Anaïs a écrit : "Merci pour votre intervention Lockyel, mais soyons prudents à l'avenir. Une humiliation vaut mieux qu'une bataille rangée. Je parle bien sûr en songeant à notre destination. Si l'on m'accueille ainsi ici, dans un cadre paisible, alors il faut s'attendre au pire dans une secte. " "
Je pense que ceux qui nous attendront à Mùdan seront plus subtile et que s’ils ont des problèmes avec les magientistes le débat sera un peu plus relevé que ce soir. Ces gens étaient simplement grossier et ils n’avaient pas à vous traiter de la sorte.
Œil de nuit a réagi parce que j’ai réagi. Je serais surpris que des gens prétendant vivre en harmonie avec la nature s’en prennent à un loup. J’imagine même qu’ils sauront interpréter son comportement et ne chercheront pas à le provoquer inutilement. Pour le coup sa présence les obligera à maintenir les négociations sur le terrain des mots. Si un « accident » devait arriver, ça serait suite à une agression flagrante de leur part et pas pour quelques injures.Anaïs a écrit : "" Il faudra peut-être songer à la question d'Oeil de Nuit. Sa présence inquiète facilement les chiens, et il réagit très vite à l'hostilité des gens autour de lui, ce qui en retour ne fait que rendre celle-ci plus apparente, ne serait-ce que par la peur qu'il inspire. Or nous allons dans une communauté qui nous sera hostile. Il ne faudrait pas qu'il y ait un accident. Je me doute que c'est une question difficile pour vous, mais il nous faut y réfléchir avant d'être devant le fait accompli." "
Un peu plus tard
Alors qu’ils approchaient de Mùdan, Lockhyel repensait à tout le chemin parcouru depuis leur rencontre avec Anaïs . La prise de contact avait été difficile, et le Varigal se souvint de ses premières paroles.
« Je vais réfléchir à l’itinéraire, mais avant cela il nous faut mettre les choses au point. Notre rôle n’est pas d’approuver ou non votre démarche. Vous nous avez sollicités pour vous escorter et vous garder en vie et c’est ce que nous ferons. Quelle que soit votre impression sur eux pour le moment sachez que toutes ces personnes rempliront leur part du marché scrupuleusement. Votre sécurité sera assurée même si nous devons prendre des risques pour cela. Mais savoir quelle sera votre attitude si ces gens ne souhaitent pas vous rendre votre enfant ou s’il ne souhaite pas vous suivre est capital pour nous, car votre protection sera bien plus compliquée à assurer en cas de conflit. »
Si vous connaissez Deirdre vous savez à quel point elle tient à la neutralité des Varigaux. Il est hors de question que nous arrivions là-bas telle une troupe en armes venue récupérer par la force votre fils Vous devrez trouver une autre voie que celle-là pour qu’il vous revienne, c’est ma condition pour prendre cette mission. Sommes-nous d’accord ?"
Le temps ne l’avait pas fait mentir, tout le monde avait joué son rôle et leur long voyage touchait à son but. Il avait même découvert que la magientiste était une personne courageuse et sans qu’il puisse la considérer comme une amie il éprouvait du respect à son égard .
Il se souvint également de leur discussions d’un soir où elle lui avait dit :
Anaïs a écrit : "Vous vous donnez beaucoup de mal pour que le voyage se passe bien et que les uns et les autres puissent s'entendre. "
Et avait complété avec un sourire : " Vous me paraissez bien plus "civilisé" que nombre de citadins s'estimant "subtils"... et plus "humain" que les sauvages que j'ai pu rencontrer et qui se prétendaient "authentiques". "[/quote]
Il ne lui avait pas montré sur le coup, mais le fait qu’elle ait accepté de faire tomber son masque pour lui parler ainsi l’avait touché plus que ce qu’il avait bien voulu l’admettre lui qui avait beaucoup de mal avec l’humanité, ce qui l’avait rendu également plus sympathique à ses yeux
A aucun moment Lockhyel n’avait envisagé de l’abandonner une fois rendu à destination. Déjà dans son discours de l’époque il parlait de la protéger une fois sur place. Pour lui les choses étaient simples, il avait été engagé pour la protéger dans son périple et dans ses démarches une fois sur place puis pour éventuellement pour le trajet retour.
Anaïs voulait exposer sa situation aux autorités de Mùdan et y faire valoir ses droits. Si les choses en restaient là tout devrait bien se passer. Si à l’inverse elles s’envenimaient il serait alors de leur devoir de la protéger.
Le dernier jour de trajet:
Ce que leur apprit le bouvier le fit réfléchir.
Pour avoir passé beaucoup de temps seul en forêt Lockhyel savait bien que certain lieu réputé hanté n’avait rien de particulièrement effrayant pour ceux qui avaient les clefs de la vie à l’état sauvage, mais d’autres endroits comme celui où il avait reçu sa blessure au visage étaient réellement très dangereux et mieux valait les éviter.
Un peut plus loin sur le chemin, Lockyel, qui continuait, comme tout varigal, de vérifier la présence de stermerk, nota la présence des signes "Croc", "Sacré", "Hostile"
Ils étaient associés à un petit chemin dont on pouvait penser qu'il devait mener vers le Haut-Mùdan. ... Cela signifiait la présence de créatures dangereuses ; d'un site sacré demorthèn ; et que les habitants des environs du chemin étaient tout, sauf accueillants.
Il guida encore le groupe sur une petite distance avant de proposer à tous de faire une halte pour les ultimes préparatifs à la confrontation.
Une fois tout le monde réunit, il prit la parole :
Deux options s’offrent à nous.
L’itinéraire dit « sûr », et les autres routes qui nous feront passer à travers la forêt.
J’ai pu noter des signes laissés par mes collègues indiquant que passer à travers la forêt implique le risque de croiser des créatures dangereuses ; un site sacré demorthèn ; et des habitants hostiles
Je ne recommande donc pas de couper à travers bois, si nous voulons éviter les créatures dangereuses… Pour les habitants hostiles je pense en revanche que les croiser sera inévitable puisque nous allons chez eux. Cependant je vous ai toujours donné les avantages et inconvénients de chaque itinéraire, et je me dois donc de vous parler de l’autre possibilité.
Si nous courrions le risque de prendre les chemins forestiers et que nous parvenons jusqu’au village par ce biais, ses habitants se verraient obligés de nous considérer comme "Purs". Raen et moi ferions alors notre maximum pour vous faire traverser sans encombre, mais il y a tout de même de gros risques.
Il termina en se tournant vers Anaïs
« Comme d’habitude ces vous qui aurez le dernier mot, je vous laisse le choix. »