[Artland 2.2]- Apprenti faussaire ? (sept.)

[Crépuscule]

Louis s' était débattu avec fureur, redoublant d' effort quand il vit qu'on les séparait les uns des autres, mais face au nombre des képis, il ne pouvait rien faire.

Quand emmené à part, on lui dit qu'on le conduisait chez sa tante, cela lui fit l'effet d'une douche froide, c' était si inattendu, si plein de conséquences qu'il resta sous le choc le reste du trajet.

Une fois sur place, son inquiétude pour ses mômes était toujours forte, mélangée aux innombrables questions naissant dans sa tête. Il paraissait calme mais cela cachait une tourmente intérieure intense.

En allant au salon il observa les lieux en détail, tentant de comprendre un peu qui était cette tante, peut-être apercevoir ses parents sur une photographie.

Face à elle, il resta neutre et silencieux, ne touchant pas au biscuit, comme une manifestation de la révolte qui se jouait en lui. Cela pouvait paraître comme la réaction de l' animal craignant avec suspicion la nourriture donner par une créature qui considère comme prédateur.

«Oui» fut simplement sa réponse. Une cousine... Il avait espéré une soeur, quelqu'un de proche de ses parents... Il complèta : «Et vous ...» Une interrogation non terminée, ne sachant quel temps employer... Connaissait-elle bien sa mère?...

«

[darkbaron]

Il n'y avait strictement aucune photographie de sa mère dans le salon. Les quelques photographies qui s'y trouvaient représentaient généralement la femme qui se trouvait face à lui ou un homme, quand ils n'étaient pas ensemble ou avec d'autres personnes. L'homme en question est ou était très certainement son compagnon car il était aisé de reconnaître des photographies de couple. Bref, des parents de Juste, nulle trace en ces lieux...

D'ailleurs, la réponse que lui fournit calmement Lydia lui expliqua pourquoi il ne devait pas s'attendre à en trouver une ici :

"Je regrette, mais non. Je ne la connaissais pas personnellement. Je ne l'ai jamais vue, ni même fréquentée. Ce sont mes recherches qui m'ont permis de retrouver ta trace. Jusqu'ici, j'ignorais tout de ton existence et je n'avais qu'une très vague connaissance de ma famille. Mes parents parlaient peu de la leur et mon époux était tout aussi silencieux sur la question. Que l'on soit lié par le sang ou par alliance, j'ignore presque tout de mes cousins. Néanmoins, je ne pense pas en avoir beaucoup. En résumé, tu es peut-être ma seule famille. Mon époux et moi n'avons jamais eu d'enfants et nous n'avons pas non plus de fratrie."

Il y avait comme une pointe de regret dans sa voix. Une part d'elle avait toujours désiré être entourée d'une vraie famille. Son enfance avait été calme et solitaire. Elle n'avait jamais eu le plaisir de connaître le lien unique qui unissait des sœurs ou un frère et une sœur. Elle aurait tant voulu avoir un compagnon de jeu, un autre enfant avec qui partager des moments de joie et de tristesse. Certes, parfois, les membres d'une fratrie s'entre-déchirent et se nuisent mutuellement, mais c'est souvent le cas quand une relation est imposée par la naissance. On ne choisit pas sa famille. C'est précisément pour cela que ce lien est aussi particulier.

Cette solitude avait particulièrement pesé à deux moments de sa vie : le décès de sa mère et, bien sûr, celui de son époux. C'était dans les moments de deuil qu'elle ressentait le besoin de partager, et donc dans ces moments qu'elle comprenait à quel point elle était seule. Elle avait des amis et des connaissances, mais aucun n'était un confident. Afin de mettre fin à ce vide au fond de son âme, elle avait cherché à retrouver des racines, que ce soit dans sa branche ou dans celle de son époux. Ses recherches l'avaient naturellement menée sur les traces de l'orphelin et expliquaient sa présence en ces lieux.

[Crépuscule]

«Moi j'ai une fratrie, je veillais sur eux, mais ce matin, on nous a tous arrachés les uns aux autres.»

Louis pensa particulièrement à P'ti Pierre, c' était le plus jeune, comment allait-il vivre ça. Mettant les mains dans les poches de son manteau, se renfermant sur lui-même, il sentit une petite boule de poil au fond d'une des poches. Brigadier, le ouistiti, qui dormait près de Louis, s'y était caché au moment de «l'assaut».

Il laissa l'animal saisir son doigt et essaya de ne pas laisser transcrire sa surprise.

[darkbaron]

Elle baissa légèrement la tête et répondit, quelque peu gênée à ce sujet :

"Je le regrette, mais la rue n'est pas un endroit pour les enfants. Ils ont besoin d'un foyer. Une bonne enfance ne peut se concevoir sans un toit, un peu de chaleur et une bonne éducation. Je pense que tu peux le comprendre. Ils ne connaîtront plus la faim, ni la misère. Ils auront un abri. De ton côté, tu n'auras plus à les protéger. D'autres vont désormais veiller sur eux et s'assurer qu'ils ne manqueront de rien, tout comme je vais faire en sorte que tu aies une bonne condition."

Elle sourit doucement afin de tenter de le rassurer. Elle veillait à tout faire pour se montrer aimable, tout en conservant malgré tout une certaine distance afin de ne pas trop brusquer le garçon. C'était déjà assez difficile comme cela pour tous les deux... Un tel changement de vie pouvait être très perturbant.

[Crépuscule]

Il voyait qu'elle était convaincu par ses propos et qu'elle cherchait vraiment à améliorer leurs conditions, mais elle ne connaissait pas la vie en orphelinat, prisonnier derrière leurs grilles avec le maigre espoir d' une adoption, mais la plupart finisse, trop âgé, par quitter l'orphelinat pour travailler comme ils peuvent.

«J' aimerais croire qu'ils pourront trouver une famille, mais à leur âge, il.y aura peu de chance. Et une fois trop grand pour l' orphelinat, ils seront seuls.

Le plus jeune, savez vous où il a été envoyé ? »

[Iris]

Le sort définitif des enfants n'a pas été encore été scellé définitivement. De fait, il est probable qu'ils seront placés quelque part de manière provisoire en attendant une affectation définitive qui pourrait d'ailleurs être assez loin, à la campagne ou dans une autre ville. Contrairement au sombre vécu de Juste, les orphelinats sont de toute taille et de tous genres. Cela peut alterner de la prison effrayante à la quasi pension de famille.

Sans prise de renseignements, impossible de savoir où est (ou sera) l'un ou l'autre.

[darkbaron]

En effet, Lydia ne savait strictement rien du sort de ses anciens compagnons et ne pouvait donc pas le renseigner à ce sujet.

"Non, je dois reconnaître que je ne sais rien. Si tu veux de leurs nouvelles, je me renseignerai régulièrement afin de m'assurer qu'ils vont bien. Je suis certaine que c'est le cas et que tu n'as pas à t'inquiéter, mais je comprends tes craintes. Tu as sans doute l'impression de les abandonner, mais ce n'est pas le cas.

Comment s'appelle le plus jeune dont tu parles ? Connais-tu son âge ? Si cela peut te soulager, je prendrai rapidement de ses nouvelles."

[Crépuscule]

«c'est Pti' Pierre, il a 10 ans. Oui j' aimerai avoir de ses nouvelles et pouvoir lui rendre visite quand ça sera possible.

Si vous m' avez retrouvé, peut-être que vos recherches vous en ont appris un peu sur mes parents, vous avez une idée dans quel pays ils sont partis?»

[darkbaron]

Ses parents ? Lydia fut quelque peu surprise par la question du garçon. En fait, elle était surtout gênée par les implications de celle-ci : il ignorait tout du sort de sa mère. Cela compliquait quelque peu les choses... Comment le lui dire ? Comment lui annoncer qu'on l'avait retrouvée morte, assassinée ?

Il était de son devoir de lui révéler la vérité. Elle ne voulait pas commencer leur relation par un mensonge et ne pouvait naturellement donc pas cacher un fait aussi grave, mais elle ne parvenait pas à trouver les bons mots dans sa tête. Un long silence s'ensuivit donc alors qu'elle réfléchissait.

Le jeune Juste avait pu voir sans le moindre problème le choc qui avait accompagné sa question, puis l'hésitation qui avait suivi. C'était une situation très inconfortable. D'ailleurs, la seule réponse que parvint finalement à exprimer Lydia fut une expression triste sur son visage.

[Crépuscule]

Cette expression et ce silence en disaient bien plus que des mots. Louis baissa la tête, serra les paupières et les dents pour contenir ses émotions.

Pour nombre d' orphelins, retrouvez ses vrais parents est un rêve qu'ils n' osent à peine espérer, mais Louis y avait cru, il avait pendant des années espéré partir à la recherche de ses parents des qu'il l' aurait pu, mais à présent, la piste pour les trouver était bien trop courte, elle se résumait en une simple question.

«Où reposent-ils?»