Fortuna Imperatrix Mundi

La jeune artisane s'était mise en tête de trouver ce qui était arrivé à la jeune fille qu'elle tenait désormais sous son aile. Enfin sous son aile, quand celle-ci acceptait sa présence, ce qui allait pourtant en s'améliorant.
C'était étrange de la voir ainsi, elle semblait si sauvage mais si frêle et délicate à la fois, tout en étant... totalement instinctive, le moindre bruit ou le moindre mouvement semblait lui tirer des soubresauts.

Elle s'installait le plus souvent juste derrière la simple cabane de charbonnier,juste à l'orée de la forêt pour profiter de ce magnifique temps sans pour autant avoir trop chaud à cause des rayons du soleil. Et dire que juste quelques heures auparavant, toute cette zone était remplie de brumes et dégageait une aura instillant l'effroi...
Elle ne tentait pas de se placer trop près d'elle, juste suffisamment près pour que leur conversation, enfin plutôt son monologue pour l'heure, ne puisse être entendu que d'elles.
Elle commença en se désignant tout en disant : "Maëlys."
Puis elle désigna la jeune fille de son doigt en demandant "Et toi?"
Même si la fille ne répondait pas, elle continuait à lui parler avec des mots simples, comme aurait pu faire la Damathaìr lorsqu'elle était jeune.
Elle ne savait pas trop pourquoi elle avait ce besoin irrépressible de lui parler, mais c'était un besoin, simple et irrationnel.
De même, elle lui demanda : "Que fais-tu là ? Où habites-tu ?"

Par moment, elle s'égarait un instant et parlait plus rapidement, parlant de sa vie, ses doutes, tout ce qui lui faisait peur et qu'elle n'osait avouer à personne. Elle savait que la jeune fille ne la comprenait pas, ou du moins elle s'en doutait. Mais cela faisait du bien de faire sortir ces idées de sa tête au lieu qu'elles s'y entassent et lui compriment de plus en plus chaque parcelle de son corps.

La brume s’était dissipée.

Le monde était revenu a la normale.

Et lentement la jeune fille s’était… calmée.

Le petit groupe de deux-pattes n’avait fait preuve d’aucune forme d’agressivité… Et la peur presque autant que la curiosité avait poussé louve à rester auprès de ces êtres qui lui ressemblaient… Puisque (pour une fois) ils ne semblaient pas vouloir lui jeter de pierres…

Et particulièrement la femelle.

Si les autres n’étaient pas agressifs, celle-là était amicale…

Régulièrement elle recevait de ces grimaces emplies de bienveillance que faisaient souvent les humains… Des souris. Ou quelque chose du genre.

Et la voilà qui s’attarde… Qui lui parle…

Maëlis ?

Que signifient ces gestes…

Quelques instants de concentrations permettent à la sauvageonne de mettre un peu d’ordre dans ses pensées pour se lancer dans une phrase hésitante…

D10(5)+1-2 (et oui pas de malus cette fois ) = 4 Victoire !

- Je suis… Loup.

Satisfaite de sa performance elle reprend sa respiration avant d’enchainer :

- Je… venir de là :

Sa main s’agite dans la direction qu’elle suppose être celle de sa "tanière".

- Je… perdue dans brume… Terre faire bulles… Tuer… Peur… fuir… Deux-pa… Ma… lys… chasser moi. Je seule. Pas méchante. Pas monstre. Veux plus être seule !

Elle s’arrête, visiblement exténuée par l’effort qu’elle viens de fournir… Attendant de voir si elle s’est trompée quelque part.

L'artisane resta littéralement bouche bée lorsqu'elle entendit les premiers mots franchir les lèvres de la jeune fille.

Ils sortaient saccadés, sans une structure définie et épuisaient la sauvageonne.

"-Je suis… Loup.

-Je… venir de là, dit-elle en désignant les forêts alentour

- Je… perdue dans brume… Terre faire bulles… Tuer… Peur… fuir… Deux-pa… Ma… lys… chasser moi. Je seule. Pas méchante. Pas monstre. Veux plus être seule !"

Une note de terreur et de détresse fusait dans sa voix. Tout semblait confus dans ce qu'elle disait mais les dernières paroles tirèrent sur le cœur de la rouquine.
Sans y penser, elle s'approcha de la fillette pour la prendre dans ses bras tout en lui susurrant à l'oreille :

"Ne t'inquiètes pas, tu ne seras plus seule, je suis là, je veille sur toi. Rien ne peut t'arriver.
Tu n'es pas méchante je le sais, je suis là pour toi, pour te protéger."

Elle n’as rien de dangereux. Elle est même gentille… Par certain côté elle lui rappelle… Comment traduire ceci avec les mots des deux pattes ? Reflet de lune ? Allons pour reflet de lune. Comment transcrire le nom d’un loup ? C’est a la fois tellement plus et tellement moins… Bref. Aussi étrange que cela puisse paraître quelque chose dans le comportement de cette deux pattes lui rappelais sa mère…

Alors sans rien ajouter elle se laisse aller a cette étreinte… Ce mouvement étrange qu’elle a déjà vu ces créatures effectuer… Et le résultat est… agréable. Etrangement agréable.

Il y a là dedans une chaleur qu’elle n’est pas habituée a connaître… Et les mots qu’elle murmure a son oreille ont quelque chose de… de… rassurant. Agréable. Même si elle ne les comprend pas tous…

C’est avec curiosité qu’elle demande :

- Inquaite ?

La rouquine décocha un large sourire à la jeune fille lorsqu'elle la vit ouvrir la bouche pour poser une question, certes incertaine et maladroite mais une question quand même.
Elle hésita un instant avant de lui répondre, essayant de se souvenir les mots de la Damàthair lors de sa jeunesse, si lointaine déjà. Il fallait parler simplement, avec des mots que l'on pouvait expliquer facilement. Elle réfléchit un instant puis finalement se lança :

"Inquiète, c'est quand on a peur."

Puis elle se mit ensuite à donner les noms des objets qui l'entoure , de la nature également, tout en les indiquant du doigt, afin que la fillette s'imprègne des mots, tout comme la Damàthair le faisait lorsqu'elle était jeune, la faisant répéter après elle.

"Regarde, ça c'est une maison, ça un arbre, de l'herbe, moi Maëlys, toi Louve."

Elle ne comptait en aucun cas la laisser derrière elle. La petite semblait avoir besoin d'elle, afin qu'elle la guide...
Une pensée lui tira un sourire à un moment, elle se souvenait de ses désirs lointains de rejoindre les varigaux, ces êtres aux récits si grandioses et magnifiques, ces personnes qui guidaient les gens d'une destination à une autre, ralliant un val à l'autre en colportant quantités de récits.
Et la voici maintenant, elle, simple artisane perdue en plein milieu de la nature, essayant de comprendre une fille à peine plus jeune qu'elle, se souciant d'elle comme le ferait une mère, désirant la guider vers un avenir, comme un varigal vous guide vers la prochaine ville...

Un petit grondement la tira de sa pensée, elle leva les yeux vers la fille puis lui demanda :
"Tu as faim ?" tout en se massant le ventre d'une main pour se faire comprendre

Les heures étaient passés agréablement en compagnie de la jeune fille.
C'était étrange, clairement étrange de découvrir ainsi par bride quelques rares vérités énoncées par la sauvageonne, enfin ce terme était peut-être pas correct.

À un moment, elle s'était éclipsée quelques instants afin de parler avec Garn.
Elle qui désirait tant éviter le contact de l'homme à une époque, c'était désormais un revirement bien inattendu.
Mais elle en était revenue différente, changée, plus légère, plus en paix en quelques sortes mais surtout porteuse d'une vérité bien étrange.
La voici désormais qui allait sûrement suivre la même route qu'Elwin et Garn, peut-être même en compagnie de la petite...


Depuis, cette dernière s'était ouverte, elle avait essayé de parler même, semblait plus réceptive à ce qu'elle lui disait.
Maëlys était bien consciente que ce que lui demandait Garn était une tâche éreintante et de longue haleine mais en même temps, elle souhaitait le faire comme si elle lui devait quelque chose.
Dans sa tête, elle passa en revue tout ce qu'il faudrait lui enseigner avant d'arriver en ville... L'hygiène, le port des vêtements (surtout que ses formes étaient depuis déjà longtemps présentes), la manière de se tenir bien debout, parler. Autant de tâches qu'elle savait très bien qu'elle ne mènerai pas à bien avant de nombreuses journées ou semaines...

Puis elle reporta son attention vers Louve, lui adressant un sourire et tentant de continuer l'apprentissage dans le temps qu'il lui était imparti.

Au fil des heures la confiance que la petite sauvage accordait a la deux pattes qui l’avait prise sous son aile ne faisait que croitre… Qu’il était bon de sentir une présence amicale pour elle qui n’avait connu qu’une vie solitaire et sauvage au cours des dernières années…

Oh… N’allons pas affirmer qu’elle ne faisait pas preuve de méfiance. Chaque geste brusque, chaque comportement inattendu était observé avec une tension palpable… Même si la seule dent digne de ce nom qu’elle avait se trouvait accrochée a sa ceinture elle se savait capable de venir a bout d’une créature aussi chétive…

Sauter a la gorge.

Trancher la jugulaire.

Se repaitre du sang chaud.

Chasser les deux pattes ne constitue pas une activité intéressante : outre l’étrange remous de compassion et d’empathie qu’elle éprouve parfois a leur endroit (une question de morphologie sans doute) ils sont souvent des proies bien moins aisées à abattre qu’il ne le semblerait au premier abord… Sans même parler de leur fâcheuse tendance a la vengeance.

Ses pensées dérivaient ainsi lorsqu’on lui proposa de manger. Manger ! Depuis combien de temps n’avait-elle… ? Singeant ce qu’elle avait vu faire certains deux pattes pour signifier leur approbation elle secoua vigoureusement la tête.

Pour peu qu’on la nourrisse et qu’on lui accorde de l’affection elle ferrait preuve de bonne volonté. Après tout elle venait de rejoindre une meute. Que la dominante fasse preuve d’affection vis-à-vis d’elle était un véritable miracle. Restait a comprendre qui était le dominant. Sans doute cet homme là… Quelque chose dans son port… sa manière de se comporter… A moins que ce ne soit quelqu’un d’autre… Surement pas le géant en tout cas…

Curieuse elle observe…

En toute logique Louve voit la vie du campement...

... Homme Et Demi... isolé...

... Garn, Grirav, Elwin... qui semblent relativement proches, surtout les deux premiers...

... Maëlys...

Métajeu a écrit :Essaies-tu de dire que Louve a tué des humains et les as mangé ?... c'est juste pour estimer combien de points de trauma je rajoute à ton perso ...


.... ah ben oui, y'a des ajouts historiques qui coûtent... mais vois les choses du bon côté : 1pt de trauma vaut 10 XP

Maëlys et Louve avaient établi un début de contact... a priori ça se passait convenablement et Louve voyagerait désormais aux côtés de Maëlys qui faisait office de nouvelle mère pour elle, essayant de la "civiliser"...

...

Métajeu a écrit :Apparemment personne n'a rien à ajouter, je ne tarderais donc pas à fermer le sujet... Désormais Louve peut poster en 5.1. ... en tête à tête dans une chambre d'auberge avec Elwin