Ode - Chap. 9.1 - Un Choix de vie [Acte I]

[Iris]

Surgissant de nulle part, comme il semblait que ce fût son habitude, Anaïs commenta :

" J'aurais tendance à dire que les mineurs sont surtout bien gardés. "

" Ce doit être une colonie minière pénitentiaire. J'ignorais qu'il y en eût en Taol-Kaer... mais l'usage de l'esclavage du côté de Koskan n'est pas très éloigné en pratique des travaux forcés des criminels de droit commun."

[ramb]

"Excuse moi, mais toi qui a visiblement une formation militaire plus poussé que moi, qu'est-ce que tu penses de ce village... Est ce que cela te semble normal cet espèce de grand fossé entre les fortifications de la mine et celle du village... Fortifications qui semblent bizarrement dressée l'une contre l'autre.

"Je ne sais pas, je n'ai jamais rien vu de tel, c'est vraiment étrange."

" J'aurais tendance à dire que les mineurs sont surtout bien gardés. "
" Ce doit être une colonie minière pénitentiaire. J'ignorais qu'il y en eût en Taol-Kaer... mais l'usage de l'esclavage du côté de Koskan n'est pas très éloigné en pratique des travaux forcés des criminels de droit commun."

"Tu as surement raison, les deux se surveillent. Ou alors ont à voulut bloquer la sorti de quelque chose, quelque chose dans la mine.
Mais reste à savoir si nous nous arrêtons là ou pas?"

[Cialf]

Cet endroit me répugne de plus en plus. Non seulement ils rasent les forêts, mais ils se fortifient les uns contre les autres comme s'ils étaient des ennemis. Des bagnards comme ceux que nous avons croisé sur le chantier de la route? Peut-être. Le duc de Dulàn passe pour quelqu'un de très autoritaire... Si nous sommes bien en Dulàn, je me trompe tout le temps dans les itinéraires.

Serah est en train de discuter stratégie avec Grirav et Léorah. Décidément, elle n'est pas aussi inoffensive qu'elle en a l'air, notre musicienne. Hier, elle a cru que je la provoquais: pan, dans les dents! D'ailleurs, j'aime mieux ça: si elle continue de courir les routes avec sa sœur, elle doit être capable de répliquer. Je veux bien lui servir de cible d'entraînement.

En attendant, Anaïs est bien entourée et ne risque rien, j'en profite pour regarder la route par où nous sommes venus. J'ai la vague impression que quelqu'un nous suit, mais ce n'est peut-être que mon imagination. J'en profite pour dire bonjour à Raen si je le vois:

- Alors, Raen? Tu sais, ce n'est pas non plus le paysage que je préfère.

[MeiYaw]

Non, tu ne te trompes pas. Je n'ai jamais vu cela moi non plus.

L'explication d'Anaïs me semble tout à fait plausible.

Vous avez probablement raison... Cependant, il y a pourtant une nette différence entre l'esclavagisme et les travaux forcés. Pour ma part, je connais quelques personnes que j'enverrais bien dans cette mine. Quoi qu'il en soit, que ce soit des esclaves ou des prisonniers, je pense qu'ils doivent être gardés. Nous devrions pouvoir passer sans trop de soucis, non ? Ca nous évitera un détour.

[Gobsama]

-Lockhyel, sais-tu s’il y a une angarde dans les environs ? Crois-tu que cela nous retarderait de leur signaler l’endroit où nous avons laissé le cadavre ?

Quand Becuma avait interpellé Lockhyel sur la proximité d’une angarde et le fait de vouloir signaler l’endroit où ils avaient trouvé le cadavre, Lockhyel avait gardé le silence un moment, cherchant ses mots pour qu’ils ne soient pas trop violents, néanmoins la réponse fût un peu brusque :

« Ce corps est très bien là où il est et nourrira les charognards… au moins dans sa mort fera-t-il un peu de bien. Concernant la proximité d’une angrade j’imagine qu’il doit y en avoir une vers la mine.

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Plus tard alors que les autres installaient le campement:

La nuit était calme et fraiche. La chasse n’avait pas été particulièrement fructueuse, mais cela avait permis à Lockhyel et Œil de Nuit de passer un petit moment ensemble à chasser et d’évacuer les frustrations du loup. Ils avaient néanmoins ramené un petit chamois et Lockhyel avait laissé Œil de nuit se servir sur la proie fraiche avant de ramener le reste au campement pour le préparer. Lors du trajet retour, ll avait repéré les jumelles qui c’étaient un peu éloigné du camp mais décida de ne pas les déranger.

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Le lendemain

Alors qu’ils approchaient de la mine Lockhyel continuait de rester très vigilant, cherchant la moindre trace d’embuscade ou de passage de la bande de brigands.
Ce qu’il entendait ne lui plaisait pas. Une mine qui servait de prison… exploiter les membres les plus dangereux de la société pour qu’ils produisent des ressources pour le bien commun… Pas sûr que cela rende plus calme les rares à se sortir de là…. Laisser un animal dangereux en cage et quand il sortira il voudra s’en prendre à ses tortionnaires…

Se portant à la hauteur d’Anaïs il lui demanda en désignant le village devant la mine :

« Souhaitez-vous que nous passions par là ? »

Il était évident à son ton qu’il n’en avait pas vraiment envie, mais il exécuterait ce que lui demanderait leur employeur.

[Iris]

Anaïs réfléchit. Passer par une mine pénitentiaire n'était pas agréable, mais c'était un village comme un autre et cela ne ferait pas de mal de pouvoir se ravitailler et prendre des nouvelles.

" Allons-y."

Comme on pouvait s'y attendre, les gens qui les voyaient de loin semblaient au minimum sur leur garde, et des enfants furent bientôt envoyé chercher les autorités locales. Une troupe de garde à la mine peu avenante (ils auraient aussi bien pu être des brigands habillés en garde) se présentèrent et s'enquirent des raisons du voyage de la troupe. Anaïs s'en occupa et dut faire un effort de diplomatie pour assouplir ses interlocuteurs. Ils semblaient soulagés que le groupe fut "reizhite" et n'avait que l'intention de faire un ravitaillement minimal avant de repartir aussitôt pour s'occuper uniquement de ses affaires.

Deux gardes furent même affecté au groupe pour "aider" ses membres à obtenir facilement ce dont il avait besoin pour poursuivre son chemin "sans perdre plus de temps ici"... A mi-mot l'escorte essaya d'expliquer et justifier les mesures de sécurité, manière d'arrondir les angles un peu maladroitement : le minerais était précieux et il fallait être prudent.

Ravitaillement effectués, le groupe fut escorté par ses guides vers un sentier repartant au travers d'un bois en direction d'un nouveau col.

Plus loin, en hauteur, faisant une courte pause pour souffler, car cela montait raide, on pouvait deviner une potence chargée, à une entrée du village qu'il n'était pas possible de voir par le chemin qu'ils avaient empruntés.

Ce val avait sans doute quelque chose à cacher, mais les voyageurs n'avaient aucune raison de se mêler de ce qui ne les regardait pas.

... en tous cas... c'était le plus facile... le plus facile à se dire pour se convaincre qu'il ne fallait rien dire, ni poser de questions indiscrètes...


Le soir le groupe avait mis autant de distance que possible entre lui et le village minier douteux, et l'on campait assez bien abrité pour ne pas être vus de loin et même pouvoir se défendre au besoin... une note de paranoïa qui s'était insinuée comme une évidence dans les esprits.


" Je pense que nous avons bien fait de ne pas nous mêler des affaires du village. J'ai l'impression que nous aurions tout aussi bien pu finir dans la mine, sans autre forme de procès. Mais je me demande tout de même ce qu'ils trafiquent... ça n'a pas l'air très légal..."

Je vous invite, si cela vous convient bien sûr, à ne pas hésiter à mettre sur la table la question de l'ingérence : qui est pour se mêler des affaires des autres, à quelle condition, ou autre...

[Cialf]

Sur le chemin avant la mine

J'ai la vague impression que quelqu'un nous suit, mais ce n'est peut-être que mon imagination. J'en profite pour dire bonjour à Raen si je le vois:

- Alors, Raen? Tu sais, ce n'est pas non plus le paysage que je préfère.

(Si Raen est disponible, il peut écouter un peu le bavardage de Becuma. Sinon, cela restera une rêverie intérieure)

-Tu sais, Raen, les arbres et moi, c’est une longue histoire… Mon père disait que c’étaient eux qui rattachaient la terre au ciel. Les gens comme les menuisiers de Crail utilisent le bois, mais ils protègent la forêt et veillent à son renouveau. Des mines comme celle-là, c’est un massacre. La nature mettra peut-être un siècle à s’en remettre. Bon, je sais qu’il faut bien produire le métal d’une façon ou d’une autre, mais il devrait y avoir moyen de limiter les dégâts. Et c’est probablement pire en Reizh. Tu sais, je ne pourrais pas vivre dans la solitude comme toi. J’ai besoin de voir les gens et d’ouvrir ma bouche de temps en temps. Merci de m’avoir écoutée.

Au village minier

Si j’arrive à parler à un des gardes sans être entendue de Lockhyel et Raen (les autres peuvent entendre) :

- Dites, nous avons trouvé un cadavre sur le chemin en venant, à une bonne journée de marche. Un homme avec une arme. Je me demandais si ce n’était pas un homme de votre angarde. Est-ce que vous envoyez des patrouilles par là ?

Le soir

Le soir le groupe avait mis autant de distance que possible entre lui et le village minier douteux, et l'on campait assez bien abrité pour ne pas être vus de loin et même pouvoir se défendre au besoin... une note de paranoïa qui s'était insinuée comme une évidence dans les esprits.

" Je pense que nous avons bien fait de ne pas nous mêler des affaires du village. J'ai l'impression que nous aurions tout aussi bien pu finir dans la mine, sans autre forme de procès. Mais je me demande tout de même ce qu'ils trafiquent... ça n'a pas l'air très légal..."

C’est juste à ce moment que je me rappelle ce que j’avais entendu à Gline. Ce n’est pas Lockhyel qui m’en avait parlé, mais le garde avec qui j’avais causé sur le port.

Le garde: " Il y a une révolte dans les montagnes, plus au nord, des mineurs à ce qu'il paraît, qui ont refusé de payer l'impôt du duc, mais en dehors de cette zone, c'est calme."

Des mineurs révoltés… Si c’est bien d’eux qu’il s’agit, nous arrivons trop tard : les troupes ducales sont là avant nous. Pas étonnant que les gardes se méfient, qu’ils aient une potence toute prête et qu’ils nous empêchent de parler aux mineurs. Le duc de Dulàn ne plaisante pas avec les rebelles!

- Anaïs, vous allez trouver que j’ai une caravane de retard, mais je me rappelle ce que j’ai entendu dire sur cette mine…

Et je répète ce que j'ai appris à Gline.

[Iris]

Le soir

- Anaïs, vous allez trouver que j’ai une caravane de retard, mais je me rappelle ce que j’ai entendu dire sur cette mine…

" Eh bien... sans en savoir plus ça pourrait cadrer... si ce n'est que nous ne sommes pas exactement au nord de Gline, ni même du duché de Dùlan... plutôt au sud en fait... Peut-être que l'information géographique qu'ils avaient n'était pas très fiable... ou bien qu'il s'agit de tout autre chose... Dans tous les cas le duc de Dùlan est réputé pour sa politique répressive. Il ne tolère aucun désordre. C'est un seigneur jaloux de ses droits et prérogatives et qui ne laisserait subsister aucun flou ni flottement, et ne serait évidemment pas porté sur les arrangements. "

[ramb]

"Anaïs tu as des objectifs, si ont s'en mêlent, qui sait ce qu'il pourrait advenir de nous.
Cela me semble trop risqué, ou alors au retour, quand l'attention des gardes sera un peu plus détendu.
Ils sont bien plus nombreux que nous et bien équiper.
En plus si nous sommes pris nous finiront surement enfermé ou pendu.
Et même si nous réussissons, nous deviendrons les ennemies d'un duc qui ne rigole pas."

Grirav n'est pas un lâche, mais ont s'attaque à des gardes que si l'on est sur de soit, que l'on agit pour une raison valable.
Pas en étant en proie au doute.

[Iris]

Anaïs était surprise :

" Grirav tu te méprends. Je ne compte pas me lancer dans une cause à l'aveuglette. Je ne vais pas renoncer à chercher mon fils pour simplement en savoir à propos des événements étranges qui se déroulent dans ce village."

" La seule chose qui me paraît raisonnable est de signaler la situation aux autorités de Mùdan. Le seigneur local saura peut-être nous éclairer, et à défaut, faire remonter la question... Si c'est un homme responsable, il ne peut pas laisser planer le doute sur d'éventuels crimes et devra prévenir les Chevaliers hilderins. D'après ce que j'ai pu apprendre, l'ordre est assez puissant et soucieux de garantir l'ordre et la sécurité... Faire part de ce que nous avons vu ne nous engage pas à grand-chose, et c'est sans doute mieux que de ne rien faire du tout."