OdE 9.4 - Un Choix de vie - Sous les noires frondaisons

Rassemblement des parties achevées de la chronique d'Iris dans l'univers des Ombres d'Esteren.

Une relique maléfique est convoitée par le Temple et un groupe de rebelles cherche à la détruire autant qu'à en apprendre plus sur ses pouvoirs dans un climat de guerre civile sur le point d'éclater en Gwidre.
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Iris
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Lockyel et Trine

Message : # 46616Message Iris
08 juil. 2015, 10:57

Trine ne perdit pas son temps à commenter le fait que Lockhyel n'avait pas renoncé à l'aider. Cela la soulageait, mais elle s'efforçait de ne pas trop le montrer pendant qu'elle remplissait les pots d'eau, de peur qu'on ne l'espionne de loin et ne trouve sa joie suspecte.

" Il y a cinq jurés : Elwin, Edel, Miriann, Loan et Arian."

Donc trois hommes (Elwin, Loan et Arian) et deux femmes (Edel et Miriann).

" Tu peux oublier de suite Miriann, c'est une malade de la pureté. "

Un premier pot de rempli.

" Arian est un trouillard."

Un second.

" Loan est gentil, mais il croit tout ce que le demorthèn dit." ... un idéaliste sincère en somme...

Un troisième.

" Edel.. je sais pas trop, elle a des enfants et j'ai l'impression qu'elle n'aime pas la dàmàthair..."

Un quatrième.

" Elwin, c'était un chasseur, mais il est devenu infirme à cause d'un accident. Pas impossible qu'il ... qu'après moi il..." qu'il soit le prochain à être sacrifié après Trine...

Et le dernier.

Il restait à se charger et porter le tout, assez lourd, mais nettement moins en partageant l'effort. Le temps était compté pour Lockhyel en savoir plus durant cette corvée d'eau.
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Iris
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Message : # 46717Message Iris
18 juil. 2015, 22:16

Des cris d'enfants retentirent lorsqu'une truite sauta hors de l'eau en frétillant pour attraper un insecte au vol. Tous regardaient l'eau avec attention à l'affût d'un autre poisson, mais le peuple écailleux des flots tumultueux ne semblait pas disposé à se manifester de nouveau à la commande. La dàmàthair, devant leur déception, tenta de les canaliser vers les tridents et les nasses. On discuta de toute part : défis d'adresse, paris, fierté à l'idée d'avoir un parent bon pêcheur... Il fut question de s'entraîner à la pêche et collecte de moules, crevette, petits poissons... mais sur la seconde rivière du village, plus calme (et donc moins dangereuse pour des enfants).
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Re: OdE 9.4 - Un Choix de vie - Sous les noires frondaisons

Message : # 46753Message MeiYaw
22 juil. 2015, 00:12

M'étant mêlée aux pêcheurs près de la rivière, j'ai assisté au débordement de joie en provenance des enfants à la vue de cette truite acrobate. La tristesse de ne pas en voir d'autre est, semble t-il, vite oubliée lorsque la damathair propose aux enfants d'aller eux même à la pêche aux coquillages et crustacés.

Le fils d'Anaïs est il présent ?

Je me dirige vers la damathair :

Me permettrez vous de vous accompagner avec les enfants ? Une surveillance accrue ne serait pas négligeable avec des enfants au bord de l'eau. Je n'entraverais pas votre leçon, et je me contenterais de veiller à ce qu'aucun ne s'éloigne de trop. Qu'en pensez vous ?
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Message : # 46775Message Iris
22 juil. 2015, 22:34

Arsante la dàmàthair ne pouvait décemment rien objecter à Léorah, quoi qu'elle pût penser. La séduisante (et très féminine, au vu de ses généreux attributs) villageoise accepta tout en minimisant le besoin d'aide : "C'est une rivière peu profonde et le courant n'est pas fort. Rien à voir avec le torrent."


Le fils d'Anaïs n'était pas là, mais il avait sensiblement le même âge que Trine : pas impossible qu'ils soient sur le chantier de bûcheronnage à aider.


La guerrière qui avait perdu sa sœur jumelle, ironie du sort, se retrouva à veiller sur les enfants de ce lieu maudit, et à se remémorer de lointains souvenirs, d'une époque insouciante. Bien sûr il y avait des difficultés, des moqueries, mais elle avait toujours eu sa sœur. Aujourd'hui elle voyait deux fillettes, une grande de sept ans environ qui tenait une petite de 4 ans par la main et lui expliquait tout ce qu'il fallait faire, comment, quoi regarder... La plus jeune ne comprenait pas tout, mais suivait docilement le mouvement. Par moment la dàmàthair s'arrêtait pour donner une leçon sur un arbre, un insecte, une plante, ou donner des recommandations. La dernière fut de toujours prier les esprits avant de chercher à manger. Le groupe enchaîna immédiatement une prière en chœur, mécaniquement, Une même impression de bizarrerie, de fausseté ? ... De malaise en tous cas pour l'étrangère fraîchement promue au rang de "Pure".

Une demi-heure plus tard, les groupes s'étaient éparpillés sur le bord de la rivière et essayaient d'attraper (ou cueillir) quelque chose de digne d'intérêt. Léorah marchait distraitement en regardant que tout se passait bien, quant les deux sœurs vinrent vers elle, à demi-cachées du reste du groupe par quelques joncs fins :

" Tu vas rester ou tu vas partir ? "
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MeiYaw
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Re: OdE 9.4 - Un Choix de vie - Sous les noires frondaisons

Message : # 46801Message MeiYaw
26 juil. 2015, 17:20

Des souvenirs, et pas des moindres, inondent mon esprit. Heureusement, la fraîcheur de la rivière me maintient en éveil, et m'évite de sombrer dans la mélancolie. Les jeunes enfants semblent boire littéralement les paroles de la damathair. Je remercie silencieusement ma mère de ne nous avoir pas embrumé l'esprit avec de telles absurdités. Tout est tellement extrême ici...

Même si la damathair ne semble pas des plus enthousiaste à l'idée de ma présence, je me fiche de son opinion, et m'incruste dans le groupe. Apparemment, les deux petites filles que j'observe sont plutôt contentes, et elles osent même venir me parler. Je m'accroupis afin de me cacher moi aussi.

Pour l'instant, je reste un peu. Comment tu t'appelles ?
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Message : # 46830Message Iris
30 juil. 2015, 22:09

La grande tenait fermement la petite par la main : "Moi c'est Yulizh et elle Glitina."

" Rester un peu ? ça veut dire que tu veux repartir ? Tu veux aller dans l'archipel des Trois sœurs ? Il n'y a pas de place pour les Purs dans le monde : les daï-da-more sont partout et ils veulent tout détruire. Ils tuent les esprits ! Le grand arbre est malade. Les Purs doivent le protéger."

C'était d'une logique imparable : si Léorah avait réussi l'épreuve des esprits, elle était une Pure, donc devait vouloir ce que les Purs devaient souhaiter.

"Daï-da-more" ça ne disait rien à Léorah, mais en cherchant un peu, il était possible que ce soit une mauvaise prononciation de "Daedemorthys", terme traditionnel (et péjoratif) désignant les magientistes. Le grand arbre, c'était logiquement Corahn-Rin. Même si Léorah et Serah n'avaient pas eu une éducation très religieuse, elles ne pouvaient manquer d'avoir entendu parler de ce concept. Quant à l'archipel des Trois Sœurs, c'était une zone très peu fréquentée et sur laquelle on savait peu de choses, si ce n'est que les habitants étaient hostiles à tout ce qui venait du Continent (Temple ou Magience). Lors de son séjour à Fairean Ear, elle avait pu entendre une rumeur selon laquelle des demorthèn voulaient abandonner le liacgal de l'est, trop corrompu par la civilisation, et en établir un nouveau sur les îles, à l'abri des destructions. Certains demorthèn craignaient en effet que Fairean Ear subisse à terme le même sort que le liacgal du nord, aujourd'hui connu sous l'appellation de "Pierres brisées" car détruit par le Temple.
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Re: OdE 9.4 - Un Choix de vie - Sous les noires frondaisons

Message : # 47263Message MeiYaw
29 sept. 2015, 19:57

Hé bien bonjour Yulizh et bonjour Glitina.
Je vais rester le temps de voir quelle solution sera trouvée pour Eidan. Vous le connaissez ?


Les petites me posent plein de questions, elles doivent avoir trop peu, voire aucune occasion de parler à quelqu'un qui n'est pas de leur communauté.

Non, je ne compte pas aller dans l'archipel des Trois soeurs. Pour le grand arbre, j'ai confiance, je le sais grand et fort, je suis certaine qu'il résistera. En tant que Pure, je choisis de protéger les enfants.

J'espère que mon petit discours aura un impact positif. J'essaie de ne pas les choquer tout en essayant d'ouvrir un tout petit peu leur esprit sur une autre possibilité... J'attends les réactions...
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Message : # 47269Message Iris
29 sept. 2015, 22:53

Les fillettes hésitent un peu à parler, regardant du coin de l’œil que personne ne surgit pour leur demander des comptes. Même si le discours de Léorah n'avait pas l'air de susciter de réaction négative, il était patent que dans la communauté, on apprend très tôt la prudence et à se conformer à ce que les modèles désignés, demorthèn et dàmàthair, attendent.

" Eidan, c'est le fils de Ferian. Il est grand et fort ; il sait déjà bien se battre et il est même descendu au Bas-Mùdan pour un tournois ! Même qu'il a gagné plein de fois !"

Elles avaient un peu une attitude de supporter d'équipe.

" Tu veux protéger les enfants, tu veux devenir dàmàthair ? Il n'y a qu'Arsante ici, mais on nous a dit que dans les grands villages, il y a plusieurs dàmàthairs. "

Léorah eut des souvenirs fugaces d'entretien d'embauche qui lui revenaient en mémoire.

" On espère aussi que l'affreux Sniomh il empoisonnera pas Arbre-Vie... et que le méchant Aingeal le brûlera pas non plus ! Sinon ce serait terrible ! "

Elles semblaient vraiment effrayées par la perspective de fin des temps, quand l'arbre de vie serait mort, consumé, et qu'il ne resterait plus qu'une plaine cendreuse battue par les vents.
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Re: OdE 9.4 - Un Choix de vie - Sous les noires frondaisons

Message : # 47342Message MeiYaw
04 oct. 2015, 19:55

Je me rends compte à quel point elles sont déjà endoctrinées. C'est triste à dire, mais je pense que je ne pourrais rien faire pour elles, ni pour aucun autre enfant ici. Quelque part, ils sont heureux tels qu'ils sont, telle que sera ma soeur dorénavant. Cela me ramène à Eidan... Qu'importe finalement quel parent garde l'enfant pourvu qu'il soit heureux. N'est ce pas le plus important ? Peut être cela a t-il également été un argument de poids pour mon père ? Nous savoir, ma soeur et moi, épanouies auprès de notre mère, l'a convaincu de nous laisser ainsi. Que se serait il passé s'il nous avait emmené avec lui en pays Tarish ? Que se passera t-il pour Eidan une fois qu'il sera déraciné de son village ?

Je regarde les deux fillettes, leur souris.

Eidan est vraiment très fort alors !!

Je ramasse une fleur d'un joli rose dégradé, à proximité, charnue, épanouie. Je l'offre aux soeurs.

Tenez, voilà une belle plante pour vous. Prenez soin de vous, et veillez l'une sur l'autre. Je suis certaine qu'il n'arrivera rien à l'Arbre Vie.

Je me relève et m'en retourne vers le village. Je dois retrouver Lockhyel et Anaïs. Je dois lui demander si elle est vraiment certaine qu'arracher son fils à son milieu est vraiment ce qu'il y a de mieux pour lui...
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Message : # 47347Message Iris
05 oct. 2015, 09:08

Léorah avait marqué des points et gagné en crédit auprès des fillettes qui la quittèrent un peu rassurées et contentes. La dàmàthair la considérait toujours avec suspicion, quand elle voyait la guerrière "nouvellement pure", mais pour l'instant elle n'avait vraiment rien à dire, pas l'ombre d'un prétexte valable pour une critique.

...

Il fallut un peu de temps à Léorah pour réussir à trouver une opportunité pour parler à Lockhyel et obtenir ses informations. Trine lui avait fait jurer de l'emmener hors du village en échange de ses informations. Le chasseur en savait désormais un peu plus sur les jurés :
  • Arian, 35 ans, est très craintif.
  • Loan, 25 ans est plutôt gentil mais très croyant.
  • Edel, 30 ans est une mère de famille ; Trine la connaît mal.
  • Miriann, 45 ans, est à éviter absolument.
  • Elwin 30 ans, est un ancien chasseur récemment infirme. Il est très agressif depuis.
Par la suite Lockhyel chercha Grirav pour en savoir davantage sur les environs, le travail des chasseurs dans le village...

...

Léorah finit par saisir l'occasion d'une entrevue tranquille avec Anaïs. Celle-ci venait justement de parler à son fils qui l'avait publiquement insultée en la traitant de "daedemorthys, empoisonneuse des racines d'Arbre-Vie". La magientiste était évidemment choquée, mais prenait sur elle face à la foule de ceux qui regardait "l'air de rien" l'esclandre en attendant le procès où tout le linge sale de cette famille serait lavé en public.

Les deux femmes se retrouvèrent dans une petite clairière pentue dont le sol était couvert de plusieurs espèces de mousses épaisses tandis que les vieilles souches d'arbres coupés étaient tantôt envahie lichens, de mousses et de champignons.
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