progressivement avec bonheur.
Ma prudence à ne pas écraser ma partenaire n'est pas de mise : Kendra n'est pas seulement magnifique, elle respire la vie et la jeunesse et son ventre ferme me soutient sans faiblir. Je lis dans ses yeux un sentiment de victoire sur elle même.

Inexpérimentée? Plus ce soir. Je me redresse sans me retirer et l'attire vers moi. Face à face, je retrouve l'usage de mes mains pour l'enlacer et plaisir non des moindres, contempler davantage son ventre, ses bras fins, sa gorge et son visage angélique.
Elle m'embrasse avec ferveur, fouillant mon palais avec sa langue. Ses premiers mouvements sont maladroits mais rapidement, je la découvre magnifique et touchée par la grâce. Sa vitalité et son désir de m'aimer sont bouleversants. Ma tête tourne, je la serre fort. Son corps contre le mien entre dans une danse divine tandis que je soutiens ma cavalière par les reins. Rapidement, nous trouvons le rythme passionné qui nous comble tout deux. Je peux alors remonter ma main dans son dos et saisir sa nuque sous ses cheveux d'or pendant que j'embrasse fiévreusement, à la limite de mordre, l'angle délicat formée par sa joue et son cou, entre le menton et l'oreille. Sans nous concerter, nous continuons d'aller plus vite, plus loin, nous élançant l'un vers l'autre, comme des vagues n'abandonnant jamais leur assaut contre le dernier des remparts.
Ma vue se trouble au profit des autres sens, mon imaginaire fait disparaitre sol et plafond. Je devine d'invisibles gouttes de sueurs au creux de son dos. Je cligne un moment des yeux pour la revoir. La tête un peu en arrière comme pour mieux respirer, la jeune fille au nez mutin m'offre une vision idyllique de la beauté faite femme.
J'accompagne la déferlante de vagues en me redressant à chacun de ses coups de rein. Nous ne sommes plus tout à fait assis, trop engagé dans notre plaisir commun pour sentir les muscles de nos cuisses qui menacent de tétaniser sous la tension de nos efforts.

Il me reste un dernier instant de lucidité avant d'être dépassé par mon plaisir. Dans un sursaut de conscience, je ralentis nos mouvements en plaquant ma partenaire contre moi qui met un certain à reprendre ses esprits. Elle reprend son souffle et comprend ce qui me occupe mes pensées. Malgré sa fatigue, son visage s'illumine à la faveur d'un sourire désarmant tandis que ses yeux me regardent intensément, comme pour me demander de continuer notre ascension vers le soleil, quitte à bruler nos ailes.
Nous avons eu cette discussion avant nos ébats : Kendra sait qu'aujourd'hui n'est pas celui où une autre vie pourrait naitre en elle. Si je ne crois pas en ses dons d'oracle, qui pourrais-je croire?

Je répond à son sourire par le geste, en agrippant sa taille avec sa force. Satisfaite, elle saisit mon visage à pleine mains et plaque sa bouche sur la mienne.
Combien de temps dure notre dernière ascension? Je ne saurais le dire. Mon don d'orientation physique et temporelle m'abandonne, je n'ai plus pour seul repère au monde que ce corps que j'étreins, si lointain et si proche à la fois. Ses spasmes incontrôlées que je sens sur ma hampe me guident et m'éclairent sur le degré d'intensité qu'éprouve ma partenaire, agrippée à mes épaules et enfonçant ses ongles dans ma chair.

Nous n'avons plus conscience d'être seuls ou non dans le manoir : les soupirs laissent la place à l'expression impérieuse de notre joie et dans un dernier effort nous brulons notre âme et nos ailes.
Mon bas ventre est pris de contractions répétés tandis que mon coeur bat à tout rompre à l'apothéose de ma plaisir. Serrant son abdomen, Kendra me tient en elle et m'enlace entre ses jambes et ses bras de toutes ses forces.

Son souffle haletant peine à retrouver du calme. Puis elle me relâche, doucement, sans doute consciente que plaqué ainsi contre elle, l'air pourrait me manquer. Nous nous regardons sans bouger.

Même si nous ne bougeons pas, mon intimité continue d'avoir des soubresauts qui m'arrache des soupirs ce qui l'intrigue d'abord avant de la faire sourire.
Même si nous ne bougeons pas, nos épaules montent et s'affaissent tandis que nous reprenons lentement notre souffle à plein poumons, ce qui provoque un effleurement délicieusement frais sur mon torse. J'embrasse son sein avec douceur puis joue un moment avec le mamelon pour en connaitre le gout fruité et salé avant de relever un oeil malicieux vers elle.

"Ils sont magnifiques.
- Ils sont à toi!"

Après les rires, nous restons ainsi un moment, les yeux dans les yeux.

Nos corps se rappellent à notre bon souvenir alors nous optons pour une position plus confortable avant de nous allonger finalement côte à côte. Kendra n'a pas sommeil. Moi... moi, je crapahute depuis des semaines voire des mois à cheval, à pied. Un Arpenteur. Explorateur de monts exquis et de vallons délicieux.
Intrépide jusque dans l'escalier, un drap en guise de dignité et de pudeur, pour aller chercher de quoi manger.

"- Quelqu'un t'as vu? me demande t'elle à mon retour.
- Non. Mais si tu m'avais demandé, j'aurais pu me téléporter.
- Non... Restes avec moi."

Tout en apaisant notre faim, nous discutons. Enfin, je réponds à ses questions. Kendra est exercée à apprendre, son savoir est encyclopédique. Nos ébats n'échappent pas à sa curiosité, d'abord pudique, mais je la mets rapidement à l'aise.

Nous nous endormons un peu plus tard et j'emmène dans mon sommeil la sensation d'un dernier baiser, cette fois déposé sur ma joue, tendre, délicat, affectueux.


PS : J'ajoutes souvent dans mes textes des extraits de chanson car il y'a toujours un chanson qui colle parfaitement à une situation.
Texte de Foreigner... ou alors de Kendra ^^

I gotta take a little time,
A little time to think things over
I better read between the lines,
In case I need it when I'm older

Now this mountain I must climb,
Feels like the world upon my shoulders
Through the clouds I see love shine,
It keeps me warm as life grows colder

In my life there's been heartache and pain
I don't know if I can face it again
Can't stop now, I've traveled so far,
To change this lonely life

[Chorus]
I want to know what love is,
I want you to show me
I want to feel what love is,
I know you can show me
...


http://www.youtube.com/watch?v=PiVDCMlo ... ata_player
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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15190Message Iris
07 avr. 2013, 08:23

Je n'aurais qu'une chose à dire : pour avoir poireauté 20 séances, il était nécessaire que les deux s'entendent parfaitement dans une union qui les comble pleinement :mrgreen:

... ç'aurait été ballot qu'après tout ce temps, ce ne soit que moyen et non extatique :P ...



... 20 séances de combien d'heures en moyenne ? ... pour se faire une idée de l'ampleur des arcs narratifs ?



Sinon que dire ?... Sur le côté dramatique, on ne s'inquiète pas trop pour le héros, on sait que ça va bien aller (à tort ou à raison)... une touche d'adversité, de doute... ça rendrait la concrétisation plus satisfaisante à la lecture (mais j'imagine qu'avoir attendu 20 séances a déjà constitué une adversité pour le PJ :P )
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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15191Message DukeTogo
07 avr. 2013, 11:09

Nos séances sont toujours longues, genre 11:00 jusqu'au lendemain 3:00 du mat'

L'attente à été surtout pour Kendra, pnj que l'on retrouve de temps en temps. Mon perso n'a jamais eu le temps de s'ennuyer car pour reprendre les mots de Bob Marley après une tentative d'assassinat, répondant aux journalistes pourquoi il maintenait son concert : « Les gens qui tentent de rendre ce monde mauvais ne prennent jamais de jours de congés. Comment le pourrais-je ? »

Ce que je dis n'est pas pompeux. Bartholomeu est humble, modeste, avec un score en sagesse très élevé. De fait, je m'appuis sur les stoïciens (Seneque, Epictete...) pour ses attitudes et raisonnements. Par contre, aussi sage et pondéré qu'il soit, il n'en est pas moins émerveillé par Kendra, je crois. Le fait de la faire participer, assise face à lui, est pour la rendre actrice de son désir, et non passive tandis que môssieu fait sa petite affaire. Je crois que ça fait une différence importante, Barth n'est pas dans la démonstration virile.
Il pourrait très bien user de l'eventail des caresses (je devellope pas, hein) qu'il a appris avec la succube, prêtresse de la luxure pour la rendre dingue mais il n'en fait rien.

Pour le drama, non il n'y en a guère... L'idée d'utiliser le pouvoir de soins pour apaiser la douleur (Cé-cé-cé! Célimène! :oops: :mrgreen: ) et la crainte de Kendra que Barth parte (se retire) - car il fait toujours passer son devoir de lutte VS le mal avant sa personne - sont les seuls vrais rebondissements. J'ai essayé d'user de métaphores notamment aquatiques (vagues, écume, bateau ivre) et littéraire (parenthèse, virgule)... ce qui demande plus d'effort que "b*** au c**!" :mrgreen:
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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15238Message Iris
08 avr. 2013, 21:04

... 11h00 du matin à 3h00 du matin ? :shock: ... ça fait... une quinzaine d'heures à chaque fois si on compte les pauses ?! ... Sur 20 séances... 300H de jeu !!!!!... Bon, c'est clair, je n'ai jamais connu ça et je pense que je ne le connaitrais jamais ! Faut une sacrée équipe & régularité !


Pour les métaphores, j'ai réfléchi... mon sentiment, c'est que tu les manies assez bien, mais je pense qu'elles auraient plus de force en ne subissant pas de vraie concurrence. Par exemple, pour une scène courte, les parenthèses & virgules sont bien ; en revanche, pour filer une image comme l'océan, mer calme, profondeur ou ce que tu veux... j'ai le sentiment qu'elle serait plus "forte" si tu la tenais tout le long plutôt que juste ponctuellement, où elle semble plus expérimentale.


:)
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darkbaron
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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15240Message darkbaron
08 avr. 2013, 22:37

C'est quand même intense, une séance de quinze heures... Je n'ai jamais fait ça jusqu'ici, même si j'ai pu m'en rapprocher.
Forcément, autant d'heures de jeu, ça crée des liens intimes entre PJ et PNJ ou même entre PJ... C'est normal.
Je milite pour l'importance de la vie sentimentale chez les PJ ! Non aux personnages froids ! :P

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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15247Message DukeTogo
08 avr. 2013, 23:52

Merci. Effectivement, j'ai une chance de malade de participer à ça.
En fait, quand j'ai commencé le JDR, avec mon groupe, on faisait que ça, on était fauché (jeune adulte, ou fin de cycle scolaire), et y'avais pas la concurrence de la PS3 ou d'internet.

Dark à raison, les liens sont très forts à table entre les pjs, et aussi avec les pnjs. Notre MJ se défonce pour rendre tout ça vivants mais il le fait aussi parce que les joueurs se défoncent aussi.
On fait des résumés subjectifs fleuves des parties, ça prouve notre intérêt et notre motivation. Le roleplay et l'intégrité narrativiste (argh le vilain mot) prime sur le ludisme et l'efficacité.
Enfin, ma petite femme joue aussi, pour son premier perso de jdr, elle fait la paladine et assures sévère. Son perso est très humain, contrairement aux stéréotypes fréquents de rouleaux compresseur inflexible.

Le dernier et principal succès de la table réside aussi dans la compatibilité entre les participants. Il y'a peu d'écarts d'âge, comportements et gouts convergents, etc...

Sinon, Iris, merci pour les conseils. Effectivement, j'avais fais le choix de ne pas insister sur un genre, en l'occurrence métaphore "mer/vagues/bateau...". Je pense que c'est une erreur. Quand un truc me passe par la tête, je crois souvent que le lecteur comprendra le double sens car moi je ne vois que ça, mais ce n'est pas toujours le cas. "Expérimentale" est un terme judicieux. J'y ferais attention!

Après, c'est le seul texte de ce genre que j'ai fait et je n'en ferais pas d'autre de sitôt. Celui-ci était important car c'était une attente forte dans l'histoire. Les autres joueurs me harcelaient souvent "alors, tu l'as niqué?" :mrgreen:
Meme ma femme, c'est dire si tout le monde en avait marre que ceci n'arrive jamais...
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Iris
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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15250Message Iris
09 avr. 2013, 08:08

Ahhh, avec le contexte et la pression que tu subissais pour rendre ce récit, je comprends mieux ! 20 séances, tout le monde qui attendait... :lol: ...

Pour un début tu t'en sors très bien (et la pression, ça n'aide jamais... enfin, je trouve... ça peut paralyser...) :D
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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15251Message DukeTogo
09 avr. 2013, 08:51

Pression sanguine? :p
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Re: [JdR] Erotique & émotion en PbF - expériences et réflexi

Message : # 15286Message Asdel
09 avr. 2013, 19:31

J'adore tes textes Duke, surtout le premier, la pureté de cet instant si chaste qui attend une suite incertaine, je suis fan ^^

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