OdE - Chap 9.01 - Lune de Lunasdal

[Cialf]

- Oh, je ne doute pas une seconde de vos qualités professionnelles. Si je ne vous propose pas un poste chez moi, c'est que je n'ai pas de chez moi. C'est une longue histoire... Mais pour cette proposition, nous avons encore quelques jours pour y réfléchir.

Elle semble pensive. Elle jette un coup d’œil circulaire, comme si elle vérifiait que personne ne les épie. Si les jumelles pensent aussi à s'en assurer, il n'y a rien que le murmure du ruisseau et le battement d'ailes des oiseaux qui cherchent un gîte pour la nuit.

- Encore une chose. Cette femme qui voyage avec nous, celle qui boite... Est-ce que vous la connaissez depuis longtemps?

[MeiYaw]

Il ne faudra pas tarder à nous faire part de votre proposition, car comme je l'ai dit, nous avons plusieurs pistes et nous prenons toujours le temps d'en parler entre nous afin de prendre la meilleure décision.

Après un instant de silence, elle nous questionne sur Becuma. Curieuse.

Je ne la connais pas vraiment. Elle s'est incrustée dans le groupe et Main de Fer a décidé de l'engager, par manque d'autres mercenaires.

[Cialf]

- Vous dites "incrustée" ? C’est étrange. Je l’ai vue pour la première fois pendant le concert de votre sœur. Elle s’est précipitée vers moi d’un air menaçant et j’ai juste eu le temps de me réfugier dans la foule. En fait, je crois qu’elle voulait seulement m’intimider. Et le lendemain, je m’aperçois qu’elle voyage dans la même caravane que moi. Curieuse coïncidence, non ? Vous avez eu l’occasion de l’observer, toutes les deux, auriez-vous une idée de ses intentions ?

[MeiYaw]

Je ne peux pas vous aider sur ce sujet. Je ne connais pas Becuma depuis suffisamment de temps pour connaître ses intentions. Et quand bien même, je serais plutôt encline à vous suggérer de lui demander directement.
Il n'est pas dans mes habitudes de parler de quelqu'un quand il n'est pas présent. Cela dit, si elle vous a impressionné, vous devriez être satisfaite de la savoir dans la caravane, non ?

[Amnèsya]

Serah du regard ne pouvais que confirmer les dire de sa soeur.
Becuma semblait être une combattante suffissante et pour elle, savoir qu'en cas de besoin elle pourrait compter sur elle, c'était tout ce qu'elle avait besoin

[Cialf]

- Je suis une intellectuelle, pas une guerrière. N’importe qui avec une arme peut m’intimider. Tant que je suis escortée par Iontaise… et par vous deux, naturellement, je ne crains rien. Tour de même, cette femme qui vient me menacer, puis qui s’incruste dans ma caravane, et personne ne sait d’où elle vient ni quelles sont ses intentions… Vous savez, sire Abhcan est un homme qui aime être bien renseigné, et il sait récompenser généreusement. Je vous laisse y réfléchir.

Le tintement familier d’une louche sur une marmite, accompagné par la grosse voix de Main-de-Fer, appelle les convives vers le feu :

- A table !

Le repas, préparé par le valet de sire Abhcan, est franchement mauvais : légumes mal épluchés, viande mal cuite… Il ne reste pas pour écouter les commentaires : il remplit deux assiettes et suit sire Abhcan pour manger sous la grande tente. Calliope les rejoint avec sa propre assiette remplie et tire le rideau derrière eux. Osden le barde, d’une voix aussi douce que discrète, sussure :

- Sire Abhcan est un client exigeant, mais la cuisine n’arrive pas en tête de ses préoccupations.

- Demain, c’est moi qui cuisinerai, ajoute Guria la luthière.

Otar le marchand fait quelques plaisanteries sur les vertus du poisson à la mode d’Ear Caladh. Main-de-Fer ne répond rien et dévore avec un appétit d’ours.

A la fin du repas, les clients restants se retirent sous leurs tentes. Main-de-Fer fait signe aux jumelles de rester.

Autour des tentes s’étend une prairie dégagée avec quelques arbres fruitiers. Les caernides entravés broutent paisiblement. La petite bourgade proche paraît déjà endormie derrière ses remparts. Une lune couleur de bronze apparaît sur l’horizon. Main-de-Fer fait quelques pas, sourcils froncés, comme si elle se concentrait sur un problème :

- Dites, vous deux, je me posais une question à propos de Becuma…

[MeiYaw]

Je lève un sourcil... Elle ne doute de rien du tout celle ci ! Elle nous propose carrément de nous acheter !! Je préfère ne pas relever et l'appel pour le dîner tombe à pic.

Nous nous dirigeons vers la table et nous prenons notre assiette.
Je n'ai pas pour habitude de me plaindre du repas, je ne suis pas difficile, mais là, c'est particulièrement immangeable.
Les absents se font remarquer à mes yeux, et pas en bien... Je trouve Calliope hautaine et j'estime que le fait qu'ils ne dînent pas avec nous est un manque de savoir vivre. Mais je préfère ne pas leur porter plus d'intérêt que ça. Après tout, tant que ma soeur est à mes côtés, je vais bien.

J'écoute les échanges des autres présents sans y répondre. Je me contente de repousser mon assiette à peine entamer, et je me taille une bonne tranche de pain. Trempée dans le jus des légumes, ça me suffira pour la nuit.

Main de Fer nous fait rester près d'elle quand tout le monde va dormir.

- Dites, vous deux, je me posais une question à propos de Becuma…

Allons bon...

Tu n'es pas la seule à t'en poser Main de Fer... Quelle est ta question ?

[Amnèsya]

ce qui est cool lorsqu'on a une soeur impulsive, c'est qu'avec un minimum de self controle, on peut facilement passer pour l’intellectuelle de la bande...
Mais a peu de chose prêt, ma réaction aurait été la même...

Finalement pas si différente que cela les jumelles...

Tu n'es pas la seule à t'en poser Main de Fer... Quelle est ta question ?
Décidément c'est la soirée interrogatoire... Je vais chercher mon manuel de spiritismes?...

On risque fort de finir comme cela... Et puis pour l'instant rien ne vaux cette atmosphère de suspicion généralisée

[Cialf]

Main-de-Fer ne paraît pas anxieuse ni en colère, mais tout de même perplexe. Elle s’adresse à Léorah, qui est la seule à avoir parlé :

- Toi aussi, hein ? Tu vois, je l’ai engagée sans savoir d’où elle vient ni ce qu’elle a fait. D’habitude, je me fie à mon flair, mais ça m’arrive parfois de me planter. Là, j’ai l’impression d’avoir acheté un caernide sans lui compter les pattes. Je l’ai vue s’exercer, elle sait tenir une épée, pas de doute…

Main-de-Fer, tout en parlant, s’approche d’un pommier et ramasse un lot de paquets dans les herbes. Apparemment, des bâtons de différentes longueurs soigneusement ficelés dans de grosses épaisseurs de toile.

- Mais qu’est-ce qu’elle vaudrait dans un vrai combat, hein ? Ca ne te questionne pas, ça ? Et puis, un peu d’exercice, ça évite de rouiller.

L’œil exercé de Léorah peut reconnaître la longueur de ses deux glaives et celle de l'épée talkéride de Becuma. La nuit est tout à fait tombée à présent, et la lune éclaire nettement la prairie. Le cri d’une chouette s’envole des feuillages.

[Amnèsya]

C'est sur que pour aller ce coucher rien ne vaut un petit combat au clair de lune...
A ces mercenaires..

Evidemment j'irai soutenir ma soeur.