L'auberge fortifiée est en principe fermée la nuit, mais le fait que toute la caravane n'a pu venir et que certains dussent dormir dehors a contribué à ce que ce ne soit pas tout à fait le cas. De fait, deux flambeaux brûlaient vivement dans la petite cour intérieur, et si la grande porte donnant sur le pont était close, il y eut quelques discussions et passages au cours de la soirée et de la nuit. Il devait être logiquement possible de sortir faire une promenade sans subir trop d'ennuis dès l'aurore, donc Garn pouvait raisonnablement prévoir de dormir à l'auberge et d'en sortir d'ici quelques heures.
Partout, on parlait du Prophète aux pieds nus, de ce personnage qui était comparé par ses fidèles à un nouveau Soustraine, le fondateur du Temple. Cet homme mystérieux serait capable de se déplacer très vite, d'échapper à ses poursuivants, de disparaître dans la brume. Il prêche en disant que le Temple vénère un mauvais dieu qui tient prisonnier le véritable Unique. D'après lui, toute la hiérarchie du Temple était fondamentalement corrompue, esclave des suggestions du mauvais dieu. Des pragmatiques murmuraient que le simple fait de regarder des sigires en action donnait envie d'approuver les hérétiques, mais la peur faisait taire beaucoup de monde, tandis que la crainte d'un nouvel aegerwin déclenché par les hérétiques poussait bien d'autres à adopter des positions glissant vers le fanatisme...
...
Dans la chambre occupée jusque-là par Grirav seul, les motivations étaient diverses, mais tous avaient en commun d'être contrariés par l'arrivée des chevaliers-lames venus traquer le "prophète hérétique".
...
La mémoire de Maëlys ne lui faisait pas défaut. En effet, le "messager" Merle avait disparu à Ard-Amrach. Il avait débarqué et dit à ses compagnons qu'il avait des affaires personnelles à régler, suffisamment importantes apparemment pour qu'il envisage de ne pas nécessairement accompagner Elwin et Garn jusqu'à destination, mais le mystère planait sur ses motivations. Au moins ne semblait-il pas avoir dénoncé Elwin comme hérétique, c'était déjà ça. Personne n'avait pu déterminer véritablement ce qui animait Merle et à présent qu'il était loin, il semblait difficile de jamais le découvrir. Encore un mystère, de nombreux secrets.
Encart technique a écrit :Sur les émotions perçues par Maëlys au sujet de Garn & Grirav :
- Attitude
- de Garn : 12
- de Grirav : 14
- Observation : empathie 5 + relation 3 + D10 (...) = ...
- sur Garn : D10 (9) = 17
- sur Grirav : D10 (7) = 15
L'empathique Maëlys devinait que Grirav ne mentait pas vraiment, il devait effectivement plus ou moins chasseur et mercenaire... en revanche, ce n'était pas tout, certainement pas. Cet homme cachait quelque chose qui ne concernait que lui. Il était prudent, plutôt sûr de lui et suivait globalement un plan, ou alors il savait suffisamment bien anticiper et improviser pour avoir rapidement un plan en cas de besoin... Était-ce rassurant ou au contraire inquiétant ?
Quant à Garn, il réfléchissait, il pesait le pour et le contre, il cherchait une solution. Il veillait sur Elwin. Comment ? Pourquoi ? En tous cas, il se comportait comme un protecteur prudent qui essayait d'en savoir plus sur la situation et ses compagnons d'infortune. Quelque chose d'important le liait à Elwin, mais quoi ? Quelque chose pour lequel les deux hommes prenaient des risques... et peut-être était-ce la cause de la peur ou du moins de la vive inquiétude qu'Elwin ressentait à l'égard de Maëlys.
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Début de soirée...
Grirav s'assure que la chambre est bien rangée et qu'elle est prête à accueillir de nouveaux visiteurs.
Maëlys s'est fait expliquer qu'elle allait devoir loger dans la chambre de l'angle sud au deuxième étage, avec un chasseur et deux membres de la caravane... Apparemment, elle avait de la chance, cette chambrée serait une des moins entassées.
...
Dans le couloir près d'un poêle, il était possible de récupérer des cruches d'eau tiède avec des vasques, pour se débarbouiller dans sa chambre. Celle des voyageurs avait un plan carré, avec un grand lit à trois places et trois coffres, clef à demander à l'aubergiste, ou verrou à poser soi-même. Un rideau pouvait être tiré pour couper l'espace autour du poêle devant lequel se trouvait un banc et un tapis rond un peu épais qui avait vécu mais qui restait en suffisamment bon état pour qu'on puisse s'y asseoir confortablement. A côté quelques bûches, de quoi allumer le feu ; et enfin, une petite table, avec tabouret. Le tout n'est pas très grand, mais la vue sur le précipice au sud-ouest est imprenable.
Les dernières lueurs du coucher de soleil s'éteignaient dans la pièce tandis que la nuit dominait désormais, un ciel clair, étoilé, très beau... Et en même temps une beauté étrangement funeste, un frisson de peur et d'émerveillement tout à la fois.
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Dodo a écrit :Je vous laisse placer éventuellement vos dernières actions, et ensuite... en avant pour la nuit