[Artland 1.1] Chemins du Destin - I - Le rêve

[Kenny]

Séraphine avait un peu perdu de son calme, elle était si étonnée qu'elle semblait congelé la fourchette juste avant d'arriver à la bouche.

"Euh et bien, Annie. Il ne faut pas juger les personnes qui n'ont pas les connaissances que tu as."
Resservant Annie.
Revenant vers Peter : "Je suis désolé, Annie manque de tact, mais je pense effectivement qu'elle a raison sur le fait que vous êtes un peu obtus, ce n'est pas de votre faute vous êtes bien un artlandais."

Elle soupira :
"D'après ce que j'en sais, les médiums sont des personnes qui prétendent communiquer avec les esprits, pour répondre à votre question. Ensuite vous n'avez pas conscience du lien qui vous uni avec Mabrouk, il semblerait qu'Annie a découvert mieux que moi ce que vous pouvez faire avec votre chien. Je suis désolé mais moi même je suis dépassée par tout ça, je suis une novice. Je n'ai su que très récemment que d'autres choses existent et que nous pouvions les maitriser. Pour ma part, j'ai toujours cru que j'avais une malédiction qui me faisait voir des fantômes, et j'ai appris que nous pouvions interagir avec eux ou leur donner le repos éternel...J'avoue que cela va faire beaucoup à avaler, mais nous ne sommes pas des illuminés...
Donc si vous avez d'autres question posez les. Annie et moi essayerons de vous apprendre ce que nous savons. D'accord Annie ?"

[Iris]

Annie leva le museau de son assiette, réussissant à manger avec Cassis le chat sur ses genoux, et vu leurs tailles respectives, ça signifiait que chaque bouchée frôlait la tête du minou, très calme, un vague air de gardien :

" Un double, c'est comme une fée, sauf qu'il est lié juste à une personne. Cassis restera toujours avec moi. Il fait attention à moi et moi je fais attention à lui."

Elle balançait ses jambes sous la table, se concentrait sur son assiette et lançait des regards vers le salon avec l'air de se demander à partir de quand elle pourrait négocier d'aller jouer entre la salade et l'oie rôtie...

...

[rolender]

Peter essayait de digérer les quantités d'informations fournies par Séraphine et Annie... ah, si seulement cela pouvait être aussi simple que le présent repas, fort bon, cela lui aurait facilité la vie...

- Je suis désolé, mais je ne suis pas encore prêt à vous croire. J'ai bien vu qu'Asch était spécial, mais ce que vous me dîtes là, c'est vraiment trop gros, trop fou... Séraphine, vous parlez à des fantômes ? Soit, mais cela veut dire que les fantômes existent ??? Vous rendez-vous compte des implications ? Je veux dire, le concept d'âmes, de vie après la mort existent ? Dieu aussi alors ? Y-a-t-il un paradis et un enfer ?

- Et Annie, tu prétends avoir un lien spécial avec ton chat qui te permet vraiment de communiquer et qu'il te sert d'ange gardien ?

- Pouvez-vous me donner des preuves de ce que vous avancez ? Cela me donnerait des éléments tangibles sur lequels je pourrais m'accrocher...

- Je ne sais pas... Séraphine, il vous parle de quoi ces fantômes ? Savez-vous des choses que seul un mort pourrait connaître ?

- Et toi Annie, en tant que maître-chien je sais à quel point c'est difficile de dresser un chat. Pourrais-tu lui demander de faire un tour pour moi ? Ramener un objet par exemple ? Si tu y arrives alors que j'en suis incapable, ce sera une bonne preuve je trouve...

[Iris]

Annie, coup d'oeil à Lester :

" Cassis est pas un chien ! Il va sûrement pas faire le beau pour te faire plaisir ! Et moi je vais pas lui demander des trucs comme ça non plus !"

Apparemment elle était même presque vexée de devoir prouver quelque chose. Mabrouck de son côté s'asseyait à côté de son maître, comme s'il espérait que lui serait appelé à agir pour ramener un objet et faire plaisir au pompier. De fait, cela devait confirmer à ce dernier qu'il n'y avait rien là de tangible, rien de vrai. Et comme il était plutôt obtus ou borné, il devait négliger le fait que ce chat restait vraiment en permanence sur les talons de la fille et qu'il pouvait être perçu comme une extension de l'enfant... C'était discret, subtile... suffisamment pour que la plupart des gens ne s'en rendent pas compte ou bien l'interprètent comme "anodin".

Quant à Séraphine, elle allait être bien embêtée : les fantômes ont perdu une grande partie de leur mémoire factuelle précise, ils avaient une mémoire émotionnelle attachée à ce qui les reliaient au monde physique, et les fois où c'était vraiment assez atypique pour donner des informations satisfaisantes pour quelqu'un qui ne croyait pas étaient rares. Ce Peter Lester s'attendait à des preuves tellement évidentes que si elles avaient existé, tout le monde le saurait déjà. Il était confronté à des phénomènes subtiles, et l'un des plus visibles et mesurables (Asch qui régénérait) était traité comme simplement étonnant. Comment convaincre quelqu'un qui doutait de tout ? N'allait-il pas rationaliser sur tout ce qui pourrait être dit ou souligner le fait que les preuves manquaient ?

[Kenny]

Tout en douceur :
"Annie, ma chérie, il faut traiter notre invité avec un peu de respect." Lui passant la main dans les cheveux tendrement.

Séraphine se leva pour enlever la salade et mettre le plat principal sur la table. Elle en servit à Annie, en premier et ensuite Peter.

"Vous posez beaucoup de questions auxquelles je ne peux pas répondre. Je ne sais pas si le paradis et l'enfer existe, mais je peux dire que certaines personnes ne sont pas prêtes à trouver le repos, et airent en ce monde en se raccrochant à la vie et se tourmentant de ce qui les retiennent ici. Il ne reste souvent qu'un sentiment, ou une pensée. D'ailleurs certaines personnes éprouvent des frissons ou un mal-être en entrant dans un lieu, vous l'avez peut être déjà éprouvé vous même ?"

[rolender]

- Hum... je vois. J'aurais du m'en douter : les chats sont d'un naturel capricieux. Mais comme je m'en occupe de pas mal dans mon refuge, j'ai une petite idée de comment le faire changer d'avis.

- Je connais un boucher chez lequel j'achète de la nourriture pour mes animaux. Comme je suis un bon client, il me fait cadeau de mou de premier qualité quand il en a disponible. Alors qu'en pense Cassie ? Une bonne portion de mou premier choix juste pour faire plaisir à tonton Lester, hum ? ... SI j'étais un chat, je sauterais sur l'occasion, c'est sûr !

[Iris]

Protestations d'Annie :

" Tu le prends pour un idiot en disant Tonton Lester alors que tu crois même pas ce qu'on dit !"

Puis, suite au regard que le chat vaguement miaulant jetait à la fillette, cette dernière compléta :

" ... par contre Cassis veut bien ton mou, mais il veut pas se ridiculiser à des tours stupides pour un humain buté, et si c'est très bête ce que tu lui demandes, il veut plusieurs fois du mou."

Puis quand Séraphine commença à apporter le plat suivant, en l'occurrence la grosse oie rôtie, Annie sauta de son siège précédée de Cassis pour courir à la fenêtre :

" Asch ! Tu vas rater l'oie !"

Sur quoi l'intéressé bougea sur le toit et répondit : "Bah, je pourrais toujours attraper un gros cygne sur le canal où on a vu les canotiers faire une course l'autre jour !"

Provoquant immédiatement une réponse de l'enfant pas d'accord : "Non, pas les cygnes ! Les cygnes sont jolis !"

Et d'une manœuvre acrobatique périlleuse mais bien menée, Asch arriva par la fenêtre ouverte, plus calme, "normal" en fait, attrapant Annie au passage qui piailla et ria en même temps, bientôt posée sur sa chaise, l'arrivant complétant par un joyeux : " Souris, j'espère que ton oie est dodue, j'ai une faim de loup ! "

... Pendant ce temps, le chat noir, altier s'était assis sur la table, en posture hiératique, bien droit, vaguement arrogant et ironique, regardant Peter Lester droit dans les yeux, l'air de dire : "Alors mon coco, tu veux quoi ?"

...

[rolender]

Peter remarqua finalement à peine le retour d'Asch. Il était trop intrigué par Cassie. Ce chat avait-il donc réellement tout compris de ce qu'il avait dit, et attendait-il d'être mis à l'épreuve par Peter lui-même ? Cela serait une réelle preuve d'intelligence et non de dressage. Il décida de voir jusqu'où cette intelligence pouvait aller.

- Euh... déjà Cassie, comme tu peux le comprendre peut-être je n'ai pas le mou sur moi actuellement. Mais je pense te l'apporter dès que possible. Cela dépend un peu du boucher en fait...

Peter essaya de voir le comportement du chat. Poursuivait-il ou non ?

- Quant à un tour qui m'impresionnerait vraiment... et bien... sais-tu faire une addition ? Mon chien, lui il sait compter. Exemple...

Peter se tourne alors vers son chien.

- Mabrouck, combien y a-t-il de personnes dans cette pièce ?

Mabrouck fut comme heureux que l'on s'interesse enfin à lui... il executa 4 aboiement rapproché.

-C'est bien Mabrouck, combien d'animaux y a-t-il de personnes dans cette pièce ?

Mabrouck aboya 2 fois.

- Voilà. C'est déjà une petite prouesse en soit. Cependant Mabrouck a besoin de voir des choses pour les compter. Il est incapable de faire une addition... enfin, sauf en trichant, en retenant que quand je dis " 2 + 2" il faut aboyer 4 fois... Faire une addition demande une certaine abstraction de l'esprit qui est loin d'être facile à apprendre à un animal.

- Bref, peux-tu me dire combien font 3 plus 2 ?

[Iris]

Si Peter Lester restait concentré sur Cassis le Chat Noir de la même couleur que le fruit, matou de surcroît, il noterait que l'animal penchait un peu la tête de côté, comme pour dire "et donc ?" à la mention de l'absence actuelle de mou...

... Sur quoi il fut totalement blasé par la mention d'une épreuve mathématique qui devait le COMPARER A UN CHIEN !!!

Ses oreilles bougeaient en réaction aux aboiements du chiens, et il miaula avec un dépit souverain, juste avant de se relever, d'effectuer quelques pas gracieux avant de sauter vers un meuble proche plus en hauteur, un regard à l'invité, un autre au chien, puis il leur tourna le dos en s'asseyant et les ignora en feignant de s'intéresser à un rien du tout qui traînait... avant de s'en lasser très vite et finir par se mettre en boule avec un coin de l’œil presque clos guettant les réactions de celui qui promettait du mou.

...

[rolender]

Peter devina à moitié la réaction de Cassis.

- Ben alors Cassie, je t'ai vexé ? Tu es si intelligente que tu prends une simple addition comme une insulte ?

Peter se tourna vers Annie.

- Annie, je vais avoir besoin de ton aide. J'ignore totalement les capacités exactes de ton chat. Je ne suis pas très exigeant, j'aimerais juste voir quelque chose qui pourrait m'impressionner. N'importe quoi. Pour l'instant, tout ce que j'ai vu c'est cette attitude classique de déni propre aux félins...

Peter essaya d'en profiter pour noter si Asch le regardait bizarrement ou non.