L'automne était bien installé à Liberté, avec de longues journées de pluies tempétueuses qui rendaient la navigation dangereuse et causaient des retards dans les liaisons maritimes ainsi que des inondations des canaux dans plusieurs quartiers de la ville. On ne déplorait aucune perte humaine, mais les pertes matérielles et les complications logistiques ne manquaient pas avec des problèmes sur la ligne de chemin de fer reliant Liberté à Dôme... et la pluie ne cessait toujours pas... Les services de la ville étaient mobilisés par cette urgence, veillant à circonscrire le moins mal possible les dégâts et parer aux différents incidents et accidents qui en découlaient.
Par chance le Dr Thomas Sullen, tout comme d'ailleurs Lydia Deighton dans un tout autre quartier, logeait assez en hauteur pour ne pas se sentir menacé par les égouts qui débordaient ponctuellement ou les caves inondées... De fait la vie continuait avec ses activités, ses invitations, ses dîners, ses conférences...
Justement aurait lieu très prochainement, cette après-midi même, un cours d'anatomie artistique qui prenait la forme d'un événement mondain d'un goût discutable. Il était question d'une dissection s'adressant aussi bien aux étudiants en médecine qu'à ceux en art, le tout accompagné d'une conférence sur les liens entre art et science. Le programme n'était pas inintéressant dans l'absolu :
- Histoire de l'art et des sciences : l'anatomie, la sculpture et la peinture (15h-18h)
- Dissection artistique : démonstration avec dissection de cadavre... (18h - 20h)
- Cocktail (à partir de 20h, pour ceux qui auraient encore l'estomac en place)
Lydia Deighton avait également reçu une invitation, mais pouvait plutôt supposer que la cause en était que l'un des organisateurs de la conférence avait dû être en bons termes avec son défunt époux... en tous cas, elle pouvait s'y rendre seule ou accompagnée, par exemple avec "Juste"...
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La conférence et la démonstration avaient lieu dans un amphithéâtre circulaire de la faculté de médecine, les conférenciers et la dissection qui suivrait, se déroulerait dans une sorte de fosse à laquelle on accédait par une galerie qui évoquait vaguement un souterrain, assez sinistre au vu de l'éclairage. Il faisait sombre dehors, entre la saison et la pluie incessante, et les tons également sombres du bois des bancs et des tables n'aidaient pas à y changer quoi que ce soit.
Métajeu a écrit :Admettons, pour des raisons de commodité et d'heureux hasard, que le Dr Sullen et Lydia Deighton se retrouvent côte à côte, un peu bousculés par de nouveaux arrivants, de quoi poser les bases d'une occasion de bavardages courtois et à propos, tandis que tout le monde parle autour et que le jeu des échos tend à donner une impression de ruches...