3.1 - Pénitence et Rédemption

[Iris]

Le capitaine ne s'attendait pas à autant de solidarité, d'énergie et de bonne volonté de la part des voyageurs, les considéra un instant avec un étonnement qui nuançait à peine son expression concentrée en lien avec le sérieux de la situation. Il écouta attentivement Garn et considéra que ces gens savaient ce qu'ils faisaient, qu'il n'était pas en mesure de négliger une aide nécessaire et précieuse quand elle se présentait.

" Très bien."

Brisciu le cuistot se proposa en soutien, notamment pour ramer, considérant que les "terriens" risquaient de galérer à ce poste, sans aide.

" Apparemment les appels viennent de là."

" Nous allons jeter l'ancre ici pour éviter les hauts fonds et les rochers qui affleurent, il faudra avancer d'une vingtaine à trentaine de mètres pour atteindre cet ilot. Là vous pourrez marcher dans les rochers et rejoindre les naufragés. Il faudra peut-être faire deux ou trois allers et retours s'ils sont nombreux."

" Tout va bien, il est encore tôt, nous arriverons à Aimliu avant la nuit et pourrons nous reposer."

Ce fut ainsi que Brisciu en tant que navigateur et rameur, assisté de Maëlys, Garn et Elwin s'embarquèrent à bord de la chaloupe, quittant la sécurité relative du Roxane dans la brume et le doux clapotis des vagues. L'eau salée des éclaboussures était fraîche, presque froide, alors même que c'était l'été. Les voyageurs découvraient l'inconfort d'être au niveau même de l'eau. Ici, même les vaguelettes faisaient tanguer leur appui, leur soutien, et il semblait que l'humidité s'infiltrait un peu au fond de la chaloupe, entre les cordages et les couvertures prévues pour les malheureux en détresse.
Elwin était un peu plus efficace que Garn pour des efforts sportifs où accomplir des Prouesses (Combattivité + Prouesse, 1pt de plus pour Elwin), mais moins pour ce qui était des techniques de Voyage, Garn qui avait prêté une grande attention aux manœuvres à bord était plus au point.

Le petit groupe s'éloignait progressivement du Roxane qui paraissait de plus en plus environné de brumes, ... Le temps semblait s'étirer et la traversée durer, mettant les rameurs à rude épreuve. Ils durent contourner des rochers noirs, coupants, mais aucun parmi eux n'était un scientifique pour s'étonner de la présence de telles pierres... En regardant aux alentours il put leur sembler voir des silhouettes noirs glisser dans l'eau gris-vert sombre tout autour. "Des phoques." commenta brièvement Brisciu, pragmatique et surtout occupé à ramer. Ils étaient... peu farouches... et de belle taille... Enfin, ils arrivèrent à proximité de l'îlot, il fallait sortir, les pieds dans l'eau froide, au moins pour les premiers qui allaient amarrer la chaloupe à un rocher et aider les autres à descendre presque au sec. Puisque Garn et Elwin étaient partis sur le rôle de chevaliers galants, il semblait vraisemblable qu'ils épargneraient les pieds mouillés à la jeune fille Maëlys ? ...

La manœuvre terminée, le groupe se retourna sans doute pour voir que le Roxane avait totalement disparu dans la brume, comme si elle était subitement devenue plus épaisse...

...

Quel était le plan ?

[luciole]

'Plouf'

Elwin ne retient pas sa grimace tandis que l'eau s'engouffre dans ses vetements, lui trempant les pieds ainsi que le bas de ses chausses.

'tain c'est froid!!!

laisse il echapper. Constat previsible mais cela ne le rend pas plus agreable.
Si avec ça et sa poisse habituelle il ne tombe pas malade ensuite...

Tirer la barquasse jusqu'à peu pres au sec pour que ces Dames puissent eviter de faire elles aussi connaissance avec la temperature ambiante. La prochaine fois, donzelle ou non, c'est elles qui s'y collent.

Si ces demoiselles veulent bien se donner la peine de descendre...
parodie il en une imitation exagerée de reverence.
Bon, et maintenant...

Y'a quelquuuu'uuuunnnn?

Ils sont là pour ça non? Quite à faire des bevues, autant aller jusqu'au bout. Faire les choses en grand.

[Maëlys]

La tension à bord du Roxane était palpable, omniprésente, s’insinuant au plus profond du coeur de chaque homme et chaque femme. Aucune conversation ne s'entendait, seule la voix des naufragés en réponse à la corne de brume résonnait au coeur de ce brouillard intense et suffoquant qui ne permettait de voir qu'à une dizaine de mètres.
Le capitaine transmettait ses ordres d'un simple regard, accompagné par instant de quelques gestes.

Maëlys s'était immédiatement approchée de celui-ci lorsqu'il évoqua la mission de secours, aucun homme ne méritait de finir ainsi sur un rocher au milieu d'une mer de brume. Rien que de penser à se sentir abandonnée et seule comme ils pouvaient l'être suffisait à lui nouer la gorge.

La jeune femme eut à peine le temps de se proposer au capitaine que deux paires de bottes résonnèrent lourdement sur le pont du navire, elle soupira puis s'écarta pour laisser les deux hommes faire face au maître à bord.
Dès que les deux hommes s'étaient approchés, le coeur de Maëlys s'était mis à battre la chamade, une peur inexplicable lui tordant le ventre. Enfin inexplicable ...
Depuis le début du voyage, elle s'était éloignée délibérément des "trois messagers Talkérides", et voilà que deux d'entre eux l'accompagne sur un petit esquif pour aller se perdre dans les brumes...

Mais rapidement, Brisciu le cuistot du navire proposa son aide.

....

Une fois perdu dans la brume, chaque son, chaque mouvement déclenchait une réaction excessive.
Au loin des formes noirâtres se déplaçaient dans la masse liquide, émergeant par instant à la surface.
Le jeune marin lâcha simplement "Des Phoques" tandis qu'il continuait à ramer et que je l'assistais pour mener la barque vers le bon endroit.

Les deux autres passagers se regardaient pendant la traversée de la trentaine de mètres qui nous séparait du rocher, comme insensible à l'aura effroyable qui accompagnait cette brume.

Enfin l’ilot se détacha parmi l'incertitude. La barque avança un peu, puis Brisciu haussa les épaules.
Elwin s'élança alors, l'eau lui mordant les mollets, puis il tira la barque vers un endroit plus sec.

Lorsque cela fut fait, il fit une révérence exagérée tout en ajoutant un commentaire peu amène ce qui fit apparaître un air de mépris sur le visage de la jeune femme.
Maëlys passa sous silence le détail mais une trempette lui aurait remis les idées en place...

Maintenant il suffisait de retrouver les naufragés...
Elle s'avança, restant non loin d'Elwin qui hélait les rescapés.

[Avrock]

Garn avait aussi les chauses mouillées. Sprotch, sprotch, sprotch... A chaque pas, ce bruit des plus ennuyant se fait entendre. Sans parler des pierres mouillées qui sont des plus glissantes. Absolument pas de bonnes conditions. L'ancien sigire en est à se mettre à prier silencieusement pour qu'il s'agisse réellement d'hommes et des femmes à sauver et non pas d'une horreur des lymbes.
Il se rappelle d'une illustration montrant des êtres mi-femmes et mi-poissons. Le texte qui l'accompagnait mentionnait qu'elles attiraient les marins par leur voix avant de les entrainer dans les profondeurs de l'océan.

Pendant qu'Elwin hèle, le jeune homme demande à Brisciu de lui donner un coup de main pour tirer l'esquif sur les rochers. Il serait dommage que la frêle embarcation se fasse emporter par les flots pendant les recherches.
Il entraine alors le marin à sa suite et suit le couple d'éclaireur hélant.

[Iris]

Elwin appelait à gorge déployée. Il tendait l'oreille avec Maëlys en quête de réponse, de signes de vie, de mouvements...

Jets de RAI + Perception (ouïe) :

• Maëlys : Raison (3) + Perception (3) + D10 (1) = échec automatique.
• Elwin : Raison (2) + Perception (3) + D10 (10) = 15+
• Garn : Raison (3) + Perception (3) + D10 (6) = 12
• Brisciu : Raison (2) + Perception (3) + D10 (1) =

Garn et Elwin percevaient les appels qu'ils avaient entendus précédemment depuis la Roxane, mais pourquoi semblaient-ils à présent plus lointains ?

... Elwin, peut-être parce qu'il était le plus en avant, à moins qu'il ne fût le plus stressé et vigilant du groupe, en revanche, notait bien plus d'éléments. La voix venait de devant lui, un peu sur la gauche, de l'autre côté des rochers, peut-être trente mètres... pourtant l'îlot ne semblait pas si grand depuis le navire... Du navire on voyait l'îlot, de l'îlot, le Roxane n'était plus visible... Plus inquiétant (?) il y avait du mouvement, furtif, sur la droite, à l'affût... Plus exactement... en train de surveiller, de guetter le moment propice... Combien ? Deux ? Trois ? ... peut-être...

... Il était le seul qui les avait repérés... cela pouvait être des feondas... vicieux... semblant ricaner dans l'attente de frapper... Pour l'instant, ils ne savaient pas qu'il savait... Et il était le seul à savoir...

...

[Avrock]

*Si les voix se font plus lointaines et que l'îlot à une taille fixe, ils sont à l'eau et s'éloignent, ou... il s'agit d'autres choses.* la matière grise de Garn tourne à plein régime, se demandant ce qu'il se passe réellement ici. Malgré sa bonne vue, le jeune homme ne peut pour l'instant que se fier à ses oreilles.
Sur le qui-vive et pour se mettre en confiance, il pose sa main sur la poignée de son épée.

[Maëlys]

Maëlys tentait en vain d'entendre la réponse des naufragés, mais rien ne semblait passer à travers cette brume épaisse.

Elle se retourna, un instant pour s'apercevoir que le Roxane était déjà perdu au milieu de celle-ci, loin de tout désormais, et remarqua au passage que Garn venait de poser la main sur son épée.

Son sang se glaça d'un coup, elle avait débarqué sur cet îlot avec un homme qui n'avait pas eu peur d'afficher son avis sur elle, un homme qui croyait qu'elle était une hérétique.
Soucieuse d'un coup, elle s'écarta d'Elwin, se mettant plus près de Brisciu.

[luciole]

Les cris semblaient toujours à la même distance. Comme s'ils s'étaient eloignés alors qu'eux même se rapprochaient. Mais s'ils pouvaient les entendre, la réciproque était vrai...

Le panneau géant qui indiquait piege n'était pas juste en train de clignoter, non, il avait maintenant lancé les alarmes...

Et.. il ne savait vraiment comment décrire la chose mais, du coin de l'oeil, Elwin avait perçut du mouvement. On les surveillait. Garn les avait il aussi vu? Ou quelqu'un?

Maelys recula, comme si elle le... craignait? La veille elle se comportait en etrangere froide et suspecte et voila qu'a nouveau elle... Il n'y accorda aucune importance. Le gwydrite avait autre chose à faire au fond que se preocuper des états d'ame d'une fichue rouquine!

Comment prevenir les autres sans donner l'alerte.

Dit Garn, je croit que nous devrions éviter de laisser la barque seule. On ne sais jamais ce qui peut lui arriver. Des phoques par exemple; J'en ai vu quelques uns en débarquant... Si nous nous éloignons trop, avec cette brume nous risquons de ne jamais la retrouver... Ce serait stupide de nous retrouver nous bloqué ici...

Pourquoi ne voyaient ils plus la forme du bateau..? Et... ne l'entendaient ils plus?

A quoi joue tu, saleté?

Pouvait il se permettre de mettre potentiellement les autres en danger s'il ne leur révélait pas ce qu'il avait vu? Oui mais, laisser leur ennemis s'approcher pouvait etre le meilleur moyen de découvrir ce qu'il étaient vraiment...
Sa main serra un peu plus fort la poignée de son épée tandis que l'autre se portait instinctivement vers sa tunique... sous laquelle était la relique maudite. Comme pour vérifier au travers du tissu que celle ci ne leur avait pas faussé compagnie, vérifier de nouveau qu'elle s'était tue.

Que faire, que faire?

Il avanca de quelques pas dans la direction d'où venaient les cris, surveillant du coin de l'oeil les mouvements...

Que l'Unique les guide souhaita il interieurement. Parce que lui était un poil perdu là

[Iris]

Brisciu répondit avant Garn :

" La barque est à l'abri, il n'y a aucun risque. Et le bateau n'est pas loin. Si vous voulez je peux rester ici à vous attendre. "

De son côté, Elwin sondait la fichue relique... et avait l'impression d'entendre des ricanements, enfin, si tant est qu'une pierre muette puisse manifester une joie malsaine. Elle attendait manifestement un éparpillement du groupe, elle ne pouvait communiquer avec ses alliés tant qu'Elwin faisait attention, mais elle frétillait, se demandant quand l'assaut aurait lieu... Le brouillard... les "phoques"... les appels...

... d'ailleurs de nouveau "Ehoh ! Vous ... là ?... Pitié !..."

Les voix qui appelaient n'avaient pas "de nouveau" bougé. Au moins, elles ne s'éloignaient pas plus et venaient de l'autre côté.

...

... Garn allait-il comprendre ? Les monstres allaient-ils attendre pour attaquer un sauveteur après l'autre ? Ou bien lanceraient-ils brutalement un assaut frontal, sans subtilité, n'en pouvant plus d'attendre ? ... Pour l'instant, la surprise était de leur côté contre la majorité des membres du groupe... Ces fourbes créatures attendaient de se repaitre de la chair chaude et tendre des humains, mais ils étaient armés, ne valait-il pas mieux attaquer sans leur laisser aucune chance ? ... Plus l'attente s'éternisait et plus le risque d'un assaut brutal pouvait augmenter ... ? L'impatience...

[Avrock]

*Des phoques... *L'allusion est claire.

"- Brisciu, je ne crois pas que nous devrions te laisser seul. Tu me disais hier que ces brumes n'étaient pas normal, et maintenant j'en suis persuadé. Nous devons prendre le risques de laisser la barque seule, amarrée solidement, et rester tous ensemble. D'ailleurs je t'invite à prendre une rame avec toi, ça peut nous aider à tirer un éventuel survivant de l'eau ou à te défendre."

Garn est à l'arrière du groupe, non pas par peur mais par volonté de fermer la marche et de faire l'arrière-garde. Une prise en tenaille ou une attaque par derrière n'est pas à exclure.