3.4 - A la recherche d'un souvenir

[Iris]

Yvon accueillit l'accord de la jeune fille comme la confirmation d'une évidence, il se doutait bien qu'elle accepterait, n'importe quel voyageur sans point de chute dans une grande ville sous tension en aurait fait autant :

" Agran mon apprenti va te guider jusqu'à ta chambre. Nous avons toujours un peu de place pour les compagnons en voyage. Nous mangeons tous ensemble, apprentis, compagnons et ma famille. Pour ce qui est du travail, je me propose de te donner quelques travaux où tu assisteras un de mes compagnons expérimentés, nous verrons comment tu t'en sors et sur quels travaux nous pouvons te mettre ensuite de manière autonome. "

" Prends-ton temps, repose-toi, ça ne sert à rien de se précipiter. Tu pourras visiter notre belle ville et mettre un peu d'argent de côté pour la suite de ton voyage de compagnon."

" Nous nous reverrons ce soir au souper."

L'apprenti Agran conduisit Maëlys à l'arrière jusqu'à un étroit escalier en bois, montant pratiquement en colimaçon jusqu'au dernier étage de la maison, sous le toit. Il y avait à cet étage plusieurs petites chambres, de 6 à 9m², tenant pratiquement de la cellule monacales : un lit, un coffre en bois, une chaise, une minuscule table. La lumière provenait d'une petite fenêtre. Ce n'était pas un endroit où se réjouir de passer des heures, mais c'était gratuit et "sain", pas de vermine en vue. Un peu de poussière cependant. L'apprenti précisa qu'il allait apporter une cruche et une vasque, un pot de chambre, ainsi qu'un chandelier et deux bougies, bien sûr aussi des draps propres et couvertures. Toutes ces fournitures étaient rangées dans un grand placard dans un mur du couloir, passablement sombre.

Ensuite il lui montra les principaux lieux auxquels elle avait accès : salle à manger, cuisine, cour intérieure, atelier... Il lui précisa les heures des repas et les règles de la maison, notamment ne pas sortir le soir sans autorisation, la maison étant fermées pour éviter les voleurs.

" Alors tu as voyagé ? Moi c'est Agran, je suis de la campagne à côté d'Ard Amrach et je suis bien content d'être à côté de la capitale, je n'aurais pas aimé faire le tour du royaume, avec tous ces brigands et ces féondas ! Tu vas chercher ton ami ? Enfin, ton fiancé, c'est ça ? "

... Quelle que soit l'attitude de Maëlys, elle aura un repas le soir, vers 19h, où elle pourra voir Yvon, son épouse (Adriane), ses trois enfants (Elwin, Macha, Edel), trois compagnons (Lisbeth, Meryl, Gwynon), deux apprentis (Agran, Tailtiu), une bonne (Ester), et bien sûr elle, Maëlys. Il y avait aussi un chat, "Boule de neige". Apparemment l'ambiance était plutôt sereine, si on fait abstraction du climat politique tendu. On parlait de commandes, de l'avancée des travaux, des nouvelles de gens du quartier, des actualités, taxes nouvelles notamment en faveur du recrutement de soldat aux ordres de chevaliers-lames pour lutter contre les hérétiques. La pièce était confortable, salle à manger avec une longue table, mobilier (fait maison !) de bois teint avec un revêtement brillant et sombre, avec une décoration vert émeraude en teinte dominante ici. Il ne faisait pas froid et la soupe était assez bonne, servie avec des galettes moelleuse fraîchement achetées chez le boulanger.

A la fin du repas, certains montaient se coucher, se retiraient pour lire tranquille, d'autres allaient dans le petit salon à côté pour jouer aux cartes ou discuter.

...

La vie quotidienne ici était rythmée, matin, midi, soir, et il était possible si Maëlys travaillait beaucoup, de presque oublier le monde extérieur... cependant dans la boutique, les discussions étaient inquiétantes. Taxes exceptionnelles pour recrutement de troupes, et puis de l'est parvenait la nouvelle d'un procès expéditif conduit par des sigires qui avaient mené au bûcher plusieurs dizaines d'hérétiques, avec là toutes sortes de variantes.

... (Libre à Maëlys, voyant le tableau de la situation de voir comment elle veut s'organiser)

[Maëlys]

La jeune femme remercia une fois de plus son interlocuteur qui acceptait si généreusement de la loger et de lui permettre de travailler dans cette ville qu'elle ne connaissait en rien, puis elle se tourna vers Agran l'apprenti ébéniste, attendant un mouvement de sa part pour le suivre.
Une fois que les deux hommes se firent un signe, l'apprenti mena Maëlys vers les pièces annexes à l'atelier, jusqu'à un petit escalier en bois étriqué puis monta jusqu'en haut, sous les toitures.
Là, se dressait une suite de portes espacées de trois à quatre mètres de part et d'autre du couloir sombre.
Le jeune homme en désigna une, ouvrit la porte et laissa Maëlys rentrer dans une petite chambre quasi monacale mais néanmoins au sec et pas trop fraîche ce qui était largement suffisant lorsque l'on comptait s'installer que pour quelques jours.
Agran parla derrière elle mais la jeune femme repensait quelques secondes à sa conversation avec Yvon, qu'avait-il voulu dire, pourquoi ne pas avoir voulu en parler, étais-ce seulement à cause de la présence de l'apprenti ou bien était-ce quelque chose de bien plus grave ?? Tant de questions qui lui semblaient si lointaines et hors de portée pour l'heure actuelle.
Un plan se dressa dans son esprit rapidement, lui rappelant qu'elle devait sûrement parler avec Yvon seul à seul, loin des regards et oreilles indiscrètes.

Un bruit de pas la ramena à la réalité, derrière elle le jeune homme revint avec une cruche, une vasque, un chandelier, des bougies et des draps, Maëlys les prit puis les posa sur le lit. Cela donnait une sensation étrange de se faire ainsi servir alors qu'en temps normal elle devait se débrouiller par elle-même mais également le fait de le voir rester ainsi planté devant la chambre...

Enfin, il se retourna puis l'invita à découvrir le reste de la maison auquel elle avait accès, c'est à dire la salle à manger, la cuisine, la cour intérieur, les ateliers et diverses autres pièces, tout en énumérant les différentes closes régissant la vie dans cette maison.

Le jeune homme était agréable, ne posant pas trop de questions, parlant avec passion de ce qui l'entourait. La rouquine ressentit sans difficulté la véritable passion qu'il avait pour ce métier, ce qui lui rappelait des souvenirs bien des années auparavant, bien avant que tout son monde s'effondre sur lui-même.

Alors que la visite était bientôt terminée, il lui demanda :

"Alors tu as voyagé ? Moi c'est Agran, je suis de la campagne à côté d'Ard Amrach et je suis bien content d'être à côté de la capitale, je n'aurais pas aimé faire le tour du royaume, avec tous ces brigands et ces féondas ! Tu vas chercher ton ami ? Enfin, ton fiancé, c'est ça ? "

La jeune femme se crispa un instant, ne sachant que répondre, pas un seul instant elle n'avait hésité sur ce qu'elle devait faire pour retrouver celui qu'elle aimait... Mais pourquoi n'avait-il lui pas donné de nouvelle..
Lorsqu'ils étaient ensemble, aucune promesse n'avait été faite si ce n'est de se retrouver un jour, était-ce un amour de jeunesse comme le disait si bien Yvon ?
Maëlys dévisagea Agran plusieurs secondes, ne sachant pas répondre avant de lui répondre :

"Oui, j'ai eu l'occasion de voyager mais celui que j'entreprends est de loin le plus grand que je n'ai jamais fait, comme tu as dû l'entendre je viens de Lorgaìn un petit village dans les contreforts des montagnes du sud. Je ne sais pas si j'ai eu de la chance mais je n'ai croisé quasiment personne sur les routes si ce n'est un ou deux varigaux. Il faut aussi dire que j'ai pris le bateau à partir de Gorm Caladh ce qui m'a évité bien des histoires je pense.
Sinon, je suis là pour parfaire mon apprentissage dans la menuiserie et l'ébénisterie, un compagnon de mon père lorsqu'il était jeune vit actuellement à Nectan et je partais dans cette direction lorsque j'ai décidé de faire halte à Ard-Amrach comme chaque Gwidrite se doit de le faire dans sa vie. Mais bon, je me doute que tu as déjà entendu tout ca tout à l'heure. Donc oui, je le cherche car je n'ai plus aucunes nouvelles."

La jeune femme insista sur les derniers mots, espérant ainsi couper court à une suite dans la conversation, se sentant clairement mal à l'aise d'être ainsi mise à nue devant l'apprenti.

"Excuse moi, mais finalement je me rends compte que le voyage m'a bien épuisé, je vais aller me reposer un petit peu ou découvrir les alentours avant le repas du soir. Nous aurons sûrement l'occasion de parler à ce moment là."

Tout en le remerciant elle fit demi-tour jusqu'à la chambre qui lui avait été allouée, fermant la porte derrière elle s'assit sur le lit dans un coin, laissant tous les objets apportés par l'apprenti de l'autre côté. Elle ferma les yeux lentement, tentant de contenir les émotions qui montaient en elle. Elle ne savait plus où elle en était, sa certitude de retrouver celui qu'elle aimait s'effritait alors que les paroles d'Yvon s'insinuait au plus profond d'elle.
Mais elle voulait savoir, elle ne pouvait pas laisser les choses se passer ainsi.

Lentement mais sûrement les minutes puis les heures passèrent, l'heure du souper se rapprochait de plus en plus.
Maëlys descendit enfin pour pouvoir profiter du généreux repas offert par l'artisan

La suite ce soir, je suis désolé j'ai appuyé sur envoyer au lieu de visualiser "-_-
Et encore désolé pour le temps de réponse, j'ai eu de gros gros retards à cause des partiels et oraux suivant ceux-ci (oraux qui soit dit en passant ne sont pas encore terminés...plus qu'à tenir jusqu'à mercredi !

[Iris]

Aucun souci pour le temps de réponse, ça peut arriver à tout le monde !

Comme tu peux le voir, j'ai ouvert un chapitre 4 qui est actuellement là pour accueillir tous ceux qui sont prêts pour la "suite", histoire de permettre à ceux qui ont des choses à finir en SOLO de le faire tranquillement (je ne compte pas vous tuer ou mettre gravement en péril ).

Libre à toi de te manifester quand tu le voudras dans le chapitre suivant, après avoir bouclé le 3.4 ou en même temps que tu le termines "élégamment". De toute façon le début du 4 est surtout là pour permettre à tous de faire connaissance un minimum, après quoi je lance les ennuis

[Iris]

Comme pour Garn, 2XP pour le petit solo qui a surtout servi à faire le lien avec la suite

En quelques jours à Ard-Amrach, à jouer des questions et de l'empathie, Maëlys avait réussi à comprendre que son grand amour était désormais proche du courant des hérétiques et qu'il valait donc mieux pour les personnes qui le connaissaient de faire comme si de rien n'était...

Si toutefois elle tenait absolument à le revoir et à clarifier leur relation autant que la possible appartenance du jeune homme à un groupuscule condamné à mort, elle devait le chercher dans le nord du Royaume de Gwidre, paraît-il du côté de l'archipel des Cendres où il serait allé en compagnie d'un mentor.

...