Je pars de la supposition que l'orphelinat des ormes Rouges est l'un de ceux qu'ils connaissent
Orphelinat des Ormes Rouges
Louis et Henri se tenaient au coin de la ruelle, surveillant la cour de l'orphelinat bordée par ses hautes grilles, aussi sinistres que les barreaux d'une prison. Ils s'assuraient que personne ne les verrait et vérifiaient par la même occasion que personne ne les surprendre en regardant par la fenêtre d'une des pièces éclairées.
Heureusement, le bâtiment semblait endormi. Un dernier coup d'oeil dans la rue pour vérifier qu'elle était toujours déserte puis ils s'élancèrent. S'aidant l'un l'autre, ils escaladèrent la grille et se retrouvent dans la cour. ils se hatèrent et s'enfonçèrent dans les ténèbres le long du bâtiment partant en direction d'une des petites fenêtres du sous-sol.
Enfer et damnation ... ces enflures avaient bien appris la leçon ... leur porte de sortie habituelle avait été équipée de barreau. Ils continuèrent alors jusqu'à la porte arrière des cuisines. Aucune lumière ne s'échappait de la petite lucarne .. parfait. La porte était vérrouillée ... mais Henri avait plus d'un tour dans sa poche .. avec l'aide de deux tiges en métal il parvint après quelques essais à débloquer la vieille serrure. Ils s'engouffèrent dans la pièce et repoussèrent la porte. Henri profita de la visite pour enfourner une miche de pain dans son gosier et faire quelques réserves.
Louis vérifia le couloir puis ils s'avançèrent en direction du hall principal où se trouvait les escaliers mais aussi le bureau de la directrice. De la lumière d'une faible lampe se diffusait par les fenêtre du bureau vitré, éclairant légèrement le hall ... Peste ...la vieille baderne était dans son bureau.
Quelques grincements du plancher à l'étage, leurs battements de coeur s'accèlèrèrent par le stress et l'excitation, le calme retomba aussitôt. Il tranversèrent le hall accroupi pour ne pas être vu depuis le bureau mais l'ascension de l'escalier décrépi allait être un tout autre défi de discrétion. A pas de chat, ils montèrent au ralenti, priant à chaque mouvement pour ne pas déclencher un grincement ... mais visiblement pas assez car ils ne purent laisser échapper quelques bruits durant leur ascension, heureusement déjà hors de vue du bureau. Cependant, comme dotée d'un sixième sens pour sentir les pensionnaires en vadrouille, la directrice sortit de son bureau, une lanterne à la main. Par chance (Probablement celle d'Henri ...), ils se trouvaient déjà en haut des marches quand elle s'approcha de l'escalier, et il parvinrent à se faufiller par la porte de la salle d'eau voisine qui avait été mal refermée.
Le faisceau de la laterne balaya les marches, on pouvait sentir dans l'air la vigilance de la vieille femme peser. Après quelques instants à regarder les lieux, elle émit un toussement sec et atténué "Huhumm". Les deux garçons étaient coutumier de ce comportement, c'était la manière de la birbasse d'appeller la nuit la surveillante des dortoirs (qui n'était autre que la cuisinière), généralement en train de somnoler sur sa chaise au bout du palier. Parès un second et horripilant "Huhumm", la bonne Françoise rouvrit les yeux et s'avança en faisant grincer le plancher jusqu'au haut des escaliers, juste devant la porte derrière laquelle les deux intrus retenaient leur respiration. Un tenait un simple bougeoir avec une bougie en grande partie utilisée qui éclairait l'intérieur de la salle d'eau par l'interstice de la porte entrebaillée.
Sans hausser la voix mais assez clairement pour qu'elle l'entende, la directrice dit d'un ton des moins amicales :
"Françoise, je suppose que vous n'avez rien remarqué de particulier ? ... Bon, j'aimerai que vous alliez vérifiez que tout le monde est bien dans son lit, en commençant ça cette petite furie qu'on a isolé."
"Bien Madame"
Françoise traîna ses pantoufles en direction de la salle d'eau, dans l'espoir de se rafraîchir les idées, mais avant même de toucher la porte, la voix disgrâcieuse du rez-de-chaussée insista avec un "Tout de suite". Les deux garçons retrouvèrent enfin leur respiration tandis que la femme repartait vers le fond du palier en soupirant discrétement. Louis regarda attentivement la porte où elle se rendit. Il fit signe à Henri qui le pressait d'attendre. Françoise jeta un coup d'oeil dans la pièce puis referma avant d'emprunter l'escalier en face de cette porte pour monter au deuxième étage.
Louis murmura à Henri qu'elle allait y aller et qu'il surveille ses arrières. profitant de son poids plus faible que celui d'Henri, il se rendit jusqu'à la porte, d'un pas vif mais léger, ne laissant pas échapper un ou deux chuintement de plancher. Il ouvrit aussi discrétement que possible la porte et interpela à faible voix l'occupante.
"Pss ... Marion c'est toi ?"
"Oui ... Qui..?"
"Chuut .. pas de bruit. C'est Louis .. je suis avec Henri .. suis moi on se casse."
Une porte se referme en haut, les deux jeunes tentent de rejoindre Henri, le retour est un peu moins discret mais cela ne semble pas avoir alerté la surveillante qui ouvre une seconde porte à l'étage au dessus. les trois compère réunis échange quelques chuchottements devant la salle d'eau puis entament la descente mais alors qu'ils se trouvent à mi-chemin, la lumière de la lanterne se rallume et les révèle en flagrant délit.
"Qu'est ce que nous avons là! Non mais ..."
Elle n'a pas de terminer sa phrase Louis part en courant et essaye de passer devant la directrice qui se tient au pied de l'escalier pour fuir vers la grande porte du hall.
"Françoise!!! ... Vient par ici sale garnement." Elle l'attrape par le col alors qu'il lui passe devant. Louis crie alors :
"Maintenant Henri!"
Se dernier attrape Marion par le poignet et l'entraîne en direction de la cuisine. Ils parviennent à passer, Louis forçant à l'opposé pour retenir la vieille cerbère.
Malgré son âge, la femme à de la poigne et sans lâcher Louis qu'elle tient à présent par le bras, elle avance vers la cuisine, appelant de nouveau Françoise pour que cette dernière hâte le pas. Mais quand elle arrive à la porte de la cuisine, la porte arrière est grande ouverte, et un grand sourire peut se lire sur le visage de Louis.
Louis est enfermé dans le bureau de la directrice le temps que les képis soient prévenus de l'incident. Louis garde un isolant silence jusqu'à leur arrivée. Lydia finit par être appelée.
...
Tu as envie de me passer un savon Darky? Allez lâche toi