Ode - Chap. 9.1 - Un Choix de vie [Acte I]

[Gobsama]

A la taverne

Suite à sa révélation sur les pendus chacun autour de la table réagissait à sa façon. En gardant le silence ou en voyant l’impacte que cela pouvait avoir sur la suite du trajet, d’autres encore comme Raen et Serah offrirent une aide inconditionnelle même pour des solutions plus radicales.

- Si tu veux mettre fin à tout ça tu peux compter sur moi

- A priori vous pouvez compter sur nous.

Il remercia ces derniers d’un hochement de tête reconnaissant avant de préciser :

« Pas tant que je serais responsable de conduire le groupe en sécurité jusqu'à destination… »

Puis se reprenant complètement il ajouta :

« Vous avez raison, il est temps de rentrer »
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Pendant le trajet retour ,Lockyel, Grirav et Anaïs

Anaïs avait pris le temps de réfléchir, et prit à part Grirav et Lockyel : " Cela ne me pose pas de problème de payer les taxes sur la route principale s'il est vrai qu'elle est aussi bien patrouillée qu'il y paraît. Nous serons de toute façon contraints il me semble de quitter les grands axes pour rejoindre Mùdan."

" Lockyel, vous avez connu ces hommes par le passé..."

Elle était partagée :

" Quel est votre intention à leur égard, aujourd'hui ?.. Plus précisément, cela aura-t-il un impact sur vos... décisions en matière d'orientation ? ..."

Devant la question d’Anaïs Lockhyel eut une réponse directe et franche :

« Mes intentions à l’égare de ces hommes…. les éviter autant que possible pour vous maintenir tous en sécurité. Mais si la rencontre est inévitable j’en tuerais autant que possible avant qu’il n’en face de même avec nous. »

La réponse avait été faite sans agressivité, mais avec une grande détermination. Puis il ajouta

« Concernant le futur itinéraire à prendre l’avantage de la route principale est en effet la présence des patrouilles, et le fait de pouvoir voyager avec d’autres groupes. Il y a également le fait que nous progresserons plus vite et nous éloignerons plus rapidement de la zone dangereuse. Cependant comme l’a fait remarquer Serah, les bandits ne seront jamais trop loin des routes marchandes car c’est là qu’il trouve leur proie. Il y a donc quand même un risque qui peut être évité en prenant des chemins de travers mais qui nécessiterait un large détour pour être sur de bien contourner la zone de risque.
Voilà les informations que je pouvais vous fournir Je vous laisse donc trancher. »



Pendant la fête :

Alors que tout le monde semble s’amuser, Lockhyel reste à côté de Raen, partageant quelques saucisses avec œil de Nuit en gardant un œil protecteur sur les festivités. Les pendus ayant fait ressurgir des souvenirs du passé, et Lokhyel était d’humeur nostalgique. ll se souvint d’une époque où les choses étaient plus simples, d’une fête dans leur village où quelqu’un avait joué de l’ocarina. Il s’apprêta à en parler à Raen avant de se rappeler que du fait de l’amnésie du chasseur, ce souvenir n’était plus un souvenir partagé… dépité l’espace d’un instant il se ressaisit et lui dit :

« Je sais que tu ne t’en souviens pas, mais nous avons déjà partagé ce type de soirée ensemble… nous étions très diffèrent alors, et tellement de choses sont advenue depuis, mais je voulais simplement te dire que ça me fait plaisir de partager ce moment avec toi. »

Il n’attendait pas particulièrement de réponse, mais le fait d’avoir put lui dire cela lui fit du bien.

La soirée se poursuivit et Lockhyel s’amusa du petit manège de Serah et de la façon dont elle réussit à briser le masque sévère d’Anaïs… Il garda un moment Bécuma à l’œil pour s’assurer que tout ce qui pourrait lui arriver soit fait de façon consentante, et c’était visiblement le cas…
Alors qu’il reportait son attention sur Serah et Anaïs il surprit Léorah entrain de donne une saucisse à Œil de Nuit. Particulièrement rais de cette attention, le loup s’enhardit et lécha consciencieusement la main pour la débarrasser du moindre petit morceau de viande.

Lockhyel, adressa alors un sourire à la jeune guerrière en disant :

"« On dirait bien que tu fais définitivement partie de notre meute…tu viens d’en convaincre le membre le plus méfiant.»

[Iris]

29e Lunasdal, passage de la frontière de Taol-Kaer

Anaïs avait pris la décision de suivre pendant un jour environ la route principale, puis les chemins de traverse de montagne, qui devaient faire gagner au moins trois jours sur le trajet et éviter les taxes suivantes.

Le groupe passa la frontière de Taol-Kaer sans se dissimuler et parvint à une citadelle du duché de Dùlan, habituée à ce que les marchands passent, et évitant de faire perdre trop de temps quand ce n'était pas nécessaire. Anaïs paya les taxes sans faire d'histoire. Les anciens soldats pouvaient noter qu'en Dùlan on ne badinait pas avec la discipline... un jeune soldat l'apprenait à ses dépends avec des peines disciplinaires publiques et assez humiliantes. On précisa aux voyageurs que des Ronces, des hilderins et des soldats de Dùlan assuraient la sécurité des grands axes de ce territoire, mais que des contrebandiers et des rebelles n'hésitaient pas à agir dans les terres sauvages.

Malgré l'avertissement, Anaïs restait sur l'idée de couper au plus court.

Lockyel trouva après quelques kilomètres un chemin de traverse qui correspondaient à ce qu'il recherchait : un moyen de contourner le Carrefour de Ruel, et de couper par les montagnes. Ils voyageraient désormais dans les hauteurs, en passant par des sentiers de bergers.

La montée fut assez raide, il fallait passer en peu de temps des plaines, aux moyennes montagnes, puis aux hautes montagnes. De nombreux cours d'eaux modestes dévalaient les pentes et furent franchis prudemment. A mesure que l'on montait, les variations de température se faisaient de plus en plus forte : tantôt un soleil brûlant, tantôt un vent glacé sous un ciel couvert. Plus haut encore, des caernides sauvages, des chamois, des bouquetins, bondissaient sur les pentes, bien trop loin pour craindre d'être abattu par un bon archer.

En fin d'après-midi, les voyageurs aperçurent des vautours se diriger vers une proie qui se situait non loin de leur sentier.

En s'approchant, par la force des choses, et la difficulté de contourner vu la raideur de la pente herbeuse ponctuée de grands rochers, ils découvrirent le macabre festin. Les plumages sombres, le pas sautillant des charognards qui se repaissaient du cadavre, et le faisaient bouger à chaque fois qu'ils arrachaient un peu plus des entrailles...

... C'était un cadavre humain...

La curiosité aidant la prudence des vautours, ceux-ci s'éloignèrent un peu en remarquant une troupe humaine, vivante et armée, mais en restant à proximité immédiate pour revenir finir leur repas.

Il était difficile de reconnaître l'homme... mais Raen (et Lockyel) ne put manquer de remarquer un bracelet qu'il connaissait bien, celui d'un des être chers perdus lors du massacre de sa communauté... le défunt avait donc été présent lors de ce funeste jour... Lockyel, en bon varigal, pour sa part, nota des traces de caernides. En principe ces chemins de traverse n'étaient utilisés que par les varigaux et les habitants de la région. Il existait cependant des guides non varigaux, ou des varigaux tournant mal (la lie de la profession, il était autorisé de les éliminer ou les livrer à la justice).

Les données "fiables" ?

• un homme mort, sans doute un ancien agresseur du village de Raen
• d'autres personnes étaient passées avec des caernides et n'avaient pas trainé, filant en direction du duché d'OstaBaille... en évitant les grands axes ?
• Par le passé, le village de Raen & Lockyel avait été victime de représailles
• Les hommes pendus à Gline étaient des soldats connus de Lockyel

Que s'était-il donc passé ?

La nuit allait tomber, et le groupe devait avancer encore un peu s'il voulait pouvoir dormir loin d'un cadavre convoité par des charognards qui rendaient les caernides un peu nerveux.

[Cialf]

Le matin du 29, à la frontière

Hier, je voulais parler à Lockhyel, mais pas moyen de le trouver seul. De toute façon, Anaïs a déjà décidé de son itinéraire et ce que je pourrai dire n’y changera rien. Ah, Lockhyel… Résolu face au danger, mais toujours un peu timide avec les femmes. A un moment, alors que je m’amusais avec mon matelot, je l’ai surpris qui nous suivait de l’œil. Voyeur, notre varigal ? Non, inquiet. Peut-être croit-il que les marins vont se mettre à trois ou quatre pour me passer sur le corps. Pendant ses voyages, il a dû voir quelques vilaines affaires. Mais je lui fais un petit signe rassurant : Andeol est tout sauf un prédateur.

C’est seulement ce matin que j’ai pu coincer Lockhyel et lui répéter le peu que je savais :

-Les brigands sont une douzaine. Peut-être moins si quelques-uns ont déjà lâché leur bande, mais je n’y compterais pas trop. En tout cas, nous ne sommes pas en nombre pour les affronter, à moins d’y être vraiment obligés. Avec le loup et toi en éclaireurs, ils auraient du mal à nous prendre par surprise, sauf s’ils sont vraiment très futés. Mais s’ils sont en embuscade sur notre route, nous devrons faire un grand détour. Enfin, je te fais confiance, tu dois avoir deux ou trois itinéraires de rechange. La bonne nouvelle, enfin pour nous, pas pour elle, c’est que la fille du duc de Seol n’a toujours pas été retrouvée : ce qui veut dire qu’il doit y avoir encore des patrouilles talkérides qui la recherchent. Si nous en rencontrons une, nous aurons au moins un bout de chemin protégé.

Je n’insiste pas pour avoir mon exercice d’alerte. Lockhyel a visiblement l’esprit à autre chose.

Dans la montagne

Le chemin redevient difficile. C’est encore pire que dans la forêt avant Crail. Enfin, je suis en forme et je grimpe sans trop de peine. Pour les passages de gués, je m’accroche à Prêle et je la laisse boire pendant que j’ai les fesses dans l’eau glacée. Il y en a que ça amuse ?

-Pas grave, j’avais besoin de me rafraîchir !

Quand nous arrivons en vue des vautours, je n’ai plus envie de rire. Une charogne ? Non, un corps humain… Et pas tout à fait un inconnu, si je comprends. Je regarde le corps de plus près. Heureusement que je n’ai pas l’odorat délicat.

-Est-ce qu’on voit de quoi il est mort ? Une blessure ?

Puis je ramasse quelques branches ou quelques herbes pour lui faire un semblant de masque. Ce sont des funérailles vraiment improvisées, mais je ne peux pas faire mieux cette fois.

Quelqu’un a-t-il raconté à Becuma les mauvais souvenirs de Lockhyel avec les brigands ?

Trouver un endroit pour camper… Facile à dire. En montagne, les bons abris ne sont pas si nombreux, et j’aimerais mieux ne pas en trouver un déjà occupé. Je vérifie que mon épée glisse bien dans son fourreau.

-Anaïs, si ça ne vous dérange pas, restez près de moi. Quand il y a des coups à prendre, c’est sur moi que ça tombe, c’est vérifié.

[Gobsama]

Le lendemain matin sur la route :

Alors qu’ils venaient de reprendre la route depuis peu, Bécuma se porta aux côtés de Lockhyel et l’informa des informations qu’elle avait glanées en ville.
Lockhyel l’écouta attentivement avant de lui répondre sur un ton neutre

"La mention d’une douzaine de brigands correspondrait avec l’idée que j’en avais. Je n’ai pas eu l’occasion de t’en informer, mais les deux pendus appartenaient à un groupe de soldats avec qui j’ai fait mon service d’ost. S’ils appartenaient à la bande dont tu parles il s’agit de soldats de métiers entrainés et sans aucun état d’âme… je te remercie de ta confiance je vais effectivement faire mon maximum pour éviter que nous les croisions…. "

Lockhyel avait énoncé ces éléments avec un ton trop neutre pour ne pas être révélateur du fait qu’il luttait pour ne pas laisser percer la moindre émotion dans son discours….

Changeant rapidement de sujet il ajouta :

« Désolé pour ton almanach..J’avais la tête un peu ailleurs hier et j’ai complètement oublié »

Avant de conclure

« Comment va ta jambe ? On risque d’avoir à emprunter des chemins en haute montagne et tu devras probablement les parcourir en tenant prêle par la bride…. »

Plus tard ....

Lockhyel s’était montré particulièrement vigilent depuis qu’ils avaient quitté la route coordonnant au mieux ses efforts avec Œil de Nuit pour prévenir toute embuscade ou autres type de danger. Le risque de se retrouver en présence de ceux qui avaient fait basculer sa vie était un puissant stimulant et le poussait naturellement à une extrême vigilance, ce qui ne l’empêcha pas de goûter au plaisir de se retrouver à nouveau dans un environnement sauvage.

Ayant repéré le manège des vautours de loin, Lockhyel s’était attendu à trouver une carcasse de caernide ou autres bouquetin, mais pas celle d’un homme, et encore moins d’un homme ayant un lien direct avec le passé de Raen et le sien. Le Varigal guetta une réaction sur les traits du chasseur sans pour autant trop compter dessus.

Lockhyel fit arrêter ses compagnons de meute un peu en retrait pour qu’ils ne piétinent pas la zone.
Constatant que la piste laissée par les Caernides allait dans la même direction qu’eux, il tenta de déterminer leurs fraicheurs et d’évaluer ainsi le nombre de personnes composant le convoi, à quand remontait leur passage et le temps qui les séparait de leur groupe.
Ayant trouvé en contrebas du cadavre une arme qui a dévalé un peu la pente, il observa plus attentivement les traces pour tenter également de définir si un affrontement avait eu lieu ici

Voyant la journée avancer il suggéra de se mettre rapidement en recherche d’un abri, idéalement une caverne ou un renfoncement à flanc de montagne facilement défendable et à l'abris du vent.

(NB : sachant quoi chercher à partir du maintenant, Lockhyel guettera la présence des traces sur leur futur itinéraire, quitte à envisager de prendre un chemin radicalement différent à la première occasion.)

[Iris]

Relativement à l'examen du corps par Becuma

Si blessure mortelle il y avait eu, il était difficile de la voir en l'état... Il était même possible que les charognards aient commencé par là, en profitant de la facilité ainsi offerte pour accéder aux organes internes, tellement plus moelleux, savoureux et riches en nutriments que du muscle...

Les traces étaient légères, mais pas incompatibles avec un court affrontement... mais difficile d'être sûr... Cela remontait bien à une journée au moins... et l'agitation autour du corps compliquait l'examen.


...

Une fois que le groupe eu passé la zone...

... les vautours recommencèrent à manger... bousculant le semblant de funéraille de Becuma dans leur ardeur vorace...

Lockyel n'eut pour sa part pas particulièrement de mal à trouver un bon abri indiqué par ailleurs par un stermerk...

[Rust]

Raen se figea devant le cadavre. Il avait appréhendé une situation de ce type. Il avait eu, durant ses nombreux moments de solitude, le temps nécessaire pour se faire une raison. Ce qui doit arriver, arrivera. Il se rapprocha et posa un genou en terre. Il sentait le regard de Lockhyel sur ses épaules, il se brisait sur lui comme la pluie sur le galet.

Il avait bien identifié ce qu'il avait aperçu, le bracelet aux motifs entrelacés comme l'étaient autrefois ceux de son village, ceux de sa famille. Il prit l'objet entre ses mains, versa un peu d'eau de sa gourde dessus et le plaça à son bras. L'espace d'un instant, en une fraction de seconde, il sentit le cuir tanné, il se revit tresser les lanières avant de l'offrir.

Il se releva et se fendit d'une phrase à l'attention de ses compagnons de fortune. Aucune émotion ne filtrait, ou du moins était-ce l'impression qu'il pouvait donner. En réalité, il ressentait des sentiments très forts et contradictoires, tous venaient en même temps et se bousculaient dans sa tête. Mais il préférait les garder pour lui, pour ne pas en perdre une miette.

- Ceci m'appartient. Laissez moi quelques minutes ... merci

Il s'éloigna de quelques mètres et s'assit sur le sol. Comme Ydril le lui avait appris, il plaça les paumes de ses mains contre la terre, sentant la fraicheur du sol, comme s'il voulait extraire les souvenirs des herbes environnantes. Il profita de ce moment et de ce contact pour faire le vide en lui, empêcher la colère de se manifester et ne garder que les sentiments positifs. Il redécouvrait certains souvenirs avec autant de force que la première fois.

Quand il se releva, son air avait changé. Il sourit au groupe, remercia ses compagnons pour leur patience et se dirigea vers Lockhyel.

- Lock. Si je le trouve maintenant ce n'est pas anodin. Nous devons être attentifs et surtout presser le pas. Je passe devant avec toi.

Il enchaîne le geste à la parole et se montre prêt à partir. Il pose une main sur l'épaule du varigal et sourit.

- C'est ma soeur.

Il patiente un instant en regardant le varigal dans les yeux. Son regard se fixe ensuite sur sa cicatrice.

- On fera ce qu'on peut pour elle. Mais rassure toi, si nous sommes passés ici c'est grâce à Anaïs. Je ne vous déserterai pas.

[Amnèsya]

Bon le voyage commence pour de vrai... va falloir

- C'est ma soeur.

Serah blêmi. Elle imagina un instant la vie sans sa soeur... Elle eut tous juste le temps de se demander quelle raison a pu pousser Raen à abandonner sa soeur...Mais il n'avait jamais rien dis sur son histoire.

Elle se rattrapa à un arbre...

[MeiYaw]

Comme à mon habitude, je suis postée au centre du groupe lors du voyage. Aussi je n'ai vu que tardivement les charognards, occupée à regarder sur nos côtés.
Lockhyel demande de rester au large alors j'obéis. Sans surprise, Becuma est déjà au dessus du corps à examiner les blessures. Je pense que même Lockhyel ne l'a pas vu se précipiter, cette femme est vraiment spéciale : je ne comprends pas comment Serah peut la supporter, à toujours se mêler de tout !! La curiosité est un vilain défaut, elle devrait le savoir !! Mais qu'est ce qu'elle fabrique encore à balancer des feuilles sur cette pauvre victime ?!?! N'a t-elle donc aucun respect ??!! De plus, il y a une victime !!! Donc il y a des agresseurs !! Et elle se contente de ramasser des feuilles au lieu de veiller à la sécurité du groupe !! La colère monte en moi et je fais un pas dans sa direction, cette fois, je ne vais pas la laisser faire sa mascarade !!

Je m'arrête soudainement dans mon élan : Raen est livide. Il connait la personne ?.... Mes pensées se bousculent mais je ne les laisse pas prendre le dessus. Par respect pour Raen, je me poste à l'arrière et je fais mon travail : j'écoute, je scrute, je veille, et je reste attentive au moindre détail. Je ne laisserais rien ni personne troubler sa prière.

Après quelques minutes, il reprend la parole et passe en tête avec Lockhyel. C'est à ce moment que Serah montre un signe de fatigue, je la rattrape in extremis, et la guide vers Taser :

Accroches toi à lui pour la suite du voyage, une fois installés, tu pourras te reposer. Ne crains rien, je veille sur toi.

J'analyse rapidement la situation : je ne peux pas prendre plus de temps pour parler avec ma soeur, et je sais qu'elle le comprend. Lock et Raen sont donc devant le groupe. Je vais laisser Becuma reprendre sa place près de Anaïs. Je me tiens donc en queue de marche, ce qui me permet de surveiller Serah et me convient bien.
Pourvu qu'on atteigne le refuge rapidement. Je ne suis pas sereine.

[Iris]

Anaïs, compte tenu de la situation, se contentait de garder le silence, et reprendre la marche avec les caernides.

A cette altitude, il n'y avait plus de grands arbres, tout au plus des buissons : la vue était dégagée et portait loin. Aucune menace en vue.

Un abri près des rochers allait être rapidement atteint.

L'ambiance près du foyer était assez morose, mais aucun événement extérieur notable ne troubla la nuit.

...

La marche dans les hauteurs était calme, et les alentours vide d'humains, tout au plus les plus vigilants pouvaient-ils par moment deviner des traces des caernides ayant chevauché plus tôt. Mais ces gens devaient déjà être loin.

[Cialf]

Autour du cadavre

Ah, Raen revient de sa méditation... La vue de ce bracelet a eu l'air de le bouleverser. Quelque chose en rapport avec la bande?

- C'est ma sœur.

Que veut-il dire? Le bracelet appartenait-il à sa sœur? Ou bien... Est-ce elle qui... Est-ce possible? Les vautours ont déjà dévoré les parties molles, mais il me semble que j'aurais reconnu la silhouette d'une femme.

Je jette un coup d’œil vers le loup. S'il y avait eu quelqu'un de vivant à proximité, il serait en alerte, et ce ne semble pas être le cas. Il faut que j'en parle à Lockhyel et... Hum... A Léorah. Lockhyel a davantage d'expérience, mais c'est Léorah qui est la combattante du groupe.

- Léorah, crois-tu que...

Je me tais net en voyant Serah très pâle, appuyée contre un arbre. Elle aussi est sous le choc. Léorah vient la soutenir, et nous reprenons notre marche.

Enfin un abri!

Je garde le silence pendant le reste de la marche : j’ai besoin de toute mon attention. L’écho peut porter loin dans la montagne… Mais je n’entends que le sifflement du vent.

Je me concentre sur Anaïs. Elle reste silencieuse. Elle n'est peut-être guère préparée à ce genre de situation: la marche dans la montagne, la menace des brigands... Mais elle tient bien le coup et elle sait qu'elle peut compter sur nous. C’est une pensée qui m’aide à supporter la fatigue de la marche. Parce que les derniers mètres, je traîne quand même la jambe. Heureusement, Prêle ne me lâche pas d’un sabot, je sens son haleine derrière moi. Brave Prêle !

Raen, Serah... Pour eux aussi, la rencontre a été rude. Qu'est-il vraiment arrivé à la sœur de Raen?

Lockhyel a trouvé l'abri qu'il cherchait. A quoi ressemble l’endroit ? Peu importe : du moment que nous sommes à l’abri du vent, avec de la place pour se reposer, ça me va.