OdE - Chap 9.01 - Lune de Lunasdal

[MeiYaw]

Décidément ma soeur est toujours pleine d'attention pour moi. Que ferais je sans elle ?!!

Merci beaucoup pour le thé, c'est tout de même meilleur chaud ! Je suis partie vite car je veux anticiper notre journée. J'ai le sentiment que ça ne va pas se passer comme prévu, me demande pas pourquoi... Donc j'ai voulu faire un tour avant de profiter de mon petit déjeuner. Les caernides vont bien, t'en fais pas, et je les ai rassemblé au fond de l'enclos, qu'on nous les pique pas. J'ai engagé un palefrenier qui nous aidera à remballer tout le barda pendant que Main de Fer sera absente. Au moins, c'est toujours ça de fait. Il va falloir qu'on s'y mette rapidement... Après le thé !!

Pendant une gorgée de thé, Serah me transmet le message de Becuma.

Je n'ai pas la moindre idée de ce dont elle parle... Je n'ai rien fait pour elle hier soir, j'ai même plutôt tenté de la virer afin qu'elle ne soit pas inclue à cette histoire... Mais cette femme a un côté sans gêne qui ne me plait pas, à vouloir se mêler de tout comme ça... Si je lui fais peur, tant mieux. Pourvu que ça dure.

Sera fait alors signe que Becuma arrive, accompagnée. Main de Fer réagit aussitôt. Je dépose ma tasse à peine entamée. C'est pas ce matin que je vais finir un thé chaud.
Main de Fer me montre la patrouille la plus éloignée. Je comprends qu'elle ne veut pas avoir les Ronces face à elle. La patrouille ducale semble effectivement plus appropriée, tant pour ses affaires commerciales, que pour le sujet qui nous intéresse : ce sont les forces protectrices du pèlerinage, ça semble tout indiqué pour un crime commis non loin des pierres sacrées.

Je ne veux pas faire attendre Main de Fer, car elle veut partir vite après cela, donc je me lève et je pars à la rencontre de cette patrouille.

[Cialf]

Le chef de la patrouille kalvernade est un tout jeune chevalier à peine adoubé. Il est tout de suite sous le charme de Léorah (jusqu’à ce qu’elle décide de le remettre à sa place !). Il la suit sans difficulté avec ses hommes. La manœuvre est bien combinée : Léorah et la patrouille kalvernade rejoignent la grande tente pile au moment où Becuma et la demorthèn y arrivent par un autre chemin. La demorthèn est une femme de quarante ans environ, ronde et dodue avec de bonnes joues rouges et une mine gourmande, bien qu’elle s’efforce de prendre une allure plus grave. Main-de-Fer la salue avec respect.

- Bonne dame, je suis très honorée de vous accueillir chez moi.

-Que les C’maoghs soient avec vous, mes amies. Puis-je vous aider ?

- Veuillez entrer dans ma tente, je vais tout vous dire. Et le chevalier aussi, bien sûr.

La demorthèn entre sous la grande tente, suivie par Main-de-Fer, et le chef de patrouille en dernier. Ni les deux sœurs, ni Becuma ne sont invitées à entrer.

Quelques minutes plus tard, le chevalier et ses gardes emmènent les deux captifs, jambes détachées mais bras liés dans le dos. Les soldats emportent aussi les bagages personnels des deux hommes. Main-de-Fer marche à leur suite, l’air sombre. Ils prennent un chemin qui s’éloigne des pierres sacrées.

La demorthèn s’attarde un peu pour parler à voix basse avec Becuma. Celle-ci a l’air embarrassée. La demorthèn sourit.

-Bon. J’ai dû me tromper. Vous avez des amies charmantes. Je vous aurais bien invitées à goûter, mais nous avons tellement de choses à faire ce matin ! Si nous nous revoyons, je m’appelle Odrunn. Excusez-moi, je crois qu’on a besoin de moi…

Un rassemblement commence à se former autour des deux captifs. Malgré la présence des gardes, des injures et même une ou deux pierres leur tombent dessus. La demorthèn trotte aussi vite qu’elle peut, et sa présence suffit à calmer les agités.

La patrouille, chevalier en tête, Main-de-Fer et la demorthèn en queue, s’éloigne en direction d’un village, à vingt ou trente minutes de marche, qui sert de siège provisoire aux autorités. Les jumelles connaissent probablement l'endroit, signalé par une série de bannières.

Horaire - Nous sommes encore en début de matinée. Il y a largement le temps de préparer les bagages avant midi.

[MeiYaw]

Je dois dire que je n'ai eu aucun mal à convaincre le jeune chevalier à me suivre : un sourire, et un clin d'oeil, le tour est joué ! Les hommes sont parfois tellement prévisibles !! De toute façon, même sans cela, l'ordre fait partie de son rôle, et il serait venu. Mais j'ai surement été plus efficace que si j'avais été un laidron.
Lorsque la patrouille et moi arrivons, Main de Fer invite le chevalier et la demorthèn a la suivre sous la tente. Le temps qu'ils discutent, je retourne à mon thé, qui n'a pas eu le temps de refroidir complètement cette fois !

Serah et moi, amusées, regardons la patrouille qui nous jette des regards sans en avoir l'air. Lorsque tout le monde ressort de la tente, y compris les deux gredins, un groupe se forme autour d'eux, et les gardes n'ont plus le temps de nous observer. Puis ils partent tous.

Seules sur le campement, je soupire.

Ca y est. On est enfin débarrassées de ce fardeau. Je te propose de finir tranquillement notre petit déjeuner, puis nous commencerons à rassembler les affaires. Il est encore tôt, mais je préfère finir trop tôt que trop tard. Nous irons charger les caernides juste avant midi en revanche pour ne pas les fatiguer. Par contre, les tentes... On va s'en charger rapidement car c'est vraiment le plus pénible à défaire. J'irais chercher le palefrenier après, mais pour l'instant, je déguste mon thé !

[Amnèsya]

Un grand sourire...

"Promis, je mets une flèche entre les deux yeux du prochain qui vient te déranger... Ne me regarde pas comme cela je suis sérieuse... On a pas le droit de déranger les gens avant leur déjeuner matinal..."

Bon heureusement pour moi, personne ne vint... parce que je ne suis pas sure qu'on aurait pu partir à l'heure dans le cas contraire...

C'est vrai que c'est pénible les tentes... Mais on est rodé... Après tout c'est pas la première fois, et cela ne sera pas la dernière fois que l'on ne voyage... C'est la voie qu'on a choisi... Je sais qu'au fond de moi, les raisons qui nous pousse à vivre comme cela sont légèrement différente entre ma sœur et moi... C'est là une des rares choses ou nous nous ne ressemblons pas...

Mais ce matin, il fait beau... Avant de me mettre au travail, je m'accorde un petit plaisir...
https://www.youtube.com/watch?v=FgtODJb ... DHMercHCkg...
c'est une de mes première création. Aussi cela me donne du baume au coeur...

[Cialf]

Je n’ose pas interrompre la musique… Mais le grondement de mon estomac me rappelle que je n’ai pas encore déjeuné. Je me rappelle que j’ai des provisions dans mon sac, ce qui restait du festin de fin de voyage, et, sans faire de bruit, je retourne les chercher sous la tente.

Catastrophe ! Les biscuits sont en miettes, ils ont mal supporté ma folle course de cette nuit… Enfin, je n’ai pas battu les records de vitesse, mais l’intention y était. Par contre, les saucissons sont encore très bons. Je proposerai aux jumelles de les partager, et si elles n’ont plus faim,de les mettre dans les provisions communes.

Je récupère un bol au passage… Hum ! C’était sans doute celui d’un des deux expulsés. Je ramasse ma gourde et je sors pour le laver soigneusement, avec une poignée de paille propre.

[Amnèsya]

En entendant les jurons de Becuma, et comprenant que c'est une histoire de vivre, je jette un coup d'œil inquisiteur à Mog. Est qu'il n'aurait pas profité de mon démarrage laborieux pour se livrer à une des ses occupations favorites? L'exploration minutieuse des gardes manger?

Il me regarde avec un air si angélique que je ne peux que me dire que c'est louche... Mais comment en vouloir à une si mignonne bestiole. Il est là avec sa fourrure câline et se fait les dents sur un gros morceau de bois...
Ce ne serait pas un pied de table ce gros morceau de bois?

Misère...

[MeiYaw]

Bon c'est pas tout ça, mais je déteste être en retard. Mon thé est fini, ma soeur joue tranquillement son air, Mog fait le lapin, et je me sens bien. Je m'étire en me levant de table, et je retourne sous ma tente pour commencer à rassembler mes affaires personnelles.

Ensuite, j'irais chercher le palefrenier pour s'occuper des affaires de Main de Fer.

[Cialf]

Une fois le bol lavé, je me sens mieux, comme si j’avais nettoyé en même temps toutes les souillures de la nuit. Le passage de cette bonne demorthèn m’a aussi soulagée. Et puis… la vue de ses bonnes joues rouges rendrait de l’appétit à une morte.

Je me dirige vers Serah avec mon bol et ma cuiller d’une main, mon linge rempli de vivres de l’autre. Tiens, où est Léorah ? Ah, oui, j’entends du bruit dans sa tente. Je lui parlerai tout à l’heure.

Serah a interrompu sa musique. C’est curieux, elle me regarde d’un air coupable, comme un enfant pris en faute… Pourtant, je ne vois pas du tout quel tort elle pourrait avoir. Je lui adresse un sourire que j'espère chaleureux.

-Voilà, le plus dur est passé. Et c'est vraiment grâce à vous deux. Si vous n’aviez pas été là pour défendre le camp, je ne sais pas comment cette affaire aurait tourné. Moi… Je me suis conduite comme une idiote. Mais je vais faire de mon mieux pour la suite. Pour commencer, est-ce que tu aurais du lait ou de la tisane ? Ce serait encore meilleur avec des fruits frais, mais je ne vois aucun marchand dans les parages. Je serais très heureuse si vous preniez votre part.

Si elle a la boisson qu’il me faut, j’ai ma recette toute prête. Miettes de biscuits broyées dans du lait avec des fruits sauvages. Becuma, la sauveuse des pique-niques perdus, c’était une de mes spécialités… autrefois.

[Amnèsya]

"De la tisane il en reste de ce matin... Quand à trouver du lait, c'est pas forcement le plus compliqué..."

Je me levais et allait chercher ce qu'il m'était demandé...

Après qu'elle eût terminé sa mixture, je dévisagé Bécuma d'un air malicieux...

Alors vous n'avez rien à nous dire de marrant?...

Je faisais allusion aux pré-sentiments que j'avais. Si Main de Fer lui avait demandé un service, c'était qu'elle serait du voyage.

[Cialf]

-De… marrant ?

Je reste perplexe: je ne sais pas trop ce qu’elle veut dire par là. Je commence à me faire à la routine du camp : je range mes saucissons dans les provisions communes, je lave ma vaisselle. Léorah a fini d’aligner ses sacs devant la petite tente et elle est sur le point de partir vers l’enclos. Je l’appelle :

-Léorah, je voulais te remercier pour cette nuit. Quand tu m’as ordonné de sortir. Moi aussi, je pensais que Main-de-Fer allait me passer à tabac, et avec sa main de métal, je crois que ça ne m’aurait pas fait du bien. Serah s’est d’abord interposée, c’était très courageux de sa part, et ensuite tu es intervenue pour sauver ma peau. En fin de compte, Main-de-Fer s’est débrouillée autrement, mais le coup n’est pas passé loin. J’aurais pu finir en serpillière au lieu de me faire embaucher.