De nouveau, les discussions, le brouhaha en bruit de fond qui se réduisait progressivement. Les lumières diminuèrent, jusqu'à être éteintes, et le rideau de nouveau se leva, révélant la scène, le palais du Roi Jason.
Médée était dans sa chambre avec sa suivante et confidente. On découvrait dans son récit, plein de poésie, d'emphase et de désespoir que jamais Jason ne l'avait épousée, elle restait une concubine, mère de ses trois enfants... Mais Jason l'inconstant, l'ambitieux, le traître semblait désireux d'épouser une jeune princesse. L'infâme !... Il ne lui restait comme part de bonheur que ses enfants...
Justement ils arrivaient sur scène, deux garçonnets et une fillette encore au berceau, amenée par la nourrice. On apprenait la douleur de la mère qui voyait le visage de ses fils ressembler de plus en plus à ceux de leur père. Pauvre mère, reléguée comme femme, méprisée, instrumentalisée. Ses fils aimaient leur père, ils le respectaient, et lui les aimait. L'ombre déjà planait.
Vint sur une nouvelle scène, Jason et ses conseillers. Certains défendaient Médée, mais on leur rappelait que ce monstre avait tué son propre frère, qu'elle était une étrangère, une criminelle... Une sorcière... Il ne pouvait être question de souiller le trône du règne d'une reine-sorcière. Par ses pouvoirs, ne risquait-elle pas d'ailleurs finalement de vouloir tuer le roi pour régner seule ? Comment faire confiance en une telle femme ? D'autres vantèrent les mérites de la belle princesse Glaukê, fille du roi Kréon. Une alliance serait profitable.
De là, l'action se précipitait... on découvrait les motivations des uns et des autres, l'ambition, la douceur, la loyauté indéfectible, le désir de vengeance, la patrie... Aucun personnage n'agissait sans être mû d'une grande passion et d'un profond tourment. ... la tension montait... tout le monde était au bord de la rupture...
... et Médée confia à ses fils deux cadeaux, un fruit et une robe, en gage de réconciliation envers Glaukê. Hélas, les deux étaient empoisonnés ! Glaukê tourmentée d'une douleur insupportable se jeta dans une rivière et se noya. On retrouva le corps, la rumeur enfla, encouragée par les ennemis de Médée qui voulaient la tuer, elle et ses fils. Jason effondré prit la jeune fille noyée contre lui, le poison le touchant également. Médée avec ses enfants, sortait du temple d'Héra pour retourner au palais. Là, dans ses appartements, elle finit par se résoudre à tuer ses trois enfants. Une scène effroyable, d'une violence inouïe...
Dans la salle plusieurs personnes se sentirent très mal et durent sortir... Matthew pour sa part était tout au plus agacé par cette gêne, quant à Esper, elle pouvait concevoir qu'on soit un peu dérangé ou déstabilisé... Prise dans la fiction, elle aurait parfaitement pu être choquée, se projetant dans son propre avenir... mais ça allait,..Encart technique a écrit :Même si c'était du théâtre, l'intensité dramatique est telle que... Horreur 5
Nota : j'ai mis les fiches d'Esper & Matthew à jour de la dernière réforme en date
- Walter : PSY (0) + Indocilité (10) + T° (-10) = 0
- Esper : Influençable (-4) + PSY (-2) + Indocilité (6) + T° (+10) = 10
- Matthew : Indocilité (15) + T° (+1) + PSY (2) + Sang froid (4) = 22
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Walter en revanche fut assez secoué, moins peut-être par l'horreur que par un sentiment de noirceur qui éveillait quelque chose en lui... un écho... ce n'était pas la même chose que lorsqu'il avait perdu sa main... pas tout à fait, mais cette puissance évocatrice qui vous prenait aux entrailles, c'était quelque chose... une fascination brutale... comme si en lui se trouvait une sorte de démon qui trouvait plaisant l'idée de plonger dans les ténèbres, dans la passion et la destruction.
...
Jason découvrit le carnage et mourut des suites de l'empoisonnement et du choc au milieu des corps de ses enfants...
... Médée fuyait dans la nuit... on discernait comme un berceau... pourquoi emportait-elle le berceau de sa fille ? ... qui l'aidait à partir ?... quelle sombre mascarade se jouait ici ? ...
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Rideau final ... et tonnerre d'applaudissements, plusieurs personnes se levant pour applaudir...
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Salut de la troupe... Laurianne, magnifique reine sorcière ensanglantée... et ses partenaires dont il fallait bien admettre qu'ils ne jouaient pas mal...
... puis le retour des lumières et du brouhaha animé, de quoi revenir sur terre un peu sonné après un spectacle aussi intense... Difficile de se croire revenu en Artland, à Liberté, que c'était une soirée tranquille... l'émotion était encore palpable...
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