OdE - 5.1 - Entourés de murs

[Maëlys]

Maëlys se sentait on ne peut plus mal, sa course l'avait effrayée, l'avait mis mal à l'aise.
Son coeur était au bord des lèvres, ses peurs plus proches que jamais.

Sans réfléchir, elle courrait, courrait encore pour fuir ce qui la poursuivait, ou courrait pour se perdre dans les abîmes de l'effort. Elle ne savait plus où aller car de tout part se trouvaient des ennemies potentielles ou actuels. De'Had regorgeait de personnes qui aimeraient sûrement la pendre si ils découvraient son absence de foi, les alentours de De'Had regorgeaient de Lames qui se feraient plaisir de la passer au fil de leurs lames et désormais le coeur de la ville contenait une bête inconnue qui créait le chaos...

Elle mit quelques secondes à remarquer la présence d'Elwin et de l'Homme et Demi ainsi que Laeven, son esprit tournait au ralenti dans ce monde de chaos. Ce qui se passait était bien pire que Lendach, peut-être car elle n'avait pas ce support qu'elle avait précédemment trouvé en Garn ou en ce maudit Elwin, qui bien qu'il soit détestable au possible pouvait lui apporter une dose d'assurance.
D'eux, elle ne voyait que le visage fatigué, torturé, exténué sauf pour le Colosse qui lui avait comme... grandi depuis leur dernière entrevue.

N'écoutant à peine les discussions, elle se laissait entièrement guider, fixant son cap sur l'Homme et Demi qui créait une sorte de sanctuaire autour de lui tant sa force semblait protéger les autres.

[luciole]

Fatigué, il l'était oui. Et il s'était tendu brusquement en découvrant face à eux Maëlys et Grirav. Enfin.. surtout Maëlys. Toujours cette discussion manquante entre eux. Cette ombre qui marquait leur rapport quasiment depuis leur rencontre. Et là, il n'était juste pas en état de faire semblant. De simuler.

Lutter contre ça? Rassembler tous les croyants? Quelque soit leur allégeance? C'était une.. plaisanterie? On se foutait de lui là! Parce que la tolérance religieuse et tout il la ressentait profondément pour l'heure. Et pas en bien.
Ou une utopie? Oui c'est ça. Le colosse avait perdu l'esprit et rêvait d'un monde unis derrière sa bannière. Une bannière qui flotterait haut dans le vent lorsque l'aube se lèverait sur la ville. Une aube Rouge.

En fait, il devait avoir lui aussi perdu l'esprit parce que pour l'heure, l'idée lui semblait carrément crédible. Cohérente. Toussa.

Ou alors c'était les vapeurs dégagées par la créature en sortant de sa gangue de pierre qui lui agressaient le cerveau. Là encore l'explication paraissait acceptable.

La preuve, il suivait. Et docilement qui plus est.
Se trouvant vachement bien en fait en tant que supporter de l'ex Homme et Demi.

[Iris]

Grirav était d'avis de partir... mais étrangement, le charisme de "l'Homme Et Demi" (alias Conquérant à la Hache Funeste) revenu d'entre les morts avait un effet galvanisant sur les personnes tout autour... c'était assez fascinant... Il avait beau avoir une allure de brutes sorties des bois, son comportement et son expression déterminée démentaient cette impression, évoquant plutôt un héros de l'ancien temps, le guerrier derrière lequel se rassemblaient des troupes galvanisées pour lutter contre une menace abominable...

Les défenseurs de Deh'ad obéirent au Colosse... préparant les armes, les machines de guerre, et l'aidant à les réorienter.

Apparemment le petit discours avait porté...

Maëlys et Elwin, épuisés par les épreuves, et pourtant peu portés à avoir envie de défendre la ville, suivaient avec zèle. C'était l'union de tous ceux qui étaient présents, une force qui les dépassaient, un enthousiasme presque, une fièvre légendaire qui débordait, qui rayonnait depuis le héros...

Amy et Nialan n'étaient pour l'instant plus en vue. La première suivait peut-être simplement le mouvement ?... Le second s'informait auprès des officiers sur les plans de défense. En bref, il apprendrait sous peu qu'on attendait les renforts du nord, ils ne devraient plus tarder... mais ... ça impliquait de tenir bon avec ce monstre et d'éviter que les ennemis puissent entrer en (A) et (B) ... alors que le (B) était en piteux état et risquait de céder... En revanche, il était possible de mobiliser des civils pour dégager la voie reliant (B) à (O) centre de la ville et vers l'abomination qui allait être attaquée depuis (C). Avec un peu de chance, il serait possible d'affronter le monstre depuis (C) et (B), en mettant les ennemis à contribution, de quoi les user...


Dans l'immédiat, le principal problème pour détruire le monstre avec des armes lourdes était de le faire venir dans une zone où il y serait exposé, après tout, la créature n'avait pas vraiment de raison de préférer écraser et éclater un quartier plutôt qu'un autre... Comment le faire venir à un point proche de (C) et (B) ? ...

[Amnèsya]

[[HP on sorry pour l'absence, j'étais malade]
Je crus halluciné lorsque j'entendis le discours de celui que pour l'instant, j'appelais l'Homme à la hache trop grande, ayant, à juste titre surement, décidé de remettre les présentations à plus tard.

Ou alors vous pouvez vous battre pour défendre la ville, et montrer à tous que le sang des héros de l'Aergewin coule encore dans les veines des Tri-kazéliens!"


Il en avait de bonne lui, mon sang, qu'il soit de Tri-Kazélienne, de Tarish, ou de lache... ce qui m'importait vraiment c'est qu'il coule dans mes veines et pas sur le pavé oublié et gelé d'une ville du Nord, victime une fois de plus de la folie humaines...

Et en agissant ainsi, vous serez responsable de chaque vie que la créature prendra, car vous n'aurez même pas tenté de lutter

Lutter, quel mot vain... le genre de mot qui vous laisse un gout sucrée dans la bouche, qui vous teints les dents en rouge après une nouvelle bastonnade en bonne et du forme suite à votre dernière tentative d'évasion. Non décidément, les combats perdu d'avance ce n'est pas mon truc... L'héroïsme, la gloire, le courage, c'est des trucs de mec. Nous les filles, quand on se bat c'est pour gagner. La vie a trop de valeur pour être gaspiller en vain, juste pour le style...

D'un autre coté je devais bien l'admettre, la situation me dépassait complètement. Je ne savais pas quoi faire. C'était déjà bien assez compliqué de faire taire la petite voie dans ma tête qui me disait : "qu'est que tu fous la, mais qu'est que tu fous la". De réprimer l'envie l'irrésistible envie de me terrer dans un trou de prendre Corentin dans les Bras et de disparaitre... Pourquoi je ne pouvais pas me transformer en souris ou mieux encore en bactérie...

Pas très constructives mes idées... Qu'est que je pouvais faire mon petite fille de 16 ans face à ce déferlement de haine et d'absurdité? Moi, je n'ai rien à protéger, rien à défendre, rien si ce n'est ma vie. Je ne veux pas mourir pas tout de suite, pas seule. Je n’aimais pas cette idée qu’au nom du courage d'envoyer tous ces gens ce faire massacrer sans aucun espoir de retour…quand la mort vous prends elle ne vous lâche plus. Ces exaltations de batailles avaient peut-être prise sur un soldat, ou un paysan affolé… Mais pour moi qui ne voyais en tout cela qu’une gesticulation sans autre effet que de fournir un espoir à des gens qui avaient déjà perdu le combat, cela ne faisait que renforcer mon désespoir…
Quel serait le résultat de l’inaction, probablement le même. Alors pourquoi se fatiguer…
De toute façon, je n'avais jamais été douée pour établir un plan de bataille.... et encore moins le suivre d’accord, je l'avoue

Je m'approche de mon colosse préféré et à un moment où il est disponible lui dis :
"- Chef, pendant que je cherche un trou où disparaitre, qu’est je peux faire pour vous efficacement, car je ne vois pas comment on espère abattre ce truc à l’arbalète ... Perdu pour perdu, on pourrait tenter de lui foutre le feu. Ou quitte à mourir inutilement, on pourrait sauter les sous-sols et ensevelir ce truc… si on en a les moyens ?
"
Ayant le sentiment de faire la deuxième plus belle erreur de ma vie, j'attendais sa réaction tout en continuant à chercher une meilleure solution, une du genre moins quitte ou double....

[HRP cela fait bizarre de parler comme cela a quelqu'un qui justement est revenu du royaume des mort ^^]

[ramb]

"Je veux bien attaquer cette chose, mais comment on fait? mes flèches ne lui feront pas grand chose"

Grirav acceptait l'idée qu'il fallait tué ou même détruire ceci, mais comment faire,
il n'avait plus de bombe, ni de quoi en fabriquer, et ce n'est pas ces bonnes flèches qui feraient la différence
à moins qu'il ne connaisse le point faible à viser.

"Homme et demi, ou peux importe ton nouveau nom pour le moment, ce monstre à un point faible?
que l'on puisse toucher avec une arme de siège?"

Grirav pouvait non pas tuer la bête mais par exemple ouvrir un trou dans sa cuirasse à un point stratégique.

[Iris]

Étant donné que personne (à l'heure actuelle) n'a pris le temps de s'approcher du monstre pour le regarder attentivement... personne n'a pu repérer s'il a des points faibles apparents ou des éléments de comportement susceptibles d'être exploités.


Grirav comme Nialan ou dans une mesure différente "Homme Et Demi", ont tous expérimenté la proximité avec la horde féonde du Seigneur Loup de Ronces. Ils ont pu en déduire que quoi qu'il arrive, un feond est une grosse bête... Donc jamais invulnérable et tirant surtout sa dangerosité d'un gros tas de muscles et d'une très haute combativité... Pour le reste (carapace, cuir, ...) c'est une affaire de chance. En n'oubliant pas que plus une créature a de grosses carapaces (tortue,...) plus sa mobilité est réduite. Dans le cas présent la ville a affaire à un bipède à grosses pattes... ça ne ressemble pas exactement à un parangon de l'encaissement - amorti des dégâts, même si c'est gros et donc que les flèches auront sans doute l'effet d'une piqûre de moustique... Cela dit, avec huile & feu, ça devient une piqûre d'abeille... et tout le monde sait qu'on peut mourir des suites de la confrontation avec un essaim particulièrement coriace...

[Thalgrim]

Le colosse sourit intérieurement en réalisant que son plan avait marché, avec des conséquences qu'il n'avait pas forcément anticipé. Voilà qu'il se retrouvait maintenant promu du rang de barbare à celui de chef de l'armée de défense de la cité, et tout le monde venait lui poser des questions auxquelles il n'avait pas les réponses. Franchement, est-ce qu'il avait une tête à savoir quel était le point faible des monstres géants? Pour se donner un peu de temps pour réfléchir, il continua pendant un moment à superviser la mise en place des machines de guerres, puis se tourna finalement vers Grirav et la jeune Tarish:
"Le feu, ça semble pas une mauvaise idée... Façon, si on a de quoi le faire, on aura rien à perdre à enflammer certains projectiles de baliste ou de catapulte. Au pire, ça lui fera pas plus mal, au mieux ça lui cramera la gueule et ça sera parfait. Et non Grirav, je sais pas si ce truc à un point faible, c'est la première fois que je rencontre un féond de cette taille. Alors je peux que supposer que si on l'attaque avec des armes à sa taille, comme les machines de sièges, ça devrait bien lui faire quelque chose. Jusqu'à présent, j'ai jamais croisé de féond qui soit immortel, donc je vois pas pourquoi il serait différent.
Quant à cette idée de faire sauter les sous-sol, ça peut-être une solution de dernier recours... Mais tu t'y connais petite? J'veux dire, tu saurais comment faire pour que tout ça s'écroule? À la limite, peut-être que tu pourrais aller voir avec Grirav sur la manière de procéder? Il s'y connait en explosion!"
Le colosse s'adressa ensuite à toute l'assemblé:
"Bon, une fois que les machines seront en place, va encore falloir amener cette horreur à porter. Faudra qu'on se divise en deux groupes: un qui restera ici pour manier les armes de siège, et un autre qui s'approchera de la créature avec des arcs ou des armes de jet. Je prendrai la tête du second groupe. Une fois qu'on sera assez près du monstre, on lui tirera dessus. Même si ça lui fera certainement pas grand chose, ça devrait au moins attirer son attention. Ensuite, on aura plus qu'à reculer vers l'autre groupe qui ouvrira le feu avec les catapultes et les balistes dès que le féond sera à portée. Oh et pendant que j'y suis, vous savez si on a des explosifs quelque part, ainsi que de l'huile pour enflammer les projectiles?"

[Iris]

Des officiers sortaient des fortifications et constataient la situation, entendant par hasard le plan d'Homme Et Demi. L'un d'eux, le plus vif à réagir de toute évidence, ordonna d'équiper en arcs & javelines & lances l'équipe des courageux volontaires qui iraient exciter le monstre.

" La Porte de Saint Helm (NdlR : (B)) ne tiendra peut-être pas longtemps, nous allons leur dégager la route vers la créature et leur rendre difficile tout autre chemin."

" Les tonneaux d'huile sont dans les entrepôts ou déjà sur les murailles, pour repousser les Lames."


... En gros, le message qui passait était qu'on continuait de se battre avec acharnement sur les murs, le monstre était tout aussi dangereux pour les habitants que l'armée ennemie...

[Thalgrim]

Le colosse en profita donc pour s'équiper en javelines (sauf si les siennes avaient aussi survécu à son voyage chez les morts), et sélectionna une dizaine de personnes parmi ses troupes pour aller récupérer des tonneaux d'huiles dans les entrepôts (si possible des gens qui avaient l'air peu ou pas qualifié, vu que transporter des tonneaux ne demande pas de compétence particulière, autant ne pas se priver de vrai soldat ou d'artilleur au cas les choses dégénèrent plus vite que prévu).

[Maëlys]

Lorsque la nouvelle venue se mit à parler de fuir, Maëlys mit du temps à comprendre. Comprenait-elle seulement ce qui se trouvait à l'extérieur, que la ville était cernée par les Lames et autres hommes du Temple...
D'autant plus qu'une pensée fit frémir l'artisane, des propos qu'elle avait entendu à Ard-Amrach il y a si longtemps... Le Temple avait enrôlé beaucoup d'hommes et de femmes dans ses rangs pour mater la rébellion actuelle, des personnes normalement tout sauf recommandables qui ne cherchaient que la violence plutôt que l'idéal du Temple. En soi des hommes qui méritent plus le titre de mercenaires que de Chevaliers Lames.

Cette pensée de se savoir perdue, si elle ne faisait pas tout en son pouvoir pour repousser l'inéluctable fin, lui redonna du courage.
Ecoutant les paroles de l'Homme et Demi puis de l'officier, elle se dit qu'une seule option se proposait à elle.

"Il doit être possible de s'occuper du dégagement de la voie depuis la porte de Saint Helm, condamner des chemins et créer des barricades doit pouvoir se faire rapidement si on a suffisamment d'hommes. Je peux mener si il faut..."

Les derniers mots, elle les prononça en regardant Homme et Demi, comme si lui seul pouvait donner l'aval sur ce qu'elle faisait en cette nuit funeste.
Même si elle savait qu'elle n'était peut-être pas la plus qualifiée pour mener un groupe, une chose était sûre, elle voulait survivre à tout prix, cette nuit ne serait pas la dernière pour elle, elle espérait en vivre beaucoup d'autres, énormément d'autres en compagnie d'Erwan.