Helefrt 2.2 - Initiations et découvertes

[luciole]

Le Chevalier avait répondu à la demande muette, et les caresses avaient continuées...

Et puis...

"Qu'est-ce que.. ? Elwin !"

Le ton avait soudainement changé. Quelque chose n'allait pas. Pas du tout. L'espece de transe est brisée, et l'instant perdu. Il a relevé brusquement la tête pour voir que l'attention d'Ambre est fixée sur quelque chose un peu plus loin. Le regard du jeune Gwidrite suis celui de la demoiselle, incertain de ce qu'il y verra.

...

Bug...

Le rouquin se fige.

Là... devant eux...

Non, c'est impossible...

Il cligne des yeux à plusieurs reprises, incapable sous le choc d'accepter ce que lui renvoie sa vue.

Des.. des demons!
Là! Juste devant lui.

Est il necessaire de preciser qu'il lui semble agir, et penser au ralenti?

Juste devant eux.

Eux...

C'est Ambre qui en se refugiant dans ses bras le tire de son état de choc.

Des feondas! Ses reflexes parlent pour lui.

L'ex sigire cherche par reflexe du regard une arme, n'importe laquelle. N'importe quoi. Ils sont trois, nus, et desarmés face à deux féondas, de nuit et dans la foret... Cherchez l'erreur.

Elwin s'est placé devant Ambre, en protecteur. Il fouille de l'oeuil les environs...

Le feu! Le feu tout proche peut etre leur defense contre les demons!
Surtout le loup!
Il imagine si aisement celui ci bondir, sanguinaire et mortel sur les imprudents qui ont osés s'aventurer en ces terres.

Que l'Unique veille sur eux... parce que là, tactiquement parlant, ils étaient mal... Et il pouvait y en avoir d'autres. Tant d'autres.. Il ne pourrait pas proteger Ambre contre tous, ni Eozen.. S'ils décident d'attaquer... Elwin deglutti... Il donnera à sa Princesse le temps de fuir.

Une forme passe devant lui.

Recule! Ce sont des démons!

Bon sang! il est fou!

Il...

Et leurs montures? Où sont elles? Faire fuir Ambre! N'y avait il pas l'arme du Chevalier? Un brandon enflammé semble lui faire de l'oeil...

[Iris]

" Elwin ! Calme-toi ! On va pas s'en sortir sinon ! C'est déjà incroyable qu'ils n'aient pas attaqué.. Il vaut mieux pas leur donner de raison de nous tailler en pièces."

Ce disant, elle le prenait dans ses bras, restait contre lui et essayait de ne pas trop bouger ni attirer l'attention des créatures. A côté il y avait encore les montures, attachées.

Eozen cherchait à établir un contact avec l'étrange créature. Celle-ci fit quelques pas. Quand elle posait le pied droit, l'herbe mourait, et quand elle posait le pied gauche, des pousses germaient et poussaient vivement. Elle ouvrit un peu la bouche, mais les témoins n'entendirent rien. "Elle" devait être muette, ou bien s'exprimer d'une manière que les humains ne pouvaient entendre. Elle passa à côté d'Eozen, le regard orienté vers Ambre que cherchait à protéger Elwin qui songeait déjà à une approche armée.

Avant même que le jeune homme ne put significativement s'interposer, les cheveux d'araignées s'étaient animés pour l'attraper, l'immobiliser de liens de soie. Dans l'instant, elle s'en prit à Ambre, qui chuta sous le coup qu'elle reçut de la main "scarabée" en criant de douleur les deux mains sur son ventre, prise de brusques contractions tandis que du sang s'écoulait entre ses jambes. La créature était toujours inexpressive et se pencha vers Ambre, ou plus précisément vers ce sang qu'elle recueillit à l'aide de ses papillons, s'ouvrant le ventre elle-même d'un geste sec tandis qu'Ambre s'était évanouie sous le choc. Les fluides, sang et sperme, tout ce qui devait pouvoir générer une vie était récupéré par la créature qui prenait cela en son sein. De sa main gauche, elle fit cicatriser sa peau.

Puis elle posa sa main gauche sur le ventre d'Ambre inconsciente et l'expression de crispation douloureuse qu'elle avait encore s'évanouit. En revanche, il demeurait une marque, semblable à une sorte de tatouage à motif d'ailes de papillon.

Enfin, la créature tendit sa main gauche à Eozen pour lui poser la main sur sa matrice, qu'il sente qu'elle était désormais enceinte de lui et qu'il pouvait la suivre...

... Dame Chant de Papillon s'en allait en laissant Ambre et Elwin "indemnes"...

... Qu'allait-il advenir d'Eozen ? ...

... Que s'était-il passé ? ...

... Que fallait-il en penser ? ...

[luciole]

Les deux montures étaient encore là....

Et lui n'avait pu que se retenir de hurler sa colere d'être retenu ainsi, son impuissance à arreter ce qu'il se passait. C'est presque jusqu'au sang qu'il s'était mordu les levres. Il n'avait pas reussit à eviter les cheveux d''araignée de la démone, et s'était retrouvé ligoté, immobilisé. Les premiers mouvements instinctifs pour se liberer n'avaient pas été concluants.

Plus on se debattait, plus ils collaient... Le piege des fils d'araignées. Et qui sais ce qu'il pouvait advenir s'il gigotait trop et enervait les féondas? Il a peur, oui, mais pas pour lui.

Ambre...

lache il lorsqu'elle s'ecroule au sol.

Aaaaammmmbbbbbbrrrrrreeee!
Hurle il mentalement! Mais.. il ne peut rien faire! Rien... Rien... Il est impuissant à agir, à l'aider, à la proteger! Comme il avait été impuissant à proteger les siens lors de la tempete.. Contre les avanies naturelles c'était une chose... mais là...

Et Eozen? Que fait donc le preux, le beau Eozen lorsqu'on a besoin de lui!


Non!

C'est à mi-chemin entre une priere et une supplication. L'horreur est grandissante tandis qu'il ne peut qu'assister à l'immonde spectacle. Impuissance, desespoir, rage.. les états defilent mais il dois se retenir! Il le faut! Mentalement... Même mentalement il ne peut que se repeter cette litanie. Non. Non. Non. Quelque part, son ame pleure pour la beauté gachée de cette soirée. Qui sera inoubliable oui. Helas.

Et puis... La femme papillon se releve... Et repart. Comme si de rien n'était.

A la place de la blessure, un tatouage en forme de papillon... Mais la jeune femme semble vivante... Elwin ne sait pas encore s'il doit en remercier l'Unique ou non. Tout comme il ignore si sa propre survie est une malediction.

Alors, maintenant qu'il peut tenter de se degager de sa gange de fil sans craindre que l'un d'entre eux le paye immediatement de sa vie, il tente de s'en depetrer pour accourir aupres de Ambre... Il dois y avoir moins d'un metre entre la rouquine evanouie et le gwidrite saucissauné... Pour regarder la peur aux ventre la blessure refermée... Et verifier son etat. Simplement endormie, evanouie, ou...

Et qu'allait faire Eozen? Et le loup?

[Eoin Mac Aoidh]

Comme hypnotisé, comme si la dréin lui avait parlé. C'était ainsi que semblait Eozen. D'un seul coup, il avait été frappé par une... révélation. Il n'avait pu, ou voulu, voir ce qu'elle faisait à Ambre, tout en en étant conscient.
Pourquoi ne pas avoir réagi ? Par fascination. Ce qu'elle faisait était, hé bien... malsain, mais trouvait un écho en lui, au plus profond de son être. Quelque chose qui la liait à la dréin, à ce qui se passait autour d'eux, plus encore qu'à Ambre malgré tous ses sentiments pour elle. Il regarda, médusé, ce que la dréin récupérait d'Ambre pour porter en elle, comme si elle trouvait cela plus digne d'un féond que d'une humaine.
Le chevalier avait frissonné de dégoût, de désir, de plaisir, quand la créature lui avait prit la main, la laissa faire lorsqu'elle la posa sur elle. Et oui, il sentait, confusément, que cette vie en elle, déjà présente, déjà existante, venait de lui, de ses reins...
Il hésita, une fraction de seconde. Courir vers son épée, la prendre, et se ruer à l'assaut de celle qui avait blessé Ambre, pour essayer de la tuer, elle et ses féondas. Ou la suivre, l'accompagner, élever leur enfant, son enfant, ne pas faire comme son père.

C'était le second désir qui avait été le plus fort. S'occuper de sa progéniture, et peut-être aimer, quelque part, la dréin, si cela était possible, si elle ne le tuait pas. Et, en tout cas, l'éloigner des deux jeunes gens amoureux aux cheveux de feu. C'est pourquoi il récupéra ses affaires, s'habilla sommairement et la suivit à grands pas, achevant de boucler sa ceinture, de lacer ses brassards.
En revanche, il avait laissé à Ambre, si elle souhaitait le conserver, Ankou... La vie dans la forêt ne serait pas pour son étalon chéri. Mais peut-être celui-ci ne voulait-il pas quitter son maître ?

[Iris]

Alors qu'Elwin assistait horrifié et impuissant au spectacle d'une dréin décidée à avoir un enfant coûte que coûte, y compris par des moyens brutaux, il voyait également Eozen, fasciné par ce monstre, l'adorant, et décidé à la suivre, émerveillé par cette horreur. Où l'emmenait-elle ? En tous cas, il n'avait pas réagi, il laissait faire son nouvel amour et partait avec elle dans la forêt... suivi de son fidèle cheval noir...

L'étrange chevalier errant qui n'avait jamais pu accepter de faire parti des humains les quittait à présent qu'il avait trouvé sa Dame et qu'elle portait son enfant.

...

Le gwidrite était sans doute choqué, mais il voyait disparaître les monstres dans le lointain, comme s'ils n'étaient jamais venus. Même les fils d'araignée se dispersaient, doucement. La clairière redevenait belle, fleurie, paisible, sous un ciel étoilé merveilleux. Ambre dormait, respirant calmement, semblant tranquille.

Quelle folie ! Tout avait été si rapide, d'une impression de sécurité émerveillée et naïve à l'horreur, et tout aussi brutalement, de nouveau, le calme, la paix, la douceur.

Comment comprendre, comment concevoir un tel contraste ?

...

[luciole]

Incrédulité. C'était sans arriver à en croire vraiment ses sens qu'il a observé Eozen partir.

Plus tard dans la nuit, il arrivera à comprendre (ou pensera comprendre) que le brun s'est sans doute sacrifié pour détourner l'attention d'eux mais pour l'heure, c'est incomprehension qui regne. L'horreur aussi. Aurait il été de méche avec les féondas? Le goût metallique du sang est le seul qui lui demeure en bouche -pour ne pas hurler.

Il n'a pas détourné les yeux. Il le... il le fallait. Assumer pleinement les consequences de ce qu'ils avaient fait.

Les fils se sont volatilisés. Les démons aussi. Comme si rien ne s'était produit. Pourtant tout à changé.

Elwin a vérifié l'état d'Ambre et, voyant qu'elle dormait, l'a envelloppée avec douceur dans une des couvertures qu'elle avait amenée. Il ne faudrait pas qu'elle ai froid. Il a ramassé la jupe et la tunique trempée qui étaient restées sur le sol, là où elles avaient été balancée dans ce qui lui semblerait presque être une autre vie. Le feu qui crepite joyeusement sechera les vetements... Lui même a remit sa tunique, qu'il avait retiré avant de se laisser entrainer à l'eau..

Plus rien. Il n'y a plus rien dans la clairiere.. Il pourrait presque croire qu'ils ont revés s'il n'y avait un tatouage et les traces du cheval d'Eozen qui a suivit son maitre dans la foret.

Quand donc tout cela avait il commencé à déraper...? Quand les Esprits s'étaient reveillés? Aurait il pu faire quelque chose? Il n'en savait rien. Là, il avait été réduit à l'état d'insecte (... sourire amer...) sans le moindre froncement de sourcil. Et Eozen...

Le Gwidrite s'est installé pres du feu. Ambre dans ses bras. Il veille.... Ils ne rentreront que lorsqu'elle sera eveillée.

Quand elle se reveillera, il tient à ce qu'elle sache qu'elle n'est pas seule.. Il est là... pour elle... peu de chances que ça change quoi que ce soit mais...

Non, un tel contraste.. Une telle sauvagerie... Il ne peut concevoir, comprendre... La méditation, seule, peut l'aider. Ils étaient vivants. Le cyclone les avait ravagés. Détruits... Mais ils étaient vivants... Pourquoi???

Etait ce de leur faute? Ou bien l'inneluctable? Il se demandait encore si... s'il n'était pas venu... Ambre et l'autre auraient tout de même partagé cette nuit.. ici... et elle se serait retrouvée seule... Ou bien était ce toute cette vie, cette proffusion même, cette... débauche? qui avaient provoqués ça?

Il soupira... Quelqu'un pourrait les aider. Aider Ambre surtout. Elle en aurait besoin.

Par contre... lui...

Cairell allait le tuer. Verbalement. Pour compenser le fait que les féondas ne l'ai pas fait...

[Iris]

Épuisé par cette nuit, Elwin finit lui aussi par s'endormir dans les couvertures, Ambre tout contre lui.

L'aube est douce, les chants d'oiseau les tirent d'un sommeil profond, lourd, l'air encore un peu frais est parfumé. Elwin perçoit une main sur sa joue, il voit Ambre qui ouvre les yeux doucement et lui adresse un sourire un peu timide :

" J'ai fait un drôle de rêve cette nuit, je ne me souviens pas exactement. C'est étrange, ça semblait tellement vrai. "

Après un moment, un regard autour :

" Tiens, on n'était pas avec Eozen ? Bon sang, je me demande si j'ai pas un peu... exagéré... Je... en fait, je voulais juste être avec toi, et puis, je ne sais pas, la manière dont il dansait, j'ai complètement perdu la tête... je suis... désolée Elwin... je n'ai pas réfléchi... c'est un gros défaut... "

Voilà qu'elle était en train de s'excuser de ne pas être assez "bien" pour Elwin ! ...

...

[luciole]

Malgré sa volonté de veiller, l'épuisement et les émotions de la nuit avaient eu raison du jeune homme et il s'était finalement endormi. Sans même en avoir eut conscience.
C'est une main sur sa peau qui le réveille. Ca et la mélodie que leur chantent les oiseaux, la lumière du jour qui nait et la première caresse d'un rayon sur son visage. Elwin papillonne des yeux.
Charmant spectacle que celui qu'il contemple : deux pupilles toutes aussi endormies que les siennes, et d'un bleu dans lequel il aimerait se perdre... Doux éveil tandis que la mémoire est plus longue a la détente, mais cruelle lorsqu'elle point.
Il lui sourit. Très tendrement. Sans vouloir qu'elle s'éloigne. Il craint qu'elle ne le fasse bien trop tôt à son gout. Dès qu'elle se rappellera qu'il n'a su être à la hauteur, et que par sa faute...
Ou le syndrome du type qui se pense coupable quand quelque chose tourne mal, se disant qu'il aurait pu, qu'il aurait dû faire quelque chose.
Son sourire se fane, très légèrement à ses paroles... Ambre aurait elle oubliée? Elle s'était évanouie après le coup. Elle n'avait donc pas de souvenirs de ce qu'il s'était produit ensuite.. de la... profanation dont elle avait été victime - loué soit l'Unique pour cette inconscience- et il se jura de la préserver au maximum. Cette vision était trop horrible pour qu'il la partage. Il ne lui imposerait pas ce fardeau. Si sa Belle posait des questions, Elwin donnerait une version très allégée...
Le jeune homme se pencha sur la rouquine pour partager un simple baiser.

Bonjour toi.

Il y a des toi qui ont des sonorités de déclaration d'amour...

Silence partagé..

Eozen est parti durant la nuit

Et je ne pense pas qu'il reviendra complète-il intérieurement. Il prierait pour le salut de son âme, et celle de l'enfant qui aurait dû naitre. La seule question qui restait en suspens sur Eozen pour lui était son implication... Pourquoi était il parti... Avait il été le complice, voir l'investigateur de ce sacrilège? Ou bien était il une autre victime comme eux? Son arrivée, magnifique et magnétique, brun ténébreux et inadapté et son départ avec les féons, en allié, en faisait un coupable idéal... Saurait-on un jour la vérité?

Le gwidrite resserra son étreinte sur Ambre au travers des couvertures, comme refusant qu'elle ne s'échappe.

Chuuut.... Je sais... c'était l'ivresse et la chaleur qui parlaient, pas toi... Je le sais bien. Ne t'inquiète pas... Je crois qu'aucun de nous n'était vraiment lui-même cette nuit. Et puis moi aussi je n'ai pas beaucoup réfléchit hier soir... J'aurais peut-être dû lui peter la gueule ? ajoute il avec humour, pour tenter d'alléger l'atmosphère.

Un rêve...? Lequel...? Un... joli rêve j'espère?

L'espérait. Le redoutait.

[Iris]

Si Elwin faisait une déclaration d'amour presque implicite par son ton, il put se rendre compte que le baiser que lui rendit était peut-être tout simple mais également plein de tendresse et de douceur et elle n'était pas pressée de s'éloigner du jeune homme, restant tout près de lui sans le quitter des yeux, un léger sourire qui ne quittait pas son visage :

" Eozen... quel homme étrange... je ne le comprends pas... que venait-il faire à Helefrt ? "

" Lui péter la gueule ? Carrément ? *rire* C'est bon, je crois que tu n'auras plus trop... enfin... je... tu vas partir d'Helefrt toi aussi ? Pour OstaBaille ? "

" Ce rêve... Il y avait une femme entourée de papillons et elle me parlait, elle était muette mais j'entendais et comprenais quand même. Quand elle s'exprimait, il y avait plusieurs voix. Celle d'une femme morte noyée mais animée... Il y avait des murmures, ceux de plusieurs vies liées avec elle. Elle s'était arrêtée avant d'aller quelque part. Il y avait pour elle, enfin, eux, un combat à mener. Avant ça, elle voulait... elle avait une sorte d'impulsion... presque animale... elle se contrôlait à peine, son désir, elle était à moitié folle je crois... il n'y avait qu'une petite part d'elle même qui était encore consciente et qui lui permettait de rester maîtresse d'elle-même, enfin, de cette sorte d'assemblée intérieure bavarde qu'elle a dans la tête... "

" Je voyais une clairière pleine de mousse, dans une zone marécageuse, il y avait le corps de cette femme qui flottait entouré de végétations et puis de papillons et il y avait une sorte de danse. C'était assez beau quoique plutôt morbide, et très étrange."

" C'est tout, je ne me souviens pas de plus."

...

[luciole]

Les deux jeunes gens s’étaient visiblement trouvés. Dans les bras l’un de l’autre, leurs deux visages si proches, se souriant mutuellement, ils vivaient l’un de ces moments de douceur, de tendresse et de partage qui rendent précieux les souvenirs partagés.

Le gwidrite ne répondit pas à la question d’Ambre sur Eozen. Qui saurait un jour ce qu’était Eozen ? Probablement personne. Il était venu. Il était reparti. Démon à forme humaine peut-être, ou simple marginal asocial.

Oui, carrément!

Il fit mine de s’offusquer.

Je n’en ai peut-être pas l’air mais… je sais quand même me débrouiller ! Je t’assure ! J’ai passé suffisamment de temps à en baver avec un maitre d’arme pour ça. Et ce n’étaient pas des tendres avec les adeptes, pffiou…
Ah… oui… Osta-Baille… Je.. Je ne peux pas abandonner les miens ma Princesse… Cairell m’a sauvé plus encore qu’il ne le pense à un moment où j’étais..

Il chercha un instant le terme adéquat.

Perdu. En fuite. Où tout ce en quoi je croyais avait été remis en cause. C’est vraiment quelqu’un d’admirable. Au risque d’être un tantinet grandiloquent, jusqu’à ce que je te rencontre, ils étaient tout ce qui me restait. Ma famille… Tu es arrivée après le départ des Sigires, mais ton père a dû te le raconter… Même s’ils nous pensent morts, nous ne pouvons rester. Il y avait bien des semaines que nous étions en fuite, et Osta-Baille sera pour eux le refuge espéré.
Une fois qu’ils seront en sécurité… Je ne sais pas… Et toi.. Resteras tu içi ? Qu’est ce qui t’empêcherais de retourner à Tulg Naolm une fois que… ceux que tu évitais seront calmés ? Tu ne passeras pas ta vie ici… non ?

Apres tout, puisqu’ils étaient dans l’échange de confidences…

Ou… m’accompagnerais-tu ?

Elwin était encore dans l’ignorance du problème consécutif au réveil de la ‘relique’ et de la décision de Garn d’agir en conséquent. Et il y avait toujours la dette de vie qu’il considérait devoir au Sigire… son honneur lui interdirait de l’oublier.
Le rêve d’Ambre… il ne savait pas vraiment qu’en penser. L’impulsion… A oui ! Désir animal d’être mère ? D’enfanter ? Etait-ce un simple rêve ou une indication, un message ? Elwin savait bien maintenant que les rêves n’étaient pas toujours juste ce qu’ils semblent être.

Maudites sont les limbes pour ceux qui s’y perdent. Et sans espoir de retour je le crains. Son esprit n’était pas en paix et n’a pu rejoindre la lumière du Créateur… Enfin… j’imagine… Mais mis à part pour leur accorder le repos, les vivants ne peuvent rien pour eux.
Peut-être espère-t-elle encore accomplir ce qu’elle désirait autrefois… Mais au prix de son âme.

Les démons des limbes peuvent se révéler trop tentateurs pour les êtres fragiles… Heureusement que tu n’en es pas, mon Ambre… Et, au fin fond de sa psyché, il espérait qu’il n’y aurait pas de conséquences autres… Que la blessure refermée ne cachait rien de plus terrible.