[Artland 2.1] - Le Dernier Tableau (sept.)
Publié : 26 janv. 2012, 17:06
Septembre 1232.
A Liberté, l'air était doux, les arbres des parcs et squares prenaient de belles couleurs, jaune, orange, rouge et mordoré. Le ciel était d'un joli bleu vif, parsemé de nuages blancs et ponctuellement d'un gris profond. Il pleuvait ponctuellement, mais cela ne durait pas, et par rapport à certains automnes particulièrement humides, aucun natif du pays n'aurait osé se plaindre. L'actualité du moment tournait essentiellement autour des difficultés politiques du lointain comptoir de Ouadjourat, des complications assez légères dans l'absolu et représentatives du climat d'intrigues byzantines dans cette ville partagée entre plusieurs influences. Il y avait en outre une mode passionnée pour l'artiste défunt Eric Reynolds, décédé voilà une dizaine d'années. Tous les heureux propriétaires d'une de ses œuvres trouvaient aisément à la revendre avec une plus-value très confortable. Plusieurs galeries en ville attiraient le chaland en exposant un ou de tableaux de l'artiste, en espérant que les visiteurs achèteraient d'autres toiles de style comparable. Une vaste rétrospective de l'artiste allait en outre ouvrir ses portes d'ici quelques jours, les critiques d'art se bousculant, leurs débats enflammés occupant les colonnes des journaux. Pour ceux qui ne s'intéressaient ni à l'actualité internationale ni à l'art, les rubriques des journaux offraient encore une sombre affaire de meurtre dans une belle propriété des valons verdoyants, la police suspectant le crime d'avoir été commis par un membre de la famille, mais l'enquête n'avançait pas, au point que les hypothèses les plus folles semblaient devenir crédibles. Pour finir enfin, il y avait du côté de Brillante, dans le sud, la rumeur persistante de disparitions d’œuvres d'art mais d'après les journalistes, les richissimes victimes préféraient ne pas laisser ébruiter leur malheur.
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Pour Séraphine Uriel :
Cela faisait à présent presque un an que sa vie avait changé... A l'époque elle était secrètement amoureuse de son employé, Louis Grémonville qui s'était révélé appartenir à une famille aux traditions pour le moins atypique. Sa soeur était morte et c'est en enquêtant sur cette malheureuse affaire que Séraphine Uriel avait rencontré le détective Lysianas Krayne ainsi que le Vicomte Ector Vasquez Vicenzo. Depuis le détective avait perdu la raison, interné à Liberté dans une institution psychiatrique aussi confortable qu'il est possible, son séjour de longue durée étant payé par son père Jeduzor Krayne, un homme que Lysianas détestait et qu'il disait ne pas être son vrai père, ce dernier étant l'un des membres du personnel soignant de la clinique où il vivait désormais. Le Vicomte de son côté avait épousé la charmante demoiselle Hintzer, mais donnait bien peu de nouvelles. Quelques entrefilets dans la presse semblait dire que le couple vivait dans une ambiance sombre... Les épreuves qu'Ector et sa sœur Eulalie avaient vécues les avaient durement marqués, et pour eux, rien ne serait plus comme avant.
... Pour Séraphine aussi, tout était différent.
Aujourd'hui elle vivait avec Bartholomée Asch... qui préférait qu'on l'appelle simplement Asch, et surtout pas Bart' ! Ce "sale cabot" qu'elle avait commencé par trouver exaspérant était désormais son amant et tendait à rêver d'avoir une "portée de louveteaux" avec elle. Mal adapté en société, il se donnait du mal pour aider sa "Souris" chérie, en faisant les courses, amenant l'orpheline Annie (& Cassis le chat) qu'ils avaient adoptée, à l'école... Pendant ce temps, les affaires de Melle Uriel, son entreprise de pompes-funèbres, se portait bien.
Il y a peu enfin, Séraphine, engagée dans une quête spirituelle, avait résolu un mystère tenant à la manière dont le destin d'un individu connaît des phases de choix, de tournants, des décisions qui pèsent sur tout le reste de sa vie... Sur cette affaire elle avait été aidée de Peter Lester, un ancien camarade d'armée de Asch devenu pompier volontaire et maître chien, matérialiste convaincu, puis sceptique, et perplexe.
Séraphine Uriel ne connaissait les Merrington, Léonie et Edward, que de loin, ayant eu des relations professionnelles cordiales avec eux. Elle savait que ce couple organisait régulièrement des dîners chics à thème, en cherchant à réunir autour de la table des personnalités parfois atypiques et remarquables, de quoi marquer le coup. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas vraiment eu de nouvelles d'eux, ni d'ailleurs cherché à en avoir. Il faut croire que Léonie Merrington, la grande organisatrice de ces dîners, avait trouvé intéressant, pour une raison assez mystérieuse, d'inviter un entrepreneur en pompe-funèbres qui présente bien. Qu'avait-elle en tête ? Quelle surprise préparait-elle ?
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Thomas Sullen
Voilà un an, Thomas Sullen était un interne en médecine à Liberté. Il avait contribué à résoudre une ténébreuse affaire dans laquelle il s'était révélé que l'infirmière Salomée Lecupre, atteinte du syndrome de Münchausen par procuration, tuait les patients qu'elle soignait. Le jeune étudiant avait pu mettre fin à ses agissements avec l'aide du médecin légiste Adrienne Destance et du médecin généraliste Jean Dulvert.
Depuis le jeune homme avait fini ses études et se trouvait en état de démarrer dans la vie, jonglant un peu entre ses relations pour commencer à se débrouiller, à pouvoir monter dans la société.
Ce fut justement du fait de ces relations qu'il entra en contact avec le couple des Merrington, Léonie et Edward, des mondains bourgeois qui organisaient à Liberté une fois par mois un dîner à thème chez eux, l'occasion de rencontrer des personnes intéressantes, issues de la bonne société, des gens qui pourraient être utiles pour lui, pour développer son activité, trouver des opportunités...
Ce matin, dans la boîte aux lettres, il y avait une enveloppe. Une invitation à dîner ! Chez les Merrington. Tenue de soirée de rigueur, bien sûr.
... Rendez-vous dans une semaine, à 19h pour un cocktail avant le dîner qui serait succulent, bien sûr.
A Liberté, l'air était doux, les arbres des parcs et squares prenaient de belles couleurs, jaune, orange, rouge et mordoré. Le ciel était d'un joli bleu vif, parsemé de nuages blancs et ponctuellement d'un gris profond. Il pleuvait ponctuellement, mais cela ne durait pas, et par rapport à certains automnes particulièrement humides, aucun natif du pays n'aurait osé se plaindre. L'actualité du moment tournait essentiellement autour des difficultés politiques du lointain comptoir de Ouadjourat, des complications assez légères dans l'absolu et représentatives du climat d'intrigues byzantines dans cette ville partagée entre plusieurs influences. Il y avait en outre une mode passionnée pour l'artiste défunt Eric Reynolds, décédé voilà une dizaine d'années. Tous les heureux propriétaires d'une de ses œuvres trouvaient aisément à la revendre avec une plus-value très confortable. Plusieurs galeries en ville attiraient le chaland en exposant un ou de tableaux de l'artiste, en espérant que les visiteurs achèteraient d'autres toiles de style comparable. Une vaste rétrospective de l'artiste allait en outre ouvrir ses portes d'ici quelques jours, les critiques d'art se bousculant, leurs débats enflammés occupant les colonnes des journaux. Pour ceux qui ne s'intéressaient ni à l'actualité internationale ni à l'art, les rubriques des journaux offraient encore une sombre affaire de meurtre dans une belle propriété des valons verdoyants, la police suspectant le crime d'avoir été commis par un membre de la famille, mais l'enquête n'avançait pas, au point que les hypothèses les plus folles semblaient devenir crédibles. Pour finir enfin, il y avait du côté de Brillante, dans le sud, la rumeur persistante de disparitions d’œuvres d'art mais d'après les journalistes, les richissimes victimes préféraient ne pas laisser ébruiter leur malheur.
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Pour Séraphine Uriel :
Cela faisait à présent presque un an que sa vie avait changé... A l'époque elle était secrètement amoureuse de son employé, Louis Grémonville qui s'était révélé appartenir à une famille aux traditions pour le moins atypique. Sa soeur était morte et c'est en enquêtant sur cette malheureuse affaire que Séraphine Uriel avait rencontré le détective Lysianas Krayne ainsi que le Vicomte Ector Vasquez Vicenzo. Depuis le détective avait perdu la raison, interné à Liberté dans une institution psychiatrique aussi confortable qu'il est possible, son séjour de longue durée étant payé par son père Jeduzor Krayne, un homme que Lysianas détestait et qu'il disait ne pas être son vrai père, ce dernier étant l'un des membres du personnel soignant de la clinique où il vivait désormais. Le Vicomte de son côté avait épousé la charmante demoiselle Hintzer, mais donnait bien peu de nouvelles. Quelques entrefilets dans la presse semblait dire que le couple vivait dans une ambiance sombre... Les épreuves qu'Ector et sa sœur Eulalie avaient vécues les avaient durement marqués, et pour eux, rien ne serait plus comme avant.
... Pour Séraphine aussi, tout était différent.
Aujourd'hui elle vivait avec Bartholomée Asch... qui préférait qu'on l'appelle simplement Asch, et surtout pas Bart' ! Ce "sale cabot" qu'elle avait commencé par trouver exaspérant était désormais son amant et tendait à rêver d'avoir une "portée de louveteaux" avec elle. Mal adapté en société, il se donnait du mal pour aider sa "Souris" chérie, en faisant les courses, amenant l'orpheline Annie (& Cassis le chat) qu'ils avaient adoptée, à l'école... Pendant ce temps, les affaires de Melle Uriel, son entreprise de pompes-funèbres, se portait bien.
Il y a peu enfin, Séraphine, engagée dans une quête spirituelle, avait résolu un mystère tenant à la manière dont le destin d'un individu connaît des phases de choix, de tournants, des décisions qui pèsent sur tout le reste de sa vie... Sur cette affaire elle avait été aidée de Peter Lester, un ancien camarade d'armée de Asch devenu pompier volontaire et maître chien, matérialiste convaincu, puis sceptique, et perplexe.
Séraphine Uriel ne connaissait les Merrington, Léonie et Edward, que de loin, ayant eu des relations professionnelles cordiales avec eux. Elle savait que ce couple organisait régulièrement des dîners chics à thème, en cherchant à réunir autour de la table des personnalités parfois atypiques et remarquables, de quoi marquer le coup. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas vraiment eu de nouvelles d'eux, ni d'ailleurs cherché à en avoir. Il faut croire que Léonie Merrington, la grande organisatrice de ces dîners, avait trouvé intéressant, pour une raison assez mystérieuse, d'inviter un entrepreneur en pompe-funèbres qui présente bien. Qu'avait-elle en tête ? Quelle surprise préparait-elle ?
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Thomas Sullen
Voilà un an, Thomas Sullen était un interne en médecine à Liberté. Il avait contribué à résoudre une ténébreuse affaire dans laquelle il s'était révélé que l'infirmière Salomée Lecupre, atteinte du syndrome de Münchausen par procuration, tuait les patients qu'elle soignait. Le jeune étudiant avait pu mettre fin à ses agissements avec l'aide du médecin légiste Adrienne Destance et du médecin généraliste Jean Dulvert.
Depuis le jeune homme avait fini ses études et se trouvait en état de démarrer dans la vie, jonglant un peu entre ses relations pour commencer à se débrouiller, à pouvoir monter dans la société.
Ce fut justement du fait de ces relations qu'il entra en contact avec le couple des Merrington, Léonie et Edward, des mondains bourgeois qui organisaient à Liberté une fois par mois un dîner à thème chez eux, l'occasion de rencontrer des personnes intéressantes, issues de la bonne société, des gens qui pourraient être utiles pour lui, pour développer son activité, trouver des opportunités...
Ce matin, dans la boîte aux lettres, il y avait une enveloppe. Une invitation à dîner ! Chez les Merrington. Tenue de soirée de rigueur, bien sûr.
... Rendez-vous dans une semaine, à 19h pour un cocktail avant le dîner qui serait succulent, bien sûr.