[OdE Chap.10.1] Survivants

Rassemblement des parties achevées de la chronique d'Iris dans l'univers des Ombres d'Esteren.

Une relique maléfique est convoitée par le Temple et un groupe de rebelles cherche à la détruire autant qu'à en apprendre plus sur ses pouvoirs dans un climat de guerre civile sur le point d'éclater en Gwidre.
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Cialf
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Re: [OdE Chap.10.1] Survivants

Message : # 46128Message Cialf
05 juin 2015, 22:55

Iontaise travaille à extraire la grille. Celle-ci n'a pas été entretenue depuis longtemps, le bois a gonflé, les charnières ont rouillé et la poussière recouvre le tout... Enfin, une dernière traction lui ouvre le passage, étroit, mais accessible.

Elle reprend son souffle. Pendant ce temps, Aedan a trouvé une autre issue. Laquelle est la meilleure?

Elle se tourne vers Maëlys (ou va vers elle si Maëlys s'est éloignée) :

- Ce serait bien si tu appelles la petite fille. Elle t'aime bien. Moi, elle ne veut pas que je l'approche.
Joueur: Deucalion, garde de patrouille (Légendes de la garde). Iontaise Sul, chasseuse/guide (Ombres d'Esteren). Eccomar fils de Lucterios, druide (Oikoumenè). Haytham, voleur/soldat déserteur (Conan d6). Nakajima Koebi, mechapsychologue (Mekton Z).

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Iris
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... et la fin pour cause de disparition des joueurs...

Message : # 46169Message Iris
08 juin 2015, 18:28

Dans le sous-sol retentit une sorte de déflagration qui fit trembler le sol. Tout le monde s'immobilisa pendant un instant interminable, à tenter de prendre la mesure de la situation. Et maintenant ?

L'érudit Aedan tremblait et regardait avec envie la sortie providentielle. Il voyait la lumière, se rappelait d'horribles cauchemars avec des tentacules... Il se tournait vers Iontaise, mais cette dernière paraissait vouloir passer par une grille d'aération pour aller chercher "La petite fille" : "Arrête ! Rien de tout cela n'a de sens ! Si nous restons ici, nous allons mourir ! Je ne veux pas mourir ! Partons !" et pour une fois, il prit une initiative, en fuyant sans plus attendre, courant à toute allure sur la passerelle, en espérant qu'elle tiendrait bon.

Iontaise avait promis de veiller sur Aedan. Celui-ci partait et risquait d'être en danger sans elle. Ce n'était pas satisfaisant du tout. Cette expédition n'était pas une bonne chose. Une mauvaise idée, oui. Aedan n'était pas fait pour ça. Quand le brouillard qui ne plaisait pas à son caernide était apparu, elle aurait dû faire comme lui : partir. Les animaux sont sages, ils savent quand on doit se tenir éloigné d'une situation qui ne rapportera rien de bon. C'était ainsi, frustrant sans doute, mais c'était la vie. Au moins, la bonne nouvelle : elle n'aurait pas à s'enfoncer dans des tunnels bizarres avec des portes qui ressemblaient bien trop à des placards maintenant qu'elle y pensait. Elle avait été à deux doigts de s'enfermer dans un placard donnant sur un tunnel et s'enfonçant loin sous terre. Ce n'était pas sain. Et la petite fille... bien sûr il fallait la sauver... enfin, ce serait mieux, mais c'était surtout très bête de mourir pour rien. Avec un sentiment d'agacement et de temps perdu, elle emboîta donc le pas d'Aedan pour s'assurer qu'à lui au moins il n'arriverait rien et qu'il rentrerait en un seul morceau chez lui.

Garn alias Arthwr était poussé par ses idées fixes : sauver tout le monde, donc Amy, même une heure après sa disparition, même en faisant courir des risques importants à ses compagnons non combattants, même en risquant tout pour un gain faible. Le feu qui l'animait était puissant, et en même temps, il se sentait vide, ayant l'impression de se forcer à agir, de ne pas avancer, mais se perdre dans le brouillard. Un sentiment de manque de sens aussi fort que son envie d'agir, son désir de perfection, si souvent déçu. Il avait cherché l'Unique chez les Réformés, avait rêvé pouvoir aider la paix à revenir en Gwidre, il avait échappé à la condamnation à mort en s'échappant dans les Limbes et en gardait les stigmates. Il avait besoin de plus de temps pour reprendre pied. Peut-être même des années ? L'idée était effrayante, mais la sensation d'une sereine méditation dans un ermitage le tentait tout autant qu'elle agaçait son goût de l'action. Il était déchiré. Finalement Aedan choisit pour lui, en s'enfuyant. Quoi qu'Amy fasse, elle devrait se débrouiller, mais c'était une grande fille et elle était déjà seule depuis une heure au moins. Si elle était réellement en danger, c'était sans doute trop tard.

Maëlys s'était trouvée embarquée dans une histoire de retour vers le passé de celle qui était devenue son mentor pour un temps de seulement quelques semaines. C'était bien court. Amy avait toujours été étrange. Aujourd'hui, elle avait disparu dans les entrailles de ce centre de recherche en ruine, et la chercher avait été plus que vain : dangereux pour tout le monde. Personne n'était réellement préparé : pas d'équipement convenable, pas de cohésion de groupe, pas de plan digne de ce nom, des imprudences, des attentes trop longues, des prises de décisions qui tardaient et pouvaient être contradictoires, partagées entre rigidité et impulsion... Il y avait pour l'aspirante varigale des leçons à retenir.


Le groupe quitta les lieux avec un sentiment amer d'inachèvement.

Pourtant, fuir les ruines, fuir le brouillard et ses souvenirs tourmentés était comme une libération.

Oui, ils étaient libres d'une situation dans laquelle ils s'étaient enferrés, dans laquelle ils avaient voulu persévérer pour bien faire, mais qui les rongeait et ne leur plaisait pas. Cette histoire n'était pas vraiment la leur, elle n'était pas vraiment eux. Qui étaient-ils ? Que voulaient-ils vraiment faire de leur vie ? Chacun aurait à trouver la réponse, mais une chose était sûre : elle se trouvait ailleurs.


...

Ils errèrent encore un long moment dans la forêt, retrouvant finalement leurs biens, et très pressés de rentrer, de quitter ces bois exécrables.

Alors qu'ils faisaient route, cherchant encore à donner du sens à leur mésaventure, ils virent la silhouette d'Amy se découper sur les hauteurs, avec son chien. Elle ne dit rien, mais ils comprirent qu'elle avait réglé un problème, tout en ayant besoin de temps pour guérir ses plaies. Elle irait dans une vallée riante, loin des guerres, loin de la magience, du temple... loin de tout ? ... Elle vivrait au calme, peut-être en travaillant comme bergère, une profession qui lui donnerait son comptant de solitude et de calme. Son chien Corentin en tout cas était fait pour ce travail et elle pourrait se donner le temps de grandir, voir les saisons, les amours et les naissances des bêtes.

...

Aedan allait passer la mauvaise saison au chaud et au sec. L'aventure... il n'était pas franchement sûr que ce soit fait pour lui... changerait-il d'avis... nul ne le savait...

Iontaise, ... sa vie était surtout compliquée car elle avait du mal à parler... mais dégourdie et douée, elle aurait d'autres occasions de voyager et surmonter ses handicaps...

Arthwr allait devoir prendre des décisions. L'hiver approchait... Devenir ermite ?... cela impliquait de survivre à la saison froide... Mendier en ville ? Rien de très réjouissant. Passionné, élu, il était aussi sans ressource et sans soutiens. Il n'y avait plus que Maëlys qu'il connaissait... et les gens d'Helefrt. Il pourrait peut-être se faire oublier là-bas ?

Maëlys... aurait besoin d'un nouveau mentor pour devenir une varigale reconnue, mais elle pouvait déjà commencer à travailler. Surtout, entre son apprentissage d'artisane et de varigale, elle avait en principe les moyens de trouver du travail, même en hiver.

...

Mais ceci serait une autre histoire...
Meneuse : Ombres d'Esteren | Dragons
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Verrouillé