Fortuna Imperatrix Mundi

Juste retourna dans sa chambre, donna des biscuits a Brigadier et se laissa tomber sur le lit où il finit par s'endormir.

Le lendemain, il est probable que la communication entre le neveu et sa tante reste coupée, même si une part de la tension était retombée.

Lydia comptait elle toujours accompagner Juste ?

Lydia était certes toujours fâchée, mais pas au point de ne pas tenir sa promesse. Elle comprenait l'importance de cette visite et ne voulait aucunement en priver Juste. La jeune veuve n'avait absolument pas changé d'avis au sujet de ses actes, mais ce n'était pas une raison pour tout gâcher. Elle était la personne adulte de la maison et devait donc se comporter de la sorte. C'était son rôle d'apporter au jeune Juste la maturité dont il manquait cruellement.

Le lendemain, comme prévu, Juste Louis et sa tante Lydia Deighton se rendirent à l'adresse où il avait rencontré Quentin Foch. C'était presque à l'extérieur de la ville, non loin d'un terminus du tramway. Tandis que le jeune homme était sans doute plein d'appréhension et d'entrain, la dame toute de bienveillance protectrice... ils arrivèrent... pour trouver à leur grande surprise... porte close.

Peut-être que le maître de maison était absent ? ... Fallait-il attendre ? Taper plus fort ? (après tout, son épouse était peut-être là, elle !)...


Au bout d'un moment un quinquagénaire au ventre légèrement proéminent, un physique d'ancien ouvrier, les aborda avec un accent traînant et roulant. Il ne fallut pas longtemps pour comprendre que Quentin Foch avait déménagé il y a peu. Il avait payé ce qu'il devait pour la location, et puis c'était tout. Il avait bien sûr laissé une adresse à laquelle lui envoyer son courrier, c'était dans une petite ville du Sud-Est.


... comme il n'y avait rien d'autre à faire, il ne restait plus qu'à rentrer avec cette adresse...


...


Les lettres envoyées à cette adresse revinrent quelques jours après chez Lydia Deighton. Personne n'habitait à l'adresse indiquée... et pour cause : la maison correspondant au numéro n'existait pas...


...


Juste Louis s'installa donc chez sa tante, se heurtant à un nouveau mystère. Son ami Henri passa un soir brièvement avec leur amie commune, ils disaient qu'ils allaient changer d'air et demandaient à Juste de venir avec eux... mais il déclina... à ce moment... la seule chose qu'il pouvait encore faire était soit de les laisser partir tenter leur chance, soit les dénoncer pour qu'ils soient attrapés et "enfermés" dans un orphelinat... après toute la peine qu'il s'était donné pour délivrer son amie, le choix était facile.


...

Son passé derrière lui, Juste Louis démarrait une nouvelle vie aux côtés de sa tante.