Le Royaume de Gwidre est en proie à une guerre civile qui oppose le Temple et les Réformés, mais qui implique également des considérations politiques entre seigneurs religieux et des seigneurs laïcs qui réclament plus de pouvoirs et d'influence dans l'organisation de l'état. Pour compliquer la donne, on raconte qu'un "Roi Sorcier" dévasterait le sud de Gwidre en profitant de l'anomie. En Reizh, le calme est lui-même précaire, le pays était nettement partagé entre :
- la partie au Nord-Est du Fleuve Donir : fidèle au Roi et au Prince de Farl, avec une forte influence des magientistes
- le Sud-Ouest du Fleuve Donir : dominé par les Seigneurs du Croissant d'Emeraude qui ont les mêmes rêves que les seigneurs révoltés en Gwidre, à savoir obliger le roi à gouverner avec eux. Ils s'appuient sur l'autorité des gardiens de la tradition, les demorthèn, très impliqués dans la politique de cette partie du pays. Enfin, ils sont alliés de circonstance des Osags du Mur des Lances qui ont refusé de prêter serment au roi de Reizh et mènent régulièrement des attaques visant à harceler les magientistes, mais pas seulement. Seule la puissante cité magientiste et marchande de Kalvernach, au milieu du territoire, s'oppose. Etonnemment elle est en très bon terme avec les sigires d'Expiation : les deux villes sont unies contre les actions des Osags selon le principe "l'ennemi de mon ennemi est mon ami".
Chronologie par rapport à la gamme officielle qui démarre début de l'hiver 907 a écrit :
- Chapitre 1 : Printemps 908. Des hérétiques fuient Gwidre par un chemin discret qui les mène à Helefrt en Taol-Kaer
- Chapitre 2 : Printemps 908
- Chapitre 3 : Eté 908. Un groupe part d'Helefrt pour détruire ce qui a été identifié comme une relique maudite dans un volcan de l'Archipel des Cendres
- Chapitre 4 : Eté 908. Les troupes gwidrites pourchassent les hérétiques et s'efforcent de mettre la main sur le Prophète aux pieds nus. Une horde de feondas dévaste Lenbach, en Gwidre.
- Chapitre 5 : Début de l'automne 908. La ville de Deh'ad bascule dans le camp hérétique suite à un coup d'état suivi de purges brutales et du siège de la cité par les armées du Temple et du Roi de Gwidre. De nombreux événements extraordinaires ont lieu et très peu de témoins sont là pour en parler... et peu de gens croient les récits déments qu'ils en font...
- Chapitre 6 : Début de l'hiver 908.
- Chapitre 7 : Hiver 908-909
- Chapitre 8 : Eté 909. Sommet politique sur les rives du Donir, dans le domaine des Mac Emmanon.
- Chapitre 9 : Fin de l'été 909. TEMPS PRÉSENT.
Une mission d'escorte
Le varigal Lockyel a récemment reçu sur le poignet un tatouage qui le désigne comme varigal reizhite reconnu, une preuve de son statut, et avec un peu de chance, une certaine garantie pour sa sécurité. Deirdre Louriène, qui a achevé sa formation, avait insisté à ce propos. Elle expliquait que les temps changeaient et qu'un varigal en Reizh pourrait bien en avoir besoin dans le contexte de querelles politiques intempestives... Elle-même assistait au "discret" sommet politique qui se tenait dans le château des Mac Emmanon et estimait que les choses se passaient mal : un meurtre qu'on faisait passer pour un accident, des trahisons, des révélations étranges... Elle espérait seulement que les varigaux pourraient acquérir progressivement une forme d'immunité juridique, ou au moins de significatives garanties pour défendre leurs droits, eux qui étaient sans cesse en voyage et risquaient de guider des ennemis d'un camp ou d'un autre.
C'était par elle que Lockyel avait eu vent du problème d'une magientiste du nom d'Anaïs Cruyssec. Cette femme faisait parti de la délégation du Clos-des-Cendres, une ville dont il n'avait jamais entendu parler jusque là, un centre magientiste du côté de l'Archipel des Cendres. Elle avait rencontré un ami marchand qui lui avait porté une nouvelle qui l'amenait à vouloir partir immédiatement pour Taol-Kaer, dans un village au nord d'Osta-Baille, non loin de la route la reliant à Ard-Amrach, capitale du Duché de Dùlan. Elle recherchait une escorte fiable et honnête, tout sauf des brigands qui l'abandonneraient au milieu des terres sauvages après l'avoir dévalisée. C'est pourquoi elle avait demandé conseil à Deirdre Louriène, laquelle l'orienta vers Lockyel...
... ce dernier se trouva chargé de rassembler quelques personnes sachant impérativement se battre et "se débrouiller"... lui... recruteur... quand on savait le mal qu'il avait à interagir avec ses semblables, c'était une épreuve redoutable qui lui était imposée. La chance cependant lui sourit, cela et l'animation autour du sommet, qui attirait des mercenaires et voyageurs : il rencontra les soeurs Ferron, des jumelles métisses tarishes accompagnées d'une nouvelle amie, combattante, une certaine Becuma. Il trouva également Raen, un homme qu'il avait sauvé il y avait déjà plusieurs années de cela. Il estima avoir rempli sa mission de recrutement et revint présenter cette équipe à leur cliente et commanditaire, Anaïs Cruyssec qui les accueillit dans un salon privé d'une auberge pour pouvoir discuter au calme avec eux. La pièce était cossue et confortable, avec de nombreuses boiseries, des murs blancs aux poutres apparentes qui contrastaient, des rideaux et cousins dans les tons en nuance de jaune de gwylwine et rehaussés de notes vertes. Deux tisanes, réglisse et tilleul, étaient proposées au choix, avec des tasses pour chaque personne présente, du miel et du lait pour ceux qui le souhaitaient, et un cruchon d'eau pour les rétifs à la tisanière. Ni bière ni cidre.
Anaïs Cruyssec était de taille moyenne, les cheveux châtain clair coupés très courts. Elle était presque maigre, avec des yeux et un teint pâles, en contraste avec ses vêtements d’un rouge profond et son ample manteau noir. Elle paraît dotée d'une bonne instruction et d'une certaine intelligence au vu de la manière dont elle se tient, réagit, s'exprime. En dépit de son allure austère, elle dégage une certaine sensibilité et empathie.
Se trouve également dans la salle un homme présenté comme "Grirav, un ami."
Une fois chacun installé, Anaïs Cruyssec expose le problème pour lequel elle a fait rassembler un groupe susceptible de la protéger :
« Il y a seize ans, je vivais en couple avec celui que je croyais être l’homme de ma vie, Ferian, un magientiste botaniste idéaliste. À l’occasion d’une expédition dans Mòr Forsair, il découvrit la culture demorthèn. Cela faisait déjà un moment qu’il avait des cas de conscience par rapport à ce qu’implique la magience, notamment les déchets toxiques résultant de l’extraction du flux… Mais sa réaction fut disproportionnée. Fasciné par une femme hirsute qui se promenait avec un bâton agrémenté d’espèces de grelots en coquillages, il prit la décision de rester là-bas, avant de m’écrire pour m’annoncer qu’il rompait avec moi et voulait devenir l’apprenti de cette vieille chouette.
J’étais enceinte d’Eidan, mais il l’ignorait… Cet égoïste illuminé l’apprit il y a douze ans par un concours de circonstances et entreprit de détruire ma vie. En bref, il revint pour me voler mon fils et j’appris un peu plus tard leur mort dans un naufrage. Longtemps, je les ai pleurés, même lui, j’arrivais presque à lui pardonner… Mais un ami marchand, Dalouarn, m’a récemment fait part d’une nouvelle qui changea tout. Il se trouvait en Taol-Kaer, à Mùdan, entre Osta-Baille et Ard-Monach. Là, il reconnut Ferian ! Plus vieux, marqué par les ans, tanné par le soleil, mais c’était lui. N’en croyant pas ses yeux, il profita des festivités qui avaient lieu là-bas pour en savoir plus. Il apprit que l’homme était bien reizhite, qu’il honnissait la magience et était arrivé il y a douze ans de cela environ avec un enfant dont il se disait le père, prétendant que sa mère était morte. J’ai depuis acquis la certitude que Ferian a fait croire à sa mort et celle de mon fils à la seule fin de l’enlever puis de l’emmener dans un village connu pour être peuplé d’intégristes et d’isolationnistes. Ils se désignent comme le « Haut-Mùdan » depuis qu’ils ont fondé leur communauté en faisant sécession avec le Mùdan du bord de route. Entre eux, ils
s’appellent « les Purs » et haïssent la magience autant que le Temple.
Ferian a détruit ma vie, jamais je ne pourrai lui pardonner. Mais ce que je veux avant tout, c’est retrouver mon fils, le libérer de ces malades ! Et pour cela, j’ai besoin de vous. »
Elle évacua en outre rapidement les aspects matériels, proposant un total de 50 daol d'Azur (ou 500 daols de Braise) à se répartir entre les membres de l'escorte, sachant qu'elle prenait à sa charge de couvrir la plupart des frais courants (chambre de qualité moyenne à l'auberge ou repas).
Désormais elle avait fini de parler et écoutait les éventuelles questions ou les propositions d'itinéraires.
Métajeu a écrit :Décompte de post : n°1