Faireann Ear, là où se rejoignent la terre de Reizh, la mer des Linceuls et l'ombre des C'maoghs...
Si j’étais barde, j’aurais de la matière pour composer. Le coucher de soleil sur les pierres sacrées de Faireann Ear, la falaise aux reflets de braise qui accroche les dernières lumières du jour, et, à l’horizon opposé, une lune énorme qui monte dans le ciel d’azur sombre. Mais je ne suis pas barde, et si j’ai besoin de poésie, ici, ce ne sont pas les bardes qui manquent. Ils accordent tous leurs instruments en même temps, une vraie cacophonie. La Lune de Lunasdal, la dernière pleine lune de l’été : je ne connaissais pas cette coutume, mais, ici, c’est l’occasion d’un grand festival de poésie, moins sélectif que celui du Grand Tsioghair au solstice d'été. Des bardes débutants ou peu connus, des jongleurs, des montreurs d’animaux, et beaucoup de curieux. Ç’aurait été dommage de manquer ça.
En plus, j’étais payée pour venir : une caravane avait besoin d’un supplément d’escorte. Mais ma mission s’arrête là, ils ont été rejoints par leurs escorteurs habituels. Du coup, je suis tout à fait libre pour assister au spectacle et faire ce qui me chante avec quelques daols en poche. Le seul inconvénient, c’est que je n’ai pas d’hébergement et que je dois traîner partout mon bagage et mon bouclier. Ça pèse des tonnes, ce barda. Tant pis, je vais m’asseoir devant cette tribune, la musicienne a l’air sur le point de commencer. Qui est-ce ? Je n’ai pas entendu son nom et peu importe. J’espère qu’elle sera bonne et que je n’aurai pas à chercher une autre place tout de suite…
Métajeu a écrit :HRP sur cet épisode: http://fim.pierstoval.com/viewtopic.php?f=9&t=693