Ode - Chap. 9.1 - Un Choix de vie [Acte I]

[Iris]

Nulle trace d'Anaïs, ni de près ni de loin...

Les futurs compagnons de route pouvaient discuter où bon leur semblait. En cette saison, être dehors, à une terrasse, ou près d'une fontaine ou ailleurs, ne causait aucun désagrément. Ce n'était qu'une affaire de préférence, ou d'appétit qui pouvait suggérer un choix plutôt qu'un autre.

[Gobsama]

HRP Je brise la règle des 1/3 juste pour compléter mon message précédent….

Constatant qu’il était seul avec Raen et après un léger silence, Lockhyel prit la parole sur un ton où pointait une forte émotion.
« Je te croyais mort !
… quand je t’ai tiré des décombres en feu tu ne respirais plus…"
Evoquer ce souvenir était visiblement pénible pour Lockhyel mais il le devait.
« Comment as-tu fait pour t’en sortir ? »

[Amnèsya]

Serah n'était pas boudeuse, c'est juste qu'elle ne savait comment faire avancer les choses et que selon son caractère, elle préférait se replier sur elle même, sachant que Leorah viendrai la trouver quand on aura besoin d'elle.

Je rigole aussi à la remarque de ma sœur. Je sais qu'elle a dis cela histoire de me dérider un peu... Je cherches dans ma tête une réponse amusante mais je n'en trouve aucune...
- Oui cela m'éviteras de te piquer les tiennes? Ce qui est faux naturellement.
- Puis j'ai plus de maquillage j'ai utilisé mes derniers crayons au festival et je crois, et quelques choses me dis que je vais passer beaucoup de temps avec toi ou mon rebec... Vu l'ambiance... et la cohésion de l'équipe semble difficile à obtenir...

En sortant, j'entends
- La première c'est pour moi. Rendez-vous demain les autres.

Je regarde ma sœurs. Ce regard veux dire... Tu veux allez prendre un verre histoire de faire connaissance, ou plutôt visiter une peu la ville, on a trente de jours de voyage pour apprendre à se connaitre... Moi je te suis.

[Cialf]

La question de Léorah me tire de mes réflexions.

-Serah et moi allons en ville, nous avons besoin de faire quelques achats de dernière minute, cela ne prendra pas longtemps. Nous serons de toute façon de retour pour dîner ce soir avec vous dans cette auberge. Becuma, souhaites tu te joindre à nous ?

-Bien sûr. J’étais venue pour visiter, justement. Attendez une seconde, je prends mon sac.

Tandis que les sœurs échangent quelques mots entre elles, je laisse mon bagage et mon bouclier à la garde de l’aubergiste. Je prends l’étui du bouclier… Hmm… Quand j’ai parlé d’en acheter un neuf, j’ai peut-être vu large. Enfin, on verra. J'emporte mon grand sac de toile pour ranger mes achats. Cet hiver, j’arrivais à tout faire tenir dedans, et je n’ai pas grossi depuis.

-A ce soir, Lockhyel.

J’aurais eu une ou deux questions à poser à Lockhyel, mais les jumelles n’attendent pas. Au marché !

[Rust]

Le varigal venait de s'asseoir à coté de lui. Il était visiblement toujours aussi étonné qu'au cours de leur première rencontre.
Depuis que Raen avait rencontré Lockhyel, les hommes n'avaient eu de réelle occasion pour parler. Il avait hâte de pouvoir en apprendre plus mais redoutait à la fois ce moment.
Il se chercha pas à en trouver la raison, il préféra vivre le moment tel qu'il arrivait. Aussi, il enchaîna rapidement après la question qui lui avait été posée.

- On peut dire que je suis mort. Il repassa ses paroles et précisa sa réponse pour plus de clarté, il avait encore du mal à exprimer son ressenti.
- Enfin, je l'ai vécu comme tel.

Les images du drame s'affichèrent en filigrane du cidre que Raen faisait bouger dans son verre. Il les avait ressassées tant de fois et pourtant, elles lui pinçaient toujours le coeur.

- Je n'ai rien fait pour m'en sortir. Il sentit l'odeur de la fumée envahir ses narines, puis sa gorge et enfin ses poumons. Mentalement, il chuta dans un tas de peaux tannées et sombra.
- J'ai eu de la chance. La pluie m'a réveillé, je ne me souviens de rien d'autre.

Il regarda Lockhyel un instant et revint sur son cidre. Il aurait aimé avoir une solution miracle, un pouvoir secret, une information importante, à offrir au varigal en reconnaissance. Mais il n'avait rien. Il ne savait pas qui était l'homme qu'il avait à coté de lui, mais il sentait que leurs destins étaient liés.

- Tu étais au bon endroit au bon moment. C'est tout ce que je souhaite retenir.

Raen était content d'être là et ne voulait pas baigner dans le ressentiment, les mauvais souvenirs. Ydril lui avait fait comprendre que cela ne l'aiderait pas.
Il regarda bien Lockhyel et sourit en tendant son cidre.

- Ca ira mieux après quelques uns
- Et toi ?

Il ne redoutait plus. En revanche, la hâte était toujours bien présente. Vivement demain.

[Cialf]

Les jumelles restent un peu avec moi, le temps de faire le tour des monuments de la ville, ce qui n’est pas grand-chose. Je m’aperçois vite qu’elles m’ont accompagnée pour être polies, mais qu’elles préfèrent rester entre elles. C’est naturel, elles me subissent depuis deux semaines et elles en ont un peu marre. D’ailleurs, Léorah m’a regardée avec… Pas du mépris, mais un rien de condescendance quand j’ai rappelé que je devais m’acheter des vêtements d’hiver. Elles, elles ont tout ce qu’il faut. Eh oui, mes belles, c’est ça, l’exil…

Mes comptes sont vite faits. Ce printemps, j’ai eu une période de vaches maigres et j’ai dû mettre en gage mes affaires d’hiver. Puis quelques petits boulots, à peine de quoi ne pas mourir de faim. Il me restait une vingtaine de daols. Puis une caravane de dix jours de Crail à Faireann Ear : 50 daols, plus des pourboires qui couvrent tout juste mes menues dépenses. Puis la caravane avec Main-de-Fer. Bon, ça aurait pu tourner plus mal. Puis le voyage jusqu’ici, logée et nourrie aux frais de la maison, j’aurais dû rembourser si j’avais refusé la mission mais ça ne s’est pas fait. Puis les 40 daols d’Anaïs. En tout, il me reste dans les 150 daols. Pas de quoi acheter un bouclier, il faudra que je fasse durer celui-là, mais assez pour des vêtements d’hiver convenables.

Je fais deux ou trois boutiques pour comparer les prix. Manteau fourré, bonnet fourré, gants de cuir. En tout, entre 85 et 170 daols, mais les modèles les moins chers ne me vont pas ou ont un air à faire pitié. Enfin, le marchand me sort un manteau fourré quasiment à ma taille. Je l’essaie, à peine quelques retouches à faire. Ca m’occupera pendant les étapes. Puis je l’ôte pour voir de nouveau à quoi il ressemble… Au fait, il a assez l’air tarish. Très nettement tarish, même. Bon, je suis une grande fille et je m’habille comme je veux : du moment que l’habit me plaît…

Et les jumelles ? Je me suis posé la question une ou deux fois, mais je n’ai jamais su si elles étaient tarish ou non. D’ailleurs, je ne me soucie guère des origines des gens : l’important, c’est ce qu’ils sont, pas ce qu’était tel ou tel vague ancêtre. Tout de même, si elles y voyaient une allusion ? Du coup, j’hésite à le prendre…

Si l'une ou l'autre des jumelles a envie de parler de ses origines tarish en 9.01, elle n'a pas à se gêner: elle n'est pas responsable des trous de mémoire de Becuma.

L’hésitation a du bon : le marchand a senti que j’étais incertaine et il me fait un prix. 118 daols pour le tout, plus 1 daol pour un bout de produit odorant, genre camphre, qui protège des insectes et de la moisissure. 119 en tout. De toute façon, tout ça ne sortira pas de mon sac avant les premiers froids.

J’ai déjà l’équipement de base d’une cavalière : une gourde, un licol, seau de toile, brosse de pansage, une serpe pour couper le fourrage et dégager le chemin dans les broussailles. Plus un écritoire, mais je ne sais même plus s'il me reste du papier. J’aimerais acheter une couverture supplémentaire, mais mon budget n’y suffira pas. Ah : une outre supplémentaire, 15 daols. Lockhyel croit que ce sera utile, autant lui faire confiance.

Le reste… Pas la peine d’acheter des friandises. En cette saison, il y aura des fruits frais tout le long de la route. Une bouteille d’hydromel à 7 daols. Je garde le reste pour les dépenses de dernière minute, et ce n’est pas lourd.

Pour le mode de calcul, voir Comptabilité OdE.
http://fim.pierstoval.com/viewtopic.php ... 681#p36681

[Amnèsya]

Enfin sortie de la... pour ma part il fait beau, je suis avec des amies et ma soeur. Honnêtement il ne m'en faut pas plus... J'apprécie ce moment de détente un peu comme on apprécie l'entre acte. On sait que l'on va vivre de grand moment après cependant on aime reposer son corps et son esprit pour mieux pouvoir s'investir dans le spectacle...

Puis c'est pas comme si ma futur représentation aller durée plus d'un mois non stop et qu'en plus il semblait qu'en dehors de mon éternelle jumelle, je ne connaisse pas vraiment mes compagnons de concert...
M'enfin pour une fois je ne paraissais pas la seule distante, la seule à ne pas avoir réviser ses gammes...

Puis, même celle que je pensais connaitre avait montrer un nouveau visage... Plus autoritaire, plus bizarre... Plus profond aussi, des blessures? des secrets?
Finalement, peut-être que le voyage avec main de fer, c'était trop bien passé ou était relativement simple. Elle n'aborde pas cette mission avec la même sérénité?
Dois-je m'en inquiété ou pas?

C'est vrai que le hasard à une drôle d'inspiration pour le groupe. Que ce soit Becuma, Raen, Locke ou bien même notre commanditaire, ou bien même moi, il semblait que la vie n'avait épargnée personne et qu'on trimbalait tous notre lot de casseroles. et de blessure plus ou moins visible...
Mais après tout n'était je pas complément naïve, voir même stupide à ce niveau là, de vouloir qu'à notre âge, on puisse encore être insouciant... N'est ce pas ce qu'apprenne en premier les Damathairs au enfants...

Mes pensées s'envole bien trop loin et je les ramène sur l'objectif de la sortie...
Je fais de mon mieux pour me couper en deux, pour rester avec ma sœur par ce que cela nous fait plaisir un peu... et pour être avec Becuma pour qu'elle ne se sente pas seule...

On l'accompagne d'échoppe en échoppe. on complète notre inventaire, essentiellement la reconstituons des consommables courants, et la fourniture de ce que Lockhyel nous as demandé... Je me rappelle plus si Raen a émis des souhaits...
En prévision, des problèmes, je pris que quoi réparer ma garanti survie... C'est qu'il commence à en avoir tirer le brave... Mais je suis sentimentale... C'est comme mon Rebec... Ce sera à la vie à la mort.

Dans les magasins, je suis une vraie catastrophe ambulante... On sais pourquoi c'est traditionnellement Leorah qui gère le budget... Je suis sûr que je pourrais vider les caisses des Ronces en moins d'une semaine... Peut être seulement queiques jours dans une ville comme Badlh Ruach. Les merveilles magientistes avec leurs écrous, leurs tubes de cuivre etc. éveille toujours en moi une sorte d'émerveillement, quelques chose proche de cet état d'inspiration nécessaire à toute création artistique...

Aussi, dès que j'en ai l'occasion, j'observe les objets pour comprendre comment ils ont été crée...

Bref pour ce fut une agréable après midi.

[Gobsama]

Lockhyel écouta en silence Raen le laissant poursuivre jusqu’au bout en acceptant le verre de cidre. Voilà le type de boisson qui lui avait parfois manqué durant ces années passées en forêt.Il savoura en silence le gout fruité et ce léger picotement sur la langue tout en réfléchissant à ce qu’il pourrait répondre.

Il y avait un je-ne-sais-quoi d’apaisant dans cette conversation. Raen semblait étrangement serein par rapport aux évènements qui l’avaient presque tué. Là où Lockhyel ne ressentait qu’amertume et culpabilité il semblait presque que lui considérait cela comme une deuxième chance…
Finalement il décida de parler de façon franche et directe comme à son habitude, mais il sentait que Raen pourrait être plus à même de le comprendre que d’autres.

"Moi … Il n’y a pas grand-chose à dire…disons qu’après t’avoir trouvé mort ou du moins supposément mort, ainsi que tous les autres habitants du village, j’ai décidé que je ne souhaitais plus rien avoir à faire avec les hommes, leur cupidité et leur besoin de vengeance. La vengeance et la cupidité n’existent pas à l’état naturel, c’est une invention humaine. "

Il reprit une gorgée toujours aussi lentement puis enchaina.

"Deirdre m’a trouvé il y quelques mois et elle m’a convaincu de terminer ma formation de Varigal. Je reprends donc doucement contact avec tout ça."
Et il ponctua ses dernières paroles en faisant un geste englobant la salle.

"Tu ne te souviens vraiment de rien d'avant ton réveil ?"

[Rust]

Raen regarda autour de lui. Il y avait trop de monde par ici, trop d'humains.
Lui aussi en était venu à mépriser sa propre espèce après ces événements, réaction somme toute normale. Cependant, même si ce sentiment rejaillissait encore de temps en temps, Raen préférait chasser ces considérations.

- Je te comprends Lockhyel. Je te comprends. Je ne te connais pas plus que ça et pourtant, j'aime bien l'idée que tu reprennes ton apprentissage. Au moins, ça montre que t'as envie d'avancer. C'est bien.

Raen pensa que Lockhyel avait du traverser plus ou moins les mêmes déboires, à quelques détails près. Ça le rendait naturellement plus compréhensif.
Il vida le reste de cidre dans son gosier et baissa d'un ton.

- Ca ne te dérange pas si on en parle une prochaine fois ? Je n'aime pas trop l'endroit. Trop ... De gens.

En l'absence de réaction demandant une participation particulière, Raen prendra congé et retrouvera le groupe le lendemain.

[Cialf]

Je rentre à l’auberge pour dîner. Raen n’est pas là. Est-il parti se coucher sans manger ? Du coup, je ne connais toujours que la moitié de sa figure. C’est quelque chose qui doit vraiment beaucoup le gêner. Bon, on verra plus tard.

Lockhyel n’est pas bavard, comme d’habitude… Encore que, aujourd’hui, il a été plutôt éloquent. Finalement, je renonce à lui parler de mes soupçons sur Grirav : j’aurais l’air d’une dingue qui voit des complots partout.

J’échange quelques propos anodins sur l’aspect de la ville, sur le château des seigneurs locaux, les Mac Emmanon sauf erreur, que j’ai dû voir de loin mais que je n’ai pas eu le temps de visiter. D’ailleurs, rien ne dit qu’ils encouragent les visites.

La soirée à fourbir mes affaires pour être prête demain de bonne heure. La route sera longue.

En fait, je ne sais pas si Raen est parti sans manger, première impression que j'avais, ou s'il a attendu les autres. Je ne sais pas si le château est visible depuis la ville, mais c'est assez probable. Si rien de prévu, à demain matin.