Iris a écrit :
- le ludiste veut vaincre (résoudre un problème, battre le dragon) : c'est là-dessus que je me distingue sur Trône de fer, je suis la plus ludiste de l'équipe avec un perso qui n'a pas forcément les stat' pour les scènes ludistes traditionnelles (je ne peux pas combattre ni participer à la moindre scène d'action, chevauchée mise à part)... du coup, je m'investis dans le démontage des intrigues
- le simulationniste veut explorer un monde et tient à ce que les règles et l'univers soient raccords de même que ce qui prime dans l'histoire est la cohérence... je suis pas mal simulationniste, suffit de voir comment je passe mon temps à traduire des articles de psychologie ou science en mécanique de jeu
Bah d'une certaine façon, le situationniste pousse loin le détail. Les longues descriptions d'Aleth, les détails ornementaux, tout ça en fait partie.
- le narrativiste veut que l'histoire soit belle et déchirante, y compris au détriment de toute victoire ou de la cohérence. Je suis peu narrativiste : j'aime l'ambiance, mais je ne suis pas une fanatique de l'émotion, et le déchirement est le cadet de mes soucis, même si je fais des efforts pour mettre de belles couleurs et des émotions (mais bon sang, vous n'imaginez pas le boulot que c'est pour moi ... ralalalala)
Bah, si tu pouvais mettre de belles couleurs et des émotions sans t'en plaindre ou clamez que tu as fait un effort surhumain, si ça se trouve, on n'y verrais que du feu.
Par contre, situer le narrativiste "au détriment... de la cohérence", je ne suis pas d'accord. La catégorie qui s'en tamponne le plus de la cohérence, c'est le ludiste. Un ludiste n'a aucun scrupule avec les apparences. Un ludiste est capable de se balader en ville en full plate, juste au cas où, car il
sait que c'est mieux (techniquement et mécaniquement) d'avoir une bonne protection que de passer pour un mec bizarre. Entre autres qualité, les personnages des ludistes ont des yeux dans le dos et bloquent une chaise contre la porte de leur chambre. Toutes les nuits, juste au cas où. J'en rajoutes pas, hein
Bref, oublions les cases, ces catégories sont intéressantes pour identifier les styles de jeu. Il ne faut pas oublier que des systèmes induisent des façons de jouer. Prenons Donjons ou Pathfinder, ce sont des jeux techniques. Pour y gagner, il ne faut pas faire des choix logiques ou cohérents, il faut faire les meilleurs choix. J'en ai bouffé des années de l'ADD. Comme les règles étaient, à l'époque, encore simple, on colorait le jeu par le roleplay. Aujourd'hui, on passe surtout son temps à traiter de la technique.
Quelqu'un qui voudrait dupliquer le personnage de Ragnar (série Viking) à Donjons/Pathfinder aurait tout faux. La hache d'armes est pas terrible mécaniquement (plage de critique limité, etc.) et que dire du bouclier rond en bois et de l'armure de cuir? Non, à ces jeux, il faut une grosse armure, et une épée longue + pavois. A plus haut niveau, une arme à 2 mains pour faire de gros dégats vu que les monstres ont de la réduction de dommages. Etc, etc. Pour jouer un prêtre, il faut étudier les bonus de domaine et l'arme de prédilection du culte avant de s'intéresser au dogme de la divinité.
On peut très bien s'amuser à ces jeux. J'ai fait de la résistance et ai eu la chance de jouer dans des tables motivées par le roleplay et l'ambiance mais clairement, quand on voit les forums de spécialistes ou les forums américains, on comprend qu'on est loin d'avoir tout compris coté efficacité, ces types sont capables de battre toute adversité en 3 rounds maximum.
Je pense qu'on est tous un peu des 3 catégories, avec de grosses préférences.