Helefrt 2.1 - (Re) Prendre goût à la vie

[Avrock]

Garn et Aalana arrivent discrêtement alors que tous regardaient avec plus ou moins d'attention les danses.

Le jeune homme prend place là où il en trouve. Il cherche deux gobelets et deux assiettes, l'une pour Aalana et l'autre pour lui. Pour l'instant, il se contente d'observer et de ressentir les émotions de la fête.

[Kervan]

Apparemment, Tagd était préoccupé par ce que lui apprenait Farlann, car il lui demanda plus de précisions, ce que Farlann essaya tant bien que mal de faire.

"Je n'ai vu que des squelettes et des tas de chairs, des inscriptions atroces, et dans le jardin, de la terre fraichement retournée, mais je n'ai pas eu le courage de vérifier à cet endroit..."

Lorsque Tagd proposa d'aller voir le lendemain, car il ne voulait pas déranger la fête le soir même, Farlann fut assez étonné, mais en fin de compte, cela s'expliquait. Après tout, il ne voulait certainement pas effrayer tout le village pour les beaux yeux d'un inconnu. Et puis, tout le monde semblant être mort, il n'y avait rien qui presse. Malgré tout, cette nonchalance de sa part était étonnante. Preuve ou non? Certainement pas suffisant, mais étrange.

"Bien, dans ce cas, tenez moi au courant... Et si je peux me rendre utile..."

Farlann prit donc congé, pour se diriger vers le lieu de la fête. Il donna un coup de main pour dresser quelques tables, puis vit les gens arriver au fur et à mesure. Jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il avait oublié quelque chose dans sa besace, et ne s'en retourne à la Maison Commune. Sur le chemin, il fut "bousculé" par un jeune homme... Qui n'était autre que Yann. Le jeune homme s'excusait en long en large et en travers, et se mettait à poser des questions... Auxquelles Farlann répondit :

"Ah! Yann, comment vas tu? Oui, bien sur, je ne saurais manquer une telle festivité, j'ai simplement oublié quelque chose dans mon sac, je vais le chercher et je vous rejoint!"

Abandonnant donc le jeune Dankou, Farlann repartit chercher son oubli à la maison commune, et en revint aussi vite.

Nombreux étaient déjà atablés, lorsque Farlann s'installa en face de Dankou, s'excusant encore pour cette arrivée "retardée". Il lui adressa un signe de tête, voulut ouvrir la bouche, mais c'était l'heure des discours, et Farlann ne put qu'écouter les sages paroles de Tagd et d'Uryen... Une fois ceux ci terminés, il reprit, posant cette fois les questions.

"Alors mon cher, que faites vous à Helefrt? Etes vous messager, à courir sans cesse? Ou bien simplement un jeune homme pressé de plus?"

[Thanatologos]

Yann suivit Farlann, comme dans un rêve, fort gêné d’accaparer son temps et se demandant bien ce qu’il allait bien pouvoir raconter à cet étrange personnage si chaleureux à son approche.
Comme une marionnette, il s’installa donc en face de ce singulier personnage et n’écouta que d’une seule oreille les discours de Tagd et d’Uryen. Bon sang? Mais qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir raconter à son interlocuteur? Visiblement, lui n’avait pas de problème pour dire ce qui lui passait par la tête avec cette bonhommie si intrigante.

« Ben, … »

Le jeune homme cherchait ces mots.

« C’est juste, euh… »

Non. Il avait un peu de mal. Il eut un sourire gêné, et d’un geste du doigt, il fit signe que ça venait. Il fallait juste que tout ne sorte pas en même temps :

« En fait… je suis un petit peu du village… mais sans en être… vraiment. »

Il regardait son interlocuteur en homme gêné, ne sachant pas trop que dire. La peur de dire trop de chose qui pourraient s’avérer importantes? Oui… Mais non, qu’est ce qu’il pouvait bien y avoir d’important dans ce patelin?

« En fait, dit-il pour la deuxième fois en balbutiant, je suis un petit peu occupé, de ci, de là, de ci et de là, oui… Mais, euh. Non, en fait, il y a une ferme un peu plus loin… à l’extérieur. En arrivant, vous… vous l’avez peut-être vu. »

Un sourire gêné. Le jeune homme était tout rouge. C’est qu’il était intimidant le Farlann à l’inviter comme ça à converser avec lui Il n’arrivait pas trop à se mettre à l’aise. Il parvint tout de même à conclure, decrescendo en mélangeant les mots et en balbutiant tout autant :

« Du coup, vous comprenez, je viens de, euh, là bas, mais, en fait, je, suis ici, pour la commission. Oui… La commission quoi. »

Une question toutefois, sortit de la bouche du jeune homme avant que celui-ci ait pu la retenir :

« Et vous? »

Il devint écarlate et baissa les yeux affreusement gêné :

« Pardon… »

Il prit un verre de *** et le but d'un trait.

***********************************HRP

Qu'est ce qu'on boit dans cet univers?

[Kervan]

Une fois assis, Farlann écouta le jeune Dankou, essayant tant bien que mal de déméler le vrai du faux dans un discours tout en contradictions. Il venait d’ici mais de là bas, pour quoi ? A force de patience et de tolérance, aidées par quelques sourires, Farlann réussit à résumer ce que Yann lui avait péniblement annoncé en de longues phrases :

Il vivait dans une ferme à proximité, et venait au village faire des commissions.

Il y avait un progrès. Et même une question, à laquelle Farlann allait répondre, bien entendu. Il se retint vite de rire trop devant Yann, qui était relativement timide.

« Tu n'as pas à te pardonner voyons! Moi ? Je voyage, j’étais dans le duché de Salann Tir, et j’aimerais beaucoup, à terme, aller jusqu’en Reizh, on m’a dit énormément de bien du Pont de l’Alliance, et je souhaite le voir de mes yeux… Cependant, le varigal qui m’accompagnait dans mon périple m’a abandonné à cause d’un message urgent à livrer en Tuaille, ou je ne souhaitais pas le suivre... »

Et c’était là la pure vérité. Avant de poursuivre, Farlann prit le temps de se servir un peu de viande farcie au miel. Un plat qu’il goutait particulièrement. Il n’y avait pas à dire, les abeilles de Tagd produisaient un miel délicieux !

« Des commissions ? Tu souhaiterais devenir varigal ?

[Thanatologos]

Yann écouta le récit de son interlocuteur, fasciné par son récit. Si Reizh lui parlait un peu Salann Tir était un nom qui ne lui disait rien. Se serait-il trompé sur cet individu? Sa méfiance était-elle mal placée? Non… Ce rire raisonnait toujours et l’agréable compagnie de Farlann ne suffirait pas à l’en débarasser.

L’alcool manqua de l’étouffer. Il n’était pas habitué et ce qu’il avait bu… Et bien, c’était un peu fort, et ça donnait une sensation de chaleur assez étrange. Il secoua la tête, siffla…
Des commissions, varigals… Euh… non, en réalité, il s’agissait juste d’aller faire des courses au village.

« Ben euh… »

Il se gratta la tête avec un sourire assez ridicule et reprit discrètement :

« En fait… disons que ici… il ne se passe pas grand chose… hein… »

Puis il reprit, un peu plus calme en levant une main :

« En fait, disons que… je ne souhaite pas particulièrement euh, donc, être un voyageur , pour le moment… »

Il déglutit un peu et commença manger le contenu de son assiette en suivant l’exemple de son interlocuteur. Hmm, très bon.

Il reprit lentement en contrôlant le rythme de sa respiration pour mieux articuler et essayer d’être plus clair :

« En fait, euh… »

Il ne savait plus ce qu’il voulait dire. Il réfléchit dix secondes et reprit :

« Oui, donc, en fait, ce que je souhaiterais c’est aller dans la grande ville. »

Ses yeux s’étaient embrasés de curiosité et d’enthousiasme :

« Pouvoir avoir accès aux connaissances universelles. On m’a dit qu’on y trouvait le patrimoine de… »

Puis, il rougit et balbutia :

« Pardon… je m’emporte… »

Il se mordit les lèvres mais eut tout de même le courage de reprendre en marmonnant :

« Disons qu’on m’a fait, hum, comprendre que si je sortais du village sans un minimum d’entrainement, il valait mieux que je meurs sur l’instant. Donc depuis des années, je m’entraine, je m’entraine, je m’entraine… De manière à pouvoir un jour… »

Ne trouvant pas ses mots il fit un signe de la main qui complétait bien la phrase. Il eut un rire gêné :

« Vous devez me trouver stupide de vouloir renoncer à une vie calme et paisible, mais… »

Il regarda, rêveur, les danseurs et reprit lentement, bercé par la nuit :

« Une vie comme ça ne m’intéresse pas. Est ce les frontières du village qui les rend insouciant? Est-ce la peur? De ma ferme, je vois les forêts, la colline, la brume, et, je ne sais pas pourquoi, j’aimerais comprendre ce qu’il y a au delà. »

Yann secoua la tête et sourit gêné :

« Pardon, hum, vous devez vraiment me prendre pour un crétin. Un paysan aux rêves fous… haha… »

Il but, lentement cette fois, à son verre, et, avec un petit sourire gêné, demanda :

« Euh, d’ailleurs sieur Farlann, pardonnez euh, ma.. Curiosité, mais… comment dire? Vous n’avez pas eu de problèmes pour arriver jusqu’ici si votre varigal vous a lâché… euh… en cours de route? »

[Kervan]

Farlann souriant, écoutait les rêves de grandeurs et de découvertes du jeune Dankou. Un curieux. Un peu comme lui dans un sens, un passionné de la nouveauté. Il vit le naif manquer de s’étouffer avec un verre de vin, puis en devenir cramoisi. Pauvre de lui. Tellement insouciant, tellement innocent. S’il savait à quel point la vie à l’extérieur était difficile.

Un gamin de paysan qui voulait voir la ville. Voila ce qu’il était. Et Farlann ne savait qu’en penser. Car si d’un côté, il pouvait très bien faire le chemin avec lui, vu qu’il se dirigeait vers une grande ville, ce serait peut être dangereux. Cet enfant savait il se battre un minimum ? Serait il capable de survivre à un voyage ? L’emmener serait prendre la responsabilité de son arrivée à bon port. Et pourtant, il ne lui devait rien, ce n’était pas de sa faute si un jour il lui arrivait malheur… Mais bon.

C’était dangereux de lui proposer cela. D’autant que Farlann était capable de survivre et de voyager seul, mais en groupe, c’était moins évident…

« Les connaissances universitaires ? Dans ce cas, tu devrais aller à Kel Loar ! Il parait que la bibliothèque y est formidablement fournie. Mais ce n’est pas à côté ! En revanche, c’est près du Pont de l’Alliance ! »

Puis, par rapport aux dangers et à la manière dont il avait fait le voyage lui… Il réfléchit quelques instants, ne sachant pas trop quoi lui répondre… Devait il mentir, lui faire peur ? Ou au contraire l’encourager à voyager ? Il décida de dire la vérité !

« Voyager, ce n’est dangereux que si tu gêne la nature ou si tu es repérable. Si tu voyages sans brusquer les animaux, et en évitant les sentiers surveillés par les brigands, c’est plus simple d’arriver en un seul morceau. Mais ce n’est pas facile tous les jours… Et puis le varigal ne m’a pas abandonné très loin d’ici tu sais… »

[Iris]

Par défaut je colle à la "réalité", donc si vous n'avez pas d'indications de contexte précise, je pars sur un monde médiéval low fantasy.

Par conséquent, les boissons suivent.

Dans le cas présent, le village produit surtout du cidre, de l'hydromel et des alcools forts à bases de baies ou racines etc.

[Thanatologos]

Il fut impossible de décrire le visage que prenait Yann. Entre joie et peur, entre bonheur et répulsion. Lui faisait-il une proposition? Voyager avec lui? Allons, l'homme semblait bien savoir s'en tirer tout seul et peut-être Yann en apprendrait-il plus sur lui en le fréquentant un peu plus.

Toutefois, subsistait un problème : si Farlann semblait implicitement suggérer que Yann le suivît, il n'avait pas fait de proposition explicite. Pourquoi? Attendait-il que lui se lance? Qu'il montre une véritable motivation? Ou, se jouait-il de lui?

On n'est jamais trop prudent :

"Euh... vous... voudriez, hum, me montrer, à moi le chemin, qui mène à la grande ville?"

Incertain, il avait du mal à en croire ses oreilles mais peut-être tirait-il des conclusions trop tôt. La proposition n'était qu'implicite mais Yann était persuadé que ce n'était pas le fruit du hasard que Farlann lui suggère de ce rendre à l'endroit même de sa propre destination. Et en faisant fi de toutes les bizarreries qui entouraient cet être, il pourrait peut-être même en apprendre plus sur son savoir sur la nature. C'est qu'il semblait être à l'aise dans ce milieu cet homme là.

Les mots ne feraient que créer plus de doute dans l'esprit du demorthen. Ce furent donc les yeux qui supplièrent.

*Dites oui, par pitié ! hurla une pensée que pour rien au monde il n'aurait osé exprimer.*

Emporté par son occasion, Yann en avit presque - à tort peut-être - oublié la réserve qu'il avait pour Farlann. Qu'en penserait-il cette joie apaisée?

[Kervan]

Farlann vit passer une multitude d’expressions éphémères sur le visage de Yann Dankou, des expressions dont il ne parvenait à distinguer le sens, tellement elles changeaient rapidement. L’avait il bouleversé à ce point ?

La manière dont Yann Dankou lui répondit étonna Farlann. Surprise. Sa timidité venait une fois de plus de prendre un coup. Il voudrait… qu’il l’accompagne ? Bah… Farlann n’était pas damathair non plus ! Riant quelque peu, il se reprit bien vite et répondit :

« Te montrer le chemin… Ha ha ! Non pas tout à fait, je ne le connais pas moi-même, il nous faudrait un guide, mais faire le chemin avec toi pourquoi pas. »

Il était malgré tout bien plus agréable de voyager à plusieurs que tout seul. Et puis, peut être ce Yann était il meilleur lame que lui… Ce ne devait pas être bien difficile remarque.

« Que voudrais-tu voir à Kel Loar exactement ? Que cherches tu dans les grandes villes ? »

[Thanatologos]

Yann le savait-il? Non, pas vraiment. Autant donner un avis. Il se renfrogna et murmura :

" Je cherche... euh... disons, la nouveauté?"

Il grimaça. C'était tout ce qui lui était venu à l'esprit à l'instant même. Il sourit à Farlann.

"En fait, je n'en sais rien... désolé... euh."

Et voilà, il aurait mieux fait de se taire. L'autre, maintenant allait douter. Zut de zut, il avait vraiment le chic pour dire des âneries.
Il tenta de se reprendre :

"Hum, euh, disons plutôt, la nouveauté?"

Oui... ça il l'avait déjà dit... Et il y avait moins d'une minute... Yann était un inculte.