JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Pour les discussions de fond ou pour s'amuser autour du JdR en général, c'est-à-dire concrètement tout ce qui n'est pas directement en lien avec une partie en cours sur le forum.
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Iris
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51013Message Iris
05 janv. 2016, 16:47

Arthus a écrit :Dans un certain sens, on voit donc que Maelor est un PNJ contrôlé par une meneuse simulationniste.
Rhooo l'insulte ! :lol:

Ouais, vous vous confrontez à un cadre qui tient à sa cohérence, et paf ! d'abord ! non mais ! :P

(Maelor doit avoir 1 en Créativité aussi...)
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Arthus
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51014Message Arthus
05 janv. 2016, 16:53

Mais non, mais non! :lol: Ce sont juste deux optiques différentes! Au moins, avec Maelor, le domaine n'a pas encore implosé! :lol:

Edit : d'ailleurs, je suis avant tout narrativiste, mais un peu simulationniste quand même par certains aspects. Ainsi, si la beauté est importante, la crédibilité et la cohérence le sont aussi. C'est juste que mon simulationnisme n'est présent que dans l'aspect "scénario", et pas dans l'aspect "règles" d'un univers.

C'est plutôt avec le ludisme que j'ai plus de mal.
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Casaïr
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51015Message Casaïr
05 janv. 2016, 17:54

Tin, j'avais pondu un super post qui... a disparu, je sais pas pourquoi...

Tant pis (snirf)

Bon, je disais que je ne me voyais pas dans une case quelconque :

- Ludiste : Peu. Je ne suis pas optimiseur pour avoir le meilleur perso, mais pour que les carac/compétences entrent en accord avec l'histoire de mon personnage. Mais j'ai des amis qui jouent dans ce sens dont un minimaxeur (qui ne joue plus avec nous malheureusement) et je m'entends bien avec eux :)

- Simulationniste : si on définit un simulationniste pour son attachement aux règles d'un univers donné, alors je suis nettement plus dans cette catégorie. Même s'il peut m'arriver de faire des sessions uniquement RP, jeter des brouettes de dés me met régulièrement en joie :P

- Narrativiste : sans doute un peu, mais comme expliqué plus haut, je peux facilement alterner le maintien absolu des règles (LA LOI C'EST MOI ! ET L'ORDRE !) à des parties sans lancer de dès si l'envie m'en prends (ce qui déconcerte parfois mes joueurs mais bon ^^'), même si j'aime les belles histoires et que je cherche toujours un moyen de caser mes joueurs en partie XD

Pour Aeldred, ma conception part du principe que j'ai (très certainement ^^) envie de rattraper mon retard en tant que joueur. Du coup je surcharge peut-être un peu le dos de ce pauvre garçon. Mais partir du fond du gouffre pour le relever est pour moi un challenge déjà bien assez gratifiant sans que cela nécessite des points d'XP supplémentaires. Je ne suis pas hypocrite en disant que j'aime pas l'XP hein ? :P Juste que l'xp général de groupe me va très bien ;)

Quant aux joueurs suiveurs, oui j'en ai qui, si je ne leur colle pas des trucs pour les sortir un peu de leur routine, se contentent de suivre l'avis du reste du groupe (soit par affinité, soit en s'associant à la majorité). Alors oui, pour moi qui déborde actuellement d'idée pour mon propre personnage, voir un joueur passif m'agace (je ne vise personne, et pourtant !) parce qu'effectivement, je pense qu'il faut provoquer les rencontres plutôt que des les attendre (encore que ce point de vue est à nuancer selon mes propres approche et appropriation de l'univers en question, je rentre plus facilement dans certains univers que dans d'autres). Ces joueurs ne sont pas complètement statiques non plus, mais s'ils ont la sensation qu'ils peuvent faire des rencontres seulement "parce que la personne passe devant eux" (je grossis exprès le trait), ils ne penseront pas à prendre même les devants, même en sachant que la personne est là via un autre schéma de présentation (rumeurs ou autre). Pas toujours évident de les motiver ces cons !
Dernière modification par Casaïr le 05 janv. 2016, 23:53, modifié 1 fois.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.

- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.

DukeTogo
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51021Message DukeTogo
05 janv. 2016, 21:44

Iris a écrit : - le ludiste veut vaincre (résoudre un problème, battre le dragon) : c'est là-dessus que je me distingue sur Trône de fer, je suis la plus ludiste de l'équipe avec un perso qui n'a pas forcément les stat' pour les scènes ludistes traditionnelles (je ne peux pas combattre ni participer à la moindre scène d'action, chevauchée mise à part)... du coup, je m'investis dans le démontage des intrigues
;)
- le simulationniste veut explorer un monde et tient à ce que les règles et l'univers soient raccords de même que ce qui prime dans l'histoire est la cohérence... je suis pas mal simulationniste, suffit de voir comment je passe mon temps à traduire des articles de psychologie ou science en mécanique de jeu
Bah d'une certaine façon, le situationniste pousse loin le détail. Les longues descriptions d'Aleth, les détails ornementaux, tout ça en fait partie.
- le narrativiste veut que l'histoire soit belle et déchirante, y compris au détriment de toute victoire ou de la cohérence. Je suis peu narrativiste : j'aime l'ambiance, mais je ne suis pas une fanatique de l'émotion, et le déchirement est le cadet de mes soucis, même si je fais des efforts pour mettre de belles couleurs et des émotions (mais bon sang, vous n'imaginez pas le boulot que c'est pour moi ... ralalalala)
Bah, si tu pouvais mettre de belles couleurs et des émotions sans t'en plaindre ou clamez que tu as fait un effort surhumain, si ça se trouve, on n'y verrais que du feu.

Par contre, situer le narrativiste "au détriment... de la cohérence", je ne suis pas d'accord. La catégorie qui s'en tamponne le plus de la cohérence, c'est le ludiste. Un ludiste n'a aucun scrupule avec les apparences. Un ludiste est capable de se balader en ville en full plate, juste au cas où, car il sait que c'est mieux (techniquement et mécaniquement) d'avoir une bonne protection que de passer pour un mec bizarre. Entre autres qualité, les personnages des ludistes ont des yeux dans le dos et bloquent une chaise contre la porte de leur chambre. Toutes les nuits, juste au cas où. J'en rajoutes pas, hein :mrgreen:

Bref, oublions les cases, ces catégories sont intéressantes pour identifier les styles de jeu. Il ne faut pas oublier que des systèmes induisent des façons de jouer. Prenons Donjons ou Pathfinder, ce sont des jeux techniques. Pour y gagner, il ne faut pas faire des choix logiques ou cohérents, il faut faire les meilleurs choix. J'en ai bouffé des années de l'ADD. Comme les règles étaient, à l'époque, encore simple, on colorait le jeu par le roleplay. Aujourd'hui, on passe surtout son temps à traiter de la technique.

Quelqu'un qui voudrait dupliquer le personnage de Ragnar (série Viking) à Donjons/Pathfinder aurait tout faux. La hache d'armes est pas terrible mécaniquement (plage de critique limité, etc.) et que dire du bouclier rond en bois et de l'armure de cuir? Non, à ces jeux, il faut une grosse armure, et une épée longue + pavois. A plus haut niveau, une arme à 2 mains pour faire de gros dégats vu que les monstres ont de la réduction de dommages. Etc, etc. Pour jouer un prêtre, il faut étudier les bonus de domaine et l'arme de prédilection du culte avant de s'intéresser au dogme de la divinité.

On peut très bien s'amuser à ces jeux. J'ai fait de la résistance et ai eu la chance de jouer dans des tables motivées par le roleplay et l'ambiance mais clairement, quand on voit les forums de spécialistes ou les forums américains, on comprend qu'on est loin d'avoir tout compris coté efficacité, ces types sont capables de battre toute adversité en 3 rounds maximum. :shock: :shock:

Je pense qu'on est tous un peu des 3 catégories, avec de grosses préférences.
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51023Message Iris
05 janv. 2016, 22:49

DukeTogo a écrit :Les longues descriptions d'Aleth, les détails ornementaux, tout ça en fait partie.
Ah mais je confirme, mon soucis du détail, jusqu'à vérifier les attaches des vêtements ou tout ce qui concerne le quotidien, les sensations, les odeurs, les bruits, le rythme de vie,... et je me freine encore pas mal ^^
DukeTogo a écrit :Bah, si tu pouvais mettre de belles couleurs et des émotions sans t'en plaindre ou clamez que tu as fait un effort surhumain, si ça se trouve, on n'y verrais que du feu.
Des fois c'est 100% cadeau et sincère (le journal d'Aleth, c'est typiquement inutile et uniquement tourné vers l'exploration de l'intériorité, c'est entre le simulationnisme psychologique et le narrativisme)

... d'autre fois en revanche, ça me gave de jouer "nature sensible et délicate" quand je voudrais juste balancer mon poing dans la figure d'un PnJ pour lui faire part de ma manière de voir les choses. C'est là que c'est le plus dur ^^ (vous trouvez Aleth enflammée ? c'est rien à côté de ce que je pourrais dire des fois :P ... en particulier, elle est nettement moins ironique - acide que ce qui me brûle les lèvres, d'où dissonance entre moi et le perso... tiens un morceau représentatif de ces humeurs que vous ne verrez pas, ou seulement par accident : https://soundcloud.com/linkoban/hide-the-dirt )
DukeTogo a écrit :La catégorie qui s'en tamponne le plus de la cohérence, c'est le ludiste. [snip illustration]
OK, OK ! :lol:

On va dire que mon contact prolongé avec la communauté esterenienne m'a fait voir plus de narrativistes sensibles que de ludistes optimisateurs du coup je les oublie un peu ^^
DukeTogo a écrit :Je pense qu'on est tous un peu des 3 catégories, avec de grosses préférences.
Bien sûr, mais c'est toujours plus rigolo de discuter des préférences principales que des nuances :mrgreen:


(ah les débats enflammés, ils n'arrivent que si on doit défendre quelque chose :D )
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51062Message Kenny
06 janv. 2016, 15:12

Moi c'est bizarre, je me sens assez simulationniste pour créer le personnage mais narrativiste pour le reste... mais comme je suis un peu mauvais perdant, ça fait peut être de moi un ludiste qui se renie ?

c'est grav' docteur ? :D
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51065Message MeiYaw
06 janv. 2016, 15:44

Perso, je suis ce débat de loin.... J'ai du mal à comprendre l'intérêt de mettre des joueurs dans des cases... D'autant qu'on le voit avec tout ceux qui ont répondu : finalement ces cases là ne servent à rien puisque chacun est un peu de chaque case.

Je me définis comme une joueuse. Rien de plus, et rien de moins. RàF d'être ludiste ou simulamachin ou autre nom barbare et barbant.
Peu importe le jeu, je joue toujours de la même manière, c'est à dire, à l'envie.

C'était mes 2 cents.
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51066Message DukeTogo
06 janv. 2016, 16:23

MeiYaw a écrit :(...) Peu importe le jeu, je joue toujours de la même manière, c'est à dire, à l'envie (...)
http://www.dailymotion.com/video/xfv5d_ ... vies_music :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Je comprend ta position. J'ai un point de vue différent car ces théories me permettent souvent de dialoguer avec mes joueurs IRL qui ont des profils différents. Bien sur, on pourrait se contenter de dire à table que chaque joueur à sa propre conception du jeu, sa propre approche. Cependant, tout les joueurs ne comprennent pas toujours que le jeu (de groupe) ne peut pas être ce que EUX voudraient. Lire (et accepter) l'existence de différentes orientations permet d'éviter les tirages de couvertures. Après, c'est comme tout, y'a pas besoin de vouloir toujours tout expliquer, cependant mettre des mots sur des situations délicates permet de trouver des explications. Quand y'a pas besoin, bah y'a pas besoin. ;)

Pour ma part, j'ai IRL un joueur envahissant qui veut tellement prendre le contrôle de tout, du système, du jeu, de l'histoire, des autres joueurs et du MJ...
Non, lui coller des baffes n'est pas la solution. Grace à ces thèses, j'ai pu lui expliquer que le jeu était multiple.

De même, ces articles m'ont permis d'écrire des mots d'amour pour la nouvelle année 2016 à mes joueurs IRL, avec des retours positifs.
J'avais bien sur des idées en tête, des choses que je voulais transmettre sans les imposer comme par exemple, leur rappeler qu'ils étaient les acteurs (et fournisseurs) de l'histoire, pas des oisillons auxquels j'avais le devoir de donner la becquée. Et qu'ils devraient faire des "concessions" car après tout, le MJ n'a plus besoin d'être le seul à faire des efforts (ou à en faire le plus, comme c'est le cas dans une vision historique "oldschool" - je précise que je n'ai longtemps connu que ça).

Je vous livre le pavé ci-dessous. Je dis pas que ça vous servira à qqchose, hein.
Le JDR a toujours été un plaisir pour moi, un espace de fiction dans lequel on peut s’immerger comme on pourra jamais l’être devant un film. Je ne connais pas grand monde qui à la chance de vivre d’un métier créatif alors le JDR est bienvenu pour laisser libre cours à son imagination. Et si Frodon avait été tués par les Nazguls? Contrairement à la peinture par exemple, c’est un loisir qu’on peut partager.
J’ai beaucoup joué, lu, discuter. On croit avoir fait le tour de la question (mode « moi, je sais ») mais en fait, non. Il y’a des personnes qui décortiquent le JDR à un point qu’on ne soupçonne pas. Des sites comme PTBPTG fourmillent d’articles intéressants, expliquant des phénomènes dont on a pas conscience au premier abord. Faites y un tour, retenez ce que vous voulez. C'est la lecture de ces sites et d'autres blogs qui m'ont fourni de quoi écrire les lignes que vous lisez.

Les théories comme celle du LNS* ont mis en lumière le fait qu’on ne vient pas forcément jouer à la même chose alors même qu’on partage un univers, un système, une table, une soirée.
Ludisme, Narrativisme, Situationnisme.

Ludisme : Comparable aux jeu de société. Le joueur veut gagner, éprouver son talent, user de sa compréhension du système de règles pour l’emporter.
Exemple : le samouraï retrouve les brigands et les tuent tous, mais surtout le joueur fait les meilleurs choix techniques pour y parvenir.

Narrativisme : Les participants veulent d’abord une histoire mémorable et du sens. Cette activité est comparable au théâtre d’improvisation.
Exemple : le samouraï retrouve les brigands, des pauvres types affamées, de vulgaires voleurs de poules, et parle avec eux avant de peut-être les combattre.

Simulationnisme : Volonté d’immersion poussée dans un univers, un genre, pour en respecter les codes.
Exemple : un pj samouraï déshonoré n’aura pas d’autres choix que de se faire seppuku, car « c’est qu’un vrai samouraï ferait ».


Précision : il n’est pas vital d’être apparenté à une case, on peut aussi être un mélange de tout ça. La notion de NLS se détache de tout snobisme qui consisterait à dire qu’une façon de jouer est meilleure qu’une autre. Elle ne sert qu’à définir, comprendre et accepter les différentes approches.
Une fois qu’on se rappelle qu’on joue au même jeu mais qu’on ne recherche pas forcement la même chose, il convient d’être le plus possible en accord sur le contenu afin d’en tirer le meilleur, individuellement et collectivement.

Les notions de contrat social ont mis en avant le principe de jeu collectif par opposition au fait de jouer seul avec son ego (et des partenaires-spectateurs interchangeables). Pour un MJ, vouloir uniformiser les façons de jouer est un combat perdu d’avance. Le jeu collectif n’est donc possible que si chacun fait des concessions, ce qui ne doit pas empêcher les volontés individuelles de s’exprimer.
Exemple de concessions :
- On prend sur soi : je peux accepter de m’ennuyer si je vois que les autres s’amusent, je peux accepter que sur cette séance je vais peu jouer parce que tel autre pj sera mis en valeur, etc.
- Narration partagée : j’évite de tirer systématiquement le jeux vers ce que je veux faire, je peux accepter que mon personnage se range à l’avis d’un autre personnage (comme s’il avait fait un magnifique jet de diplo !) sans saborder ensuite les interactions. Une autre technique, si je tient à conserver l’image de mon propre personnage comme fort en gueule, est de tomber d’accord entre joueurs durant une pause : le choix qui me plaisait peu devient le choix de mon personnage (il peut être amusant que les joueurs qui défendaient un souhait de continuer dans cette direction objectent maintenant avec leurs personnages).


Du système

Le jeu de rôle à des ingrédients récurrents : l’adversité, le conflit, la collaboration et la résolution. A défaut, il ne se passe rien, autant rester chez soi. Ce sont ces tensions ludiques et narratives qui rendent l’expérience intéressante pour les participants. Le JDR du Trône de Fer n’y échappe pas, avec une bonne dose de friction, pour respecter un univers « réaliste », dur et low fantasy.

Le JDR traditionnel repose beaucoup (trop?) sur le MJ, qui n’est pas un joueur pas comme les autres. Selon les pratiques ou les tables, il peut être baba cool jusqu'à tout prendre en charge (depuis la fourniture des critériums jusqu’à la résolution du scénario). Mais quelque soit son investissement, ce que fournissent les joueurs n’a pas moins d’importance pour un résultat de qualité, qui donnera envie de jouer la suite.

Les joueurs, timides ou justes consommateurs, peuvent se contenter de jouer en réaction aux descriptions du MJ. Dans ce cas, il faut souhaiter que le contenu soit intéressant… Mais les joueurs peuvent jouer des personnages qui bougent, construisent, provoquent du jeu, interagissent.
L’expérience (réussie) de la murder de juillet 2015 a montré qu’on pouvait jouer 6h sans dépendre d’un MJ pour relancer l’action et le roleplay. L’envie et la motivation étaient en permanence alimentées par les partenaires venus avec la même intention de s’investir dans le jeu.

On peut continuer à jouer au TDF comme on sait déjà le faire. Ca fonctionne suffisamment bien pour avoir une fidélité générale à la table depuis aout 2013 pour certains. On est encore là malgré un déménagement, des pauses plus ou moins longues, des broutilles, des temps de trajets toujours trop long, des agendas difficiles à faire coïncider, des joueurs exigeants, des gargantuas, des trublions intenables, des défaitistes, des bavards impénitents et le pire, un MJ très très méchant. :)

Pour ma part, je souhaite qu’on fasse encore mieux. Ca ne veut pas dire plus. Non, juste mieux. Pour 2016, j’ai l’intention d’expérimenter encore. On maitrise déjà ce qu’on sait faire, on peut tester de nouvelles choses, sortir de sa zone de confort. Se méfier de la routine, un fléau pour les tables de JDR… Faites moi part de vos idées !

Ces deux dernières années, j’ai refilé mon tablier de narrateur à deux reprises, vous avez joué d’autres personnages (des enfants, un roi des Sept Couronnes, un chien, putain !), la murder, des flashbacks, etc. A ceci s’ajoute une liste non-exhaustive d’accessoires de décor, une cheminée, du vin déliant les langues, un plein wagon de PNJs. Des éclats de rires, des lasagnes, des gâteaux aux pommes, du saucifflard. Vous avez fait des textes pour explorer votre relation à votre personnage, un bonus apprécié par tous, une façon de continuer à jouer en partageant.

Quand je fais le bilan, j’ai pris un plaisir dingue. Je laisse de coté toute considération orgueilleuse : ce qu’on déjà a accompli, on l’a fait tous ensemble. Merci à vous, merci de m’avoir fait reprendre la campagne au moment où l’envie n’y était plus. J’ignorais alors ce que j’aurais manqué !

Pour l’année prochaine, je veux continuer d’être surpris, de parfois vous surprendre aussi. D’inviter des guests et un paquet d’autres trucs que je ne vais pas révéler ici. Dégager du temps en préparation est une concession qui vaut l’effort. De votre coté, venir jouer avec l’envie d’apporter votre pierre à l’édifice, de créer du jeu avec vos partenaires est une autre forme de concession, un effort qui sera toujours payant.

2016, we are coming.

——
La même, version courte : "Bon, c’est bien beau tout ça, mais on joue quand ?"
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister

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Arthus
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51067Message Arthus
06 janv. 2016, 16:25

L'intérêt que je vois à cela est qu'il est plus facile d'accepter la différence d'attentes de ceux avec qui on joue lorsqu'on en prend conscience.

Très concrètement, j'ai déjà été joueur et meneur d'un ami qui est très peu narrativiste, mais extrêmement ludiste et simulationniste. L'inverse de moi, donc.

Le savoir et en parler nous a permis d'éviter de nombreuses prises de tête, parce qu'on savait ce que chacun attendait et désirait, et ce que chacun n'appréciait pas.

Edit : tiens, Duketogo (je peux dire "Duke"? Ca fait super classe!) a posté en même temps, et avec à peu près les mêmes idées, semble-t-il. :)

Même pour le contrat social : j'utiliser aussi cela en tant que meneur. En effet, je sais que l'expérience que je propose est très narrativiste, et que de ce fait elle ne plaira pas forcément à tous les profils. Du coup, je préviens toujours mes nouveaux joueurs potentiels de ce que je leur propose. Libre à eux ensuite d'aimer ou non, avec bien sûr la possibilité de refuser de jouer à ma table, parce qu'elle ne correspond pas à l'expérience recherchée.

De cette manière, je suis certain de pouvoir donner le meilleur de moi-même à des joueurs qui recherchent ce type d'optique.
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DukeTogo
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Re: JdRologie - Maîtrise, jeu, goûts...

Message : # 51068Message DukeTogo
06 janv. 2016, 16:37

Arthus a écrit :Edit : tiens, Duketogo (je peux dire "Duke"? Ca fait super classe!) a posté en même temps, et avec à peu près les mêmes idées, semble-t-il. :)
Yes, we can ! :mrgreen:
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