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3.4 - A la recherche d'un souvenir

Publié : 02 déc. 2011, 10:26
par Iris
Enfin Ard-Amrach !

Maëlys Erskine était arrivée à destination, la fastueuse capitale de Gwidre, magnifique, grouillante de vie, pleine de monde. Aucune des bourgades qu'elle avait jusque là traversé ne souffrait la comparaison. Il était même probable que peu de villes dans le monde entier pussent rivaliser.

Depuis les quais débordants d'activité, elle devinait les hautes murailles, la sécurité omniprésente dans les édifices défensifs, et surtout la colline qui dominait la cité, avec ses quartiers d'élite qui écrasaient tout de leur superbe. C'était à la fois éblouissant, tout ce blanc, tout ce contrôle, cette maîtrise... et en même temps, pour une jeune personne aussi sensible qu'elle, il devait être patent que l'existence de quartiers aussi insolemment riches, rassemblés, tandis que les "vrais gens" se trouvaient en bas, physiquement et symboliquement, ne pouvait tenir que parce que la population croyait à la stricte hiérarchie soutenue par le Temple. Les humbles qui acceptaient leur condition gagnerait leur salut.

... et les nobles ? Les puissants ? Ne pêchaient-ils pas visiblement par orgueil ? ...

...

Ces considérations qui l'effleuraient peut-être mises de côté, la nouvelle venue ne pouvait que constater qu'elle était complètement désorientée, entre ces hauts murs, la foule, les passants...

...

Comment abordait-elle la situation, la nouveauté ? Comment se comportait-elle ? Sans doute était-il loisible de voir écrit sur sa figure "je débarque, je suis une oie blanche" ? ...
Quel était le plan ?


...

Re: 3.4 - A la recherche d'un souvenir

Publié : 10 déc. 2011, 21:13
par Maëlys
Voici deux jours que la "Roxane" avait quitté l'étrange ville plongée dans la brume d'Amliu pour faire voile plein nord vers Ard-Amrach, capitale et fleuron de la société gwidrite. A bord du navire, la jeune femme était restée relativement loin des Talkérides, encore troublée par la façon dont ils s'étaient comportés sur l'ilot ainsi que ce qui en avait découlé.

Elle avait donc passé deux journées auprès des femmes du bords, tentant de les aider dans leurs tâches et apprenant du mieux qu'elle pouvait la vie à bord sous tout ses angles durant ces quelques journées qui lui étaient offertes avant qu'elle ne retrouve celui qui lui manquait tant.
Le premier soir, elle n'avait pu s'empêcher de contempler la mer, le regard rivé vers le nord, se remémorant de tous les détails possibles sur ce qu'ils avaient vécu quelques deux ans auparavant dans le val de Lorgàin. Depuis son départ tant de choses avaient changés... tant de choses mais dans sa vie un seul phare restait fixe et guidait son avenir.

Le lendemain, Maëlys repensa à tout ce qu'on lui avait raconté sur la grande ville de Ard-Amrach, en bien ou en mal suivant les personnes et la dose de liqueur ingérée autour du feu, elle se rendit compte qu'elle ne savait que bien peu de choses sur celle-ci, si ce n'est les grandes généralités que chaque gwidrite a déjà entendu par le passé. Pour combler une telle lacune, elle s'adressa à Brisciu le cuistot ayant déjà vraisemblablement longuement vogué sur les flots, l'interrogeant sur la capitale de Gwidre, les choses importantes à savoir, les bonnes adresses où pouvoir dormir et se restaurer et toutes les autres choses dont il aurait entendu parlé.

Tout en parlant avec lui, une profonde curiosité remonta, qui étaient réellement ces trois hommes ayant embarqués à Tulg Naomh, dont l'un était un Sigire et les deux autres de simples croyants, pourquoi déguiser ainsi sa véritable identité. A moitié pensive, elle demande son point de vue à Brisciu, espérant qu'il partage ce qu'il savait sur les trois hommes.

Même si leurs routes allaient se séparer au soir, une fois arrivés à Ard-Amrach, la même curiosité que celle pour Erin la dévorait.
Métajeu a écrit : Déjà désolé pour le retard, j'ai ENCORE eu des soucis avec mon ordinateur....
Sinon j'attends ce que je pourrais apprendre sur Ard-Amrach par Brisciu ou par le capitaine si celui-ci n'est pas assez informé avant de me lancer la tête baissée dans la fourmilière humaine.

IRL, ton monde cruel et impitoyable ! ;-)

Publié : 11 déc. 2011, 20:03
par Iris
Métajeu a écrit :En rassemblant tout ce qu'elle sait et peut entendre, j'estime que Maëlys en sait autant que ce qui est écrit dans le Livre 1 - Univers et Livre 2 - Voyage. Tu peux donc user à ta guise de ces infos pour éventuellement créer un lieu, une boutique, une scène de rue... selon ton inspiration et ton envie ;)
Brisciu comme le reste de l'équipage du Roxane allait descendre à terre et vaquer à leurs affaires à Ard-Amrach, le capitaine s'assurant que sa cargaison arrivait à destination, que le bateau allait se charger de nouveau pour son retour en Taol-Ker. Pendant ce temps les naufragés traumatisés étaient remis à des clercs du Temple qui allaient recevoir leur témoignage et les soigner. Ils bénéficieraient de la charité du Temple qui ne lésinait pas pour s'occuper des miséreux mais avait toujours fort à faire dans ce domaine.

La jeune Maëlys put se faire expliquer qu'il fallait se méfier de deux choses : d'un côté les nobles arrogants qui se croyaient tout permis, de l'autre, des criminels qui agissaient dans l'ombre, très bien organisés et desquelles il fallait éviter de se mêler si on tenait à rester en vie. D'après le cuistot et d'ailleurs toutes les personnes un peu critiques qui pouvaient les entendre parler, c'était une honte, et même si pour l'instant ces guildes de voleur n'avaient qu'une activité parasite discrète, presque "supportable", il était évident que ça tournerait mal, que la corruption du royaume se lisait dans le laisser-faire et la corruption de certains officiels qui considéraient l'inégalité comme une évidence naturelle.

Une tension dans la cité, dans les débats,... l'égalité, la transparence, l'honnêteté étaient des questions hautement sensibles. Les hérétiques, ceux qui se réclamaient d'un mystérieux prophète aux pieds nus étaient du genre justement à dénoncer l'inégalité et la corruption des élites, leur mode de vie luxueux insolent, leur mépris du petit peuple qui s'échinait à travailler tandis qu'eux se contentaient de vivre de leurs rentes... Cela allait mal et personne n'était en mesure de dire comment ça allait se dénouer. Bon nombre de gens se réjouissaient d'avoir des cousins dans des coins reculés à la campagne, d'autres pensaient qu'être à la capitale était tout de même mieux si une crise éclatait. L'inquiétude impactait sur les investissements à long terme ou les accords commerciaux avec des partenaires lointains, les ventes de produit de luxe également étaient touchés, bon nombre de haut bourgeois songeant à épargner pour avoir de quoi s'en sortir si jamais tout allait mal. Pour l'instant, c'étaient des détails, et seule une personne très observatrice et / ou empathique pourrait s'en rendre compte.

Concernant les trois "Talkérides", Brisciu dit à Maëlys que pour lui, ces hommes avaient tous des accents gwidrites, de différentes régions, mais une chose était sûre, ils n'étaient pas de "vrais" talkérides. Elwin en particulier avaient un peu une dégaine du nord de Gwidre pour ce qu'il avait pu en juger. Il ne savait pas ce que ces gars cachaient mais c'était sérieux.

Merle, l'un des trois, signala avoir à faire et disparut à Ard-Amrach sans plus d'explications. Elwin chercha de petits boulots, de quoi gagner quelques daols tandis que Garn partait avec sa livrée de Sigire vers le quartier où se trouvaient tous les grands bâtiments et institutions du Temple.

Pour ce qui était enfin de se loger, Brisciu put signaler des adresses convenables du côté du port où il estimait qu'une jeune fille ne serait pas importunée, par contre les ports sont typiquement mal fréquentés la nuit du fait des activités des contrebandiers et voleurs, il fallait éviter de sortir à la nuit tombée et globalement éviter les ruelles mal éclairées ou peu passantes. Là où il y avait des bourgeois, petits et grands, elle était en sécurité. Attention à sa bourse aussi, les étrangers se repéraient facilement pour les voleurs à la tire qui pullulaient.

... Et maintenant ?

Re: 3.4 - A la recherche d'un souvenir

Publié : 22 déc. 2011, 11:20
par Maëlys
Au bout de deux journées de voile, le Roxane fut enfin en vue de Ard-Amrach, la grande et glorieuse capitale de Gwidre.

A l'avant de ce navire se tenait Maëlys Erskine, une jeune rousse aux cheveux bouclés, ayant parait-il un air de ressemblance avec une autre femme vivant bien plus au sud, les mains sur le bastingage, le regard rivé sur cette cité, émerveillée par ce qu'elle voyait, et surtout impatiente d'y débarquer car celui qui aiguillait sa vie se trouvait là, à juste tout au plus quelques heures en bateau.

Quand elle s'était rendu compte de sa profonde ignorance vis à vis de la capitale, la jeune Gwidrite s'était aussitôt tournée vers le capitaine du navire, ainsi que Brisciu, le cuistot du navire, spécialiste des bouillie de poisson en tout genre, afin de combler ce profond manque.
Ce qu'elle appris était à la fois intéressant mais aussi troublant. Celle qui était décrite comme la plus grande cité de Gwidre, la grande et majestueuse Ard-Amrach s'ornait de deux visages, celui de la richesse et de la luxure qui se délassait au dessus du second, fait de pauvreté et de sacrifice.
D'autant plus qu'un troisième semblait naître à la lisière des deux, un visage plein de malice représentant les voleurs qui sévissaient de plus en plus et se forgeaient une place dans la Saint Ville.

Néanmoins la vue de la ville avait quelque chose de majestueux, époustouflant, magnifique tant les courbes de construction étaient douces et oppressant même lorsque l'on s'en approchait et que l'on se sentait à ce point ridicule devant la grande et magnifique construction et quoiqu'il se passe au sein de la ville, une telle vision en valait le coup, enfin pour la majorité des personnes. La cité semblait d'autant plus majestueuse qu'une chaîne à la dimension incroyable tenue par deux puissantes tours enserrait le port, empêchant ainsi la fuite ou l'entrée de navire non désirés.
En voyant cette puissante cité blanche, la jeune femme ne pouvait cesser de détourner son regard vers les faubourgs bien plus modestes, voir bien plus miséreux que les grandes bâtisses d'un blanc immaculé.


Après cette première vision, tout aussi marquante que la première vue sur la mer, la jeune femme aida encore les femmes à bords, souhaitant achever ainsi son voyage qui fut certes court, mais plein de dangers, vers Ard-Amrach.

Le bateau fut bien vite à quai, minuscule embarcation dans une rade de grande taille, au pied de la gigantesque cité. Par précaution et surtout suite à des conseils, Maëlys avait retiré ses quelques 6 daols d'azur et 18 daols de braise de sa bourse pour les enfiler sur un fil de métal, avant de le ranger sous ses vêtements. La réputation des malandrins de la ville n'était plus à faire selon certains et la jeune femme ne tenait clairement pas à ce que ses économies de plusieurs mois disparaissent en quelques instants.

L'attrait de la ville était étonnement puissant si bien que Maëlys avait failli partir dès que le navire avait touché le quai mais elle se retient au dernier moment, prenant le temps de saluer chacun des membres d'équipage du navire, évitant néanmoins les trois "Talkérides ou Gwidrites" car elle ne savait toujours pas quoi en penser, au du moins essayait elle de ne pas y penser. Les trois hommes partirent quant à eux bien rapidement dans les faubourgs sans trop parler.

La jeune femme se retrouvait donc devant la majestueuse capitale, avec une journée entière devant elle.
Même si son désir de retrouver Erwan était des plus fort, il faut avouer qu'arriver après directement après un voyage, sans avoir pris le temps de se débarbouiller n'était pas des plus convenables, surtout après deux ans sans se voir.
C'est pourquoi elle partit à la recherche d'une auberge sur le port, une de celles que Brisciu lui avait conseillé un peu plus tôt.
La journée était déjà bien entamée certes, mais rien n'empêchait de se prélasser un peu dans un bon bain.

Se souvenant des indications de Brisciu, elle fit route vers une petite auberge située sur le port, nommée "Le Lys de Givre", quelque chose de modeste, à bon prix et où selon lui elle ne serai par importunée.
Il s'agissait d'une bâtisse simple mais néanmoins élégante faite d'une pierre blanchâtre mais différente de celle des édifices religieux. Seul un écriteau pendant au dessus de la porte permettait de le distinguer réellement des bâtiments environnant.
En entrant, la jeune femme eut l'impression d'être revenue à Gorm Caladh et un petit frisson lui parcourra l'échine, des hommes étaient installés à différentes tables parlant entre eux tout en mangeant ce qui semblait être un ragoût. A son entrée, différentes têtes se tournèrent vers elle, la dévisageant un instant avant de revenir vers leurs plats respectifs.

Essayant de refouler les souvenirs, Maëlys alla voir le tenancier pour lui demander une chambre pour la nuit et si possible un bain chaud afin de se délasser après un long voyage. Même si elle était curieuse par nature, elle ne souhaitait pas s'impliquer ici de ce qui ne la regardait pas.
Une fois les biens payés, elle monta directement par un petit escalier étriqué à l'étage afin de prendre son bain, pour profiter ainsi d'un court mais néanmoins essentiel moment de solitude bien mérité après de nombreuses journées en mer.
Une fois installée dans le bain, elle se mit à penser à ce qui l'attendait aujourd'hui, d'une part ses retrouvailles avec Erwan, son amour, celui qui avait dirigé sa vie aussi loin dans le nord, celui qui était parti pour se former si loin, celui qui n'avait donné aucune nouvelle depuis. En y pensant quelque chose se serra dans son corps... Et si lui avait refait sa vie, il était désormais si loin de Lorgaìn..
Mais l'eau chaude fit son effet, relaxant la jeune femme, la calmant, il ne fallait pas douter un seul instant de ce qu'il pouvait ressentir pour elle, il le lui avait même dit quelques années auparavant.
Et puis il y avait aussi le besoin de se refaire un petit peu d'argent, le voyage avait bien entamé ses maigres réserves de jeune provinciale et retrouver du travail dans cette ville serai sûrement possible, le tout était de savoir où chercher, même si dans une si grande ville du travail doit être trouvable partout.

Après quelques temps ainsi passé, en fait jusqu'à ce que l'eau devienne quasiment froide, la jeune femme se rhabilla, alla se poser une petite demi heure sur la paillasse qu'elle avait loué puis prit son courage à deux mains avant de repartir dans la ville, à la recherche de son destin.

Lorsqu'elle était partie de Lorgaìn, le Démorthèn Glenn lui avait indiqué le nom du cousin d'Erwan, Yvon qui tenait une boutique nommée "Le chêne ornementé" dans le quartier marchand. C'est donc d'un bon pas que la jeune femme fit route vers cette adresse, en se souvenant des indications qui lui avaient été données sur le navire et à Gorm Caladh.

métajeu a écrit : Je laisse un peu de place si jamais tu veux inscrire une action fortuite au milieu, sinon je fais le chemin vers la boutique sans encombre

Découvertes

Publié : 22 déc. 2011, 14:43
par Iris
Maëlys se montrait prudente, bien avisée de mettre à l'abri ses maigres richesses. Particulièrement aux aguets, elle nota qu'elle était observée par des gamins des rues, entre 8 et 13 ans environ, qui semblaient la jauger (Perception 3 + Raison 3 + D10 (9) = 15). Ils allaient et venaient dans les venelles puis les grandes rues, jouaient ensemble, discutaient, et regardaient avec une grande attention tout ce qui se passait. Ils avaient dû comprendre qu'il n'y avait rien à tirer d'elle et ne tentèrent rien.

Le quartier marchand était animé et loin d'être aussi miséreux que la jeune fille avait pu le craindre. Les maîtres artisans étaient tout de même membres de la classe bourgeoise, ils étaient propriétaires de leur affaire et s'assuraient que leur échoppe serait belle et accueillante pour les clients. La pauvreté était surtout le fait de leurs employés, compagnons et apprentis qui avaient des conditions de vie plus ou moins confortables selon la richesse du maître et sa générosité.

Le chêne ornementé était dans la bonne moyenne, installé non loin d'une place où un petit marché se tenait régulièrement, des journaliers nettoyant les lieux, amenant les poubelles, légumes pourris ou écrasés dans des charrettes-poubelles qui venaient chercher les déchets, en une sorte de porte à porte un peu déroutant pour quelqu'un venant de la campagne. Ce quartier offrait dans le même cadre de riches bourgeois en vêtements raffinés qui n'avaient pas grand-chose à envier à la noblesse, et des malheureux qui devaient se satisfaire d'emplois salissants et par là, profondément déconsidérés dans une ville qui promeut la pureté immaculée et blanche comme valeur supérieure.

Mais inutile de s'étendre et attendre : elle était arrivée, il suffisait de demander pour trouver Yvon et enfin avoir des réponses. Au moins, en demandant à un apprenti qui aidait dans la boutique, savait-elle qu'il n'y avait pas d'Erwan de Lorgain, il avait dû partir depuis quelques temps déjà, depuis avant l'arrivée de l'apprenti en tous cas.

Re: 3.4 - A la recherche d'un souvenir

Publié : 23 déc. 2011, 02:27
par Maëlys
Après un rapide voyage sans encombre jusqu'au quartier marchand, la jeune femme resta pantoise un instant devant ce qu'elle vit.
D'après ce qu'elle avait entendu, elle s'était attendu à trouver le haut de la cité avec une noblesse intouchable et très riche, puis de la petite bourgeoisie, qui même si elle avait ce titre ne pouvait se vanter de vivre avec aisance.
Au contraire, le quartier des marchands semblait riche, du moins assez pour que ses habitants n'aient pas à s'inquiéter de leur apport en nourriture au cours de l'hiver, toutes les échoppes étaient bien entretenues, les rues étaient même nettoyées par diverses personnes de basse extraction qui empilaient les saletés dans une charrette.
Mais cette richesse ne semblait toucher que les propriétaires, les apprentis quant à eux semblaient aussi miséreux qu'elle l'avait imaginé.

À croire que ses connaissances de la vie citadine étaient bien maigres car dans le milieu rural, un artisan avait globalement le même travail que tout autre homme ou femme au village, si ce n'est qu'il travaillait dans son atelier et non dans les champs ou les pâturages... et il ne gagnait pas si bien sa vie.

Après quelques coups d’œil rapide, Maëlys trouva l'enseigne du cousin Yvon, Le chêne ornementé. Il s'agit d'une bâtisse dans la bonne moyenne comme on pourrait dire, en pierre blanche bien taillée et entretenue, installée dans une ruelle près d'une petite place où devait se trouver régulièrement un marché.
Clairement un bel endroit pour un commerce lui semblait-il, même si elle n'était pas du tout capable de donner une expertise correcte sur ce sujet.
A vrai dire, le cousin d'Erwan avait du très bien réussir sa vie pour se trouver dans un tel quartier où de riches bourgeois et des artisans prospères se côtoyaient.

Elle marque un instant afin de franchir le pas de la porte, puis entra dans l'échoppe. Une grande pièce s'offrait à elle, pleine de meubles richement décorés sûrement destinés aux bourgeois du quartier. Au fond un comptoir tout aussi décoré abritait un jeune apprenti qui aiguillait sans doute les clients avant que le propriétaire ne prenne le relai.
Sans prendre le temps d'inspecter les divers meubles présentés, la gwidrite s'avança vers le jeune apprenti :
"Excusez moi, je suis à la recherche de Erwan de Lorgaìn, on m'a indiqué qu'il a travaillé ou séjourné ici, il y a quelques mois et comme je n'ai plus de nouvelles de lui, je suis venu ici pour savoir si vous pourriez m'indiquer où il se trouve ? "

Le jeune homme sembla clairement surpris par la question et hésita de nombreuses secondes, espérant peut-être à une farce ou ne sachant que répondre, avant de dire qu'il n'avait jamais connu de Erwan de Lorgaìn ici.

La gwidrite rechercha ses mots à son tour, elle avait tant espéré que son amour soit directement là, ou proche de cet endroit.

"Et, est-ce que le propriétaire de ces lieux est ici ? Il se trouve qu'il s'agit du cousin de mon ami, c'est pour cela que j'étais venue ici. Serait-il possible de lui parler ? Je me nomme Maëlys Erskine, de Lorgaìn également. Dites lui que j'aimerai lui parler à propos de son cousin dont je n'ai plus aucune nouvelles."

Maëlys commença ainsi à attendre la décision du jeune homme.

Rumeurs

Publié : 23 déc. 2011, 10:30
par Iris
Les marchands et les artisans sont ceux qui créent les richesses par leur travail et leurs échanges, les nobles tout en haut se contentent de taxer les paysans sur leurs terres, tandis que les seigneurs de tel ou tel quartier taxent les habitants de la même manière. La différence cependant est que les artisans comme les marchands sont organisés, coordonnés en guildes, qu'ils sont éduqués, et suffisamment habiles en général pour parvenir à des accords qui ne les étranglent pas trop. Que feraient les nobles s'ils ne pouvaient compter sur des marchandises à prix qu'ils peuvent payer, sans œuvres d'art pour orner leurs intérieurs ? Il y a entre ces classes sociales des liens forts, discrets, mais néanmoins tels que les deux se tiennent dans un rapport de force. Et cela vaut autant pour le Temple qui n'irait pas bien loin sans maîtres artisans pour assurer la gloire du culte. Marchands et artisans étaient peut-être des fourmis taxées, mais des fourmis intelligentes qui tiraient relativement bien leur épingle du jeu, maintenant un équilibre, assurément tendu, mais encore capable de leur assurer une subsistance très confortable.

La différence avec le village de Lorgain venait certainement du faible nombre de clients par rapport au nombre d'artisans, car en ville, si la jeune fille tendait bien l'oreille, elle découvrirait que les maîtres artisans s'assuraient de contrôler le nombre d'établissements, de boutiques, ouverts par quartier et dans l'ensemble de la ville, par type d'activité, pour assurer que chaque maître aurait une part du gâteau convenable. Ces arrangements se faisaient plus ou moins bien selon que le conseil des guildes était raisonnable ou cupide, et dans ce cas, il pouvait véritablement boucher les perspectives d'avenir des compagnons artisans, coincés à un rôle subalterne indépendamment de leur maîtrise technique. En contrepartie, normalement, les apprentis comme compagnons, bénéficiaient du gîte et du couvert, ainsi que d'une ébauche de sécurité sociale aux frais du maître. Bien choisir son maître était donc essentiel et déterminait les conditions de vie et de travail pour des années !

Le monde des guildes était une structure dans la structure déjà complexe de la ville et Maëlys pouvait comprendre au cours de son séjour que c'était partout pareil dans les grandes villes.

...

Finalement, après un temps, l'apprenti ramena son maître, Yvon, la petite quarantaine, blond cendré, yeux clairs :

" Salut à toi. Jolan mon apprenti m'a dit que tu étais de Lorgain et te nommais Maëlys Erskine. Mon cousin Erwan m'a parlé de toi. Mais tu le cherches et malheureusement il est parti un jour pour ne plus revenir."
Encart technique a écrit :
  • Maëlys : Relation (3) + Empathie (5) + D10 (8) = 16
  • Yvon : Relation (5) + Empathie (3) + D10 (7) = 15
L'homme à qui elle s'adressait restait maître de lui et plutôt à l'aise, mais Maëlys devinait qu'il en savait plus qu'il n'en disait et qu'il était réticent à dire ce qu'il savait. Pourquoi ? Que cachait-il ? Que savait-il de la disparition d'Erwan ?

" Que viens-tu faire en ville ? Tu fais ton voyage de compagnonnage pour apprendre le métier auprès de différents maîtres ou bien est-ce autre chose qui t'amène à Ard Amrach ? "

Il s'interrogeait sur un pèlerinage ou des problèmes administratifs graves qui justifieraient de venir à la capitale, mais ne soupçonnait assurément pas qu'on pût traverser le pays pour trouver un ancien amour...

...

Re: 3.4 - A la recherche d'un souvenir

Publié : 30 déc. 2011, 01:50
par Maëlys
Dès que le marchand était rentré dans la pièce, la jeune femme l'avait immédiatement étudié comme elle avait l'habitude de le faire avec chaque visage qu'elle ne connaissait pas.
Un homme dans la petite quarantaine, aux yeux clairs et une chevelure blond cendré, ce qui le dénotait clairement de son cousin Erwan. Le petit homme avait une stature imposante et des habits d'une très bonne qualité, ce qui renforçait sa stature de d'homme riche, déjà appuyée par son commerce si imposant aux yeux de la jeune femme venue des campagnes.

Il parla rapidement, avec une grande maîtrise, comme tout commerçant digne de ce nom, extrêmement sûr de soi :

" Salut à toi. Jolan mon apprenti m'a dit que tu étais de Lorgain et te nommais Maëlys Erskine. Mon cousin Erwan m'a parlé de toi. Mais tu le cherches et malheureusement il est parti un jour pour ne plus revenir."


Mais, de justesse, la jeune femme décela un petit détail dans sa voix lorsqu'il parla de Erwan, comme si il savait quelque chose mais n'osait le rajouter.
Maëlys se perdit dans ses pensées un instant, son amour pour qui elle avait fait tant de lieues n'était plus là, il était redevenu cette chimère qui hantait ses nuits, tant inaccessible mais néanmoins toujours aussi proche dans son coeur.

Yvon enchaîna sur une question, tirant la jeune femme de sa rêverie :
" Que viens-tu faire en ville ? Tu fais ton voyage de compagnonnage pour apprendre le métier auprès de différents maîtres ou bien est-ce autre chose qui t'amène à Ard Amrach ? "

La jeune femme regarda un instant le mur, situé derrière Yvon, orné de différentes œuvres réalisées par l'atelier avant de répondre :

"J'ai repris depuis l'hiver dernier l'atelier de mon père mais je me rends compte désormais que ma formation est quelque peu rudimentaire pour subvenir aux besoins complets de notre village, je profite donc de l'installation temporaire d'un artisan itinérant dans notre val pour parfaire ma formation, mon père m'avait parlé d'un de ses amis avec qui il avait autrefois travaillé, un artisan habitant dans la province de Nectan. Je profite donc de mon voyage vers le nord pour faire halte à Ard-Amrach, la grande cité de notre peuple, où chaque gwidrite se doit de faire au moins un pèlerinage dans sa vie et je souhaite également reprendre contact avec Erwan, nous nous sommes quittés il y a de cela deux hivers, mais je n'ai plus eu aucunes nouvelles de sa part, alors que bien des varigaux ont fait route de la capitale vers notre val."

Maëlys s'était appuyée sur une majorité de vérité, n'ayant à rajouter que quelques petits détails au sein de cette trame d'idées.
Sa curiosité l'emportant l'instant d'après quant au comportement du cousin Yvon, la forçant à l'interroger au sujet d'Erwan :

" Excusez moi mais si Erwan vous a parlé de moi par le passé, vous devez sûrement savoir à quel point nous tenions l'un à l'autre et c'est pourquoi je souhaite le retrouver réellement, vous avez dit qu'il était parti pour ne plus jamais revenir, qu'est ce que cela signifie exactement. Tant que je serai sur Ard-Amrach, je n'aurai de répit de le retrouver de mon côté et toutes information que vous pourriez me donner m'aidera à avancer dans ce sens... Vous êtes le seul lien qu'il me reste avec lui vous savez, tout ce qu'on m'a dit jusque là ne m'a mené que vers vous..."

Tout en parlant, sa voix se fit légèrement plus hésitante, et quelque peu enrouée par l'émotion qui la submergeait de savoir son amour perdu encore plus loin.

Voyons comment lui permettre d'aller au nord...

Publié : 01 janv. 2012, 15:46
par Iris
L'homme eut une légère crispation en notant l'insistance de la jeune fille, il comprenait qu'il allait être difficile de se débarrasser d'elle et qu'elle allait peut-être causer plus de problèmes qu'autres choses, à une période où certaines questions pouvaient poser plus de questions que d'ordinaire. Rapidement, il calcula et estima les risques, un coup d'oeil vers l'apprenti qui suivait la conversation, enfin, l'écoutait, curieux.

" Je comprends tes sentiments mais même si Erwan est un cousin, il faut parfois accepter de laisser le passé mourir. Les gens changent et peut-être que tu ne l'aimerais plus aujourd'hui. Il ne ressemble certainement pas à un souvenir idéalisé. Tu es jeune, les premiers amours sont cruels."

" Par ailleurs, la ville est dangereuse, une jeune fille qui vient de la campagne, perdue, sans amis... Tu prends bien des risques ! "

Maëlys qui avait déjà noté que quelque chose clochait devait pouvoir imaginer que ces arguments visaient à la décourager, à la faire renoncer, en laissant supposer qu'Erwan ne l'aimait plus et qu'elle prenait le risque d'être agressée... Cependant, elle était déjà venue jusqu'ici, allait-elle se résoudre à rentrer chez elle ?

" Je serais irresponsable de te laisser dans cette cité que tu ne connais pas, tu peux rester ici quelques jours, le temps de décider quelle sera la suite de ton voyage. Tu pourras toujours travailler à l'atelier si tu ne supportes pas l'idée de recevoir la charité."

Bonne nouvelle, Yvon la logeait, elle pourrait faire des économies. Mauvaise nouvelle, le secret d'Erwan semblait assez sérieux...


Et maintenant ?

Re: 3.4 - A la recherche d'un souvenir

Publié : 14 janv. 2012, 18:25
par Maëlys
"Je comprends tes sentiments mais même si Erwan est un cousin, il faut parfois accepter de laisser le passé mourir. Les gens changent et peut-être que tu ne l'aimerais plus aujourd'hui. Il ne ressemble certainement pas à un souvenir idéalisé. Tu es jeune, les premiers amours sont cruels."

" Par ailleurs, la ville est dangereuse, une jeune fille qui vient de la campagne, perdue, sans amis... Tu prends bien des risques ! "

" Je serais irresponsable de te laisser dans cette cité que tu ne connais pas, tu peux rester ici quelques jours, le temps de décider quelle sera la suite de ton voyage. Tu pourras toujours travailler à l'atelier si tu ne supportes pas l'idée de recevoir la charité.
"

La jeune femme jaugea le cousin Yvon alors qu'il parlait, tâchant de deviner quel était ce secret sous-jacent qu'il n'osait dire ainsi devant elle, puis elle reporta son attention vers le jeune apprenti qui écoutait leur conversation avec grande avidité.
Elle était tellement captivée afin de découvrir le moindre indice sur l'endroit où était parti son amour de jeunesse qu'elle avait oublié que le jeune homme se dressait là juste à côté, épiant chaque mot sortant de leurs bouches.
A la fin des paroles du propriétaire de l'enseigne, elle hésita quelques instants, réfléchissant sur ce qu'il avait dit jusque là et sur son comportement.
D'après sa façon de se comporter il s'agissait obligatoirement de quelque chose de grave pour ainsi vouloir oublier jusqu'à l'existence de son cousin et puis... il y avait cet apprenti.

Il lui proposait un logis et un emploi le temps qu'elle restera en ville, tout ce que la jeune femme avait besoin pour remplir sa maigre bourse de quelques daols, de plus elle pouvait rester à proximité de commerçant et pourrait sûrement le réinterroger sur ce qu'il savait d'autre lorsqu'elle pourrait avoir un peu de temps seul à seul avec lui.

"Eh... Je dois avouer que vous me prenez sacrément au dépourvu de me faire cette proposition que je ne peux qu'accepter. En arrivant à Ard-Amrach ce matin je n'avais que quelques adresses données par l'équipage pour savoir où loger et la vôtre. J'ai appris ce matin en arrivant qu'aucun navire ne devait partir d'ici les prochains jours vers le Nord afin que je puisse continuer mon périple, je pensais donc rester sur place une petite semaine.
Je ne sais comment remercier votre générosité, en tout cas je compte mettre à profit tout le temps qu'il m'est offert pour travailler en votre nom, en espérant ainsi apprendre quelques subtilités que mon père ne m'aurait pas légué, mais également pour jouir de cette magnifique cité.
Si vous souhaitez que je commence tout de suite, dites-moi ce que vous désirez que je fasse et je m'y mettrai. Après ce long voyage en bateau, mes muscles ne sont que trop engourdis et reprendre ma vocation ne me ferai que le plus grand plaisir !"