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Val
14 avr. 2014, 15:46
Pandross avait suivi les échanges sans intervenir, hébété par ce qui se passait sous ses yeux. Garn Faernor était sans aucun doute dans de beaux draps. Le chevalier avança vers Garn et lui mis la main sur l'épaule.
"Mon cher, je crains que votre situation actuelle ne soit bien pire que celle dans laquelle vous vous trouviez au début de cet enquête, ce qui n'est pas peu dire. Je comprends vos arguments, et je peine à croire que vous êtes coupable du meurtre dont vous êtes actuellement suspect."
Pandross toussota.
"Mais cependant, vous avez là empiré votre situation et il est difficile de rattraper cela. Personnellement, je me fiche de savoir quelle sont vos idées sur la religion. Pour moi, les religions sont toutes aussi stupides les unes que les autres... En revanche ce n'est pas le cas de tout le monde ici."
"J'ai envie de vous croire d'autant plus que messire Harlton semble penser le plus grand bien de vous, et que je partage vos idées sur les vraies menaces, bien plus sombres et bien plus sérieuses que des groupes de fanatiques qui s'entretuent pour des querelles stupides !"
"Retournez dans vos quartiers, chez les réformés. Pouvez-vous avoir confiance en eux, au moins ?"
"De mon côté, je me constituerai témoin de la conversation qui vient d'avoir lieu"
Les idées fusaient dans la tête de Pandross. Soutenir Garn était un choix qui risquait de le compromettre vis à vis des autres factions participant aux négociations. Cela signifiait un soutien affiché aux réformés, d'entrée de jeu. Et d'une part, cela pourrait déclencher des représailles sur les Ronces en Gwidre (au risque des autorités de sen "prendre" ouvertement à la neutralité et à l'équilibre des Ronces). D'autre part, il n'était pas franchement convaincu qu'un des deux camps était meilleur que l'autre et n'avait personnellement pas envie de privilégier l'une des deux versions des "textes stupides" pour lesquels ils s'entretuaient.
"Si déjà nous pouvions vous innocenter sur le meurtre... mais les révélations que vous venez de me dire ne sont pas à votre avantage. Cela dit, vous pouvez déjà justifier votre dispute avec le commandeur Melian. Puisqu'il est trop tard pour dissimuler votre appartenance à l'ordre des sigires, celle-ci vous fournit un motif de dispute plus que convaincant avec la victime. La victime vous a agressé, mais vous ne l'avez pas tué pour son silence. Sinon pourquoi révéler par la suite que vous êtes effectivement un sigire ? De plus, l'affection qui lie un élève à son mentor peut convaincre plus d'un homme qu'il vous aurait été psychologiquement dur de le tuer aussi froidement que celui-ci à été retrouvé. Pour moi vous n'êtes déjà pas plus coupable que n'importe qui ici. Troisièmement, un tel meurtre nuirait à toutes vos convictions en jetant la disgrâce sur votre délégation : ce serait donc un acte d'une extrême bêtise. Quatrièmement, l'arme du crime n'a été retrouvée nulle part, surtout pas dans vos appartements. Et ce ne sont pas vos lames encore pures qui sont à l'origine des blessures horribles de sire Melian, je vous laisse trouver un moyen de prouver celà"
Pandross réfléchit encore.
"Quant à moi, je peux livrer ces premières conclusions en tant qu'enquêteur. Retournons le problème. Il m'apparaît essentiel de détourner les accusations de meurtre dont vous faites l'objet en se servant de ces nouvelles révélations qui vous accablent. Je peux essayer de faire un réquisitoire qui conclut sur l'incertitude, voire la forte probabilité que vous soyez innocents dans le meurtre du commandeur. Pour mettre l'accent final sur les révélations Ô combien surprenantes dont vous venez de nous faire part. Ce point deviendra l'objet de toutes les attentions et de tous les débats. Je peux, tout en ne prenant aucun parti, essayer d'alimenter à la fois les deux côtés afin d'en faire un conflit qui dépasse votre simple appartenance à un ordre ou non. Conflit qui, je le sais d'expérience, aurait de toute façon éclaté dans quelques jours."
Pandross esquissa un sourire
"Voyons cela comme une petite accélération !"
Il reprit un air grave.
"La première chose à faire est de foncer sans plus tarder dans vos appartements. Je vous accompagne, et il serait bon d'emmener avec nous 3 ou autres personnes "témoins". Nous allons fouiller votre chambre au plus vite. Je n'ai pas confiance en ce Chevalier Nodlaig, et il serait bon qu'aucune preuve accablante se retrouve soudain dans vos appartements. Ne lui laissons pas le temps d'agir !"
Pandross incite Garn à le suivre, pour aller faire la fouille officielle (en rameutant des gens appropriés au passage).