Helefrt 2.3 - Le poids des responsabilités

Rassemblement des parties achevées de la chronique d'Iris dans l'univers des Ombres d'Esteren.

Une relique maléfique est convoitée par le Temple et un groupe de rebelles cherche à la détruire autant qu'à en apprendre plus sur ses pouvoirs dans un climat de guerre civile sur le point d'éclater en Gwidre.
luciole
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Separation

Message : # 5177Message luciole
03 sept. 2011, 14:51

Là le rouquin ne pouvait s'empecher de penser qu'elle faisait preuve de mauvaise volonté. Juste un poil...

Mais qui aurait pu le lui reprocher. Pas lui en tout cas.
Il était assis à coté d'elle, les épausses basses. Les reproches que lui faisait Ambre étaient justifiés. Tous. Elwin le savait... Et ça n'arrangeait pas la situation puisqu'il se retrouvait prit entre deux feux. D'un coté son coeur, et de l'autre sa conscience...

Je sais Ambre... La tu ne fait que retourner le couteau dans la plaie.

Ce n'est pas facile pour moi non plus. Oui, je quitte ceux que j'aime.. Celle que j'aime pour aller balancer un bête cailloux dans un volcan. Mais il le faut!

Est ce que je te plairait toujours si j'était un lache fuyant ses responsabilités? Ce 'bête cailloux' est maudit, il faut le detruire! Imagine tu le danger que courraient les marins si cette abomination appelait à elle des démons?


Silence. Même le silence est douloureux. C'est plus une plaidorie qu'il fait qu'autre chose...

Ambre, en partant c'est une part de moi-même que j'abbandonne avec toi.

S'il te plait, ne me rends pas les choses plus difficile....

Je... les mots ne veulent plus dire grand chose... Mais il le faut.. Pourrait tu aimer quelqu'un qui par peur et egoisme a forcé les autres à s'exposer au danger? Qui ne soit pas digne de toi?

Je doit le faire si je veux pouvoir me regarder en face. Te regarder en face.
Se rapprochant d'elle, il passa ses bras autours de la taille de la jeune fille et tenta de lui sourire. Il n'aurait jamais songé que ce serait si difficile.

Je te reviendrais Ambre. Je ne peux que te revenir. Je te le jure.
Je ne mourrait pas. Les risques ne sont pas si grand.. Deux, trois villes, beaucoup d'ampoules et du bateau. Tu auras à peine le temps de te dire 'enfin tranquille' que je serait de retour.

Et j'te promet que je reviendrait vivant.


Tenter d'ironiser sur la chose pour la rendre plus supportable? Non, surtout ne pas laisser de larmes couler....
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Iris
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Message : # 5184Message Iris
03 sept. 2011, 16:18

Le devoir et les sentiments. Elwin découvrait le drame des responsabilités, celles qui liaient à la communauté, au nombre, celles qui dépassaient l'individu, et les aspirations légitimes au bonheur. Il était impossible de s'oublier totalement au service d'une cause, sous peine de perdre son humanité, cette vertu au nom de laquelle justement il se battait et prenait tous ces risques. Au nom de quoi un individu était-il chargé d'une mission dans l'intérêt de tous ? Pourquoi lui et pas un autre ? Quelque part, en apprenant à Marcher dans les Limbes, Elwin avait fait un choix, celui du devoir, celui du monde plutôt que son seul bonheur individuel. Il avait déjà pris cette voie avant de la rencontrer, et elle se posait comme une mise à l'épreuve cruelle. N'était-elle pas là seulement pour le faire souffrir ? D'abord avec Eozen, et aujourd'hui ? ..

... Et toutes ces questions perfides, la relique maudite et corrompue allait les lui poser, encore et encore...

Ambre elle-même raisonnait douloureusement :

" Tu prends des risques pour des personnes qui ne sauront jamais ce que tu as fait pour elles. Les marins vivent déjà dangereusement, leur épargner un danger futur éventuel, ils ne t'en seront même pas reconnaissants. Tu fais peut-être ce qui est moralement juste, mais tu vas être seul, horriblement seul et personne pour te remercier de ta souffrance et de ton courage ! A quoi bon être un héros si personne ne le sait ? "

" Moi je t'aime, toi et c'est tout. Je suis peut-être un monstre d'égoïsme mais je ne crois pas qu'on puisse sauver le monde, juste essayer d'être heureux durant le peu que dure notre vie."

" Si tu veux partir, si c'est la seule chose qui te permette de te sentir bien, je respecte ton choix. Mais j'ai peur, tellement peur ! Tu étais un réfugié, et tu retournes dans ce maudit pays qui t'as condamné à mort ! En plus tu vas voyager avec cette saleté ! "

Si Elwin s'était promis de ne pas pleurer, Ambre se fichait de ce genre de grand principe et les larmes coulaient déjà généreusement tandis qu'elle se cramponnait à lui, froissant le tissu dans ses poings serrés, sa tête collée contre sa poitrine à sangloter.

Elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle, s'essuyer la figure.

" Embrasse-moi."

...
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luciole
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Que d'emotions

Message : # 5194Message luciole
05 sept. 2011, 15:58

Au fond ce type de choix de vivre pour les autres autant que pour soi n'était pas de ceux qu'on fait comme ça sur un coup de tête. Ce n'était même pas forcement conscient. Non, ça resultait du lent murissement de convictions interieures, d'un processus de reflexion sur le sens qu'on voulait donner à sa vie et sur sa propre place dans cet equilibre.

L'humanité, le sens de la vie, savoir gouter à la valeur de cette vie, et la richesse de chaque instants. S'oublier au service d'une cause n'était pas la servir, mais le prix a payer pour en avoir vu la beauté n'était il pas de savoir agir pour elle en toute connaissance de cause si un jour il le fallait?

Il fallait le faire, donc il le faisait... Ce n'était pas agir en adulte que détourner le regard. Et puis... et puis aussi, c'était un choix egoiste. Elwin avait egoistement choisit de suivre sa voie, conscient de la tristesse que cela engendrerait chez Ambre, mais décidant pourtant d'y aller. Faire quelques chose non pas parce que c'est ce que les autres attendent de vous, mais parce que c'est ce que vous même attendez de vous. Agir de maniere à pouvoir garder sa propre estime. A moins que cette pensée ne lui soit soufflée par la relique pour tenter de teinter d'egoisme un acte qui ne l'était pas?

Cela donnait une premiere approche de ce qu'allait être son fardeau dans les temps à venir.

Ambre.. Douce amere dans la déchirure qu'elle provoquait en lui. Mais une dechirure qui était aussi une juste punition puisqu'il savait lui imposer cette separation. Et qu'il savait aussi, qu'il avait décidé, qu'elle ne le ferait pas revenir sur ce qu'il s'appretait à faire. O Ambre.... Il la tenait contre lui tandis qu'elle sanglotait contre sa tunique.

Tu n'es pas un monstre d'egoisme ma Princesse... Ne t'inquiete pas... Et je ne serait pas seul si je sais que tu pense à moi. Je viendrait à toi dans tes rêves.

Tout ira bien j'te l'promet...


La gorge serrée, il ne pouvait pas en dire beaucoup plus. De toute maniere il n'y avait rien à dire. Rien qu'ils ne sachent deja. Les mots ne voulaient pas dire grand chose. Il y a ceux qu'on a envie d'entendre même si on les sait faux, juste pour pouvoir essayer d'y croire, et ceux qui n'ont pas besoin d'être dits pour être entendus.

S'il se mettait à pleurer également ce serait d'autant plus dur de se separer. Alors il la gardait serrée, tachant de se montrer plus fort qu'il ne se sentait.

Embrasse-moi.

Les levres se joignent. Ne veulent pas se quitter. Il ne pense plus.
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Iris
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Y'a plus qu'Elwin sur ce chapitre !

Message : # 5219Message Iris
07 sept. 2011, 15:27

Des larmes à l'oubli

Ambre se perdait dans ce baiser, elle se noyait, perdait son souffle, cherchait la peau chaude, palpitante de vie, glissant ses mains dans les cheveux d'Elwin, sous sa chemise, une partie d'elle-même agacée de la présence de vêtements qu'il fallait dénouer, défaire... Son mécontentement de voir son amoureux partir, il allait le sentir ! Ce fut tout juste si elle n'arracha pas le haut par dessus la tête du jeune homme pour le plaquer torse nu sur son lit, l'embrasser et l'enlacer encore, assise sur lui à trousser ses jupes et songer un peu qu'il y avait encore les chaussures et les pantalons de son cher rouquin à balancer dans le décor.

...

Dans le salon en bas, Hafgan fut un instant interloqué en entendant des échos de chutes et de heurts. Un accident ? Un combat ? ... non... et quand il comprit ce qui se passait, le simple fait de rester à portée d'oreille de sons étouffés était déjà trop. Il sortit, fort embarrassé, faire une longue promenade en essayant de ne pas penser à ce que son imagination lui faisait voir.

...
Métajeu a écrit :Il n'y a plus que Luciole & MJ en tête à tête ici, donc à toi de voir le niveau de détail des adieux :lol:

Ensuite, je posterai un épilogue général (parce que c'est plus joli pour conclure) et je fermerais.
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Tout le monde est parti !

Message : # 5253Message Iris
10 sept. 2011, 17:54

Beaucoup étaient arrivés à Helefrt au cours du printemps, mais bien plus partaient du village durant l'été.
  • Gleann le chasseur partait avec Faenrys, apprenti médecin, Neven, apprenti barde et l'étrange occultiste Erin Aish en direction de Kel Loar
  • Adriane la jeune demorthèn partait développer ses arts au gré des rencontres et des épreuves de la route, laissant derrière elle le souvenir de sa sœur défunte, Nelvéa.
  • Eozen Gerwan était apparu pour disparaître, serviteur de dréin, marchant aux côtés des feondas
  • Le vecteur Merle, l'ex-sigire Garn Faernor et l'hérétique Elwin partaient détruire une relique corrompue
  • la Sœur Eurielle était ramenée en Gwidre, escortée jusqu'à Mambrun
  • Cairell l'Hérétique, Keanan l'érudit, Loanan le pieux, Libanne et sa fille Nelvéa, Yrgwenn la varigale, Yann Drankou le lancier, Farlann Tandrill le demorthèn partaient pour OstaBaille
Après tous ces départs, Ambre la fille du barde Hafgan s'assit sans joie sur un rocher d'où elle pouvait voir tout le val. Son père n'allait pas tarder à partir pour le village rival d'Elnarion pour essayer d'expliquer la mort d'un des fils de l'ansaléir. Elle se sentait prise au piège, abandonnée, ne savait plus que faire, s'ennuyait et s'énervait tout à la fois. Qu'allait-elle faire ? Elle ? Et s'ils ne revenaient pas ? Son père ? Elwin ? Deviendrait-elle comme Murni la fille de l'ansaléir Uryen, à pleurer son amour disparu au loin ?

...
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