Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

Rassemblement des parties achevées de la chronique d'Iris dans l'univers des Ombres d'Esteren.

Une relique maléfique est convoitée par le Temple et un groupe de rebelles cherche à la détruire autant qu'à en apprendre plus sur ses pouvoirs dans un climat de guerre civile sur le point d'éclater en Gwidre.
Gobsama
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Re: Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

Message : # 42229Message Gobsama
12 janv. 2015, 18:49

Lockhyel écouta avec attention le résumé de l’histoire, percevant la tension et une forme de fatigue dans la voix de Serah.

Quand elle eût fini il réfléchit un instant avant de parler autant pour lui-même que pour les autres….

« Ce que je ne comprends pas, c’est que je comprends tout…. »

Puis se rendant compte que ces paroles prononcées à voix pouvaient paraîtres particulièrement cryptiques, il détailla le fond de sa pensée.

« Bécuma a été très clair sur ce point, selon elle ni moi ni Serah n’étions à même de comprendre son histoire et cela aurait pris toute la nuit de nous la raconter, hors cela n’a pris que quelques minutes et il me semble avoir tout compris…. Hormis peut-être le passage sur la balade en forêt à la saison des brouillards avec un groupe de jeunes louveteaux… pour une personne cultivée je la trouve assez irresponsable sur ce cout-là, et encore plus d’avoir séparé le groupe en deux »

Suivant le fil de sa pensée il poursuivit :

« Nous avons tous été témoins de ce que peut cacher un mauvais brouillard, et si la petite a croisé la route d’une de ces choses Bécuma n’aurait rien pu faire même si elle avait gardé la petite près d’elle… »

MeiYaw
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Re: Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

Message : # 42244Message MeiYaw
14 janv. 2015, 19:18

Je prends un certain temps avant de répondre, prenant le temps de repasser le récit de Serah dans ma tête. C'est Lockhyel qui réagit le plus vite.

Mon cher ami, tu résumes fort bien la situation. Je ne sais pas pourquoi Becuma n'a pas voulu vous parler à tous les deux lorsque vous êtes allés la voir. Surtout que si je vous avais demandé de le faire, c'est que je croyais vraiment qu'elle parlerait. Mais soit, maintenant, ce n'est plus très important... J'hésite vraiment sur la réaction à avoir par rapport à tout ça. Becuma est irresponsable, on est d'accord sur ce point je crois. Mais l'est elle consciemment, ou bien est ce le fait de lui confier des enfants qui étaient irresponsable ?? Je veux dire... Pour mettre TOUT un groupe d'enfant dans cette situation, c'est qu'elle n'a pas toute sa tête, non ??

Je laisse quelques seconde passer, le temps pour moi d'assimiler ce que mes pensées me font dire, sans vraiment y réfléchir d'ailleurs...

Une damathair digne de ce nom n'aurait pas tenté cette folie. Serah et moi sommes nées bâtardes, et pas vraiment appréciées dans notre village. Pourtant jamais notre damathair n'a fait quoi que ce soit d'aussi dangereux. Malgré tout ce que nous lui avons fait vivre...

Un sourire se dessine sur mes lèvres à l'évocation de ces souvenirs. Je les chasse rapidement car le moment n'est pas au passé.

Enfin bref. Je conclus donc que Becuma était simplette ou irresponsable. Mais telle que nous la connaissons maintenant, il est évident qu'elle n'est pas dénuée de réflexion... Elle a fait un mauvais choix en partant en balade à la saison des brouillards. Elle a fait un mauvais choix en allant avec les enfants dans un endroit qu'elle ne connaissait pas comme le fond de sa poche. Elle a fait un mauvais choix en séparant le groupe en deux. Mais le pire de tout, elle a perdu un enfant...
Que la petite soit morte ou pas... Elle a failli à son devoir. Elle devait payer pour sa faute, et elle a préférer fuir... Elle n'a aucune loyauté, aucun sens des responsabilité. Je ne reconnais pas la Becuma que je connais aujourd'hui dans ce portrait. Pourtant, nous le tenons de la bouche même de l'intéressée.


Je vide mon verre d'un trait, essuyant ma bouche du revers de la main.

Je suis profondément déçue. Qu'elle s'estime heureuse que je ne sois pas allée la voir moi même.
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Iris
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Retour d'Anaïs

Message : # 42248Message Iris
14 janv. 2015, 21:21

Ce fut à ce moment-là qu'Anaïs revint de sa longue sortie pour s'informer. Passé les rapides questions d'usage pour savoir ce qui s'était passé durant son absence, elle fit un point de son côté :

" Dame Ennebelle accuse Becuma d'incompétence et de meurtre. En fait, ce dernier chef d'accusation est surtout fondé sur la fuite de Becuma : en partant, elle aurait implicitement reconnu son entière culpabilité. La thèse de Dame Ennebelle n'est pas tout à fait claire, puisqu'elle utilise des arguments indiquant qu'elle considère qu'il y a eu meurtre, et d'autres qui sont de l'ordre de la négligence et de l'incompétence."

" Apparemment Dame Ennebelle a découvert que Becuma ne savait pas s'orienter et qu'elle ne dirigeait les groupes d'enfants que grâce aux plus doués d'entre eux. Elle aurait toujours dissimulé cette grave lacune pour ne pas être cantonnée à jouer les gardes d'enfants en bas âge. Certes les témoins susceptibles d'appuyer Dame Ennebelle ne seront pas là demain, mais elle paraît très sûre de ce qu'elle affirme et j'ai tendance à croire qu'elle pourrait réussir à les retrouver. Cela ne fera pas très bon effet, une dàmàthair qui se voit confier seule, la responsabilité de groupes en pleine nature, en étant moins compétente que ses élèves en orientation..."

" Becuma est décrite comme cupide : ce serait la raison pour laquelle elle aurait menti sur ses compétences à des clients de la ville, qui n'aurait pas pu vérifier facilement ses dires. "

" Apparemment la fille de Dame Ennebelle était connue pour être en difficulté, mais Dame Ennebelle estime que la faute en revient à Becuma : incompétente dans un domaine, elle est soupçonnée de l'être aussi dans le domaine pédagogique."

Soupir passablement découragée d'Anaïs qui se retrouvait en galère du fait d'une mercenaire qui n'avait jamais été très facile à vivre.

" Le seigneur Mac Evan n'est pas un homme sanguinaire. C'est plutôt tout le contraire. Il a horreur des conflits, et passe parfois pour faible dans sa relation avec le Haut-Mùdan. On m'a laissé entendre que le plus judicieux avec lui serait de lui proposer dans la nuit une solution, une sentence lui permettant de ne pas perdre la face à l'égard de sa cousine, mais sans être obligé de gérer l'affaire en détail et en profondeur, avec toute la rigueur qui s'imposerait. "

Elle laissa ses interlocuteurs prendre la mesure des nouvelles. Dans l'immédiat, elle était allée à ce qui lui paraissait l'essentiel, mais elle pouvait préciser un aspect ou un autre à la demande.
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Amnèsya
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Re: Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

Message : # 42255Message Amnèsya
14 janv. 2015, 22:22

Pour Serah, toute cette histoire n'était qu'un interminable mic mac regrettable et surtout incompréhensible.

Elle écouta Locke et sa soeur en regardant son verre désespérément vide... Elle faisait valser le fond dans le verre en admirant les couleurs ambrées déformées par la lumières vacillante des lampes à huile...
Quel gachi... Elle aurait du garder tout cela pour elle...Ca n'aurai pas fait avancer les choses... Mais vu la direction, c'est pas plus mal... Enfin peut être...

Elle se resservit un verre et le vida cul-sec.

"Je crois qu'elle voulais parler à Léorah, car elle avait peur qu'avec ma sensibilité, je l'envois boulé sans rien chercher à comprendre... En laissant parler mon émotion et mon coeur plutot que mon cerveau... Comme si avec la vie que je mène cela ne faisait pas bien longtemps que je savais faire taire mes sentiments... Elle espérait que Léorah garde la tête froide elle. Mais vu la réaction... Mais je crois qu'on s'en fou finalement

Qu'elle a merdé, je crois qu'on est tous d'accord. Qu'elle doit être punie... Idem... Mais maintenant, ça changera quoi à quoi? pourquoi était-elle seule... Elle a fui... c'est vrai... Mais je crois que c'est simplement humain. Que c'est la réaction normale face à quelque que chose que tu ne peux assumer... j'ai bien effacé de ma mémoire mon service d'Ost. et je ne crois pas être quelqu'un de mauvais..."


Elle écouta Anais, et n'aima pas trop ses soupirs... Elle était décidément fatigué, car à la fin de la phrase de sa patron elle rajouta :
"- Reste à savoir qui au yeux de Dame Ennebelle vaux la vie de sa fille... On est bien placé pour savoir qu'il n'y a pas grand chose qui remplace".
Elle se retrouvait bien un soir dans une taverne pourrie, à remuer la merde d'un passé dont finalement elle n'avait que faire mais qui la touchait quand même , tout cela à cause de l'amour d'une mère pour son fils.

Et on parlait de sauver la face. Elle repris un verre... Il fallait vite qu'elle change d'état d'humeur... Et qu'elle s'eloigne de cette bouteille. A par une gueule de bois et une engellade avec Anais et sa Soeur, partir dans cette voie ne mènerais nul par;
Dernière modification par Amnèsya le 15 janv. 2015, 09:26, modifié 1 fois.
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

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Iris
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Re: Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

Message : # 42256Message Iris
14 janv. 2015, 22:26

Note : Anaïs n'est pas allée dans une taverne, elle a cherché les voyageurs dans leurs appartements au château. La conversation avec elle a lieu soit au retour de taverne, soit en ayant acheté une bouteille pour boire en chambre.


Anaïs regarda Serah un peu étrangement mais ne dit rien.
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Re: Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

Message : # 42284Message Amnèsya
15 janv. 2015, 22:00

Mais Evidemment c'est une solution bien plus porteuse d'éspoir que celle proposée par Becuma.
Etant donné la situation, c'est clair il vaudrait mieux résoudre tous cela en petit comité... sinon je donne pas chère de sa peau. Si même nous n'avons pas été capable de comprendre la situation...

Sa dernière phrase se perdis dans ses pensées
C’était compliqué alors j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le Graal pour que tous comprenne. C’était difficile alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu parce que c’est pas vrai.

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Re: Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

Message : # 42328Message MeiYaw
17 janv. 2015, 07:24

Nous avons besoin de nous regrouper sans oreille indiscrète et c'est donc dans nos parties privées que nous retrouvons Anaïs.
Après son compte rendu, je ne sais pas tellement quoi penser...

En toute franchise, je ne vois pas quelle solution pourrait être apportée. Quelle solution une mère pourrait elle accepter alors qu'elle voit en Becuma la meurtrière de son enfant ?
Tout ce qu'on peut faire c'est alléger l'affaire en argumentant qu'il y a eu négligence, mais pas de meurtre. Becuma sera tenue pour responsable de la disparition de l'enfant et de la gestion irresponsable du groupe. Elle a eu de la chance qu'un seul enfant soit porté disparu, d'ailleurs.
Les arguments de la Dame se tiennent... On sait que Becuma a toujours eu le chic pour dissimuler ce qui la dérange, je ne suis pas étonnée qu'elle ne reconnaisse pas ses lacunes en orientation. Tout comme elle n'a jamais reconnu que sa jambe est un réel handicap à son métier. C'est vrai qu'un jour, nous avons fait un "entraînement" toutes les deux, et même si elle m'a touché à la jambe, sa prestation ne m'a pas convaincue...


Je garde un instant le silence.

A part argumenter sur le fait que la gamine n'est peut être pas morte car son corps n'a pas été retrouvé... je ne vois pas ce qui pourrait sauver Becuma. Et encore... je suis intimement persuadée qu'elle est morte. Mais c'est la seule issue que je vois. Et encore, ce ne sera pas une issue pour la prison. Juste un argument pour empêcher la peine de mort.
Ou alors, Anaïs, il vous faudra peut être vous porter garante pour Becuma : argumenter que vous l'avez engagée pour retrouver votre propre fils, et qu'elle est précieuse à votre expédition...
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Re: Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

Message : # 42331Message Iris
17 janv. 2015, 09:31

Anaïs n'était guère enthousiaste :

" Un garant sert surtout à gagner du temps, à rester libre en attendant son procès... il ne pourra pas remplacer une peine, au mieux repousser le moment de son exécution."

" Vous êtes nombreux, si je dois prétendre que Becuma est irremplaçable... il faudra soit expliquer pourquoi... soit que l'un de vous attende en prison son retour... mais je ne me vois pas demander un tel sacrifice à aucun de vous."

Elle fit une pause : " J'ai peut-être une idée... je ne sais pas si elle est bonne... il faudrait que je parle au clerc du seigneur pour être sûre que c'est possible..."

En guise d'explication : " Il y a plusieurs systèmes juridiques imbriqués en Tri-Kazel : les Ronces décident du sort de ceux qu'ils arrêtent sur les routes, les seigneurs de ceux qui sont arrêtés sur leurs terres... le Temple essaie d'obtenir le droit de juger tous ceux qui portent son habit... les demorthèn jugent ce qui a lieu sur leurs terres sacrées... Il arrive que plusieurs autorités soient en concurrence pour juger une même personne, et des fois, il est préférable d'avoir affaire à l'une plutôt qu'à l'autre. Cela dépend de la gravité des faits dans les échelles de valeur respectives. Par ailleurs certains tribunaux pratiquent certaines peines et pas d'autres. "

Sur quoi elle les laissa réfléchir à d'autres options.

En Tri-Kazel, les peines sont variables selon qu'on juge en ville, à la campagne, en tribunal religieux ou non. Les tribunaux religieux mettent souvent l'accent sur des peines de purification, mais la mort n'est pas exclue. La prison est rare, et sert généralement à garder les gens le temps qu'on statue définitivement sur leur cas. Le bannissement est une peine courante pour les délit, et la mort pour les crimes. Cependant les arrangements sont également très nombreux avec les familles de victime : paiement de fortes sommes, ou parfois esclavage pour un temps au service de la famille de la victime. La peine de mort peut aussi être évitée par des travaux forcés dans les régions qui le pratiquent. En Gwidre il existe des prisons visant la rédemption (Abbaye de Corvus...). Un ensemble de marques au fer rouge, fouet, et autre, complètent au besoin l'arsenal juridique et assurent une diversité des peines. Dans tous les cas, enfin, on peut échapper à une peine en étant recruté dans l'ordre des Chevaliers Ronces. C'est un engagement à vie et celui qui s'y soumet est dès lors soumis à la discipline de son groupe.
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Re: Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

Message : # 42339Message Cialf
17 janv. 2015, 12:01

Je passe une partie de la nuit à rédiger quatre lettres. Je les plie soigneusement, avec l'adresse dessus, et je les pose sur le tabouret.

Léorah m'a-t-elle réellement souhaité "une grande et belle vie"? Ce genre d'épanchement n'est pas habituel de sa part. A-t-elle compris ce que j'essayais de lui dire? C'est sûr qu'à ma place, elle n'aurait pas perdu son sang-froid, elle n'aurait pas oublié de compter les enfants avant de les laisser partir... Un instant d'inattention, une vie perdue... Pourtant, c'était presque une marche de routine, les plus grands en avaient fait de plus difficiles l'hiver précédent. A quel moment a-t-elle quitté le groupe?

Elle n'a jamais quitté le groupe parce qu'elle n'a jamais fait partie du groupe. C'est ça ma faute. Lourde, impardonnable. Peut-être que je mérite réellement d'être pendue.
Joueur: Deucalion, garde de patrouille (Légendes de la garde). Iontaise Sul, chasseuse/guide (Ombres d'Esteren). Eccomar fils de Lucterios, druide (Oikoumenè). Haytham, voleur/soldat déserteur (Conan d6). Nakajima Koebi, mechapsychologue (Mekton Z).

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Message : # 42396Message Iris
18 janv. 2015, 16:52

5e Sulthainn, Bas-Mùdan, grande salle du château des Mac Evan

Il était difficile de se dire que moins d'une journée s'était déroulée depuis l'arrivée au Bas-Mùdan. La situation s'était précipitée et le passé refoulé de Becuma était venu la hanter, son pire cauchemar devenant réalité. Elle aussi était une "mère", elle aussi avait perdu un "enfant", et elle aussi allait au-devant de crises judiciaires. Pourtant, contrairement à Anaïs, elle avait toujours tenté de respecter les traditions et les esprits. Elle n'était pas une magientiste, une daedemorthys. Elle vivait selon les traditions, mourrait selon les traditions.

Au petit matin, elle reçut un message : "Ronces. Plaidez coupable et suppliez de rejoindre l'ordre pour expier."

Becuma ignorait qui avait écrit ce mot. Anaïs ? Quelqu'un d'autre au château qui avait pitié d'elle ? ... peu importait... elle allait être conduite devant le seigneur à présent.

En tant que dàmàthair, même sans être aussi érudite et savante en droit qu'un véritable barde de l'ancien temps, elle savait que les Ronces sont, depuis des siècles, l'âme de la Péninsule. Ils furent fondés par un roi dont on disait qu'il avait assassiné son père. Une horde de feondas, venant des Failles hurlantes, dans les Terres de Déas, se serait déversée sur Taol-Kaer pour punir cette infamie. Le roi avait pris acte du jugement des esprits : avec une troupe de condamnés à mort, ils étaient partis combattre pour le Royaume, pour la vie, pour défendre les humains contre les horreurs des terres sauvages. Ils avaient fondés les Ronces dans le sang. Depuis, il était possible d'échapper à une condamnation, voire à un procès, et épargner le déshonneur aux siens, en entrant dans l'ordre des Ronces. Devenir l'un d'eux, c'était mourir au monde, être purifié en le purifiant. Certes, l'ordre avait bien changé désormais : certains étaient avant tout banquiers, mais il restait dans de nombreuses régions, en particulier en Taol-Kaer, des Ronces confrontés aux feondas. Dans les marais de Tuaille, dans ceux du Ponant, dans la Forêt Engloutie, près des Failles hurlantes...


...


Dans la grande salle, tout le monde était là. Dame Ennebelle, au regard brûlant de haine. Ses compagnons de voyage qui la regardaient. Que pensaient-ils d'elle ?

" Becuma, vous avez été accusée du meurtre d'un enfant par Dame Ennebelle. Un crime grave, encore plus pour une dàmàthair." C'était normal, il rappelait les faits.

" Avant que nous n'allions plus loin, avez vous quelque chose à dire ?" demanda le seigneur Mac Evan. Là, cela sortait de l'ordinaire et Dame Ennebelle tiquait un peu. On lui tendait une perche. Apparemment l'idée de lui proposer d'échapper au procès avait circulé et était arrivée jusqu'à Mac Evan. Elle avait une chance de s'exprimer et peut-être de sauver sa vie, tout en payant pour ce qu'elle avait fait... ou n'avait pas fait...
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