[Artland 1.1] Chemins du Destin - I - Le rêve

Retour sur les aventures achevées en Artland
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Iris
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Message : # 4126Message Iris
05 juil. 2011, 15:59

Le sieur Edward Daemon prit le temps de réfléchir en silence en buvant quelques gorgées de thé.

" Un roman sur le choix ? "

" Pour moi je dirais qu'il est évident qu'un individu qui devient un dirigeant d'organisation criminelle dispose d'un choix, c'est même l'objet de la politique pénale que d'encourager la reconversion des condamnés ou la prévention en amont, même si ce n'est pas évident. Il n'y a pas de fatalité à mon sens. Ma réponse à votre première question est donc oui."

" Pour devenir un dirigeant criminel, il est nécessaire d'être intelligent, je parle d'une intelligence sociale d'une part, savoir agir en groupe, diriger, inspirer la peur comme l'adhésion, avoir du charisme en somme. Il est important d'être adaptable et opportuniste, apprendre vite et rapidement comprendre une situation, ses tenants et ses aboutissements. Ses risques aussi."

" Personne n'arrive aussi haut dans la hiérarchie de la criminalité organisée sans avoir commencé tôt, il faut donc avoir fait parti d'une bande et s'être démarqué, d'une manière ou d'une autre. "

" Votre baron du crime et votre riche mécène partagent l'intelligence sociale et l'adaptabilité autant que l'opportunisme. En revanche, le criminel est amoral, il se moque de la société, du malheur d'autrui, il pense à ses intérêts à court terme, mais peut chercher la respectabilité et la reconnaissance sociale, surtout une fois qu'il a atteint une certaine puissance. C'est assez paradoxal, mais assez courant que ce besoin de personnages qui sapent les fondements de la vie commune en société que de chercher à être acceptés d'elle avec des donations ou bals par exemple. "

" Votre simple employé en revanche semble avoir perdu toute ambition et estime de soi."

" Cette première approche répond-elle à vos questions ?"

...
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rolender
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Re: Chemins du Destin (Artland)

Message : # 4142Message rolender
05 juil. 2011, 22:03

HRP a écrit :Je suppose que Mabrouck a encore du attendre Peter à l'extérieur du club ? Pauvre bête tout de même :-(
- Oui, c'est excellent. Il faudra que nous pensions à bien remercier la secrétaire de l'Université : vous êtes incontestablement l'homme de la situation !

- C'est bête, j'ai l'impression qu'il ne manque vraiment pas grand chose pour faire un bon roman ! En fait la seule chose qui manque c'est finalement l'événement, le dénominateur commun, ou autre qui pourrait faire qu'un homme puisse suivre l'une de ses trois destinées. Qu'est-ce que cela pourrait être selon vous ?

- un accident ?
- la perte d'un proche ?
- un héritage ?
- une injustice ?
- une enfance malheureuse ?

- Hum... voyons une idée qui me vient comme cela en ayant écouté vos remarques. Notre héros fréquentait une bande d'amis plus que louche et un jour, ils lui demandent s'il veut participer à un gros coup comme le vol d'une banque ou d'une bijouterie. Il décide d'accepter. Là, selon la situation, soit le plan rate complétement et dans ce cas, il passe une petite peine de prison et du coup n'arrive pas à retrouver d'autre travail que celui d'employé anonyme. Soit il réussit, devient riche et cela lui plaît : il décide alors de faire les choses en grands en devenant baron du crime, soit il décide de se ranger et essaie de soulager sa conscience en devenant un honnête promoteur et en donnant des bourses à des étudiants. Est-ce que cela vous semble crédible ?

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Message : # 4164Message Iris
06 juil. 2011, 13:39

Edward Daemon restait assez inaccessible, regardant Peter Lester s'enthousiasmer et s'animer avec un certain détachement, à peine un léger haussement de sourcil, ne voyant pas trop pourquoi c'était à lui d'inventer le contenu d'un ouvrage de science fiction et il aimait surtout les faits, pas les déferlements d'hypothèses énumérées. Il ne réagit donc pas à la partie de l'intervention qui ressemblait à un monologue :

" La peine de prison aboutissant à l'abandon de toute ambition est une possibilité, mais elle peut aussi aboutir à une réinsertion honnête, ou au contraire, renforcer les liens avec la pègre."

" Je suis assez sceptique quant à la réussite d'une opération lucrative qui aboutirait à une crise de conscience. Si votre homme est susceptible de voir les choses en grand pour devenir... "baron du crime", il est précisément dépourvu de conscience."

" L'hypothèse de la prison comme élément déterminant pour un des destins me paraît se défendre, même si elle est formulée assez maladroitement. La réussite de l'opération criminelle pourrait avoir également un impact. En revanche, pour avoir votre destin honnête, le tableau est incomplet à mon sens. Enfin, les lecteurs ne vous en voudront pas si vous leur proposez une crise de conscience, la plupart des romans se soucient peu d'exactitude."

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Re: Chemins du Destin (Artland)

Message : # 4224Message rolender
07 juil. 2011, 21:49

Peter s'attendait à une réaction de Séraphine, mais il s'aperçut qu'elle prenait concensieusement des notes... Peter essaya donc de meubler tant bien que mal.

- Ce que souhaiterait Séraphine, c'est justement faire un roman qui soit le plus crédible possible. C'est la raison de sa présente démarche envers vous...


- Euh... j'ai un peu de mal à comprendre quand vous dîtes que l'homme est précisément "dépourvu de conscience". Voulez-vous dire qu'il doit l'être dès le départ ? Ce n'est pas un événement qui aurait fait basculer sa vie ? Cela signifierait que le promoteur qui donne des bourses ne serait qu'une couverture finalement ? Et que quand il se fait passer pour un employé anonyme, cela serait dans l'optique d'un plan machiavélique... comme voler les clients du train ?

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Message : # 4231Message Iris
08 juil. 2011, 08:38

Edward Daemon, toujours largement inexpressif, mais avec un soupçon d'ennui à devoir tout expliquer et commençant à avoir l'air de prendre les deux visiteurs pour de doux dingues pas très futés :

" L'absence complète de conscience, de manière constante, est un trait propres aux psychopathes. Je doute que votre sujet puisse perdre son estime de soi suite à une peine de prison s'il en était un. En revanche, l'habituation au crime, progressivement, par endurcissement, aboutit à un résultat similaire. Une fois que cet état est devenu la norme pour le sujet, il est très improbable qu'il éprouve les remords qui le pousseraient, alors même qu'il a réussi à devenir un criminel, à changer son fusil d'épaule et devenir brutalement charitable. "

" Mais vous pouvez aussi concevoir la vie d'un psychopathe, montrer qu'il peut être un monstre reconnu par la société, ou bien quelqu'un respecté par elle en dépit de son âme noire si j'ose dire, ou bien qu'il peut être un délinquant à la petite semaine."

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Re: Chemins du Destin (Artland)

Message : # 4276Message rolender
10 juil. 2011, 21:07

Comme Séraphine continuait à prendre des notes, Peter dut à nouveau remplir les blancs...

- Si notre individu est une personne intelligente, on peut supposer qu'elle agit avec préméditation. Généralement, quand est-ce qu'une personne décide qu'elle va devenir un criminel ? Imaginons que notre homme étudie le droit par exemple, y-a-t-il plus de chances qu'il le fasse parce que connaître le droit sera un atout pour lui plus tard en temps que criminel ou bien ne le décidera-t-il finalement que plus tard après avoir fini ces études ?

- Pensez-vous qu'une frustration du à de mauvais résultats à des études de droits serait une motivation suffisante pour qu'un homme décide de pencher du mauvais côté de la balance de la Loi ?

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Message : # 4289Message Iris
11 juil. 2011, 13:35

Soupir :

" Avez-vous décidé d'être un citoyen honnête ? Sans doute que non, c'était une évidence pour vous. Du côté des infracteurs en général, il n'y souvent pas de décision à l'âge de 10 ans consistant à décider de faire une carrière dans le crime. Il s'agit plutôt d'opportunisme, une chose en entraîne une autre. Ce n'est qu'une fois que le sujet a pris des habitudes, un goût de la facilité, qu'il commence à consciemment assumer d'être un criminel d'habitude, quelqu'un qui a une identité de voleur, escroc ou autre. La plupart des délinquants commettent ponctuellement un vol par exemple, à côté d'autres activités. Si vous partez dans l'idée d'un "baron du crime", vous choisissez de mettre en scène un criminel professionnel. "

" Je doute qu'il soit possible de décider de faire du droit pour devenir criminel, sauf à avoir déjà grandi dans un milieu criminel et pouvoir envisager éventuellement cela comme une spécialisation... et même là, j'ai des doutes. Il est plus simple pour des criminels de faire appel à des avocats ou notaires douteux, qui font parti d'une "zone grise" et ceux-ci commencent doucement, par des irrégularités, la défense d'un criminel avec des moyens aux limites de la loi, ils se font connaître, de là, il leur est proposé d'autres affaires du même ordre et ils acquièrent une habitude, une professionnalisation dans l'illégalité si j'ose dire."

" Dans le cas de la criminalité des juristes ou des personnes formées en droit, on a surtout affaire à de la criminalité en col blanc, ce n'est pas la même chose qu'un ... baron du crime... (l'expression devait le choquer un peu, il la prenait toujours du bout des lèvres) qui aurait tendance à organiser des attaques à main armée ou des cambriolages audacieux ou tout autre projet criminel qui plairait à vos lecteurs. La criminalité en col blanc, ce sont des fraudes, de la corruption, de fausses déclarations... ça peut rapporter beaucoup, mais implique à côté d'avoir une véritable activité légale, publique, laquelle est ensuite utilisée avec opportunisme pour en tirer des bénéfices indus."

" Si l'échec à l'université était une cause suffisante pour devenir criminel, ce serait très inquiétant car alors nous aurions chaque année des milliers de jeunes gens près à tout entreprendre pour se venger de cette société odieuse qui ne leur a pas donné de diplôme de complaisance. (ironie)"

Donc, non, là, il n'y croyait pas.

...

Le silence est une donnée subjective : Peter Lester peut faire intérieurement le point, réfléchir, analyser... en prenant seulement le temps de sa réflexion, en monologue intérieur, éventuellement ensuite en posant une question ou deux, mais il semble pour l'instant nager un peu, voire couler... Il faudrait peut-être souffler et mettre ses idées au clair, à tête reposée ? ...
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Re: Chemins du Destin (Artland)

Message : # 4338Message rolender
13 juil. 2011, 21:06

Peter essaya de se concentrer un peu plus pour essayer de donner une version plus convainquante.

- Que dites-vous de cet autre scénario alors ?

- Notre homme, issu de classe populaire, obtient une Bourse de Droit et rencontre une jeune fille charmante dont il tombe amoureux. Malheureusement, un terrible accident arrive et la jeune fille meurt. Notre jeune homme est accusé à tord de l'avoir assassiné et est convié à son procès. Là notre homme, au choix, est soit :
  • inculpé : il va en prison et se forge une haine tenace contre la société. Il rencontre des personnes qu'il aide grâce à ses connaissances de droits et qui lui rendent la pareille. Bientôt, comme il est plus intelligent que le criminel moyen, il parvient à diriger l'organisation criminelle.
  • acquitté : l'Université lui retire cependant sa Bourse. Sans le sou, il n'a pas d'autre choix que de prendre le premier travail qui s'offre à lui et de devenir employé anonyme. Il se pourrait même qu'il ne supporte plus la vie sans son amour et n'en vienne à se suicider
  • acquitté et gagne des dommages et intérêts grâce à ses talents juridiques : même si l'Université venait à lui retirer sa Bourse, avec l'argent, il peut se payer ses études. Il réussit à investir correctement l'argent qui lui reste et devient finalement investisseur immobilier.

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En attendant le retour de Séraphine

Message : # 4341Message Iris
14 juil. 2011, 09:43

Edward Daemon avec un léger haussement d'un sourcil (oui, un seul) :

" En premier lieu, je ne saurais trop vous former un peu en droit pour mieux maîtriser le vocabulaire... être "convié" à son procès est plutôt... atypique... "

" Admettons qu'il soit soupçonné de meurtre. S'il est condamné et non inculpé, car il le serait de toute façon, il pourrait effectivement mal tourner, ce serait vraisemblable. Pas la réaction la plus courante chez un innocent, mais pourquoi pas."

" L'acquittement signifie que vous êtes innocent, le procès en lui-même ne peut justifier de perdre une bourse. Votre destin d'employé anonyme serait plutôt celui, dans vos hypothèses, d'un homme qui ressort de la prison sans avoir de réseau criminel. et qui serait perdu après une longue peine par exemple. Mais devenir employé, c'est déjà un contrat de travail régulier, on n'est loin des itinérants. Un peu fragile comme scénario."

" Acquittement et dommage & intérêts ? Vous connaissez mal le système. Être reconnu innocent ne donne pas droit à des indemnités pour avoir été accusé, sauf à établir une faute de l’État, de graves négligences ou des manœuvres à votre encontre. Un assassinat, c'est du pénal, les indemnités relèvent du civil. Les deux sont parfois liés ensemble pour des questions de commodité, éviter de faire un second procès civil après un procès pénal. Donc dans votre histoire, sans faute - je dis bien faute, pas erreur - du système qui vous inculpe, pas d'indemnité. "

" En tous cas vous avez de l'imagination, je suis curieux de voir ce que vous allez finir par choisir comme version. "
Souris dans les boiseries a écrit :Les souris des boiseries, qui doivent être particulièrement discrètes dans un tel établissement, suggèrent de reprendre les hypothèses que vous avez formulées, leurs éléments constitutifs ne sont pas tous mauvais. Si Edward Daemon a dit "non", c'est parce que la version combinant ces éléments ne tenait pas, pas que tous étaient mauvais ! En l'occurrence certaines idées sont mêmes bonnes, juste que le puzzle est emmêlé et parasité de quelques improbabilités et impossibilités... Mais une fois qu'on a éliminé l'impossible, ce qui reste, aussi improbable soit-il est la vérité ! (Sherlock Holmes). Tout ça pour dire que faire le point, c'est, hélas pour vous, relire sûrement les deux ou trois dernières pages de jeu...

La bonne nouvelle, c'est qu'une fois que vous aurez trouvé votre "client", vous passerez d'une enquête à une intrigue sociale, donc à réfléchir comment influencer quelqu'un, mais avec plus de protagonistes, donc du matériel vivant avec des intuitions possibles et pas seulement de la réflexion pure...

... Je crois qu'en fait ce scénario est "difficile" pour le début, l'enquête prend à revers la plupart des réflexes de scénario d'enquête. Moi je trouve ça marrant, mais vous avez l'air de bien morfler !

Au cas où, il y a toujours vos Joker : les PNJs "sympas". Edward Daemon est un adjuvant, mais il ne prend pas vraiment votre affaire à coeur, du coup, il ne vous aide pas au mieux de ses capacités. Il reste toujours les éclairs de génie de Asch si vraiment vous patauger, et puis la vision du Styx d'Annie & Cassis... sachant que Cassis risque de faire du chantage au mou...
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Bilan de l'enquête

Message : # 4361Message Iris
17 juil. 2011, 13:53

Bilan de l'expérience a écrit :
  • Attitude générale.
    • Séraphine Uriel: Comprendre et découvrir Asch (50). Rencontre de Peter Lester (50).
    • Peter Lester : Retrouver Asch (50). Faire la connaissance de Séraphine Uriel (50). Découvrir le surnaturel (100). Comprendre que seul un ancien boursier a des chances raisonnables de créer une bourse (100).
  • Avancée dans l'histoire.
    • Scène 1 - Missionnée. (100).
    • Scène 2 - Identifier. (100).
    • Scène 3 - Trouver. (en cours).

TOTAL actuel :
  • Séraphine Uriel : 300 XP
  • Peter Lester : 400 XP
I - La Mission
L'Ange a écrit :" Il n'y a aucune garantie à l'effet d'un acte. C'est une des première chose à savoir, si tu aides quelqu'un tu ne peux être sûre de ce qui en résultera. Et agir en acceptant cette incertitude n'est pas évident. Il est également certaines aides à court terme qui sont néfastes à long terme. D'autres peuvent pousser quelqu'un à répéter sa situation à l'identique, sans amélioration. Certains prétendent vouloir être aidé, mais ne souhaitent qu'un confort dans le malheur dans lequel ils se complaisent. D'autres affirment ne vouloir aucun soutien, mais sont aux abois, suppliant intérieurement qu'on vienne à leur secours sans être capable de le demander."

" Comment être sûr ? C'est impossible."

" Agis selon ton âme et conscience à chaque instant de ta vie. Agis de manière à n'avoir ni remords, ni regrets."

" Le Styx est le courant d'inertie, généralement assimilé, à tort, avec le Destin. Il n'y a pas d'autre fatalité que celle à laquelle on se soumet en croyant à son existence."

" M'aider ? ... je pensais que le cas de ce jeune homme pourrait t'intéresser. Pour étudier l'âme, le hasard, le "destin" et le choix."

[...]

" Nous ne sommes pas exactement dans son esprit, mais dans les avenirs probables qui le concernent."

" Il est à un croisement, une période de choix, de décision qui peut avoir une lourde incidence sur sa vie par la suite."

" Tout cela, je l'ai vu en contemplant le Styx, un fleuve qui est composé des interactions et des probabilités, mais plus encore de l'inertie. L'inertie est une forme de passivité, de facilité psychologique, les individus agissent de manière préférentielle selon leurs habitudes, ils s'associent à des traits de personnalité qu'ils reconnaissent comme les leurs et ne cherchent plus ensuite à changer, ils finissent par manquer de souplesse, de capacité à s'adapter, puis ils se résignent et s'étiolent."

" Ce garçon m'a interpelé car j'ai vu chez lui des possibilités fortes très différentes : devenir un baron du crime, mourir de mort violente, devenir un anonyme et risquer de se suicider, devenir un riche entrepreneur artlandais, véritable modèle pour de nombreuses personnes. J'ai trouvé que ce serait un gâchis que de le laisser sombrer, mais je ne peux agir par moi-même dans le plan matériel, et en Artland, c'est encore plus difficile qu'ailleurs, je n'ai qu'un corps spirituel."

[...]

" Malheureusement une intensité de destin, ça n'a pas de nom ! Je crains qu'il ne faille examiner ses futurs possibles pour reconnaître son présent et le retrouver pour agir."

" ... Je n'ai pas dit que ce serait facile, mais les éléments d'architecture que j'entrevois, l'ambiance, me font penser à Artland et à Liberté. Pour le reste, je connais trop mal votre pays pour me risquer à des hypothèses."

[...]

" C'est difficile d'avoir un contact dans le plan matériel qui comprenne ce qu'on lui dit, je crois que tu ne te rends pas compte de la rareté de l'excellence de tes capacités ! "

" Ce garçon a forcément une racine commune qui lui permettrait d'avoir des futurs différents. C'est en cherchant ses futurs que nous devrions pouvoir remonter jusqu'à son présent. Regarde."

" Un baron du crime qui évolue dans un bâtiment chic d'un quartier pauvre." (Séraphine reconnaissait le quartier des bas canaux de Liberté)

" Il pourrait devenir un employé anonyme d'une société de transport." (Séraphine reconnaît les tramways-trains de Liberté, l'équivalent de la SNCF)

" Un entrepreneur qui inaugure des bâtiments dans des universités et offre des bourses." (Séraphine reconnaît l'université de lettres et humanités de Liberté)

" Quand il se suicide, il a la photographie jaunie d'une jeune fille." (Au vu de ses vêtements et de son maintien, la fille est de classe populaire, vêtue à la mode estivale de 1232)
[...]

" Oui, c'est le même homme, aux mêmes âges. Il semble actuellement être un adolescent, peut-être 18 ans ?"

" Il y a donc bien une base commune d'égale probabilité de ces futurs. Qu'est-ce qui te perturbe ?"
II - Les déductions d'Asch
Asch a écrit :" Si on part du principe qu'il y a un seul point de départ, que c'est le même, que ce point de départ actuel peut générer des futurs différents, ça veut dire que les ingrédients de départ peuvent donner des variations différentes. On est d'accord ?"

" Alors à partir de quelle vie on peut devenir baron du crime, employé anonyme, riche entrepreneur ?"

" J'imagine que si la photographie de la fille montre une demoiselle à la mode de cet été, ça veut dire qu'il traîne avec elle maintenant, sinon il aurait une photo d'une autre époque... Et s'il n'a qu'une vieille photo au moment de se tuer, ça veut dire qu'il n'en a pas eue d'autre après, donc qu'ils ont pu rompre ou qu'elle est morte."

" Qu'en dis-tu ? Je suis sûr qu'on peut remonter une partie du puzzle comme ça. Des idées ? Sinon je peux continuer à chercher, c'est presque comme des mots croisés, faut juste quelques litres de café et ça va."

" Au fait, c'est quoi ton plan ? On se balade et on cherche l'inspiration ou tu as déjà des critères pour filtrer la population ? Parce que là, on cherche encore une aiguille dans une botte de foin."

[...]

" Tu te rappelles qu'en Artland on a des cas de riches entrepreneurs partis de rien ? Tu as peut-être lu l'histoire d'Ifnoir dans la presse non ? ...Bon, ça s'est mal fini... marrant, on n'a jamais su ce qu'il fichait dans cette ruine d'église..."

[...]

" J'y connais rien aux tarifs de l'Université, mais j'imagine qu'il faut de l'argent pour suivre les cours sans trop travailler à côté, pour acheter des livres, pour l'inscription aussi... Une bourse, ça se tiendrait."

" S'il a pu finir comme employé anonyme, soit il était très mauvais, soit il a abandonné, et là je doute qu'on lui file une autre bourse... "

" Pour son logement, si on croise Bas Canaux et agences des tramway-trains de Liberté, ... sur la carte... hum... y'a quand même plusieurs arrêts qui ont de petits guichets... peut-être qu'en rajoutant des critères à notre recherche..."

" Euh, pour vivre près de l'Université, pourquoi il ferait ça ? Je veux dire, des tas d'étudiants quittent leur chez eux pour étudier, ou bien font des trajets plus ou moins long. Vu que le réseau de transport est assez dense c'est possible... Et ne pas oublier, prendre en compte un logement près de l'Université, ça implique que ceux qui ont choisi le logement ont pensé à ce critère, alors que pour les parents du gars, ça se trouve, c'est extraordinaire."

[...]

" Attends, tu sais que la plupart des filles ont appris la couture ? ça se trouve elle l'a faite elle-même sa robe... et pour les photos, si des tourtereaux se promènent, il y a des photographes dans la plupart des fêtes foraines et sur le port, justement à cause des couples et des familles qui leur servent de clientèle."

" J'ai l'impression que tu pars du principe que le futur où ce gars est pauvre est prioritaire, mais en fait, les trois futurs sont censés avoir la même probabilité de se produire. Donc si le type est juste un bellâtre inconscient, il aura eu du mal à pouvoir simplement postuler pour une bourse, vu qu'elles sont généralement données au mérite. Je sais pas comment ça marche, j'en ai pas eue. "

" Pourquoi il pourrait devenir baron du crime ou génie industriel ?"

...

" Pour ce qui est des infos pas accessibles au public à l'université... Du moment qu'on sait où la liste est rangée... Et puis ça se trouve le personnel est bavard... ou il est possible de les baratiner... ou juste on crochète..."

" Les boutiques de photographe dans une grande ville ... et qui ont eu la visite d'un couple ? ... bizarrement, j'ai l'impression qu'il y en a plein et que même si le photographe est coopératif, il va avoir du mal à simplement pouvoir répondre..."
III - Les hypothèses et leurs réponses
  • la fille sur la photo pourrait être châtain (photo sépia, estimation aux niveaux d'ombre...) ou roux d'ailleurs... plutôt jolie, rien de spécial, des traits assez ordinaires l'homme était entre châtain et brun, yeux plus clairs
  • les vêtements sur la photo, le fait que la fille soit de classe populaire, signale que ses vêtements sont probablement cousus à la maison ou achetés peu chers, donc difficile de remonter jusqu'à la boutique
  • vu l'âge de la fille, elle est un peu jeune pour être mariée
[...]

Séraphine avait vu la jeune fille en photo et avait pu déduire qu'elle était de classe populaire mais effectivement à la dernière mode. Ce n'était pas extraordinaire, des jeunes filles pauvres avaient ainsi tendance à dépenser leurs maigres revenus en maquillage et vêtements. Cela impliquait d'être souvent à court d'argent et / ou de courir les bonnes affaires...

[...]

Concernant le suicide, il se jetait d'un pont devant un tramway, un petit pont, ce qui permet effectivement de chercher sur la carte un certain nombre de lieu qui sont cohérents et croiser avec les autres données pour établir un champ des lieux qu'il fréquente. Concernant les photos, elles sont accessibles aux classes populaires, mais ça constitue tout de même une dépense suffisante pour avoir tendance à les garder précieusement et considérer la pose pour une photo comme quelque chose d'un peu solennel et important.

Pour le jeune homme, rien n'indiquait qu'il fût actuellement de classe moyenne...

[...]
  • des zones d'habitation possible du jeune homme sont identifiées sur la carte
  • université, service des bourses, un cas de jeune homme des bas canaux qui pourrait en avoir une et la perdre, vu la sociologie des étudiants, il représente forcément une minorité
  • des réflexions sur la criminalité, sur comment on entre dans le crime organisé et des possibilités pour s'informer à ce sujet
IV - Idées de Peter Lester
Peter Lester a écrit :- Hum... si la demoiselle était trop jeune pour être mariée, l'était-t-elle assez pour être sa fille et non pas sa petite-amie ? Cela changerait pas mal de chose, en fait... Entre autre, on serait sûr que l'homme vient lui-même de classe populaire.

- Si on part du principe qu'il n'était pas riche, mais qu'il est allé étudier à l'université de Lettres, aurait-il eu les moyens de payer les droits d'inscription de la dîtes Université ? On pourrait penser que non et que par conséquent il était Boursier lui-même. Etre boursier donne une raison de plus de vouloir offrir des bourses soi-même quand on devient plus riche.

- Si on poursuit le raisonnement, il n'a pas du avoir des résultats exceptionnels pour terminer comme employé anonyme des tramways-trains de Liberté...

- Par raison de commodité, on peut supposer aussi que cet homme n'habite pas trop loin à la fois du quartier des bas canaux de Liberté, de la société des tramways-trains de Liberté et de l'université de lettres et humanités de Liberté.

[...]

On peut raisonnablement penser aussi que notre homme mystère ne possède pas d'appareil photographique compte tenu le prix ehorbitant que cela coûte.

- Cela signifie qu'ils ont du faire appel à un photographe professionnel et qu'ils étaient ensembles compte tenu que c'est lui qui a payé la photographie.

[...]
  • La gare des tramways-trains : on peut demander quelles sont les conditions nécessaires à l'embauche
  • L'université de lettres et humanités : on peut demander quels sont les prix des incriptions, les conditions d'obtension d'une bourse, s'il existe des logements pour étudiants. La liste des élèves boursiers serait idéale, mais je ne vois pas trop comment on peut l'obtenir : ce n'est pas une information accessible au public...
  • Les boutiques de photographies : il faudrait demander s'ils n'ont pas eu un jeune couple récemment ayant demandé une photo de la jeune femme, mais je ne vois pas pourquoi le photographe se montrerait coopératif...
  • L'hôtel de police : je me disais que l'on pourrait peut-être prétendre être écrivain et rechercher des informations sur les "barons du crimes" existant de nos jours. Cela pourrait nous donner des idées sur les racines sur les criminel qui nous manquent
.

[...]

- Ah... quand on disait "baron du crime", je pensais meurtrier, mais cela n'est pas forcément ça. Comme notre homme est quelqu'un de cultivé et que nous cherchons une orgine commune avec un entrepreneur dans le bâtiment, il est probable que notre homme soit spécialisé des crimes contre la propriété : spolation de bâtiments puis revente à son profit.

[...]

- Promoteur immobilier, cela semble bien correspondre... Ils disent que des avocats peuvent le devenir ? Il est vrai qu'un avocat aurait de grandes faciliés aussi pour être baron du crime : connaissant bien la Loi, il pourrait plus facilment remettre en liberté ses complices. Est-ce que l'Université de Lettres de Liberté gère également les études de droits, ou bien y-a-t-il une autre Université spécifique pour cela ?
V - Actions de Séraphine Uriel (dont les résultats sont suspendus ou en attente)

Le soir avait été consacré à l'édification de la lettre qu'elle enverrait au plus tôt le lendemain à l'administration de la faculté.

VI - Dr Edward Daemon au Hyde Club
Edward Daemon a écrit :" Pour moi je dirais qu'il est évident qu'un individu qui devient un dirigeant d'organisation criminelle dispose d'un choix, c'est même l'objet de la politique pénale que d'encourager la reconversion des condamnés ou la prévention en amont, même si ce n'est pas évident. Il n'y a pas de fatalité à mon sens. Ma réponse à votre première question est donc oui."

" Pour devenir un dirigeant criminel, il est nécessaire d'être intelligent, je parle d'une intelligence sociale d'une part, savoir agir en groupe, diriger, inspirer la peur comme l'adhésion, avoir du charisme en somme. Il est important d'être adaptable et opportuniste, apprendre vite et rapidement comprendre une situation, ses tenants et ses aboutissements. Ses risques aussi."

" Personne n'arrive aussi haut dans la hiérarchie de la criminalité organisée sans avoir commencé tôt, il faut donc avoir fait parti d'une bande et s'être démarqué, d'une manière ou d'une autre. "

" Votre baron du crime et votre riche mécène partagent l'intelligence sociale et l'adaptabilité autant que l'opportunisme. En revanche, le criminel est amoral, il se moque de la société, du malheur d'autrui, il pense à ses intérêts à court terme, mais peut chercher la respectabilité et la reconnaissance sociale, surtout une fois qu'il a atteint une certaine puissance. C'est assez paradoxal, mais assez courant que ce besoin de personnages qui sapent les fondements de la vie commune en société que de chercher à être acceptés d'elle avec des donations ou bals par exemple. "

" Votre simple employé en revanche semble avoir perdu toute ambition et estime de soi."

[...]

" La peine de prison aboutissant à l'abandon de toute ambition est une possibilité, mais elle peut aussi aboutir à une réinsertion honnête, ou au contraire, renforcer les liens avec la pègre."

" Je suis assez sceptique quant à la réussite d'une opération lucrative qui aboutirait à une crise de conscience. Si votre homme est susceptible de voir les choses en grand pour devenir... "baron du crime", il est précisément dépourvu de conscience."

" L'hypothèse de la prison comme élément déterminant pour un des destins me paraît se défendre, même si elle est formulée assez maladroitement. La réussite de l'opération criminelle pourrait avoir également un impact. En revanche, pour avoir votre destin honnête, le tableau est incomplet à mon sens. Enfin, les lecteurs ne vous en voudront pas si vous leur proposez une crise de conscience, la plupart des romans se soucient peu d'exactitude."

[...]

" L'absence complète de conscience, de manière constante, est un trait propres aux psychopathes. Je doute que votre sujet puisse perdre son estime de soi suite à une peine de prison s'il en était un. En revanche, l'habituation au crime, progressivement, par endurcissement, aboutit à un résultat similaire. Une fois que cet état est devenu la norme pour le sujet, il est très improbable qu'il éprouve les remords qui le pousseraient, alors même qu'il a réussi à devenir un criminel, à changer son fusil d'épaule et devenir brutalement charitable. "

[...]

" Avez-vous décidé d'être un citoyen honnête ? Sans doute que non, c'était une évidence pour vous. Du côté des infracteurs en général, il n'y souvent pas de décision à l'âge de 10 ans consistant à décider de faire une carrière dans le crime. Il s'agit plutôt d'opportunisme, une chose en entraîne une autre. Ce n'est qu'une fois que le sujet a pris des habitudes, un goût de la facilité, qu'il commence à consciemment assumer d'être un criminel d'habitude, quelqu'un qui a une identité de voleur, escroc ou autre. La plupart des délinquants commettent ponctuellement un vol par exemple, à côté d'autres activités. Si vous partez dans l'idée d'un "baron du crime", vous choisissez de mettre en scène un criminel professionnel. "

" Je doute qu'il soit possible de décider de faire du droit pour devenir criminel, sauf à avoir déjà grandi dans un milieu criminel et pouvoir envisager éventuellement cela comme une spécialisation... et même là, j'ai des doutes. Il est plus simple pour des criminels de faire appel à des avocats ou notaires douteux, qui font parti d'une "zone grise" et ceux-ci commencent doucement, par des irrégularités, la défense d'un criminel avec des moyens aux limites de la loi, ils se font connaître, de là, il leur est proposé d'autres affaires du même ordre et ils acquièrent une habitude, une professionnalisation dans l'illégalité si j'ose dire."

" Dans le cas de la criminalité des juristes ou des personnes formées en droit, on a surtout affaire à de la criminalité en col blanc, ce n'est pas la même chose qu'un ... baron du crime... (l'expression devait le choquer un peu, il la prenait toujours du bout des lèvres) qui aurait tendance à organiser des attaques à main armée ou des cambriolages audacieux ou tout autre projet criminel qui plairait à vos lecteurs. La criminalité en col blanc, ce sont des fraudes, de la corruption, de fausses déclarations... ça peut rapporter beaucoup, mais implique à côté d'avoir une véritable activité légale, publique, laquelle est ensuite utilisée avec opportunisme pour en tirer des bénéfices indus."

" Si l'échec à l'université était une cause suffisante pour devenir criminel, ce serait très inquiétant car alors nous aurions chaque année des milliers de jeunes gens près à tout entreprendre pour se venger de cette société odieuse qui ne leur a pas donné de diplôme de complaisance. (ironie)"
Meneuse : Ombres d'Esteren | Dragons
Joueuse : /

Verrouillé