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Maëlys
04 mars 2012, 02:17
Tout autour, les personnes parlaient de plus en plus fort, un peu plus loin les cris d'une femme se faisaient même entendre, l'ensemble semblait former une gangue de peur qui étreignait le cœur de chaque homme et chaque femme, mais surtout celui de la jeune artisane.
Elle avait suivi Garn et Elwin à travers l'auberge puis avait déboulé sur les remparts du petit fortin.
Une fois en extérieur, la sensation de sûreté qu'elle avait éprouvé jusque là s'étiola, comme si d'un coup le froid s'était fait plus insistant, le silence qui retrouvait sa place entre deux cris semblait plus lourd, les lumières n'étaient plus que de petites flammèches dans la nuit noire..
Enfin, elle regarda par dessus les remparts. Au loin des formes incertaines dansaient dans la pénombre, à une distance juste suffisante pour que l'imagination prenne le pas sur la réalité. Des formes étranges comme des bêtes aux proportions démesurées et irréelles se battaient dans la nuit...
L'air se fit plus rare autour de Maëlys, comme si un poids comprimait sa cage thoracique, elle se souvenait très bien de ce qu'elle avait vécu sur l'îlot. Rien que trois de ces engeances avaient failli les tuer si Garn n'était pas intervenu, sauf que cette fois-ci ce n'était pas trois féonds mais bien des dizaines qui se pressaient dans la forêt, attendant avec impatience le moment de partir à l'assaut de ce maigre piton rocheux.
A une époque lointaine, des villages et villes entières avaient été détruites par les féonds, c'est ce qu'en tout cas la Damàthair lui avait enseigné. Comment une si petite auberge pouvait-elle faire le poids ?
Alors qu'elle était abasourdie sur les remparts, la jeune femme vit le sigire décocher une puis deux flèches enflammées vers la forêt. Quelques secondes plus tard, deux chariots prirent feu, réduisant l'obscurité environnante avec ce brasier naissant qui commençait juste à danser.
D'autres créatures apparurent avec ce brasier, les révélant alors qu'elles se cachaient au bord de la forêt. La gwidrite voulu les compter mais elles semblaient si nombreuses, trop nombreuses pour eux tous ...
Un cri lui parvint de loin, de l'autre côté du rempart sûrement.
Puis plus près, une voix qu'elle connaissait :
"Prend une arme, n'importe quoi qui soit long. Ne les laisse pas s'approcher.. et prie!"
Le messager semblait peu affecté par la présence de tant de féonds... Comme si il en avait déjà rencontré de nombreux alors que la plupart des hommes espèrent ne jamais en rencontrer un de leur vie. Intérieurement, Maëlys compta qu'en quasiment trois semaines, elle en avait rencontré à deux reprises et à chaque fois suite à un trouble perçu chez Elwin. Mais non, cela ne pouvait être qu'une coïncidence !
De toute façon ce n'était pas le temps de réfléchir, Maëlys chercha un arc, ou une lance à défaut, près d'elle puis se plaça de manière à pouvoir frapper les féonds qui tentaient d'approcher de la "forteresse".