OdE - Chap 9.01 - Lune de Lunasdal

[Cialf]

Main-de-Fer reste pensive et crache par terre à une distance respectable.

-C’est vrai que j’aurais mieux fait de me couper l’autre main le jour où j’ai embauché ces deux-là. Si tu veux, Serah ce serait une bonne idée de les remettre à qui de droit, sauf que les "qui de droit", je les ai vus partir en courant, ils sont tous sur les routes à chercher les deux fuyards et à mon avis, on ne les reverra pas avant l’aube. Et puis il me faudrait aussi un demorthèn pour les escorter parce qu’il y a du sacrilège dans cette affaire : pas de chance, les demorthèn, à cette heure-ci, ils sont tous à la cérémonie sous les pierres sacrées et n’en bougeront pas avant l’aube.

« Ce qui reste dans les parages, ce sont les désœuvrés, comme tu dis, les voleurs, les tricheurs, les propres à rien. Il y en a quelques-uns que j’ai déjà croisés sur les routes et à qui j’ai cassé la gueule quand ils le méritaient : ceux-là n’attendent qu’une occasion pour me tomber dessus. Maintenant, ils ont vu que j’avais reçu du renfort et ils se tiendront tranquilles. Surtout à cause de Léorah, d’ailleurs.

Main-de-Fer adresse un signe de tête à Léorah.

« C’est drôle, Léorah, j’ai l’impression que tu leur fous la trouille encore plus que moi. Demain, il faudra que j’aille au tribunal et que j’explique pourquoi j’ai engagé ces deux olibrius et pourquoi je ne les ai pas mieux surveillés. Ca fait aussi partie de mon boulot.

« Vous pouvez aller vous coucher, toutes les deux, je monte la garde. Pour les nouveaux gardes, je m’en occuperai. Je crois que j’en ai déjà une si je ne lui ai pas pété la jambe.

Sauf opposition, Main-de-Fer rentre sous sa tente.

A l’intérieur de la tente, Becuma finit d’oindre ses jambes endolories.

J’ai vraiment honte de ce que j’ai fait : j’ai voulu frapper des captifs ligotés, dans une maison qui n’est pas la mienne. Il a fallu que Serah me remette en place. C’est quelque chose que je n’aurais jamais fait avant ! Je me demande de quoi elles parlent dehors ? Main-de-Fer est-elle en train de donner des instructions aux sœurs pour me passer à tabac ? Mais alors, pourquoi m’aurait-elle donné du baume pour les contusions ? Comme disent les médecins d’Osta-Baille, c’est un remède curatif et non préventif. Peut-être que…

[MeiYaw]

Il semble que la crise de nerfs soit passée. Tant mieux, j'avais pas l'intention de poursuivre plus avant. Je me contente d'écouter sans répondre cette fois, et je la laisse partir sous sa tente.
Me retrouvant seule avec Serah, je lâche un léger soupir.

Quelle affaire...

Je passe une main sur mon visage, la fatigue due aux tensions commence à se faire sentir. Je sonde le regard de ma tendre soeur...

Que souhaites tu faire maintenant ? On essaie de voir si nos victuailles sont encore là ? J'en doute... Les fourmis ont du faire une orgie... De toute façon, je n'ai plus d'appétit. Allons dormir ? Je sens que la journée de demain sera pas de tout repos...

Je rentre dans notre tente rapidement. Il ne faudrait pas que Main de Fer change d'avis. Je m'installe sur ma couchette, mais je sais que le repos sera incomplet, je ne vais pas dormir sur mes deux oreilles cette nuit...

[Amnèsya]

Le sourire est un peu forcé...

"Cette regrettable histoire aura au moins faits des heureuses ... Les fourmis...

Pas mieux et d'accord avec toi, la journée de demain s'annonce aussi longue que cette soirée... Vaudrai mieux ne plus trainer avant qu'une autre catastrophe nous tombe dessus..."

[Cialf]

Main-de-Fer rentre dans la tente. D'instinct, je me mets en position de défense... Avec le pot de crème, le premier objet que j'ai sous la main. Affalée sur la paille avec mes jambes nues, j'ai l'air d'une petite vieille qu'il faut toiletter.

- Pas la peine de vous présenter, c’est déjà fait. « Je suis Becuma, combattante. J’étais avec Serah et Léorah quand j’ai appris que votre campement était en danger ». Vous êtes une Talkéride paumée, vous trimbalez tout votre barda parce que vous n’avez même pas une tente pour vous poser, et ce n’est pas le matériel de luxe. Vous faites quoi, comme métier ?

- Je suis entre deux contrats. Je suis garde de caravane.

- Ils vous ont virée ?

- Pas du tout! J’étais engagée comme complément d’escorte jusqu’à Faireann Ean, ma mission s’arrêtait là.

- Faites voir votre épée… Oui, pas mal. Et bien entretenue.

Je vois mal où elle veut en venir. Veut-elle me vendre à une compagnie mercenaire ? Ce serait une façon de se dédommager des tracas que je lui cause.

- Écoutez, vous clopinez de la patte, mais vous êtes bagarreuse et vous encaissez bien. Ca me plaît. J’ai besoin de main-d’œuvre. Je vous prends à l’essai, et si ça marche, vous serez payée le même tarif que les autres. Ca vous convient ? Évidemment, il faudra que je vous fournisse un caernide.

- J’ai un caernide. Une bonne monture.

- Bon, ça.

- Je… Je suis d’accord.

- Topez là.

Tape énergique… Si énergique que je retombe sur ma botte de paille. Fichues jambes ! Elle ressort sans s’en inquiéter autrement.

Eh bien, je m’attendais à tout sauf à ça… « Les autres », ça veut dire les deux sœurs ? Je vais voyager en leur compagnie ? Vraiment, c’est une nuit magique…

[Cialf]

La nuit se passe sans autre incident (sauf si une des deux sœurs décide de partir à l’aventure). Léorah peut entendre le pas lourd de Main-de-Fer qui fait sa ronde. En fin de nuit, il y a un peu de bruit dans les tentes voisines, fêtards rentrant de beuverie ou poursuivants revenus bredouilles, mais rien de très proche ni d’alarmant.

Au petit matin, les bruits et conversations se multiplient autour du campement. Selon le moment où elles se réveillent, les jumelles peuvent en capter une partie.

[Amnèsya]

Pour ma part la nuit se passa bien sauf que je fus réveillée assez top... Comme chaque fois que je dors sous tente, j'ai tendance à me lever au soleil...

Donc, après m'être glissée le plus discrettement dehors pour ne pas reveillé ma sœur, je m'occupe tranquillement à me trouver de quoi faire une petit déjeuner tranquille. Après je trouverai bien un peu d'eau fraiche pour achever de me reveiller doucement

[MeiYaw]

Même si le sommeil n'est pas venu rapidement, à compter les pas de la patronne, j'ai finalement passé une nuit correcte.
Serah est plus matinale que moi, et à mon réveil, elle n'est plus là. Mais je ne suis pas inquiète, ses affaires sont là.

J'entends parler dehors...

[Cialf]

Avant le réveil de Léorah.

Au sortir de la tente, en fait de petit déjeuner, Serah se trouve devant les grosses bottes de Main-de-Fer.

-Tiens ? Levée de bonne heure ?

Main-de-Fer paraît calmée et s’écarte de quelques pas, sans cesser de guetter autour d’elle.

-Tu peux encore dormir un peu si ça te chante. Ta nuit de congé dure encore. Tu as bossé cette nuit, non ?

Je ne sais pas combien de temps Léorah reste endormie, mais, de toute façon, elle ne devrait pas tarder à être réveillée par les allées et venues. La conversation peut se poursuivre en son absence pendant quelques répliques. MeiYaw intervient quand elle veut.

[Amnèsya]

"- Je te remercie, mais c'est bon... J'ai plus vraiment sommeil. Plus j'ai réussi à pas réveiller Leorah, Je ne suis pas sure de pouvoir recommencer deux fois...

D'ailleur, Est-ce qu'il y a un planning pour la journée? on va devoir t'escorter pour les finir l'histoire des deux autres zigotos?"

Pour qui cherchait, Serah, elle n'était pas difficile à trouver. Elle était attablé dehors, avec un bol fumant, qu'elle tennait tout près d'elle pour en absorber la chaleur... Comme a son habitude, elle semblait absente.

[Cialf]

Serah a-t-elle sorti son arc? Je pense que oui, c'est un réflexe de mercenaire, mais elle est encore un peu dans les vapes. Je te laisse décider.

-Non. Ca, j’arrive à le gérer seule. J’ai des marchandises là-dedans, si tu es là pour surveiller, c’est bon. Je vais réveiller ton fan-club.

Elle rentre dans la tente.

Réveil difficile. Je me réveille dans une tente inconnue et je mets quelques instants à me souvenir où je suis et pourquoi. Avec mes douleurs aux jambes, j’ai eu du mal à m’endormir, et il faut déjà remettre ça…La femme qu’on appelle Main-de-Fer rentre dans la tente et me tire par le bras pour m’aider à me lever.

- Ca va, la jambe ?

Je fais quelques mouvements prudents d’assouplissement.

- Ca va déjà mieux. Merci pour le baume.

- Première mission. Vous vous y connaissez en demorthèn ?

- Hein ? Oui… Assez.

- Rhabillez-vous. Vous allez aux pierres sacrées et vous m’en ramenez un. Racontez-lui n’importe quoi, que j’ai deux clients qui ont absolument besoin d’une bénédiction avant de partir de Faireann Ear. C’est un lieu sacré, non ? En plus, c’est vrai.

- Pour me présenter devant un demorthèn, je préfère tout de même me laver.

- Oh, vous êtes compliquée, vous ! Bon, il y a un seau d’eau, rincez-vous. Au fait, dans la caravane, on se tutoie. Je t’attends dehors.

Main-de-Fer ressort de la tente. Becuma fait une toilette rapide.