Au bout de deux journées de voile, le Roxane fut enfin en vue de Ard-Amrach, la grande et glorieuse capitale de Gwidre.
A l'avant de ce navire se tenait Maëlys Erskine, une jeune rousse aux cheveux bouclés, ayant parait-il un air de ressemblance avec une autre femme vivant bien plus au sud, les mains sur le bastingage, le regard rivé sur cette cité, émerveillée par ce qu'elle voyait, et surtout impatiente d'y débarquer car celui qui aiguillait sa vie se trouvait là, à juste tout au plus quelques heures en bateau.
Quand elle s'était rendu compte de sa profonde ignorance vis à vis de la capitale, la jeune Gwidrite s'était aussitôt tournée vers le capitaine du navire, ainsi que Brisciu, le cuistot du navire, spécialiste des bouillie de poisson en tout genre, afin de combler ce profond manque.
Ce qu'elle appris était à la fois intéressant mais aussi troublant. Celle qui était décrite comme la plus grande cité de Gwidre, la grande et majestueuse Ard-Amrach s'ornait de deux visages, celui de la richesse et de la luxure qui se délassait au dessus du second, fait de pauvreté et de sacrifice.
D'autant plus qu'un troisième semblait naître à la lisière des deux, un visage plein de malice représentant les voleurs qui sévissaient de plus en plus et se forgeaient une place dans la Saint Ville.
Néanmoins la vue de la ville avait quelque chose de majestueux, époustouflant, magnifique tant les courbes de construction étaient douces et oppressant même lorsque l'on s'en approchait et que l'on se sentait à ce point ridicule devant la grande et magnifique construction et quoiqu'il se passe au sein de la ville, une telle vision en valait le coup, enfin pour la majorité des personnes. La cité semblait d'autant plus majestueuse qu'une chaîne à la dimension incroyable tenue par deux puissantes tours enserrait le port, empêchant ainsi la fuite ou l'entrée de navire non désirés.
En voyant cette puissante cité blanche, la jeune femme ne pouvait cesser de détourner son regard vers les faubourgs bien plus modestes, voir bien plus miséreux que les grandes bâtisses d'un blanc immaculé.
Après cette première vision, tout aussi marquante que la première vue sur la mer, la jeune femme aida encore les femmes à bords, souhaitant achever ainsi son voyage qui fut certes court, mais plein de dangers, vers Ard-Amrach.
Le bateau fut bien vite à quai, minuscule embarcation dans une rade de grande taille, au pied de la gigantesque cité. Par précaution et surtout suite à des conseils, Maëlys avait retiré ses quelques 6 daols d'azur et 18 daols de braise de sa bourse pour les enfiler sur un fil de métal, avant de le ranger sous ses vêtements. La réputation des malandrins de la ville n'était plus à faire selon certains et la jeune femme ne tenait clairement pas à ce que ses économies de plusieurs mois disparaissent en quelques instants.
L'attrait de la ville était étonnement puissant si bien que Maëlys avait failli partir dès que le navire avait touché le quai mais elle se retient au dernier moment, prenant le temps de saluer chacun des membres d'équipage du navire, évitant néanmoins les trois "Talkérides ou Gwidrites" car elle ne savait toujours pas quoi en penser, au du moins essayait elle de ne pas y penser. Les trois hommes partirent quant à eux bien rapidement dans les faubourgs sans trop parler.
La jeune femme se retrouvait donc devant la majestueuse capitale, avec une journée entière devant elle.
Même si son désir de retrouver Erwan était des plus fort, il faut avouer qu'arriver après directement après un voyage, sans avoir pris le temps de se débarbouiller n'était pas des plus convenables, surtout après deux ans sans se voir.
C'est pourquoi elle partit à la recherche d'une auberge sur le port, une de celles que Brisciu lui avait conseillé un peu plus tôt.
La journée était déjà bien entamée certes, mais rien n'empêchait de se prélasser un peu dans un bon bain.
Se souvenant des indications de Brisciu, elle fit route vers une petite auberge située sur le port, nommée "Le Lys de Givre", quelque chose de modeste, à bon prix et où selon lui elle ne serai par importunée.
Il s'agissait d'une bâtisse simple mais néanmoins élégante faite d'une pierre blanchâtre mais différente de celle des édifices religieux. Seul un écriteau pendant au dessus de la porte permettait de le distinguer réellement des bâtiments environnant.
En entrant, la jeune femme eut l'impression d'être revenue à Gorm Caladh et un petit frisson lui parcourra l'échine, des hommes étaient installés à différentes tables parlant entre eux tout en mangeant ce qui semblait être un ragoût. A son entrée, différentes têtes se tournèrent vers elle, la dévisageant un instant avant de revenir vers leurs plats respectifs.
Essayant de refouler les souvenirs, Maëlys alla voir le tenancier pour lui demander une chambre pour la nuit et si possible un bain chaud afin de se délasser après un long voyage. Même si elle était curieuse par nature, elle ne souhaitait pas s'impliquer ici de ce qui ne la regardait pas.
Une fois les biens payés, elle monta directement par un petit escalier étriqué à l'étage afin de prendre son bain, pour profiter ainsi d'un court mais néanmoins essentiel moment de solitude bien mérité après de nombreuses journées en mer.
Une fois installée dans le bain, elle se mit à penser à ce qui l'attendait aujourd'hui, d'une part ses retrouvailles avec Erwan, son amour, celui qui avait dirigé sa vie aussi loin dans le nord, celui qui était parti pour se former si loin, celui qui n'avait donné aucune nouvelle depuis. En y pensant quelque chose se serra dans son corps... Et si lui avait refait sa vie, il était désormais si loin de Lorgaìn..
Mais l'eau chaude fit son effet, relaxant la jeune femme, la calmant, il ne fallait pas douter un seul instant de ce qu'il pouvait ressentir pour elle, il le lui avait même dit quelques années auparavant.
Et puis il y avait aussi le besoin de se refaire un petit peu d'argent, le voyage avait bien entamé ses maigres réserves de jeune provinciale et retrouver du travail dans cette ville serai sûrement possible, le tout était de savoir où chercher, même si dans une si grande ville du travail doit être trouvable partout.
Après quelques temps ainsi passé, en fait jusqu'à ce que l'eau devienne quasiment froide, la jeune femme se rhabilla, alla se poser une petite demi heure sur la paillasse qu'elle avait loué puis prit son courage à deux mains avant de repartir dans la ville, à la recherche de son destin.
Lorsqu'elle était partie de Lorgaìn, le Démorthèn Glenn lui avait indiqué le nom du cousin d'Erwan, Yvon qui tenait une boutique nommée "Le chêne ornementé" dans le quartier marchand. C'est donc d'un bon pas que la jeune femme fit route vers cette adresse, en se souvenant des indications qui lui avaient été données sur le navire et à Gorm Caladh.
métajeu a écrit : Je laisse un peu de place si jamais tu veux inscrire une action fortuite au milieu, sinon je fais le chemin vers la boutique sans encombre