[Conan] Voyvodin, guerrier, barbare...

MJ Avrock | En quête de Joueurs pour une maîtrise

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DukeTogo
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[Conan] Voyvodin, guerrier, barbare...

Message : # 11191Message DukeTogo
07 janv. 2013, 01:23

Background 1/2

Adossé à la grange, sise la taverne, un homme en haillons somnole tandis qu’un second à moitié vautré sur lui, beugle de tout son saoul des chants païens.
Après tout, les tavernes ont ceci de commun avec les temples et les palais qu’ils attirent les gueux de toute sorte…

Mais au contraire des rebouteux malingres, le premier dénote par sa corpulence. Le voyageur prudent se gardera bien de s’en approcher de crainte d’avoir affaire à un coupe-jarret.
Voyvodin est un homme dont l'âge doit avoisiner les 25 ans, bien que de premier abord, il semble être plus âgé, de part sa peau bruni par le soleil et portant les traces d'une vie difficile. Il est d'une stature imposante, son cuir épais recouvrant une musculature très impressionnante. Ses cheveux longs sont noirs et cache un regard perçant. Il tient souvent sa tête baissée, comme si ses sens étant constamment en alerte ou prêt à foncer. Mais parfois cela cache qu'il s'est tout bonnement assoupi...
Quelques hommes en armes désireux d’abreuver leurs gosiers allaient passer devant eux mais ralentirent puis s’arrêtèrent finalement. L’un s’approcha et se baissa un peu pour dévisager le premier. L'ivrogne eu un instant de doute mais repris sa diatribe en voyant l'homme en arme lui sourire en se redressant.

« Toi ! Au lieu de faire semblant de dormir... Oui, toi! Qu’il se taise. Il me déplait d’entendre blasphémer Mitra… Pas toi ?»

L’homme releva la tête et les regarda d’un air maussade. L’un d’eux tiqua en posant la main sur la garde de son sabre. L’homme accroupi ne voyait plus que cela et en oubliait presque qu’il ne possédait, lui, aucune arme…

Mais rien de définitif n’advint car celui qui avait parlé enjoins au calme son compère d’un haussement de main et jeta, goguenard, un shekel d’argent vers les gueux. Le soulard se tut, imaginant un instant l’alcool shémite qu’il allait pouvoir se payer avec cette obole providentielle.

Il se tut pour de bon quand sa mâchoire fut frappée par le poing de son voisin.

D’abord interloqué, les hommes finirent par rire de bon cœur puis parcoururent les derniers pas menant à la porte de la taverne.

L’homme pris la pièce au sol et mordit dedans pour en vérifier la nature. Un shekel d’argent, ça vaut bien une couronne aquilonienne… C’est toujours un début pour espérer acheter, non, racheter de l’acier némédien, solide, fiable.

Mais… comment rester sourd aux clameurs provenant de la taverne ? Après tout, rêvasser de tenir à pleines mains une vraie lame n’a jamais épongé la soif.
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Re: [Conan] Voyvodin, guerrier, barbare...

Message : # 11192Message DukeTogo
07 janv. 2013, 01:55

Background 2/2

Sous des cheveux noirs comme la nuit, des yeux sombres semblent regarder le vide : Voyvodin est perdu dans ses pensées.
Le torse puissant se soulève puis retombe lentement comme s’il voulait en expirant chasser des souvenirs qu’il juge inutile.
Dans sa main, un reliquat de tissu qui le ramène malgré tout sur le chemin de sa mémoire…
flashback

En cimmérie, au sein des nomades de la tribu du Lion dans laquelle il a grandi, Voyvodin dénotait déjà enfant par sa stupéfiante croissance. Sans cela, sans doute, aurait-il été un enfant sage avec ceux de son âge. De caractère difficile, sa force physique lui permettait de se comporter en garçon tyrannique. En lui couvait une férocité qui en surprit plus d’un désireux de venger un petit frère qu’il aurait bousculé.

Beaucoup de choses changèrent quand il fut témoin, alors âgé d’une douzaine d’années, d’un vif échange entre son père et des hommes du clan qui menaçait de vouloir chasser le turbulent garçon et qui disaient des choses étranges comme le fait que Voyvodin n’était pas vraiment des leurs.
Après leur départ de la modeste chaumière, il demeura sourd à l’exhortation de ses parents à ce qu’il se comporte mieux. Alors ceux-ci se résignèrent à lui révéler qu’il n’était pas leur fils-né, mais qu’ils l’avaient découvert aux abords d’une ville, nouveau-né silencieux drapé dans des langes de tissu sans motifs.
Voyvodin demeura interdit, regardant sa mère de substitution pleurer toutes les larmes de son corps. Alors il « promit » d’être sage, répétant sans conviction les mots que lui dictait son père, pour qui une promesse était une chose sacrée.

Voyvodin du se résoudre au fait qu’il risquait effectivement d’être chassé et tempera malgré tout quelque temps son comportement. Heureusement pour tous, il n’avait plus aucun goût à jouer avec les enfants de son âge.

Un des adultes du clan le voyant désœuvré réussit à obtenir de l’emmener en chasse. Il s’avéra très doué, apprenant vite. Il rentra plus vite que les autres enfants dans l’âge adulte, prenant les armes pour accompagner les braves dès qu’une occasion se présentait. Les nomades connaissaient la vie dure, eux qui n’ont pas de territoire à eux et qui doivent trouver une place dans un monde sauvage et hostile et où survivre est déjà un exploit…

Quelques années passèrent.

Bien qu’il avait acquis un vrai statut parmi les siens, Voyvodin s’ennuyait.

Après une soirée bien arrosée suite à une chasse fructueuse, il ramena sur ses épaules son père dans leur demeure. Peu doué à exprimer ses sentiments, il demeura immobile alors que sa mère vociférait qu’elle ne reconnaissait pas en lui l’enfant qu’elle avait élevée et lui jetait au visage l’étoffe dans laquelle il avait été trouvé. Voyvodin retourna autour du feu, silencieux et interloqué, un grand morceau de tissu dans les mains…
Le tavernier sorti Voyvodin de sa torpeur en posant brutalement la chope de bière sur la table puis le toisa en grimaçant de toute sa hauteur, les mains sur les hanches, l’air satisfait. L’espace d’un moment, Voyvodin se vit se redresser, lui saisissant la tête à deux mains pour lui faire heurter violemment la table. Il écarta cette furieuse envie car il n’ignorait pas tout le brouhaha ambiant dans l’auberge – sans doute près d’une dizaine d’hommes auquel il n’avait porté aucune attention en entrant- et bu lentement tout le contenu de la chope sans quitter des yeux ni cligner des paupières l’importun. Ce dernier s’avisa d’aller chercher une autre bière...
flashback
… Voyvodin quittait « les siens » de plus en plus souvent et allait toujours un peu plus loin.

Il croisa une troupe de mercenaire, la Brigade du Vaste, un groupe engagé par des seigneurs pour ratisser la région de pillards qui voudraient se servir dans les tombes et fut aisément enrôlé par son capitaine, le genre d’homme qui sait trouver les mots justes.

Parmi eux, la violence était naturelle ainsi put-il facilement trouvé sa place. Sa fougue au combat était louée lors des beuveries. Les règles du capitaine étaient sévères mais il les trouvait juste : chacun pouvait prendre les possessions des adversaires qu’il avait vaincus.

Celui-ci accepta d’apprendre à Voyvodin à parfaire sa maîtrise des armes de guerre. Encore une fois, il appris vite, notamment à mesurer la force de ses attaques pour ne plus être emporté par son élan. Voyvodin avait déjà appris à se battre avec ses poings et une hache –et aussi avec tout ce qui lui tombait sous la main- .
Dans un élan rare de générosité, quelques mois plus tard, le capitaine lui donna une grande épée de belle facture – prise à un noble qui n’avait pas acquitté ses dettes et surtout trop encombrante pour lui-même – et lui en enseignant un maniement d’une redoutable efficacité.
Cela déplut aux autres mercenaires. Plus particulièrement le second du capitaine, une teigne de la pire espèce, ne cessait de l’asticoter dès que le capitaine était absent mais il ne bronchait pas.

Deux jours plus tard, non pas pour les mots dont il n’avait pas tout compris, mais en réaction aux ricanements de tous, Voyvodin –dans un accès de rage trop longtemps contenu- lui sauta à la gorge, saisit sa tête entre ses mains, lui enfonça ses pouces dans les orbites et lui arracha le nez et la joue avec ses dents. Il cracha la chair au feu devant les mercenaires médusées. Ceux-ci l’attaquèrent et Voyvodin n’allait pas tarder à périr sous le nombre quand un des hommes dit qu’il fallait le punir comme l’aurait fait le capitaine. Pire que de mourir l’arme au poing, il serait pendu.
Oui, le capitaine ne dira rien, après tout, il est coupable d’avoir tué un supérieur. Tout le monde l’a vu.

Voyvodin refusa de mourir. De ses yeux exorbités, il regardait ces hommes – ces ivrognes - auprès de qui il avait tellement combattu rire grassement tandis qu’il serrait entre ses cuisses le cheval sur lequel on l’avait hissé pour le pendre. Mobilisant tout ses muscles, ignorant les hennissements de l’animal, la corde autour de son cou rompit. Voyvodin réussit de justesse à s’enfuir en emportant l’épée sur son passage. Il poussa à bout sa monture, conscient de son sort si les mercenaires le rattrapaient. Il du rapidement se résoudre à troquer l’épée contre une autre monture (un troc bien mal avisé, pour qui connaît la valeur des choses) pour mettre davantage de distance avec cette féroce troupe de mercenaire.

Sa dernière association a été la compagnie d’un fieffé roublard se faisant appeler Orlando avec lequel il commit plusieurs larcins. Ce dernier finit par l’abuser et lui déroba sa part des richesses (bourse de couronne d’or et joyaux divers) pendant son sommeil qu’il savait pourtant léger – ce pourquoi il ne se risqua pas à lui essayer de lui enlever ce qu’il portait à même la peau, comme des bracelets ou son collier -.

Furieux à son réveil, Voyvodin brisa tout avant de se calmer pour réfléchir à comment retrouver le fourbe chacal. Il écuma tout les bordels de la ville et le surprit en pleine conversation intime. Orlando sauta par la fenêtre mais Voyvodin l’en empêcha en l’attrapant de justesse par les pieds. Mais sa seule prise ne fut que les bottes trop grandes du gredin.
Voyvodin sourit en repensant à son ancien acolyte détalant à moitié nu avant de sacrifier ses derniers deniers à l’aubergiste satisfait.

A suivre…
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Re: [Conan] Voyvodin, guerrier, barbare...

Message : # 11200Message DukeTogo
07 janv. 2013, 21:27

Image


Agilité : 4D
Acrobatie :
Armes blanches : +1D => 5D
Contorsion :
Discrétion :
Équitation :
Escalade :
Esquive : +1D => 5D
Lutte : +1D => 5D
Saut : +1D => 5D

Coordination : 1D
Chariots :
Crochetage :
Lancer :
Pilotage :
Prestidigitation :
Tir :

Vigueur : 5D
Course :
Nage :
Puissance : +1D => 6D
Résistance : +1D => 6D

Savoir : 1D
Commerce :
Connaissances académiques :
Cultures :
Langages :
Lire et écrire :
Mécanismes :
Médecine :
Navigation :
Pièges :

Perception : 5D
Bricolage :
Camouflage :
Connaissance de la rue :
Débrouillardise :
Déguisement :
Enquête :
Jeux :
Pister :
Pratiques artistiques :
Rechercher :
Survie :

Charisme : 2D
Bluff :
Charme :
Commander :
Courage : +3D => 5D
Dressage :
Intimidation :
Persuasion :

Magie : 0
Foi miraculaire : 0 (Crom ne me voit pas...)
Divination :
Faveur :
Némésis :

Points de destin : 1
Points de personnage : 5

Dégâts : ?

Handicaps
* Ennemis (R2) : Cf Background... A fait partie d'une troupe de mercenaire, mais a tué le commandant en second lors d'une rixe qui a mal tourné.
* Illéttré (R0) : Un handicap qui ne me donne pas d'avantage, j'achète ^^
* Pauvreté (R1) : Le niveau de Ressources du personnage tombe à 1D et il commence l’aventure sans matériel. Si le niveau de Ressources du personnage remonte par la suite, il doit racheter ce désavantage contre un total de 9 Points de Personnage. S’il ne peut le faire, le sort s’acharne contre lui et le personnage est maintenu dans sa pauvreté.

Atouts
* Réaction rapide (R1) (+1D en perception pour l'initiative, +3 actions supp par aventure), page 49

Equipement
Vêtements proche des haillons... Mauvaise fortune. Crom se moque de moi !
Armes : en ce moment, aucune. Si ce n'est un coutelas élimé...
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La dernière gorgée de bière

Message : # 16464Message DukeTogo
07 mai 2013, 13:00

Voyvodin était affalé sur sa table. Dans quelle ville se trouve-t-il déjà ? Il se rappel juste que ses pas l'ont mené loin de chez lui, au sud, dans les pays dit civilisés proche de l’océan. Massi... Metan... Messantia, c'est cela. Il avait fuit ses problèmes, mais se trouvait maintenant dans d'autres galères, sans argent sans rien...
Il se relève difficilement pour prendre une nouvelle gorgée de sa bière alors que trois hommes armés s'assoient prés de lui. Leur allure renseigne tout de suite le barbare que ces hommes mènent une vie difficile et pleine de franche camaraderie, lui rappelant des souvenirs de sa vie de mercenaire.

"- 'Soir l'ami. T'as l'air d'un sacré gaillard. Aventurier peut être ? Si c'est l'cas, notre cap'taine recherche quelques hommes de plus pour écumer l'océan. Qu'en dis-tu ? Ca t'intéresse ?"
Mpfff... L'ami? Cela faisait longtemps que Voyvodin n'avait pas entendu ce mot. Bien que convaincu que celui-ci était vide de sens, quelque chose en lui avait envie d'y croire. A moins que ne soit le vin Stygien qui émoussait sa prudence naturelle.

Raisonnable, il les remercierait pour cette offre, verserait le fond de sa chope dans leur trois bières en disant que ca doit être bien d'etre avec des gars de confiance puis astucieux, déclinerait en prétextant n'avoir jamais été guéri du mal de mer... car en vérité, une fois dans un bateau, il n'y a nulle part où aller si les choses se passent mal ou qu'on a simplement changé d'avis.

Mais raisonnable, Voyvodin ne l'est pas aujourd'hui. Après tout, c'est la chance qui lui a donné un shekel d'argent. Et pourquoi la chance changerait-t'elle de camp maintenant? Mystra était peut-être moins ingrate que Crom et lui aura envoyé ces trois types pour le remercier d'avoir fait cesser les blasphèmes du poivraud avec qui il partageait la chaussée...

Il regarda les trois hommes et chercha un truc bien à leur dire, histoire de se les mettre dans la poche.
Ceux-là le regardaient et se regardaient entre eux, s'interrogeant sur quelle espèce de buffle il venait de dénicher.

Quand Voyvodin prit enfin la parole... aucun mot ne sortit.
N'ayant rien trouver à dire, il leur sourit d'un sourire qui se voulait entendu sans se douter qu'ils pourraient tout aussi bien croire qu'il se payait leur tête, tellement cette ébauche de grimace amicale ressemblait à un rictus coincé.
Il but d'une traite le reste de sa bière et pour leur montrer qu'elle était vide - cruellement vide -, retourna la chope au dessus de la table pour en faire tomber les dernières gouttes.

Les regardant en écarquillant les yeux, Voyvodin allait pouvoir constater à quel point ces trois marins le considéraient comme un « ami »...

"Rhaah ! Vous aime bien, les gars. Vous connaissez la vraie vie, sur : y'a rien de plus moche que de boire tout seul."

Et de remplir leurs chopes et porter toasts sur toasts. Il veulent recruter un futur Frère de la Côte? Alors entre frangins, on boit. Entre "amis", on boit. Vu que y'a pas d'auberge en mer, on en profite pour boire encore...

Voyvodin avait un estomac solide et il le savait. Il savait aussi que contrairement à une houri, ce n'était pas par la flatterie ou pour ses beaux yeux que ses types allaient vider leur sac. Non, l'alcool était bien meilleur que lui pour délier les langues. Pas que les chansons grivoises de marins l'intéressaient, mais si il fallait en passer par la... Grisé par le houblon, il beuglerait en cœur les refrains!

Les faire boire n'étaient pas innocent. En les suivant, si ça devait mal tourner dehors, ces types, bien que mieux armés que lui, serait moins dangereux. Et puis cogner un poivrot, ça peut rapporter des fois.
Les trois hommes sourrirent en voyant la réaction de Voyvodin. Celui en tête commande une seule chope d'ale pour l'offrir au mercenaire.
"- C'est moche de boire seul, mais pour le moment on doit trouver d'autres compagnons. T'comprendras qu'on peut pas t'accompagner pour l'instant...
N'oublies pas de te rendre demain matin aux docks et de te présenter sur l’Insolente, notre frégate. Ca nous ennuierai de devoir venir te chercher !"
A moins que Voyvodin n'ait d'autres choses à demander, les marins le laissent à son ale et continue leur tour.
Voyvodin hocha la tête, ce qui ressemblait vaguement à un signe d'acquiescement.
Peu conscient que pour ces types, lui payer une chope d'ale valait comme une forme d'engagement validé, le cimmérien profita de la boisson gratuite en les suivant du regard...

Déjà, ils discutaient avec un homme, sans doute dans le même but. Trop loin pour entendre, il regardait la scène pour s'assurer que celui-là n'obtenait pas une rémunération d'avance, pour laquelle il nourrirait un sentiment idiot d'injustice.

Leur conversation semblant plus fournie que la sienne, Voyvodin se dit qu'une fois les marins partis, il lèverait sa chope à l'attention de l'inconnu, comme pour l'inviter à le rejoindre. Si cette homme en savait un peu plus que lui sur cette offre douteuse, cela lui permettrait de prendre une décision en connaissance de cause. Car, après tout, lui même ne savait rien : ni le temps à passer en mer, ni la solde promise.

De l'argent, Voyvodin en voulait pour assouvir ses envies, au moins à court terme. Mais que faire de quelques pièces si c'est pour finir au fond de l'eau?

...

Hum... Et si ce type était des leurs, genre pour me surveiller?

Non... Je délire, d'aussi loin que je sache, je ne me traine pas de casseroles qui me vaut l'inimitié de qui que ce soit içi. Et c'est pas le clochard que j'ai assommé qui aurait subitement plein d'amis pour demander réparation. A moins que... La troupe de mercenaire que j'ai quitté avec une dette de sang me poursuive jusqu'içi? Grmpff...

...

Voyvodin ne faisait pas toujours preuve de bon sens. Une chose était certaine cependant : il avait appris à être méfiant et ne faisait presque jamais confiance. Le sang bouillonnant battant dans ses veines l'entrainait parfois dans des situation regrettables mais sa vigilance naturelle lui avait toujours permis de rester en vie. Une vigilance et une condition athlétique certaine, évidemment. Or, Voyvodin n'avait pas toujours la perception de sa stature. Au milieu des lâches qu'il rencontrait, qui pleurent dès qu'on les secoue, il y'avait des hommes sournois qui en voulait à son bien le plus précieux : sa vie. Non, Voyvodin ne faisait pas toujours preuve de bon sens.

Pour la nuit à venir, avisant le peu d'argent qui lui restait, il doutait pouvoir se payer une nuit d'auberge. Et d'une façon générale, quitte à se payer une chambre, autant s'offrir également une catin. Mais la mauvaise fortune s'acharnait sur le cimmérien, sans doute finirait-il la nuit dans la paille, en se faufilant dans l'écurie attenante. Voyvodin avait souvent recours à ce dernier refuge, d'autant que la compagnie chevaline, réactive aux allers et venues, fournissait un semblant de tour de garde... Sentir le crottin et se réveiller fourbu valait mieux que d'avoir la gorge tranchée dans son sommeil.

Le lendemain, Voyvodin irait sur les quais, ralentissant le pas en arrivant pour bien observer les lieux, l'activité et les individus présents, histoire de savoir par où fuir, quitte à voler un cheval, si il y'a du grabuge. Il savait que face au surnombre, il ne valait pas mieux qu'un donzelle griffant le vide contre une nuée de guêpes.
Dernière modification par DukeTogo le 10 mai 2013, 14:30, modifié 1 fois.
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Dans quelle galère...

Message : # 16465Message DukeTogo
07 mai 2013, 13:01

Un peu hagard et encore fourbu de sa nuit précaire dans l'écurie de l'auberge, Voyvodin se traina jusqu'au quais. Il s'arrêta avant de se retrouver debout au milieu de la faible agitation. L'instinct de survie était le plus fort ou simplement une mémoire relative car pas très bien réveillé... Voyvodin trouvait qu'on lui cherchait souvent des noises -sans forcement se rendre compte qu'il les provoquaient parfois- et savait qu'il y'avait toujours quelque part, quelqu'un qui pouvait avoir une dent contre lui. Se frottant les yeux après s'être fourré la tête dans un baquet d'eau froide, il jugea que le lieu étaient assez calme pour approcher.

Il reconnut les crapules qu'y l'avait abordé et gouta peu leurs railleries. Mais ils disaient vrai : il n'était pas en mesure de faire la fine bouche et monta, un peu à contrecoeur, sur le navire. Un homme l'arrêta et lui désigna un lot de tonneaux sur le quai à monter à bord. Sans trop réfléchir, ni se poser la question d'aimer ou pas obéir à un ordre, Voyvodin saisit un premier tonneau et avança sur la rampe d'un pas sûr.

L'homme qui avait été abordé dans l'auberge était là aussi, sur le pont et observait les allées et venues, comme pour connaitre les forces en présence. Voyvodin lui jeta un regard noir, songeant à tort que l'autre avait obtenu un poste de contremaitre. Qu'à cela ne tienne, le barbare remit un sourire sur sa face quand il trouva enfin un tonnelet qu'il jugea rempli de vin. Le bloquant contre la rembarde avec un autre tonneau, il regarda le fruit des ses efforts... comme pour connaitre les forces en présence. Chacun ses priorités.. A cet instant, il ignorait qu'on allait surement lui demander de mettre le tout dans les cales au lieu de les laisser si exposés à une chute par dessus bord...

Voyvodin entendit des pas venir vers lui. Avait-il été grillé dans son projet de soustraire à la vue de tous l'objet de ses désirs?

En se retournant, il vit une jeune femme, l'homme de la taverne (Aigisthos) et deux autres hommes, solidement charpentés.
Iris a écrit : " Bon... euh... messieurs... bonsoir... Dérico a dû vous le dire, moi c'est Akhet, et là Asvald et Aislinn. "
Description générale a écrit :Physiquement, Akhet est une jeune fille dotée d’une constitution de base un peu faible mais qui a su largement compenser ses handicaps avec un solide moral. Elle n’est pas très grande, plutôt mince, la taille fine, et profite de ces caractéristiques pour se faufiler aisément dans ce que d’autres considèrent comme des chatières. Elle porte de longs cheveux noirs et les entretient aussi bien qu’il lui est possible, les nattant en plusieurs tresses la plupart du temps pour ne pas être gênée. D’un teint hâlé assez clair, des yeux noirs mais lumineux, le sourire facile, les gestes animés quand elle n’est pas concentrée sur un problème particulier, le pas léger et dansant, Akhet est quelqu’un d’assez joyeux même si elle ignore ce qu’elle deviendra plus tard et s’interroge sur son avenir, en plus d’avoir la désagréable impression que tous les hommes qu’elle croise sont des brutes, des fourbes, des vieux, des pervers ou une combinaison de plusieurs de ces caractéristiques.

Sur le plan vestimentaire, elle est vêtue confortablement, même si ça n'empêche pas de souligner taille et popotin et jambes... et puis des nattes, plusieurs, entremêlées, selon l'humeur, de rubans colorés...
" Je vais aller à l'essentiel : il paraît que pirate, c'est pas votre tasse de thé... Et comme je ne suis pas spécialement une amoureuse des bateaux, je ne vais sûrement pas critiquer. Maintenant... vous savez que nous sommes à bord suite à un marché avec le capitaine... enfin, une négociation... Notre employeur veut mettre la main sur un mystérieux commanditaire qui a ordonné le pillage systématique du pinard qu'il envoyait. Du pinard de grande qualité s'entend. Il est vert. Notre mission consiste à faire la lumière sur l'origine de ces vols et y mettre un terme... de préférence..."

" Notez que ce mystérieux commanditaire est probablement plein aux as pour pouvoir s'offrir de se compliquer la vie au possible avec des manœuvres tordues. "

" En clair, je vous propose de venir nous aider à aller piller le mystérieux commanditaire plein aux as, pour accomplir la vengeance de notre employeur et être le mieux payé possible de notre peine."

" Alors ? ..."
darkbaron a écrit :Aigisthos observait Akhet avec curiosité et étonnement.
...
Aigisthos écouta attentivement les explications de la jeune femme. Un plan simple et intéressant qui promettait une jolie récompense. Un sourire se dessina sur son visage quand il songea aux richesses du "mystérieux commanditaire". C'était peut-être mieux que ce qu'il avait espéré...

Plutôt satisfait par la proposition, il répondit donc tout simplement :

"Cela me convient. Si cet homme est aussi riche, un pillage nous assurera des revenus très confortables..."
Iris a écrit :Akhet opina avec un sourire à la réponse du demi-pirate un peu fin (par rapport aux trois barbares présents s'entend).

" Ravie que tu sois des nôtres ! "

Et un regard vers le troisième barbare qui devait avoir la même tendance au caractère ombrageux que les deux qu'elle pratiquait déjà...
Voyvodin les regarda avec circonspection et comprenait qu'Aigisthos venait de faire leur connaissance.
Il eu un petit sourire de satisfaction car son vin n'était pas menacé de convoitise, ce que la jeune femme allait surement interprété comme un accord.
Dernière modification par DukeTogo le 10 mai 2013, 14:32, modifié 1 fois.
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Sur le pont de l'Insolente

Message : # 16690Message DukeTogo
10 mai 2013, 14:28

Akhet continua d'exposer son plan qu'elle présentait comme simple à grands renforts de sourires.

Voyvodin écouta la jeune femme sans tout comprendre. Ce qui était clair, c'est qu'il avait affaire à des opportunistes. Et la chance, ça se provoque.

"Ca me va. Si c'est une entourloupe, gare à toi.
Mais si tu assures ma fortune, tu n'auras pas à le regretter."

Akhet a écrit : " Une entourloupe ?... C'est pas mon genre ! Mais va pas te plaindre de ce qu'on peut découvrir en cours de route, vu qu'en fait, on ignore qui est le commanditaire, à part que forcément, il a de solides moyens financiers."

" Et pour assurer ta fortune, tu as bien conscience du fait qu'il y aura des gardes entre toi et elle, hein ?"
Voyvodin acquiesça : la jeune femme avait raison.

..

À bien y regarder, il semblait que chacun roulait pour soi-même. L'attitude du blond et du vieux chauve tatoué, n'était pas belliqueuse, dans le sens où Voyvodin n'avait pas le sentiment qu'ils attendaient un signe d'Akhet pour lui tomber dessus. Ainsi, elle n'était pas leur chef pas plus qu'ils n'étaient ses employés. Restaient à espérer que quand les problèmes arriveraient, toujours en surnombre, chacun verrait toute l'utilité à faire front commun.

Il se décida à se présenter, comme pour faire un effort de sociabilité.

"Je suis Voyvodin et ne suis pas homme à faire des promesses. Avant d'aller chercher notre fortune, j'ai reperé là un trésor à partager cette nuit, histoire d'oublier l'eau salé..."

En souriant, le colosse désignait discrètement le tonnelet.

Akhet, décidemment jeune femme à la langue bien pendue, assurait les questions, l'interrogeant lui et Aigisthos, sans doute pour rendre chacun sympathique aux autres..

A une des questions qui ravivait une certaine flamme dans la morgue de Voyvodin, il répondit :

"Ce que je ferais d'un tas d'or? Ha! Je me dépêcherais de le dépenser avant que des brigands dans votre genre aient des prétentions dessus! Et je m'achèterais une épée solide, la mienne était déjà menacée par la rouille et le sel de mer risque d'avoir raison d'elle..."

Dédaigneux, il cracha par dessus bord. Puis se rappelant qu'ils n'étaient pas seuls :

"- 'Pourrions éviter de faire croire qu'on prépare une minuterie, autant remettre à ce soir nos rêves de futures dépenses. Quand au passé et d'où on vient, bah..."

Sa suggestion de dispersion était motivée par le fait de ne pas vouloir avoir l'air de fomenter quelques mauvais coups avec ces étrangers.

Il alla également s'adresser à un de ses recruteurs qui lui désignera le capitaine de l'Insolente, pour réclamer un premier paiement pour ses services.
Il lui prendra la tête, certainement en vain, en rappelant que le chargement n'était pas monté tout seul mais en une conséquence partie grâce à lui.
La réponse "plus tard" lui plaisait peu et lui donnait envie de lui prendre la tête, cette fois au sens propre.
Le capitaine senti qu'on avait enrôlé un chien fou.
Voyvodin tempera son humeur, principalement parce qu'ils étaient déjà un peu au large et s'éloigna la mine lugubre.
La vérité est qu'il détestait la mer, prison sans barreaux, piège à ciel ouvert qui condamnait toutes formes de retraite possible.

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Partageant enfin le tonnelet de vin, Voyvodin voyait qu'une conversation était bien engagée entre Akhet et Aigisthos, mélange de banalités teintées de sympathie.
Voyvodin n'écoutait plus que d'une oreille distraite. De guerre lasse, il s'éloigna à la recherche d'un coin pas trop inconfortable.
Il se hâta de fermer les yeux dans le but de s'endormir : le spectacle d'un ciel étoilé depuis le pont d'un bateau ne l'intéressait pas.
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister

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