[Artland 3.1] - Anatomie artistique (nov.)

[Iris]

Un grand frisson parcouru la salle tandis que les lumières vacillaient et tremblaient et au même moment on sursauta en entendant une fenêtre claquer brusquement, s'ouvrant béante et laissant entrer des trombes d'eau. Des appels au calme mettaient de l'huile sur le feu, les nerfs de beaucoup étaient tendus et un cri domina le vacarme : soudain, du sang s'était mis à dégouliner du drap posé sur le corps.

Dans l'instant d'après, les lumières s'éteignirent presque toutes tandis qu'il semblait à certain que le corps sous le drap avait bougé.

Bien sûr, tous ceux qui ont eu une formation médicale savent que le sang d'un mort ne coule pas...

...

[darkbaron]

Lydia fit partie de ceux qui sursautèrent quand la fenêtre s'ouvrit subitement. Elle était déjà quelque peu stressée en raison de ce qui se préparait en bas et cet événement soudain avait achevé de mettre ses nerfs à rude épreuve. Malheureusement, le pire était encore à venir...

Lydia n'avait certes pas de grandes connaissances en médecine, mais elle avait tout de même quelques certitudes : par exemple, elle savait que le cœur alimentait le corps en faisant circuler le sang et que c'était à cause de ça que le sang pouvait dégouliner quand on se blessait. Or, le cœur d'un mort ne bat plus. C'était justement une des caractéristiques d'un cadavre. Elle avait déjà vu des défunts dans un cadre moins académique que cela pour le savoir. Leur pâleur était la marque de cette absence de circulation sanguine. De plus, le sang "mort" ne devait-il pas finir par sécher comme le sang qui coule d'une blessure ? Sur ce point, elle n'en était pas tout à fait certaine, mais elle était à peu près sûre que le sang d'un mort ne devait pas couler de la sorte... Et le cri avait confirmé que quelque chose n'allait pas.

Son cœur battit la chamade au moment où toutes les lumières s'éteignirent. Que se passait-il ? L'homme sur la table était-il encore vivant ? Comment des médecins compétents avaient-ils pu se tromper de la sorte ? Elle pouvait comprendre une telle erreur venant d'un individu sans formation médicale, mais pas quand il s'agissait de médecins qui devaient mieux savoir que tout le monde ce qu'ils faisaient car ils avaient chaque jour des vies entre les mains...

Au fond, la panique la gagnait presque et elle commençait à regretter d'être venue.

[Crépuscule]

Alors qu'il avait dirigé toute son attention sur le corps pour s' imprégner de la scène qui devait suivre pour alimenter sa toute nouvelle inspiration, donner artistiquement vie à la mort, voici que la mort prenait vie sous ses yeux.

Juste était loin des réflexions pragmatiques de sa tante, les lumières vacillaient, des forces s'etaient engouffrées dans la pièce ... Tout ceci n' était pas naturel, pas réel ... Peut être était-ce son imagination libérée qui s' exprimait comme un rêve éveillé.

Le regard toujours pointé sur le drap, le rouge commença à emplir sa vision, le sang s' étendait et bientôt ce fût comme un tourbillon écarlate qui emplit sa vue ... Le vertige le prit ... Et quelques instants plus tard, il tourna de l' oeil puis s' évanouit.

[Asdel]

Thomas Sullen ne comprenait pas...Du sang ? Sur un cadavre ? Si c'était une blague, elle n'était vraiment pas de bon goût. Sans compter les petits effets, la fenêtre qui claque, puis les lumières qui s'éteignent. Cela rappelait à son esprit cartésien cette soirée chez les Merrington. Et au fond de lui, même s'il savait que tout cela n'était qu'un concours de circonstance, une onde de peur glaciale le frappa, boule au ventre issue des ténèbres de son âme et de ses rêveries les plus sombres.
Mais quelque chose d'autre se mit aussi à briller dans son esprit, le goût du mystère et des affaires louches. Tout recommençait, sur de nouvelles pistes. Et il ne savait pas ce qui allait arriver, mais une envie sauvage de découverte se mêla à ses peurs, brûlant ses veines comme le coup de fouet procuré par un vieux whisky. Il redécouvrait sa drogue, son leitmotiv, l'endorphine pure, la joie violente de se confronter à des choses inconnues.
Mais pour l'heure, en entendant le jeune Juste tomber, et voyant la mine pâle de Madame Deighton, il savait que son devoir était ailleurs. Rapidement, il dit.
"Ne vous inquiétez pas Madame, laissez le donc respirer, une petite peur bleu à la vue du sang, il reviendra rapidement à ses esprit. Là, calmez-vous et ne regardez pas en bas"
Puis il se baissa, cherchant le pouls du jeune homme évanoui, ses yeux à la recherche d'un confrère médecin qui aurait eu l'intelligence de prendre sa trousse avec lui.
Se retournant vers Lydia, il lui demanda, pour éviter qu'elle ne se bloque sur la vue affreuse du corps:
"Pourriez-vous trouver un médecin avec sa trousse...Il m'a semblé en avoir vu un tout à l'heure. Il aura surement de sels, ou une lichette de liqueur, pour redonner du rouge aux joues de vôtre Juste!"

[Iris]

Alors que Louis Juste ou Juste Louis perdait connaissance et s'affalait mollement sur la banquette en bois avant de finir de glisser sur le sol, et que Lydia Deighton regrettait sa sortie, ...


... d'autres cris provenaient de plus loin... de là où ils étaient, ils ne voyaient rien de plus, mais ça fleurait bon la panique à l'opposé de l'endroit où ils étaient et des gens commençaient à essayer de sortir précipitamment...


... sauf que les portes semblaient coincées... elles ne s'ouvraient pas facilement et on voyait des goulots d'étranglement et piétinements avoir lieu tandis que le "mort" bougeait sous son drap, ses mouvements hasardeux et sinistres, les lumières blafardes jetant un éclairage sinistre sur cette scène d'horreur...

...

Dans l'immédiat, le problème commençait à être la bousculade du côté de la porte non loin de l'endroit où le trio s'était installé. On risquait de piétiner Juste, de bousculer Lydia Deighton et le Dr Sullen pour parvenir à sortir de là... Il y avait quelque chose que des gens de l'autre côté cherchaient à fuir... Donc en fait, trouver un médecin avec sa trousse (ou d'ailleurs du matériel médical dans la faculté de médecine où ils se trouvaient) allait devoir être repoussé de quelques minutes...

[darkbaron]

Lydia prit Juste dans ses bras afin de le protéger et d'écarter les gens sans pour autant quitter des yeux le mort-vivant. Tout cela l'inquiétait et elle ne savait que faire. Ils devaient pourtant agir afin de mettre fin à cette crise. Après quelques secondes de réflexion, elle finit par lâcher :

"Vous êtes médecin ! Pourquoi n'iriez-vous pas vérifier l'état de ce corps ? Si l'homme sous ce drap est encore vivant, il aura besoin de soins car ses blessures doivent être terriblement graves pour saigner de la sorte. De plus, s'occuper de lui mettra sans doute fin à cette panique en montrant qu'il n'y a rien d'incroyable là-dedans. C'est probablement juste une effroyable erreur de la part d'un de vos confrères. On a sans doute prononcé le décès d'un homme à tort..."

[Iris]

Lydia Deighton ne put certainement pas sortir sa tirade en une fois. Elle fut incommodée, freinée, entrecoupée... et dut singulièrement forcer la voix...

Probable qu'à moins que la dame n'ait vraiment crié et parlé vite, le Dr Sullen n'avait pas dû entendre tous les mots. Suffisamment pour comprendre qu'elle lui suggérait de sauter dans la fosse, donc... Descendre quelques marches, passer par dessus la rambarde et faire une "chute" plus ou moins amortie de 3 à 4m pour rejoindre le cœur de l'action.

Pendant ce temps la foule commençait à parvenir à sortir tandis que quelque bruits d'explosions (d'ampleur très modérée, plus bruyante qu'autre chose) et de bris de glace se faisaient entendre avec force du fait de l'acoustique de la salle. Les premiers sortis semblaient encore crier de surprise ou de peur, mais ça semblait moins grave que l'horreur à l'intérieur de l'amphithéâtre...


...

[Asdel]

Thomas vérifie que Lydia et Juste Louis soient en sécurité. Si c'est le cas, héroïquement, avec son panache habituel, il se décide à sauter dans la fosse aux Lions.
L'idée de sa nouvelle connaissance était excellente. Mais au fond de lui, il se disait que dans un amphithéâtre bourré de médecin...Il n'était vraiment pas normal qu'il soit le seul à tout faire pour garder son calme, même si au fond il aurait bien aimé pouvoir éviter tout cela. Franchement...Il n'était pas le seul médecin ici ? En plus, il n'était que généraliste. La vie de jeune homme du monde est vraiment injuste. Même pour la gloriole, Thomas ne méritait franchement pas de faire ce qu'il allait faire...

Thomas essaie de trouver un autre chemin que sauter de quatre mètre. Si c'est la seule solution, il passe précautionneusement la rambarde, et essaie de se laisser glisser en traction, accroché à bout de bras, le corps collé au mur, pour avoir le moins de hauteur à dégringoler s'il devait glisser du fait de ses capacités athlétiques subhumaine

[Iris]

Alors que Thomas Sullen était en train d'être héroïquement à passer par dessus la rambarde pour agir, il eut la stupéfaction (?) de voir un confrère, malgré les lumières clignotantes et les cris, avoir le sang froid de tirer le drap qui couvrait le "mort vivant sanguinolent"...

Quelle surprise que de constater qu'en fait, ...

... l'homme portait un masque... et sur la poitrine un dispositif retenant une poche de sang qui achevait de se vider en dégoulinant... il était nu à part ça... et son attitude de "Groooaarrrr" exagérés et tout à fait grand-guignolesques à présent... il était bien vivant, pas de doute là-dessus... et il avait tout de l'étudiant en médecine qui fait une farce de très mauvais goût aidé de nombreux comparses...

De fait, cette révélation déclencha le rire des farceurs qui s'empressèrent de prendre leurs jambes à leur cou pour échapper, d'où qu'ils étaient (pour jouer sur l'éclairage, bloquer les portes etc.) à la vengeance des honorables professeurs de médecine qui les suivaient... difficilement et furent très rapidement distancés...

... Une farce...

... cela n'avait été qu'une plaisanterie ridicule ! ...

[Asdel]

Thomas était rouge de colère, regardant son confrère poursuivre les petits malotrus. Se retrouver sur cette rambarde pour une simple farce. Bon, à son époque, ça ne l'aurait pas gêné de faire la même, mais franchement, on avait pas idée de faire ce genre de blagues, ils auraient pu tuer quelqu'un...D'ailleurs, comment allait Juste ? Se demandait-il.
Essayant de ne pas tomber, il retourne vers les Deighton pour voir l'état du jeune homme.