Pour ma part, le point fort de ma campagne IRL de TDF, c'est justement les PNJs. C'est le retour principal que me font mes joueurs.
Pour moi, il ne font pas partie du scenar, ils existent, davantage qu'un pont en ruine à traverser qui imposerait des jets de chance, d'équilibre ou de natation pour traverser la rivière.
Ils ont une attitude de base qui est déjà altéré au moment de la rencontre des personnages : savent-ils qui est le personnage? Sont-ils impressionnés par le(s) pj(s)? En ont-ils peur? Cela me guide sur le jeu. Un autre truc que je fais : parfois, un PNJ a un choix à faire pour lequel en tant qu'MJ on a pas d'avis tranché oui ou non. Je fais un jet pair/impair. C'est rapide à faire et ça permet d'enchainer dans une direction. De fait, ce système m'interdit d'utiliser les PNJs pour ramener les PJs vers la direction "qui m'arrange". J'ai banni toute astuce pour ramener les PJs dans les rails prévisionnels du scénar.
Ensuite, le jeu des personnages peut encore altérer l'attitude des PNJs.
Enfin, une fois la rencontre jouée, que fais le PNJ ? Parle t'il de la rencontre à quelqu'un ? etc. Si le PNJ a vendu des infos aux pjs, ne se dit-il pas que ces infos valaient justement quelque chose? S'il est futé, il peut se dire qu'il pourrait en tirer encore un peu d'argent en trouvant un autre acheteur? Et si cette autre acheteur était un pain in the ass? etc, etc.
Là où les PNJs fonctionnent bien à ma table, c'est que je deviens eux quand c'est eux qui "jouent". Avoir une image mentale de comparaison est utile pour improviser très vite.
Exemples : un mendiant trublion = Jacqouille la fripouille. Un officier rigide = Dirty Harry. Un gamin eveillé = Tom Sawyer. Une gamine peste = Nelly Olson.
Passer d'un rôle à un autre est fatiguant mais juste génial. Surprendre ses joueurs mais se surprendre aussi tout seul. Un récent truc lâché en jeu :
Mes pjs vont dans un bordel souterrain dans le trou du cul du monde (La Mole...). A l'entrée, une gamine. Le porte-parole posent des questions en montrant des cerfs d'argent. Après une description complémentaire sur la jeunesse de la petite, ses vêtements élimés et son visage sale et charbonneux, la gamine répond sans sourciller :
"Mon pucelage pour un dragon d'or."
Vous imaginez la tête du joueur qui jouait un chevalier...