OdE - Chap 9.01 - Lune de Lunasdal

[Cialf]

L'homme essaie de suivre Serah tout en faisant de grands gestes :

- Hélas! Ombre du reflet de mon amour! N'apparais-tu que pour me conduire au fond de...

Jambes mal assurées, sol glissant ou peut-être un croche-pied malicieux: l'homme vacille en faisant de grands moulinets avec ses bras.

Jet de Prouesse avec difficulté accrue car l'homme est vraiment ivre.

14 et plus: il parvient à rejoindre Serah.

11 à 13: il s'étale au sol.

10 et moins: il s'étale sur une personne tirée au sort qui peut être Léorah ou Becuma. Si c'est Léorah, elle est sur ses gardes et a le temps de réagir.

-Aïe!

Le grand échalas s'étale de tout son long sur une femme de taille moyenne, entre deux âges, vêtue d'une robe brune très neutre qui contraste curieusement avec les toilettes bariolées des musiciens. Un adolescent aux longs cheveux noirs, et qui, avec son étroite tunique à bandes noires et pourpres, a beaucoup plus l'air d'un artiste du spectacle, se précipite sur l'ivrogne et le jette au sol, puis, sans un mot, commence à le rouer de coups de pieds. Plusieurs assistants s'interposent, séparent les deux hommes et traînent l'ivrogne à l'autre bout de la buvette. La femme, encore sous le choc, rajuste sa toilette, sort au bras de l'adolescent et disparaît dans la nuit.

Un vieux barde à moustache grise adresse un clin d’œil à Serah.

-Bien répondu, la muse. Ça l'inspirera.

Puis il revient à sa chope de cidre. Becuma, elle, a mis un moment à comprendre ce qui se passait...

Mais qu'est-ce qu'il cherchait, cet imbécile? Pendant un instant, j'ai craint qu'il ne soit réellement un ami de Serah... Ce monde est tellement bizarre... Mais non, juste un escogriffe qui voulait se faire remarquer... Et cette pauvre femme? J'espère qu'elle n'a pas eu mal. Je devrais peut-être l'aider... Non, elle repart avec le jeune homme. C'est curieux, il n'a pas l'air d'être son mari ni son fils... Enfin, ça ne me regarde pas.

A présent, les moqueurs se sont tous tournés vers l'escogriffe et lui lancent des vannes sur ses amours malheureuses. Eh bien, ils se sont trouvés une nouvelle cible, grand bien leur fasse...

Je me tourne vers Léorah. Pendant toute cette affaire, elle a été d'un calme étonnant. Ce monde est plus dangereux que je ne le pensais, et je suis heureuse qu'elle soit là pour soutenir sa sœur. Je ne sais pas trop comment le lui dire... Je me contente de déplacer mon tabouret et mon verre pour rejoindre Serah.

[Amnèsya]

Je souris au vieux monsieur...

La suite m'effare au plus au point... Je voulais juste qu'on me laisse tranquille. Pas qu'on bastonne qui que ce soit... Mais qu'est ce qui ce passe ici enfin?.. Qui a bris é un miroir ce soir... J'ai pas voulu intervenir, laissant les hommes séparés les deux belliqueux...

C'est clair j'ai plus envie de rester ici.

Je me tourne vers mes deux compagnes de cette nuit?

"Ca vous dis d'aller discuter ailleurs dans un coins un peu plus tranquille? ... On fauche une ou deux bouteilles et des encas et on va s'assoir sur le bord des falaises...?

[Cialf]

Il y a surtout des falaises et l'accès aux plages est risqué la nuit quand on ne connaît pas. Mais vous avez pu repérer un coin dégagé, avec vue sur la mer et sur les pierres sacrées, un peu en retrait d'une autre scène. Trouver un serveur libre et obtenir les denrées voulues prend un peu de temps. D'ici là, nous aurons peut-être la réponse de Léorah.

[MeiYaw]

Voyant l'homme tenter de se rapprocher de Serah, je me rapproche aussi, faisant le tour de la table par l'autre côté, et ainsi faire face à l'ivrogne. Mon mouvement n'est finalement pas utile, et c'est tant mieux. Il s'étale par terre, ou presque. L'essentiel pour moi est que Serah ne risque plus rien. Je le voyais déjà nous gâcher la soirée. Mais il n'en est rien, d'autres se chargent de lui, et je passe à autre chose comme ci de rien n'était.

Ma soeur a alors une proposition des plus alléchantes ! Je sors immédiatement quelques daols de braise et interpelle joyeusement un serveur afin qu'il nous prépare une bouteille et quelques tartines de jambon et fromage.

[Cialf]

- Avec plaisir. Je vous suis.

Je reprends mon barda et je les accompagne jusqu’à une prairie déserte, en haut de la falaise, entre les estrades et l'aire sacrée. Peut-être que les jumelles échangent quelques mots, mais je les entend à peine. Cela ressemble plus à l’idée que je me faisais de Faireann Ear. A l’écart du tumulte de la fête, la musique n’est plus qu’un arrière-plan mélangé avec le ressac des vagues. La lune est haute et dessine d’étranges ombres parmi les pierres sacrées. « Faireann Ear, là où se rejoignent la terre de Reizh… »

Tiens, là-bas, un joueur de luth s’est arrêté au milieu d’un morceau. Puis il reprend, mais maladroitement, en tapotant sur son instrument.

http://www.youtube.com/watch?v=vAUBHjaYkf0

Puis il retrouve le fil de son morceau, et la fête reprend son cours.

- Excusez-moi, je rêvais. C’est cet endroit…

Becuma n’a pas l’habitude du sample. Serah, qui a beaucoup plus l’oreille musicale, peut sentir que le joueur de luth est mécontent et préoccupé par autre chose que par sa musique… Mais, après un intervalle de quelques minutes, il reprend normalement.

Le trio se trouve dans une prairie déserte, au bord de la falaise.

• L'estrade la plus proche (celle où est le joueur de luth) est à une soixantaine de mètres, et le joueur de luth sur son estrade, face à son public, est à peu près invisible.
  
  La buvette d'où elles viennent est un peu plus loin, disons cent mètres.
  
  La scène où a joué Serah est encore plus loin. Le public est au-delà des estrades.
  
  Les pierres sacrées commencent à quarante ou cinquante mètres.
  
  Le sanctuaire fait une centaine de mètres de diamètre.

[Amnèsya]

Après cette buvette surpeuplée l'air frais me fais le plus grand bien. On choisi un endroit à l'écart, près de falaise... On entend la houle se fracasser et venir mourir sur la grève... Quelques mèches folles se balade sur mon visage... Sans prendre garde à ma panoplie, je m'allonge dans les herbes et me laisse emporter par les étoiles bien visibles dans le ciel... Je connais le nom de quelques unes. La mélodie des vagues, le murmure du vent se mélange au son d'un instrument plus grave que le mien... Il vient d'un peu plus loin... De la scène la plus proche mais que est déjà à une certaine distance...

Le mélange des sons naturels et la mélopée lente qu'il me parvient m'accapare totalement... C'est beau... C'est triste et un peu malsain... je ne saurais dire pourquoi... Mais j'aime délicieusement et allongé sous les étoiles j'en oubli mes camarades... ou peut être Est-ce l'alcool....

C'est une changement dans le rythme de cet envoutement qui me ramène sur terre... Le muscien s'est arrêté de jouer... Puis il repends mais la qualité est bien en deca de ce qu'il a produit.
Je me redresse et regarde autours de moi... Je cherche ce qui a pu contrarier un artiste absorbé dans sa représentation au point de lui faire oublié sa prestation...

Lorsque je me rasoit, je réalise que ma robe est bien trop légère pour affronter la nuit... Sur scène, en me dépensant cela va... Mais immobile... Je grelote de la tête au pied... Mais je suis heureuse...

[MeiYaw]

Une fois ma commande reçue, nous quittons la buvette à la recherche d'un endroit plus calme pour notre pique nique improvisé.
C'est guidé par la musique qu'on s'éloigne du brouhaha causé par les ivrognes. J'ai l'habitude de la musique, j'entends ma soeur jouer depuis sa plus tendre enfance... ou en tout cas au plus loin que mes souvenirs portent ma mémoire. Aussi, je ne suis pas surprise de la voir avancer en se laissant guider par l'air de luth joué un peu plus loin.

Nous nous installons dans l'herbe fraîche et je commence à distribuer du pain à chacune, accompagné de quelques tranches de viande rôtie. Nous avons également du cidre pour étancher notre soif.

Je suis un peu surprise lorsque Serah se redresse, un peu précipitamment. Je regarde donc autour de nous pour voir ce qui a pu capter son intérêt tout à coup. Ce n'est qu'en réalisant que nous sommes seules que je comprends que la musique n'a pas été régulière. Il a du être perturbé.

Serah grelotte, je lui prête mon foulard, le passant sur ses épaules. C'est pas grand chose, mais je n'ai rien d'autre sur moi.

Aller, mangeons un morceau ! Et buvons, cela nous réchauffera !

[Cialf]

-Voulez-vous ma couverture ? Vous savez, en cette saison, je m’en passe très bien.

C’est vrai que pour une fille des collines comme moi, cette nuit d’été au bord de la mer est plutôt tiède. Mais Serah vient de jouer un concert en robe légère, elle doit être encore en sueur. Puis je me tourne vers sa sœur.

- Merci, Léorah. C’est plutôt moi qui aurais dû vous offrir quelque chose… Pour le concert, je veux dire… Mais puisque vous avez tout prévu, c’est avec plaisir.

Je me sers sans plus de façons. "Cette nuit est parfaite, comme la lune qui nous sourit… Elle a quelques taches qui ne font que mieux ressortir sa beauté." Tiens, encore un poème qui me revient… Enfin, les premiers vers. Je lève mon verre vers la lune, en une prière silencieuse.

-La magie du festival, c’est ça… C’est la première fois que je viens ici.

[MeiYaw]

Je te remercie et j'accepte la couverture avec plaisir.

Serah semble trop absorbée par la musique pour répondre, et peut être légèrement... embrumée par l'alcool, le show, l'ambiance... Je réponds donc à sa place et je place la couverture sur ses épaules. Mog se cache dessous, par jeu sans doute. En désignant les quelques victuailles, j'ajoute :

Ne t'en fais pas pour cela, ça me fait plaisir. C'est un jour de fête, Serah a été magnifique sur scène...

Après avoir croqué ma miche de pain, je m'intéresse à notre invitée :

D'ou viens tu alors ? Es tu venue pour le festival ?

[Cialf]

Je prends le temps de mâcher avant de répondre. Nous avons tout notre temps…

Malheureusement, la tranquillité ne dure guère. Leur conversation est interrompue par des rires et des cris venant de la buvette. Un groupe de fêtards arrive en titubant, précisément dans leur direction. Un garçon se détache du groupe et arrive en courant vers elles, suivi par les rires et les moqueries. Il appelle :

- Est-ce que Léorah et Serah sont là ? Qui sont Léorah et Serah ?

Une voix de femme, derrière lui, s’exclame en gloussant :

- Je suis Serah. Veux-tu caresser mon petit lapin ?

Une autre voix bougonne – On reconnaît celle du vieux barde à moustache grise :

- Fichez-lui la paix ! C’est sérieux, son histoire !