Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

[Cialf]

Je respire à fond et j'arrive à me reprendre. Je regarde Léorah dans les yeux pour y puiser un peu de femeté.

- J'étais exigeante, pas dure. Je n'aurais jamais pu frapper ou humilier un enfant. Pas impassible, non... Je riais, je chantais, je piquais des colères qui se terminaient en fous rires... j'avais toutes sortes de jeux et de contes... Mais j'étais inflexible, j'exigeais toujours plus. Et elle, c'est terrible, elle échouait en tout... Personne ne voulait d'elle dans son équipe... J'ai vainement cherché n'importe quelle activité où elle pourrait se distinguer, impossible... Pas seulement en sport, n'importe quoi, dessin, devinettes... Les autres élèves se moquaient d'elle, j'essayais de la protéger, mais c'était pire. Ils l'appelaient "Mauviette, crevette, chialeuse, chouchou de la damathair!". C'est vraiment la seule de mes élèves avec qui j'aie connu cet échec. J'ai écrit deux fois à sa mère, je ne sais même pas si elle a reçu mes lettres... Et puis elle-même me suppliait: "Non, Becuma, ne me renvoie pas, si les autres y arrivent, je peux y arriver".

"Et puis, il y a eu un léger mieux... Elle ne finissait plus toutes les marches sur le dos de Prêle... Au début de l'automne, un petit conflit a éclaté entre les élèves citadins et ceux du village, les citadins disaient "On n'est pas là pour récolter les navets". C'était cyclique, mais plus envenimé que d'habitude, cela accaparait toute mon attention. Et elle, elle était à bout, elle ne dormait plus.. Et je ne voyais rien... Elle était devenue invisible pour tout le monde.

"Un jour de Damhan, en automne, à la saison des brouillards, nous avons organisé une marche dans la forêt...

Je n'avais quasiment plus pensé à tout cela depuis des mois, peut-être depuis que j'ai franchi la frontière de Reizh. J'essaie de rassembler mes souvenirs. C'était une si belle journée de fin d'automne que nous n'avons pas vu venir le brouillard... Ce brouillard, comme cette nuit où nous avons senti l'approche du feond... Les sabots de Prêle qui claquaient derrière nous...

• Qui va si tard dans la nuit et le vent?
  C'est le père à cheval avec son enfant...

[Amnèsya]

Je commence à dessiner les contours de la tragédie... Mais allons nous avoir assez de temps pour arriver à la scène finale... Si le décors est somptueux, tragique et cruel, sa mise en place a vraiment demandé trop de temps et je redoute de plus en plus que je ne puisse disposer des informations capitales par manque de temps. J'en serais alors quitte pour les suppositions... Et je ne suis pas aussi douée à cette exercice que mon interlocutrice...
Innocemment, je m'appuis contre la porte du cachot, au moment où le garde arrivera, je gagnerais déjà quelques nanosecondes...

"- Marché... Marché dans la cette brume mystérieuse et inquiétante."

[Iris]

Un jour de brume... des cris... certains avaient entrevu la silhouette sombrer... l'avaient vu plus tard... morte... mais...

... Becuma était partie... couverte de honte... elle n'avait vraiment su la suite... elle n'aurait pu fuir sans être arrêter si elle était restée jusqu'au bout... Pourquoi Becuma n'était-elle pas restée ? S'en souvenait-elle ?

[Gobsama]

Pendant ce temps-là Lockhyel qui avait vu le petit manège des deux sœurs s'approcha de léorah ou plutôt de Séorah puisqu'elle se faisait passer pour sa sœur.

Elle avait étrangement placé Mog sur sa tête et se regardait dans un miroir.

Il l'aborda sur un ton simple et très sincère:

"Je ne comprends pas ...
Qu'est- ce que Bécuma aurait de plus à dire à Léorah que ce qu'elle nous a déjà dit..."

[Iris]

Mog était d'un naturel facile, et comprit qu'il avait le droit de jouer sur la tête de "Séorah", ce qui le réjouit pleinement, et il en profita pour jouer aux acrobates...

Lockhyel arrivait...

Hop, saut sur la tête du bonhomme, sautillement sur place... et pouf... saut en retour sur la tête de "Séorah"... en regardant Lockhyel avec un mouvement des naseaux, des mouvements de moustache exprimant... certainement quelque chose... mais quoi...

[Cialf]

- Le brouillard s'est épaissi peu à peu et j'ai vu que nous devions absolument rentrer avant la nuit...

"Alors, j'ai organisé cela comme un jeu: ils devaient se diviser en deux groupes et chercher le gué qui menait au village. Ils se sont enfoncés dans la forêt et l'obscurité qui descendait, et j'ai suivi un des deux groupes.

"J'ai été impardonnable: je n'ai pas vérifié qu'Eanna était avec l'un ou l'autre. Nous descendions vers la rivière quand j'ai entendu sa voix...

Même si je vis mille ans, je n'oublierai jamais ce que j'ai entendu cette nuit-là... A ce moment-là... Parce que pour le reste, tout devient flou, brumeux...

- Des élèves disent qu'ils ont vu son corps dans l'eau de la rivière, d'autres ont distingué une longue forme entre les branches des arbres... Mais ce n'était peut-être qu'une traînée de brouillard... Nous avons passé toute la nuit à chercher, et puis toute la journée du lendemain, avec l'aide des pêcheurs... Des messagers ont couru le long de la rivière jusqu'au fleuve Klaedhin... Il y avait des bourgs, des moulins... On n'a jamais retrouvé son corps.

"J'étais assommée, je ne pouvais même pas pleurer... Ce sont les enfants qui m'ont ramené chez moi. L'un des garçons, un des citadins, m'a dit: "Fais gaffe, Becuma. Quand elle saura ce qui est arrivé à sa fille, dame Ennebelle va te tuer."

[MeiYaw]

"Je ne comprends pas ...
Qu'est- ce que Bécuma aurait de plus à dire à Léorah que ce qu'elle nous a déjà dit..."

Mog profite de ne pas avoir la surveillance de sa maîtresse habituelle pour faire quelques bêtises de lapin ninja, ce qui me fait bien rire Je le récupère dans mes bras et le caresse doucement, tout en réfléchissant à la question de Lockhyel.

Tu sais, je crois que ce n'est pas tellement ce qu'elle a à dire, mais plutôt la façon de poser les questions...
J'aurais pu y aller moi même, lui rentrer dedans comme je l'ai déjà fait pour lui faire cracher son histoire une bonne fois pour toute. Je ne suis pas aussi sensible que Serah, dans le sens que je ne saisis pas les nuances d'expressions, et toutes ces choses là... Du coup, je suis beaucoup plus directe, et parfois, une certaine... brutalité peut faire parler même les plus récalcitrants.

Pourquoi n'y suis je pas allée, te demandes tu ? Hé bien, je pense que je n'aurais pas eu la patience nécessaire pour faire parler Becuma. Elle est tellement bavarde, mais tellement mystérieuse en même temps. Je crains qu'elle ne puisse pas raconter cette histoire là de manière... simple. Et la connaissant, elle serait passée par des détours et des contours, et je pense que je l'aurais laissée plantée là.
Serah qui est dotée de cette compréhension aura plus d'aptitude que moi pour la faire parler, et prendra le temps nécessaire.

Avec un clin d'oeil, j'ajoute : Et puis, ça lui donnera l'occasion de donner une petite leçon à Becuma quand on lui avouera la supercherie !

[Amnèsya]

Bulletin de pensée de Mog...

http://fr.pinterest.com/pin/564216659541813060/

[Amnèsya]

Heureusement pour moi, Becuma était probablement bien trop éprouvé pour remarquer que l'espace d'un instant, j'étais redevenue Serah...
Voici donc l'envers du décors... Et ben ma vieille, je comprends enfin toutes ces simagrées...
J'eu envie de réagir en Serah, lui hurler dessus, la griffer, la démonter... Mais elle avait pas le droit de jouer avec la vie de gosses comme cela... C'était même pas de l’ignorance, c'était même pas de la bétise... c'est de la crétinerie, l’abrutisse au plus au point.
Tu as peur que je ne te considère plus comme mercenaire... un moment, j'avais failli te répondre "tu sais ce que je pense des mercenaires.... Non ma soeur est pas une mercenaire, ma soeur c'est ma soeur...
Mais c'est en tant que femme que tu as perdu toute crédibilité, c'est en...

Mais, j'avais déjà connu ces sentiments... sur scènes, lorsque cela ne se passe pas bien... ou pas comme je le veux...
Alors, je fis comme sur scène... Extinction de la pensée rationnelle, focalisation sur l'objectif... Juste que l'objectif différait...

Moi qui avait toujours considérer Bécuma, pas comme une victime mais presque, en tous cas une estropiée de la vie que la malchance avait gatée. Mais en fait je me trompais lourdement,comme souvent en ce moment... Mais à la vérité, elle était étonnamment chanceuse, elle avait même une chance éhonté et pas permise.Si avec ma soeur on avait fait ne serait-ce que le quart, du tiers, de la moitie, des conneries qu'elle a fait, c'est certainement pas qu'un gosse qu'on aurait sur la conscience... et on était deux pour rattraper les conneries de l'autre...

Cependant, penser comme cela n'amener pas loin...

"- Ça explique des tas de choses à propos de ton comportement... Cependant, je m'interroge tu es sûre que cela s'est réellement passé comme cela... Le choc et le temps n'ont pas pu altérer tes souvenirs?
Ensuite, que faisait les autres damathairs? Et sinon que faisait l'ansaelir, c'est bien la première fois que j'entant qu'une seule damathair eu la responsabilité de tous les jeunes...
Et enfin, tu dis que vous n'avez pas retrouvé le corps... As tu une explication?"

[Gobsama]

Mog était d'un naturel facile, et comprit qu'il avait le droit de jouer sur la tête de "Séorah", ce qui le réjouit pleinement, et il en profita pour jouer aux acrobates...

Lockhyel arrivait...
Hop, saut sur la tête du bonhomme, sautillement sur place... et pouf... saut en retour sur la tête de "Séorah"... en regardant Lockhyel avec un mouvement des naseaux, des mouvements de moustache exprimant... certainement quelque chose... mais quoi...

Lockhyel avait toujours eu une affinité particulière avec les animaux, jamais rien de comparable avec ce qu’Œil de Nuit et lui partageaient mais il arrivait quand même percevoir assez clairement les messages que les animaux qu’il côtoyait voulaient lui transmettre et ce qu’il perçut dans le message de Mog le fit légèrement rosir. Une pensée fugace et amusée d’Œil de Nuit termina de le mettre dans l’embarras…

"Séorah"... rit, et encore une fois Lockhyel se dit qu’il voulait voir le plus souvent possible cette expression sur ce si joli visage. L’instant passa et Lockhyel réalisa qu’il l’avait dévisagé tout ce temps… mais peut être ne l’avait-elle pas remarqué car elle semblait elle aussi absorbée dans ses pensées semblant réfléchir à la réponse qu’elle allait lui faire.

Tu sais, je crois que ce n'est pas tellement ce qu'elle a à dire, mais plutôt la façon de poser les questions...
J'aurais pu y aller moi même, lui rentrer dedans comme je l'ai déjà fait pour lui faire cracher son histoire une bonne fois pour toute. Je ne suis pas aussi sensible que Serah, dans le sens que je ne saisis pas les nuances d'expressions, et toutes ces choses là... Du coup, je suis beaucoup plus directe, et parfois, une certaine... brutalité peut faire parler même les plus récalcitrants.

Le Varigal réfléchit un instant à ces propos … avant de les commenter.

« Je ne crois pas que ça soit ça, je lui suis rentré dedans et je n’ai pas obtenu grand-chose en retour…. »

Pourquoi n'y suis je pas allée, te demandes tu ? Hé bien, je pense que je n'aurais pas eu la patience nécessaire pour faire parler Becuma. Elle est tellement bavarde, mais tellement mystérieuse en même temps. Je crains qu'elle ne puisse pas raconter cette histoire là de manière... simple. Et la connaissant, elle serait passée par des détours et des contours, et je pense que je l'aurais laissée plantée là.
Serah qui est dotée de cette compréhension aura plus d'aptitude que moi pour la faire parler, et prendra le temps nécessaire.

Lockhyel sourit à la mention du côté bavard de Bécuma et ne pût s’empêcher de commenter

« C’est effectivement une personne qui ne me semble pas capable d’apprécier les vertus du silence …»

Puis il sourit en imaginant la tête de Bécuma quand elle se rendrait compte de la supercherie…en espérant qu’elle puisse se sortir de là pour avoir l’occasion d’en rire avec eux.

Changeant de sujet, il enchaina sur un autre qui lui tenait à cœur…

« J’ai eu une discussion tout à l’heure avec ta sœur, je lui demandais si nous pouvions trouver un moment pour discuter tous les trois…. quand vous penserez avoir un petit moment… »

Le ton tentait d’être assuré, mais il y avait derrière un léger manque d’assurance.